Archives de catégorie : Ciel étoilé

Le fuseau poussiéreux de la galaxie lenticulaire NGC 5866

La constellation du Dragon héberge une curieuse galaxie, NGC 5866. Vue exactement par la tranche, elle révèle un long fuseau poussiéreux.

Coincée entre la Petite et la Grande Ourse, la constellation boréale du Dragon abrite une surprenante galaxie lenticulaire, NGC 5866. Située à 44 millions d’années-lumière de nous, NGC 5866 est à l’origine d’une incertitude dans le catalogue Messier. Son observation est rapportée par l’astronome français Pierre Méchain en 1781 et Charles Messier la classe alors dans son catalogue des objets nébuleux comme M 102 ; mais quelques temps plus tard Méchain signale qu’il s’est trompé et que son observation correspond en fait à une galaxie déjà connue, M 101 dite la galaxie du Moulinet.

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Même si l’image ci-dessus (prise par le télescope spatial Hubble en novembre 2005) semble assez inhabituelle, la finesse de ce disque galactique n’a rien d’exceptionnel. D’autres galaxies pourraient nous montrer le même profil mais nous ne les voyons pas exactement par la tranche comme c’est le cas avec NGC 5866. Continuer la lecture de Le fuseau poussiéreux de la galaxie lenticulaire NGC 5866

En vidéo : Undisturbed Places, la magie des nuits africaines

Le photographe Maciej Tomkow a réalisé Undisturbed Places, une superbe vidéo du ciel nocturne dans le désert du Kalahari.

Au cours d’une expédition organisée par SAFRA-GO,un collectif de photographes tchèques qui réalise des voyages astronomiques pour admirer le ciel dans le désert du Kalahari à cheval sur la Namibie et le Botswana, le jeune cinéaste polonais Maciej Tomkow a accumulé deux téraoctets d’images qu’il a ensuite accélérées dans un très beau time-lapse de 4 min intitulé Undisturbed Places.

Le désert du Kalahari fait partie des rares régions du monde où les étoiles sont la seule source de lumière (en tswana, la langue officielle de l’Afrique du sud, le mot Kalahari sert à nommer sans équivoque la région la plus sèche du globe). Un site singulier dont la beauté est à couper le souffle, qui incite à la méditation et devient une source d’inspiration. Un endroit préservé de toute pollution lumineuse où les quelques humains présents vivent en symbiose avec la nature.

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Horseshoe Bend, un méandre du Colorado sous les étoiles

Le photographe américain Jack Fusco a photographié la Voie lactée au-dessus d’une étonnante structure géologique, le méandre de Horseshoe Bend.

Situé à 6 km au sud de la ville de Page en Arizona (sur la route US 89), Horseshoe Bend est un très beau méandre creusé par le fleuve Colorado en aval du Lake Powell, le second plus grand lac artificiel du pays qui s’est rempli en 1963 à la suite de la construction du barrage de Glen Canyon.

Comme son nom l’indique, Horseshoe Bend a une forme de fer à cheval. C’est un site exceptionnel qui attire de nombreux touristes et photographes : depuis le sommet des falaises ocres on contemple 340 mètres plus bas les eaux turquoises du Colorado qui a pris naissance dans les montagnes Rocheuses pour aller se jeter dans le golfe de Californie.

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Le photographe Jack Fusco nous propose cette vision nocturne étonnante de la Voie lactée se déployant dans le ciel au-dessus de Horseshoe Bend. Continuer la lecture de Horseshoe Bend, un méandre du Colorado sous les étoiles

Zoom sur NGC 986, une superbe galaxie spirale barrée

L’ESO nous propose une nouvelle image réalisée à l’aide du Very Large Telescope. Il s’agit de NGC 986, une galaxie dans la constellation du Fourneau.

Entre 1750 et 1754 Nicolas-Louis de Lacaille effectua un grand voyage dans l’hémisphère sud où il avait été envoyé pour mesurer l’arc du méridien. L’astronome français en profita pour créer l’Observatoire du Cap (Afrique du Sud) où il réalisa un grand nombre d’observations astronomiques.

Il redécoupa le ciel austral en y glissant 14 nouvelles constellations. Celle du Fourneau est particulièrement discrète puisque l’étoile la plus brillante n’est que de magnitude 3,8 !

En vidéo : les 10 plus grandes découvertes des télescopes de l’ESO

C’est dans la constellation du Fourneau que se situe NGC 986, une galaxie spirale barrée de onzième magnitude qui fut découverte en 1828 par l’astronome australien James Dunlop depuis l’observatoire privé de Thomas Brisbane dont il était l’assistant.

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Les galaxies spirales barrées se caractérisent par la présence en leur centre d’une bande d’étoiles dont les extrémités se prolongent par des bras spiraux, contrairement aux galaxies spirales ordinaires dans lesquelles les bras émergent directement du noyau.

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Partez à la découverte du Triangle d’hiver

Les soirées du mois de février sont l’occasion de découvrir le Triangle d’hiver et ses trois étoiles : Procyon, Bételgeuse et Sirius.

À chaque saison correspondent des repères célestes destinés à cheminer au milieu des étoiles à la découverte des constellations. Le Triangle d’été formé des trois étoiles brillantes Deneb-Véga-Altaïr permet de nous guider dans la Voie lactée pendant les douces nuits des mois de juillet et août. Les froides nuits des semaines de janvier-février ce sont les étoiles Procyon, Bételgeuse et Sirius qui vont nous accompagner.

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Procyon (Alpha Canis Minoris) est l’étoile la plus brillante de la constellation du Petit Chien et la septième plus brillante du ciel nocturne. C’est également l’une des étoiles les plus proches de la Terre puisqu’elle se situe à seulement 11,4 années-lumière. Procyon est en réalité une étoile double (une naine blanche de faible luminosité, Procyon B, orbite autour de l’astre principal, Procyon A).

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Voie lactée depuis le désert des Pinnacles en Australie

Retour sur une étonnante image nocturne réalisée en Australie dans le désert des Pinnacles par l’astrophotographe Michael Goh.

Sculptures calcaires :

En Australie, le désert des Pinnacles se trouve dans le Parc National de Nambung. On y accède en moins de trois heures de route depuis Perth, la capitale de l’Australie-Occidentale. C’est l’une des grandes villes (plus de deux millions d’habitants) les plus isolées au monde. Le désert des Pinnacles est célèbre pour ses milliers d’étonnantes concrétions rocheuses plantées dans une mer de sable. Ces édifices calcaires qui se seraient formés il y a 30.000 ans peuvent atteindre quatre mètres de haut.

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Cette magnifique image est en réalité un panorama obtenu en assemblant plusieurs images. Réalisée par Michael Goh, elle est arrivée en tête d’une précédente édition du concours Photo Nightscape Awards dans la catégorie “Paysages nocturnes”. Continuer la lecture de Voie lactée depuis le désert des Pinnacles en Australie

Observez l’amas d’étoiles des Pléiades en début de nuit

Le début de l’année est la période idéale pour observer le plus bel amas d’étoiles, celui des Pléiades (Messier 45). Il vous attend loin des lumières parasites.

Vous avez devant vous une belle soirée et vous avez envie de découvrir une curiosité céleste ? C’est le moment de profiter de l’absence de la Lune (qui va revenir en soirée dans les jours qui viennent) pour partir à la découverte d’un très bel amas d’étoiles, l’amas des Pléiades.

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Bien que l’amas se situe à 444 années-lumière de nous dans la constellation du Taureau, pas besoin de télescope ou de lunette astronomique. Vos yeux vous suffiront pour l’admirer dans le ciel hivernal en vous aidant de la carte ci-dessous.

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L’amas des Pléiades (dans la mythologie grecque, les Pléiades étaient les sept filles d’Atlas et de Pléioné) s’étend sur une surface apparente de 2° dans le ciel, l’équivalent de quatre fois la Pleine Lune.

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Zoom sur la Croix du Sud, la plus petite des constellations

Une image prise au pied d’une des coupoles de l’Observatoire de La Silla nous permet de découvrir la minuscule constellation de la Croix du Sud.

Avec une superficie de 68 degrés², la Croix du Sud est la constellation la moins étendue, ce qui ne l’empêche pas d’être bien connue de tous les observateurs du ciel austral.

Elle est d’abord très utile pour trouver le pôle sud céleste : il suffit pour cela de prolonger 4,5 fois la distance entre les étoiles Gacrux et Acrux pour trouver le point par lequel passe l’axe de rotation de la Terre, dans une région céleste très pauvre en étoiles (l’étoile polaire bien connue sous nos latitudes n’a en effet pas d’équivalent dans l’hémisphère sud).

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La Croix du Sud est également un passage obligé pour trouver Alpha Centauri (Toliman) et Beta Centauri (Agéna), le système stellaire le plus proche du Soleil dont le troisième membre, le plus célèbre bien qu’il soit invisible à l’œil nu, est Proxima Centauri (cette naine rouge est peut-être accompagnée d’une exoplanète, une hypothèse séduisante que vise à confirmer le programme Pale Red Dot).

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Des étoiles pauvres en métaux en pleine Voie lactée

2MASS J18082002–5104378 est une des premières étoiles qui se sont formées à la naissance de notre Voie lactée il y a plus de 13 milliards d’années.

En 2011 une équipe d’astronomes européens utilisant le VLT avait mis la main sur une curieuse étoile dans la constellation du Lion, SDSS J102915+172927 (cataloguée dans le Sloan Digital Sky Survey). Cet astre étrange avait une proportion de métaux (des éléments plus lourds que l’hélium) plus de 20.000 fois inférieure à celle du Soleil ce qui signifiait que nous observions une étoile très âgée.

En vidéo : les 10 plus grandes découvertes des télescopes de l’ESO

En effet chaque nouvelle génération d’étoiles s’enrichit des métaux dispersés par la génération précédente de supernovae ; une étoile pauvre en métaux est donc née peu après le Big Bang à partir des éléments chimiques les plus légers disponibles, l’hydrogène et l’hélium.

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C’est le cas également pour 2MASS J18082002–5104378, une autre étoile UMP (pour Ultra Metal Poor) en pleine Voie lactée qui a été étudiée par une équipe de chercheurs américano-brésiliens dirigée par Jorge Melendez (Université de São Paulo) à l’ESO. Cet astre, qui contient 10.000 fois moins de fer que le Soleil, a une magnitude de 11,9 ce qui en fait l’une des plus brillantes étoiles UMP connues.

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26 janvier 2015 : féerie cosmique dans le ciel de La Silla

Retour sur une incroyable image réalisée en janvier 2015 par le photographe  Petr Horálek depuis l’Observatoire de La Silla dans les Andes chiliennes.

Tout comme  Babak Tafreshi, Stéphane Guisard, Yuri Beletsky ou encore Miguel ClaroPetr Horálek est l’un des ambassadeurs de l’ESO, un groupe de photographes qui réalisent des images destinées à mettre en valeur les différents sites astronomiques de l’Observatoire Européen Austral et les recherches qui y sont menées.

En vidéo : un mystérieux phénomène lumineux brouille les observations des télescopes de l’ESO

En janvier 2015 Petr Horálek se trouvait à l’Observatoire de La Silla, un sommet des Andes Chiliennes (2400 mètres d’altitude) à 600 kilomètres au nord de Santiago où l’ESO a implanté ses premières coupoles dans les années 1960 (le plus gros télescope a un diamètre de 3,6 mètres).

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Le nouveau visage du système stellaire Alpha Centauri

En compilant une énorme quantité d’observations, deux astronomes belges viennent de dépoussiérer le portrait du système stellaire Alpha Centauri.  

Alpha Centauri est l’astre le plus brillant de la constellation australe du Centaure. Il s’agit en réalité d’un système stellaire triple composé de deux étoiles proches l’une de l’autre (les composantes A et B à 4,36 années-lumière de nous) et d’une troisième, Alpha Centauri C à 4,22 années-lumière (l’étoile la plus proche du Système solaire).

En vidéo : les 10 plus grandes découvertes des télescopes de l’ESO

Alpha Centauri A est une étoile très semblable au Soleil avec un type spectral G2. Sa voisine B (de type K1) est juste un peu moins lumineuse que notre étoile. Quant à Alpha Centauri C il s’agit d’une naine rouge beaucoup plus discrète que ses 2 voisines, mais qui doit sa célébrité à sa distance puisqu’il s’agit de l’étoile la plus proche, mieux connue sous le nom de Proxima Centauri.

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La nébuleuse de la Lagune, une pouponnière d’étoiles

C’est en pleine Voie lactée, dans la constellation du Sagittaire, que niche la nébuleuse de la Lagune, un immense nuage d’hydrogène où naissent des étoiles.

On la surnomme Messier 8, NGC 6523 ou encore la nébuleuse de la Lagune. Elle fut découverte en 1747 par Le Gentil, un astronome français resté célèbre pour sa malchance (il rata deux transits de Vénus devant le Soleil en Inde en 1761 et en 1769). La nébuleuse entra quelques années plus tard en huitième position dans le catalogue de Charles Messier mais c’est à l’astronome anglaise Agnès Clerke que revient l’honneur de l’avoir baptisée nébuleuse de la Lagune en 1890.

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Située à un peu moins de 5000 années-lumière de nous dans la constellation du Sagittaire, la nébuleuse de la Lagune mesure environ 110 années-lumière, ce qui représente à cette distance un diamètre apparent trois fois plus grand que la Pleine Lune. Avec une magnitude de 5 elle devient visible à l’œil nu à condition de s’éloigner de toute pollution lumineuse.

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Les beautés du ciel nocturne dans le désert du Kalahari

À cheval sur trois pays d’Afrique, le désert du Kalahari est la plus vaste étendue de sable au monde. Le ciel nocturne y dévoile ses splendeurs. 

“Grande soif”, “lieu sans eau” : en tswana, la langue officielle de l’Afrique du sud, le mot Kalahari sert à nommer sans équivoque la région la plus sèche du globe.

Le désert du Kalahari s’étend sur 900.000 km² entre les bassins des fleuves Zambèze et Orange et recouvre une partie du Botswana, de la Namibie et de l’Afrique du Sud. Il est la zone la plus aride d’un espace géographique très étendu, le bassin du Kalahari (2,5 millions de km² qui mordent sur le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud, l’Angola, la Zambie, le Zimbabwe, la République du Congo et la République démocratique du Congo).

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Si les déserts font parfois peur, ils restent pour les astrophotographes les rares endroits épargnés par la pollution lumineuse.

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Zoom sur Messier 5, l’un des plus vieux amas globulaires

Avec des étoiles qui se sont formées il y a près de 13 milliards d’années, l’amas globulaire Messier 5 est l’un des plus âgés dans la Voie lactée.

Lorsque l’astronome français Charles Messier l’observe pour la première fois le 23 mai 1764, il prend cet amas globulaire de magnitude 5,6 pour une nébuleuse, ne parvenant pas à distinguer autre chose qu’une tache ronde dans son modeste télescope.

L’objet céleste qui va entrer en cinquième position dans son catalogue a déjà été découvert 62 ans plus tôt par l’astronome allemand Gottfried Kirch (1639-1710) mais il faudra attendre 1792 pour que William Herschel parvienne à résoudre une partie des étoiles de l’amas à l’aide de son puissant télescope.

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Comme tous les amas globulaires, Messier 5  se trouve dans le halo de notre Galaxie, et comme eux il perd une partie de ses étoiles chaque fois que son orbite elliptique allongée le fait s’approcher trop près de la Voie lactée.

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ESO 593-IG 008, la fée Clochette dans le Sagittaire

ESO 593-IG 008 est le résultat d’une collision cosmique entre trois galaxies. Surnommé The bird (l’oiseau), son aspect évoque surtout celui d’une fée.

Situé à 650 millions d’années-lumière dans la constellation du Sagittaire, ESO 593-IG 008 est le résultat de la rencontre entre deux galaxies spirales et une galaxie irrégulière. Il aura fallu la puissance de l’instrument NACO pour en arriver à cette conclusion, alors qu’on a longtemps pensé que deux galaxies seulement étaient impliquées dans cette collision cosmique.

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NACO est la contraction de Nasmyth Adaptive Optics System (NAOS) et Near-Infrared Imager and Spectrograph (CONICA), un spectrographe qui travaille dans l’infrarouge couplé à un système d’optique adaptative destiné à corriger les turbulences de l’atmosphère terrestre.

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Arp 116, un étrange couple de galaxies dans la Vierge

La galaxie elliptique géante Messier 60 et la galaxie spirale NGC 4647 forment un surprenant duo, Arp 116, que vient de photographier le télescope CFHT.

Les astronomes connaissent bien l’amas de la Vierge, une concentration de plus de 1.500 galaxies assez proches de nous (entre 50 et 70 millions d’années-lumière) qui fut découverte par Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle.

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Charles Messier classa les 16 plus brillantes de ces galaxies dans son célèbre catalogue. Messier 60 est une galaxie elliptique géante (diamètre de 120.000 années-lumière) située à 54 millions d’années-lumière. Le cliché ci-dessus a été réalisé par le télescope CFTH (Canada-France-Hawaii Telescope) installé au sommet du Mauna Kea.

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L’amas des Pléiades nargue la Lune gibbeuse

Retour sur une image réalisée dans la soirée du 20 décembre, alors que les étoiles de l’amas des Pléiades tentaient de résister au phare lunaire.

Les astronomes ont l’habitude de délaisser le ciel nocturne dans la période qui entoure la Pleine Lune, tant l’éclat de notre satellite naturel est puissant. Il est alors très difficile, voire impossible, d’observer des galaxies ou des nébuleuses. On peut alors se contenter d’admirer quelques amas d’étoiles, des planètes s’il y en a ou à défaut se lancer dans la sélénographie !

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Le 20 décembre, cinq jours avant la Pleine Lune de Noël, Séléné illuminait déjà le paysage. Haut placée sur la voûte céleste, elle éblouissait les observateurs, les privant du spectacle offert traditionnellement par les constellations hivernales. Pourtant un petit groupe d’étoiles semblait résister au phare lunaire : c’était l’amas des Pléiades, que vous retrouvez sur cette image au-dessus du clocher de l’église de Chambolle-Musigny.

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SNR 0519, un rémanent de supernova tout en finesse

La constellation de la Dorade abrite le rémanent de supernova SNR 0519. Ce sont les restes d’une explosion stellaire qui s’est produite il y a 600 ans.

C’est au cours d’une expédition hollandaise vers les Indes orientales à la fin du XVIe siècle que les explorateurs  Pieter Dirkszoon Keyser et Frederick de Houtman découvrirent le ciel de l’hémisphère sud et nommèrent 11 nouvelles constellations. L’une d’entre elles fut baptisée la Dorade en raison de sa forme très allongée qui fait penser à un poisson.

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Si la constellation de la Dorade est réputée, ce n’est pas pour ses étoiles (dont aucune n’est plus brillante que la quatrième magnitude) mais parce qu’elle abrite le Grand Nuage de Magellan (Large Magellanic Cloud ou LMC pour les anglo-saxons), une galaxie naine parfaitement visible à l’œil nu, étendue sur une surface 20 fois plus grande que la Pleine Lune et distante de 170 000 années-lumière.

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La nébuleuse de la Carène, une immense région H II

C’est depuis l’hémisphère sud qu’on peut admirer NGC 3372, la nébuleuse de la Carène, qui est l’une des nébuleuses en émission les plus étendues du ciel.

C’est en 1752 , alors qu’il effectue une mission dans l’hémisphère austral au cours de laquelle il doit mesurer l’arc du méridien, que l’astronome français Nicolas-Louis de Lacaille découvre la nébuleuse de la Carène. C’est l’une des plus grandes régions H II (hydrogène ionisé) de la Voie lactée : elle couvre une surface apparente de 3 degrés (soit six fois la Pleine Lune) ce qui, à une distance de près de 9000 années-lumière représente une taille réelle d’environ 460 années-lumière.

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L’objet le plus spectaculaire de la nébuleuse est l’étoile Eta Carinae, une hypergéante variable bleue. Nous voyons à peine cet astre à l’œil nu (sa magnitude est de 6,2), mais il a pourtant une masse 150 à 300 fois plus élevée que celle du Soleil et brille 5 millions de fois plus fort.

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En vidéo : pourquoi les étoiles sont-elles magnétiques ?

Observées depuis Galilée, les taches solaires trahissent l’existence d’un champ magnétique, un phénomène également présent sur de nombreuses étoiles.

Pour les astronomes amateurs qui n’ont pas envie de passer leurs nuits dehors, il existe un domaine d’observation pendant la journée : en filtrant correctement leurs télescopes, ils peuvent surveiller les taches solaires, ces zones sombres à la surface de notre étoile révélatrices d’anomalies magnétiques. Parfois ces taches laissent s’échapper de la matière coronale dans l’espace, des particules énergétiques qui produisent les merveilleuse aurores boréales quand elles entrent en contact avec l’atmosphère terrestre.

Le Soleil n’est qu’à 150 millions de km de nous et les télescopes solaires nous permettent d’observer de très fins détails dans les taches pour mieux comprendre les phénomènes magnétiques en jeu. Mais l’opération est impossible dans le cas des étoiles, beaucoup trop éloignées. Comment savoir si certaines ont également un champ magnétique ?

Les astronomes ont contourné ce problème de distance en étudiant les variations du spectre des étoiles pendant leur rotation. On sait en effet qu’un champ magnétique provoque la polarisation de la lumière dans les raies spectrales, un phénomène connu sous le nom d’effet Zeeman (cette découverte a valu le prix Nobel de physique en 1902 au physicien néerlandais Pieter Zeeman).

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