Octobre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

Pour ce mois d’octobre 2021, en plus des traditionnels rapprochements avec la Lune, je vous propose d’observer Uranus et Neptune.

Planètes lointaines :

Durant ce mois d’octobre 2021, les nuits vont continuer de s’allonger. Un plaisir pour l’observateur nocturne qui peut s’adonner à sa passion favorite sans veiller trop tard. Dès que le ciel est assez sombre, jetez un coup d’œil sur la carte du ciel étoilé en temps réel. Les géantes gazeuses Jupiter et Saturne apparaissent en direction du Sud. Vénus continue de briller côté Ouest après le coucher du Soleil. Quant à Mercure, elle revient en fin de mois dans le ciel du matin.

Le croissant de Lune et les planètes Jupiter et Saturne à l’aube. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce mois d’octobre pourrait être l’occasion, pour ceux qui ne l’ont jamais fait, de pointer deux planètes lointaines à portée de jumelles. Comme leur éclat est assez modeste, choisissez les périodes sans Lune. Pour vous guider dans cette découverte, je vous invite à lire les excellents sujets rédigés sur Stelvision concernant Uranus et Neptune.

Nuits d’octobre :
Un simulateur permet de visualiser les déplacements des lunes de Jupiter. © Shallowsky
  • Le 6, c’est la Nouvelle Lune. Les nuits qui précèdent sont donc propices à l’observation du ciel profond. À partir de cette date, cherchez avant l’aube la lumière zodiacale. Elle est observable uniquement loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 au crépuscule, Vénus est juste à côté d’un mince croissant de Lune, un spectacle de toute beauté sur l’horizon Ouest. Vous avez une dizaine de jours pour admirer en fin de nuit la très belle constellation d’Orion en l’absence de Lune.
Rapprochement apparent entre Vénus et le croissant de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Les deux soirs suivants, notre satellite naturel s’approche de Saturne (le 14) puis de Jupiter (le 15).
  • Le 16, Vénus est à côté d’Antarès, la plus brillante étoile de la constellation du Scorpion.
  • Le 20, c’est la Pleine Lune. La nuit suivante, elle n’est qu’à 1,2° d’Uranus, mais l’éclat de notre satellite naturel ne permet pas de repérer la lointaine planète.
Pleine Lune depuis la chapelle de Chevennes en Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann
  • À partir du 27 et pendant un mois, Cérès (magnitude 8) traverse l’amas d’étoiles des Hyades. Un spectacle à suivre dans un petit télescope. La planète naine passe à l’opposition le 27 novembre prochain.
  • Le 28, c’est le Dernier Quartier de Lune.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook ou Twitter.

Incroyable cliché du télescope spatial pris depuis la Terre

L’astrophotographe Michael Tzukran a réalisé un nouvel exploit en obtenant un stupéfiant cliché du télescope spatial Hubble. 

L’astronome des défis :

Le nom de Michael Tzukran vous dit peut-être quelque chose. En janvier 2021, c’est astrophotographe israélien avait obtenu une époustouflante image de la Station spatiale avec son télescope. On pouvait reconnaître les principaux éléments du plus grand objet artificiel en orbite (110X75 mètres). Cette fois, la cible était beaucoup plus modeste. Le télescope spatial Hubble ne mesure en effet que 13 mètres de long pour 2,5 mètres de diamètre !

Stupéfiant cliché du télescope spatial Hubble pris depuis la Terre. © Michael Tzukran

Malgré la distance (le télescope Hubble orbite à 590 kilomètres d’altitude), l’incroyable cliché de Michael Tzukran permet de distinguer le tube de l’instrument et ses panneaux solaires. Continuer la lecture

2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver

Le 16 septembre 2021, l’astéroïde 2021 SG s’est approché de la Terre à grande vitesse. Un passage qui n’a été découvert que le lendemain !

Peur rétrospective :

Tous les astéroïdes ne finissent pas leur course dans l’atmosphère de Jupiter, comme cela a été observé le 13 septembre dernier. Prenez 2021 SG, un bon gros caillou dont on estime le diamètre à environ 70 mètres. Le 16 septembre 2021, il est passé en trombe (24 kilomètres par seconde) à environ la moitié de la distance qui nous sépare de la Lune. Voilà qui devrait nous rassurer. Dans le passé, certains astéroïdes se sont aventurés beaucoup plus près. On pense par exemple à 2020 QG, qui nous a survolé à seulement 3.000 kilomètres en août 2020.

Mais ce qui est inquiétant avec 2021 SG, c’est qu’il n’a été découvert que le 17 septembre, alors qu’il s’éloignait ! S’il a échappé au réseau de télescopes qui surveillent le ciel nocturne, c’est tout simplement qu’il venait de la direction du Soleil, ce qui l’a rendu indétectable. Continuer la lecture

20 septembre : admirez la dernière Pleine Lune de l’été

Lundi 20 septembre 2021, c’est la Pleine Lune la plus proche de l’équinoxe. On la surnomme la Pleine Lune des récoltes, Harvest Moon

Pleine Lune de fin d’été :

Harvest Moon est le terme anglais qui désigne la Pleine Lune qui précède (ou suit) de peu l’équinoxe d’automne dans l’hémisphère nord. Cette année, ce dernier se produit le 22 septembre. Selon l’année, la Pleine Lune des récoltes peut survenir jusqu’à deux semaines avant (ou après) l’équinoxe d’automne.  Avant l’équinoxe, on observe la dernière Pleine Lune de la saison estivale. Après, c’est la première Pleine Lune de l’automne.

Lever de Pleine Lune, un cliché toutes les deux minutes. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette année, la Pleine Lune de septembre est la quatrième et dernière de l’été pour l’hémisphère nord. Elle ne sera guère différente des autres, mais ne vous privez pas de l’observer ! Continuer la lecture

La spectroscopie en laboratoire au secours des astronomes

Pour comprendre ce qui se passe très loin dans l’Univers, les chercheurs ont besoin d’identifier de nouvelles molécules en laboratoire.

Des antennes pour traquer les molécules :

Depuis Galilée il y a quatre siècles, les astronomes n’ont de cesse d’améliorer leurs instruments d’observation. Objectif : voir toujours plus loin pour mieux comprendre ce qui nous entoure. Mais pour interpréter certaines données acquises avec les plus puissants instruments, il faut parfois faire un détour par le laboratoire.

Les antennes du radiotélescope ALMA sous la Voie lactée. © P. Horálek/ESO

Prenez ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), cet observatoire radiomillimétrique et submillimétrique construit au Chili. Dans les informations recueillies par ses antennes, les astronomes retrouvent en général la signature de nombreuses molécules déjà connues. Mais il arrive que des raies spectrales enregistrées n’appartiennent à aucun composé identifié. C’est là qu’entre en scène la spectroscopie moléculaire développée dans certains laboratoires. Continuer la lecture

En vidéo : un petit corps céleste entre en collision avec Jupiter

Le 13 septembre, un petit corps céleste a terminé sa course dans les nuages de Jupiter, générant un spectaculaire flash lumineux.

Collision filmée :

Astéroïde ou comète ? Personne ne connaît pour le moment la nature du petit corps céleste qui est venu heurter Jupiter dans la nuit du 13 au 14 septembre. Au vu de l’intensité du flash lumineux observé, on estime sa taille à une centaine de mètres. L’alerte a été donnée par plusieurs amateurs dans le monde entier. C’est le cas de José Luis Pereira au Brésil, dont les images ont été traitées par Marc Delcroix. On peut citer également Harald Paleske en Allemagne, autre témoin privilégié à avoir filmé par hasard cette violente rencontre.

Même chance pour une équipe d’amateurs de la Société Lorraine d’Astronomie en mission à l’observatoire associatif Astroqueyras. La collision céleste est visible sur une vidéo (ci-dessus) qu’ils étaient en train de réaliser avec un télescope de 62 centimètres.  Continuer la lecture

NGC 1365, portrait d’une élégante galaxie spirale barrée

C’est la plus emblématique galaxie spirale barrée. Voici NGC 1365, un univers-île caché dans la constellation australe du Fourneau. 

Ciel austral :

La galaxie spirale barrée (lire la définition) NGC 1365 a été découverte en 1826 par James Dunlop. Cet astronome écossais était alors en Australie où il assistait le gouverneur Thomas Brisbane dans son observatoire privé. Cette année-là, Dunlop découvrit également l’amas d’étoiles NGC 602. La magnitude de 9,6 que l’on attribue à ce bel « univers-île » (nom que le philosophe Emmanuel Kant donnait aux galaxies), réserve NGC 1365 aux puissants télescopes. Rappelons que le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fit l’objet d’une première édition en 1888.

NGC 1365 est une élégante galaxie spirale barrée. © Mike Selby, Leonardo Orazi

NGC 1365 se situe à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation australe du Fourneau. Il s’agit de l’une des 14 nouvelles constellations créées par Nicolas-Louis de Lacaille en 1752. Continuer la lecture

Rendez-vous vespéral entre le croissant de Lune et Vénus

Ce 10 septembre au soir, le fin croissant de jeune Lune s’est approché une nouvelle fois de l’étincelante planète Vénus.

Une planète remarquée :

Vénus, tout comme Mercure, est une planète inférieure. Cela signifie qu’elles orbitent entre la Terre et le Soleil. Une configuration qui ne les éloigne jamais beaucoup de notre étoile pour un observateur terrestre. En d’autres termes, ces deux planètes sont visibles soit au crépuscule sur l’horizon Ouest, soit à l’aube sur l’horizon Est. À ces moments-là, le ciel n’est jamais noir.

Une danseuse pour accompagner Vénus et Mercure. © Jean-Baptiste Feldmann

C’est grâce à sa magnitude fortement négative que la seconde planète du Système solaire s’en sort beaucoup mieux que Mercure, souvent trop faible pour être repérée. Le cliché ci-dessus, réalisé en mai 2020, montre la différence d’éclat entre les deux astres (Mercure est sous Vénus). Continuer la lecture

“Le Ciel au télescope”, un guide pour réussir vos observations

Les éditions Stelvision publient “le Ciel au télescope”, un guide d’accompagnement pour tous ceux qui débutent avec un instrument.

Des jumelles au télescope :

Il y a quatre ans, les éditions Stelvision publiaient “le Ciel aux jumelles“. L’auteur, Bertrand d’Armagnac, y rassemblait 35 observations astronomiques réalisables sans lunette ni télescope. Un ouvrage qui mettait le ciel nocturne à portée de tous les possesseurs de jumelles, qui ne pensent pas forcément à les utiliser la nuit.

Sorti en octobre 2017, “le Ciel aux jumelles” est un guide original qui offre la possibilité à ceux qui ne possèdent pas de télescope de faire de belles observations astronomiques.

Après le succès qu’a connu ce guide, Bertrand d’Armagnac s’est associé à une autre passionnée, Carine Souplet, pour nous proposer un nouvel ouvrage. “Le Ciel au télescope” vient à point nommé accompagner tous ceux qui débutent avec un instrument. Continuer la lecture

Le Soleil se réveille, les taches se multiplient à sa surface

Actuellement, les observateurs du Soleil peuvent suivre le développement de quatre groupes de taches à la surface de notre étoile.

Une histoire de magnétisme :

Les taches solaires sont des zones sombres (moins chaudes) qui apparaissent périodiquement à la surface de notre étoile. Elles trahissent une intense activité magnétique. Il semble que la plus ancienne observation avérée de ces zones sombres soit chinoise et remonte à l’an -28. Galilée fut le premier à les observer en 1612 avec une lunette astronomique. La périodicité de l’apparition de ces taches fut évoquée par Heinrich Schwabe en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans. En hommage à ses recherches, on désigne désormais par nombre de Wolf l’activité solaire (nombre cumulé de taches et de groupes de taches).

Le Soleil le 6 septembre 2021 avec quatre groupes de taches à sa surface. © SDO/HMI

Ces taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition par la NOAA, (National Oceanic and Atmospheric Administration), le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

Nouveau cycle :

En décembre 2019 les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire, le 25e, dont le maximum est prévu pour 2025. Aujourd’hui, pas moins de quatre groupes de taches sont observables. Il portent les numéros AR 2863, AR 2864, AR 2866 et AR 2868. L’observation de notre étoile avec un télescope nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. Sans cet accessoire, ne pointez jamais le Soleil ! Mais vous pourrez quand même suivre sans danger l’évolution de ces groupes sur la page des satellites solaires SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory) ou SDO (Solar Dynamics Observatory).

Ils devraient rester observables un certain temps. Il faut en effet 15 jours pour voir migrer les taches d’un bord à l’autre du Soleil qui tourne sur lui-même en un mois environ.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook ou Twitter.

Quand la nuit cède sa place à une superbe lumière cendrée

Juste avant la Nouvelle Lune, la lumière cendrée offre ses merveilles à ceux qui se lèvent tôt, comme ce dimanche 5 septembre 2021.

Une histoire de reflet :

Léonard de Vinci l’avait pressenti : la lumière cendrée est le reflet du Soleil sur la Terre. Alors que le croissant lunaire reçoit directement les rayons projetés par notre étoile, le reste de notre satellite naturel se trouve très légèrement éclairé par la lumière solaire que la Terre renvoie dans l’espace, comme le ferait un miroir. Et comme un petit dessin vaut mieux qu’un long discours, l’illustration suivante nous permet de bien comprendre le phénomène :

Éclairé par ce reflet solaire, le disque lunaire prend une couleur gris clair (qui rappelle la cendre) entre les cornes lumineuses du croissant. Cet aspect est à l’origine du nom de lumière cendrée qu’on a donné à ce spectacle observable à chaque lunaison. Après la Nouvelle Lune, on l’admire pendant trois ou quatre soirs puis le croissant devient trop lumineux. Avant la Nouvelle Lune suivante, c’est en fin de nuit que le phénomène redevient visible. Continuer la lecture

Une médaille “Caroline Herschel” pour les femmes astronomes

Le premier ministre britannique souhaite qu’une médaille “Caroline Herschel” récompense désormais les femmes astronomes.

De l’or pour des astronomes oubliées :

Le premier ministre britannique Boris Johnson a envie de réhabiliter les femmes astronomes trop souvent oubliées. Il a profité de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel au début de l’été pour l’annoncer. La médaille portera le nom de Caroline Herschel (1750-1848). Elle sera décernée tous les deux ans à des femmes astronomes travaillant en Grande-Bretagne ou en Allemagne, les deux patries de Caroline Herschel. Cette distinction s’accompagnera d’un chèque de 10.000 livre sterling (environ 11.000 euros).

Caroline Herschel en train de prendre des notes dictées par son célèbre frère William. Gravure extraite de “l’Astronomie populaire” de Camille Flammarion

Caroline Herschel a été une pionnière de l’astronomie à une époque où les femmes étaient rarement reconnues pour leurs contributions dans ce domaine. Continuer la lecture