Éclipse de Lune : comment la photographier ?

C’est un joli spectacle qui vous attend à l’aube du 14 mars 2025 : une éclipse totale au coucher de la Lune. Comment la photographier ? 

Spectacle pour tous :

Vous serez sans doute nombreux à vouloir admirer l’éclipse totale de Lune ce 14 mars 2025. C’est l’un des plus beaux spectacles astronomiques et on peut facilement l’observer. Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres comme c’est le cas pour les éclipses de Soleil. Pas besoin non plus d’un télescope : le phénomène est visible à l’œil nu, un peu mieux dans une paire de jumelles. Avec La Chaîne Astro, découvrons le spectacle qui nous attend :

Conditions de l’éclipse de Lune :

En France, le phénomène aura lieu en fin de nuit du 14 mars, notre satellite naturel se trouvant au-dessus de l’horizon Ouest. Choisissez donc votre site avec une bonne visibilité dans cette direction. La Pleine Lune entrera dans le cône d’ombre terrestre à 6 heures 10 (heure locale française) :

Image de l’éclipse partielle de Lune du 18 septembre 2024. © Jean-Baptiste Feldmann

Depuis l’Est de la France, la Lune se couchera plus ou moins partiellement éclipsée. Les observateurs les mieux placés (en Bretagne) pourront assister au coucher d’une Lune totalement éclipsée vers 7 heures 25. Notez que pour les observateurs installés au Canada, les conditions d’observation seront bien meilleures :

Visibilité de l’éclipse de Lune du 14 mars 2025. © SkyTonight
Matériel et prises de vues :

Pour photographier l’éclipse, un appareil photo reflex monté sur pied est recommandé. Je vous conseille de travailler en mode manuel pour maîtriser les différents paramètres de prises de vues. Vous les ajusterez en fonction de ce que vous montrera l’écran de contrôle de votre boîtier :

L’éclipse partielle de Lune du 16 juillet 2019. © Jean-Baptiste Feldmann

Le mode automatique peut cependant vous permettre d’avoir de bons résultats, puisque le ciel s’éclaircira progressivement (en France). N’ hésitez pas non plus à utiliser votre smartphone, car il est tout à fait possible de réaliser de belles images avec ces nouveaux outils photographiques :

On peut immortaliser une éclipse de Lune avec un smartphone. © Jean-Baptiste Feldmann

Lorsque la Lune pénètrera dans le cône d’ombre terrestre, vous remarquerez que la surface de notre satellite naturel se teinte d’une belle couleur rouge. En effet, le cône d’ombre terrestre n’est pas totalement noir : une fraction de la lumière solaire (la composante rouge) vient l’éclairer. Il y aura donc matière à réaliser de belles images si la météo est clémente :

L’éclipse de Lune du 27 juillet 2018 avec la planète Mars. © Jean-Baptiste FEldmann
Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

IC 349, la nébuleuse qui défie les astrophotographes

Au sein de l’amas des Pléiades, la nébuleuse IC 349 est perdue dans la lumière de l’étoile Mérope, un vrai défi pour les astrophotographes. 

Nébuleuse fantôme :

IC 349 a été dénichée le 14 novembre 1890 par l’astronome américain Edward Emerson Barnard. On doit à ce dernier de nombreuses découvertes, comme par exemple le cinquième satellite de Jupiter, Amalthée (1892). IC 349 est une petite zone poussiéreuse très brillante sculptée par la pression de radiation exercée par sa brillante voisine, Mérope. Cette étoile de magnitude 4 fait partie des astres les plus lumineux au sein du célèbre amas des Pléiades :

Le célèbre amas des Pléiades et ses plus brillantes étoiles. © SAP Limoges

Saisir les délicates volutes poussiéreuses de IC 349 est à la portée du télescope spatial Hubble. Hors de l’atmosphère, l’instrument ne souffre pas trop de la diffusion lumineuse autour de Mérope :

Pour les astrophotographes, le défi est de taille, car la nébuleuse est dix mille fois moins brillante que sa voisine Mérope. Voisine à nos yeux seulement, car l’écart réel entre ces deux astres est quand même de 3500 Unités astronomiques. Il faut tout le savoir-faire de Alessandro Ravagnin pour révéler la très discrète IC 349 :

À propos des Pléiades :

En 1771, l’astronome français Charles Messier enregistre l’amas des Pléiades à la quarante-cinquième position de son célèbre catalogue. Il s’inscrit dans une longue liste d’observateurs qui, depuis l’Antiquité, admirent ce petit groupe d’étoiles. Vers 850 avant J.-C., le poète grec Homère y faisait déjà référence dans l’Iliade et l’Odyssée. On en retrouve la trace dans les cultures du monde entier. Que ce soit chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Perses, les Indiens, les Chinois, les Japonais ou encore les Mayas et les Aztèques :

98 heures de poses auront été nécessaires pour révéler les filaments de poussière qui s’intercalent entre nous et le célèbre amas d’étoiles des Pléiades. © Jeffrey Horne

À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à un petit nuage constitué de sept étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à douze étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

À l’Ouest, Vénus résiste, Saturne plonge et Mercure monte

Trois planètes, trois destins différents. Voyons ce qui se passe actuellement à l’Ouest un peu avant la tombée de la nuit.

Jumelles de rigueur :

Si vous sortez en début de soirée et que vous regardez vers l’Ouest, vous allez immédiatement repérer Vénus. C’est un véritable phare céleste, avec une magnitude de -4,7. Une fois le Soleil couché et en l’absence de Lune, c’est l’astre le plus brillant. Dans un petit télescope, la seconde planète du Système solaire se présente sous la forme d’un brillant croissant. Mais la situation va vite évoluer : Vénus plongera vers le Soleil dans les semaines à venir. Après sa conjonction inférieure le 23 mars, on la retrouvera à l’aube à partir du mois d’avril.

Trois planètes sont visibles à l’Ouest en début de soirée. © Jean-Baptiste Feldmann

Deux autres planètes sont également observables actuellement peu après le coucher du Soleil, mais uniquement dans une paire de jumelles. Après son passage au plus près de la Terre, Saturne achève sa période de visibilité. Elle sera en conjonction avec le Soleil le 12 mars, puis redeviendra visible à l’aube à partir du mois de mai. Quant à Mercure, elle revient nous voir pour une belle et courte période d’observation. Après son élongation maximale le 8 mars, elle plonge vers le Soleil pour une conjonction le 24. N’oubliez pas de consulter les éphémérides au fil des mois pour en savoir plus !

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

À Turin, l’étonnant spectacle d’une Lune écarlate

Le photographe Valerio Minato a immortalisé une superbe Lune écarlate dans l’axe de deux monuments emblématiques de Turin.

Joyaux architecturaux :

Si Turin, capitale du Piémont, est connue pour sa gastronomie, son architecture raffinée fait le bonheur des touristes. Sur les hauteurs de la ville, deux superbes édifices attirent le regard. Il s’agit de l’abbaye Sacra di San Michele et de la basilique de Superga. La première, bâtie entre 983 et 987 au sommet du mont Pirchiriano, a inspiré Umberto Eco pour l’écriture de son roman Le nom de la rose. La seconde, perchée sur une colline à 670 m d’altitude, est un chef-d’œuvre de l’architecture baroque. Elle fut édifiée à partir de 1717 pour remercier la Vierge Marie de la libération de la ville, assiégée par l’armée française de Louis XIV. Depuis la basilique, on a une vue panoramique sur Turin et sur le massif des Alpes. Continuer la lecture de À Turin, l’étonnant spectacle d’une Lune écarlate

À la Saint-Valentin, l’astéroïde Cupidon pose un lapin

La nuit de la Saint-Valentin, un groupe d’amateurs a tenté d’observer sans succès l’occultation d’une étoile par l’astéroïde (763) Cupidon.

Rendez-vous manqué :

Ça ne s’invente pas. La nuit du 14 février 2025, date de la Saint-Valentin, l’astéroïde (763) Cupidon devait occulter une modeste étoile du Taureau. Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Et de (763) Cupidon, on sait peu de choses. Découvert le 25 septembre 1913 par l’astronome allemand Franz Kaiser, on pense qu’il mesure un peu moins de 20 kilomètres.

Bande d’observation de l’occultation de l’étoile UCAC4 568-014024 (constellation du Taureau) par l’astéroïde (763) Cupidon la nuit de la Saint-Valentin 2025. © OW Cloud

Six membres de l’AstroClub Charentais avaient donc choisi de braver le froid la nuit de la Saint-Valentin. L’occultation était observable le long d’une ligne reliant La Rochelle à Monaco. Las, Cupidon semble avoir posé un lapin à ses admirateurs (Lucie Brousse, Eric Barbotin, Philippe Majewski, Thierry Pelletier, Tiburce Mateos et Christophe Gervier) qui avaient installé leurs télescopes du côté de Montignac-Charente. Même si le ciel était dégagé, le dépouillement des mesures a révélé une occultation négative.

Occultation négative pour les membres de l’AstroClub Charentais. © L. Brousse/C. Gervier
Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

Astronomie collaborative : l’amas de galaxies de Persée

Dix-neuf astrophotographes amateurs ont uni leurs images pour réaliser un cliché unique de l’amas de galaxies de Persée, Abell 426.

Célèbre constellation :

L’amas de galaxies de Persée (Abell 426) se cache dans la constellation éponyme. Voilà une région du ciel bien connue des astronomes ! On peut y admirer par exemple Algol, une étoile dont la variabilité est connue depuis l’Antiquité. Autre célébrité, un double amas d’étoiles (NGC 869 et 884) visible à l’œil nu. Beaucoup plus discrète, la nébuleuse planétaire HDW 3 n’a été dénichée qu’en 1983 ! Autant d’objets célestes situés dans notre banlieue galactique. Mais la cible d’aujourd’hui, Abell 426, est bien plus éloignée : 240 millions d’années-lumière. Cet amas de galaxies a été photographié par dix-neuf astrophotographes rassemblés au sein de Overall Photons :

L’amas de galaxies de Persée à 240 millions d’années-lumière. © Overall Photons

Ce collectif a pour ambition de fédérer des astrophotographes de tous horizons. Leur but étant d’accumuler des centaines d’heures d’intégration sur des cibles spécifiques du ciel profond. Continuer la lecture de Astronomie collaborative : l’amas de galaxies de Persée

En vidéo : la Grande Lunette de Meudon se réveille

À Meudon, un groupe de passionnés met tout en œuvre pour redonner vie à la Grande Lunette, la troisième plus grande du monde.

Un observatoire à Meudon :

Après la défaite contre l’Allemagne en 1870, la France cherche à redorer son prestige. L’idée est alors de multiplier les réalisations pacifistes spectaculaires. L’astronome Jules Janssen propose de créer un nouvel observatoire. L’établissement voit le jour cinq ans plus tard sur un ancien domaine royal :

Une partie du parc accueillant l’Observatoire (avec la coupole du télescope de un mètre) et la vue sur Paris depuis le sommet de la tour solaire. © Jean-Baptiste Feldmann

Il faut surpasser la lunette que les Allemands viennent de mettre en service à l’Observatoire de Strasbourg ! On décide alors de construire à Meudon un instrument encore plus spectaculaire, la Grande Lunette. L’ objectif destiné à l’observation des astres a un diamètre de 83 centimètres et  une focale de 16 mètres. Un deuxième objectif de 62 centimètres de diamètre est destiné à la photographie. Inaugurée en 1893, la Grande Lunette est la troisième plus grande au monde.

La coupole abritant la Grande Lunette à Meudon. © Jean-Baptiste Feldmann
Le réveil de la Grande Lunette. © Observatoire de Paris-PSL

Continuer la lecture de En vidéo : la Grande Lunette de Meudon se réveille

Après les incendies, les cendres s’invitent au Mont Wilson

Les cendres des incendies de Los Angeles risquent d’endommager les miroirs des télescopes de l’Observatoire du Mont Wilson. 

Plus d’un siècle de science :

L’Observatoire du Mont Wilson se situe dans le comté de Los Angeles, en Californie, à 1.742 mètres d’altitude. C’est là que les scientifiques ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’astronomie du XXe siècle. Tout a commencé en 1904 quand l’astronome George Ellery Hale a fondé l’observatoire. Quatre ans plus tard, un télescope de 1,5 mètre de diamètre est installé sous coupole. Puis, en 1917, l’instrument est supplanté par un autre télescope, le télescope Hooker. Ce dernier est doté d’un miroir de 2,5 mètres de diamètre. Il restera le plus grand du monde jusqu’en 1948, date de l’inauguration du géant du Mont Palomar :

Le télescope Hooker de 2,5 mètres. © Andrew Dunn

Dans les années 1920, le télescope Hooker est utilisé par Edwin Hubble. C’est là que le célèbre astronome  prend conscience que les nébuleuses qu’il observe sont des galaxies. Et que ces dernières sont en réalité situées très loin de notre Voie lactée. En mesurant leur décalage vers le rouge, il découvre alors l’expansion de l’Univers. Continuer la lecture de Après les incendies, les cendres s’invitent au Mont Wilson

Juno saisit la plus puissante éruption volcanique de Io

En orbite autour de Jupiter, la sonde Juno a enregistré une nouvelle éruption volcanique sur Io, la plus puissante à ce jour.

Planète sous surveillance :

La sonde Juno étudie la planète géante gazeuse Jupiter depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a une vingtaine d’années. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde nous laissent sans voix :

Saisissante image d’une partie de la couche nuageuse de Jupiter. © NASA

Mais Juno pointe également ses instruments vers les lunes galiléennes chaque fois qu’elle s’en rapproche. Comme le rapporte la BAA, les planétologues ont noté l’apparition d’une nouvelle éruption volcanique sur le satellite Io durant le perijove 68 :

Nouvelle éruption volcanique près du Pôle sud de Io. © NASA

Les données acquises au cours de ce survol sont époustouflantes. Selon Scott Bolton, chercheur principal de la mission, « il s’agit de l’événement volcanique le plus puissant jamais enregistré sur le monde le plus volcanique de notre Système solaire, ce qui n’est pas peu dire. »

Un point chaud particulièrement étendu est visible à droite du pôle Sud de Io sur cette image enregistrée en infrarouge par la sonde Juno à l’aide de l’instrument JIRAM le 27 décembre 2024. © NASA/JPL-Caltech/SwRI/ASI/INAF/JIRAM

Continuer la lecture de Juno saisit la plus puissante éruption volcanique de Io

Éphémérides : le ciel du mois de février 2025

Ce mois de février 2025 est propice à l’observation des planètes qui occupent le ciel en première partie de nuit.

L’Hexagone d’hiver :

En ce mois de février 2025, je vous propose de partir à la découverte de l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante (évitez la période du 5 au 15). Cette année, les planètes Mars et Jupiter ont rejoint cet astérisme hivernal :

L’Hexagone d’hiver, une curiosité à admirer. © Jean Philippe Kornmann

Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :

  • Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
  • Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
  • Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
  • Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
  • Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
  • Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).

Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de février 2025

Les exocomètes sont nombreuses autour des étoiles

Une nouvelle étude vient confirmer la présence fréquente de ceintures d’exocomètes autour d’étoiles proches.

Réservoirs de comètes :

Les astronomes s’en doutaient un peu : ce que l’on trouve dans la banlieue du Soleil s’observe également autour d’autres étoiles. On l’avait déjà constaté avec les exoplanètes, on l’observe également avec les exocomètes. Dans le Système solaire, on connaît deux catégories de comètes. Celles à courte période inférieure à 200 ans, et celles à longue période de plus de 200 ans. Deux familles d’astres chevelus issus de deux réservoirs distincts : la ceinture de Kuiper et le nuage d’Oort (imaginés par les astronomes Gerard Kuiper et Jan Oort).

L’astronome Gerard Kuiper (1905-1973) se consacra à l’étude du Système solaire. © NASA

La ceinture de Kuiper, située au-delà de l’orbite de Neptune, regroupe les comètes à courte période. Le nuage de Oort, qui rassemble les comètes à longue période, s’étend bien plus loin, entre 30.000 et 100.000 unités astronomiques. Depuis quelques années, on a découvert des ceintures identiques autour d’autres étoiles.

Continuer la lecture de Les exocomètes sont nombreuses autour des étoiles

Les stupéfiantes images solaires du télescope Inouye

Sur l’île hawaïenne de Maui, le télescope solaire Daniel K. Inouye capture d’incroyables détails à la surface du Soleil.

Le plus grand télescope solaire :

Le Advanced Technology Solar Telescope (ATST) se trouve sur l’île hawaïenne de Maui. Construit à 3.000 mètres d’altitude au sommet du volcan Haleakalā, il révolutionne l’astronomie solaire. Cet instrument est doté d’un miroir primaire de 4,24 mètres de diamètre. Il porte le nom de Daniel Ken Inouye (1924-2012). Ce dernier fut sénateur de l’État d’Hawaï au Congrès des États-Unis de 1963 à sa mort. Le télescope a été conçu pour fournir des images d’une résolution deux fois plus élevée que ses prédécesseurs :

Pour y parvenir les ingénieurs l’ont doté d’une optique adaptative. Elle permet au miroir de garder exactement la même forme avec une précision de l’ordre du micron. Grâce à l’emploi de 142 vérins hydrauliques, le miroir ne se déforme pas quelle que soit son orientation ou sa température.

La coupole du Daniel K. Inouye Solar Telescope (DKIST) à Hawaï. © Ruth Kneale, DKIST

Continuer la lecture de Les stupéfiantes images solaires du télescope Inouye

Les planètes Saturne et Vénus brillent au crépuscule

Cette fin de mois de janvier est propice à l’observation des planètes. Zoom sur Saturne et Vénus au crépuscule.

Spectacle au crépuscule :

L’avantage des observations astronomiques hivernales, c’est qu’elles peuvent commencer tôt. Pas besoin de veiller, on peut admirer les premiers spectacles célestes aux alentours de 19 heures. C’est le cas de l’alignement planétaire en cours :

Ce mois de janvier nous offre la possibilité d’observer plusieurs planètes. © Stellarium

Commençons par nous tourner vers l’Ouest. C’est en effet de ce côté que vont se coucher les deux premières planètes, Saturne et Vénus. La première est passée au plus près de la Terre au mois de septembre 2024. Il nous reste quelques semaines pour tenter d’observer la fermeture des anneaux, un étonnant spectacle. La planète ne sera plus observable à partir de la mi-février, puis nous la retrouverons à l’aube en avril :

Vénus et Saturne au crépuscule dans la soirée du 23 janvier 2025 au-dessus de la chapelle de Chevennes dans le Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann

Quant à Vénus, un petit télescope vous la montrera en quartier. La plus brillante des planètes se rapproche de nous, se métamorphosant lentement en un croissant de plus en plus grand. Elle sera observable jusqu’à la mi-mars, avant de basculer dans le ciel de l’aube.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

C/2024 G3 (ATLAS) fait son show dans l’hémisphère Sud

Une nouvelle comète, C/2024 G3 (ATLAS), est en train de briller de mille feux. Un spectacle réservé aux observateurs de l’hémisphère Sud.

Comète australe :

Ne la confondez pas avec C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, la comète que nous avions pu suivre à l’automne dernier. Voici C/2024 G3, une nouvelle venue qui fait aussi partie des détections du réseau de surveillance ATLAS. Alors que la comète de l’automne était d’abord apparue aux basses latitudes avant de remonter pour être observable en France, C/2024 G3 a fait l’inverse. Elle est désormais réservée aux observateurs installés dans l’hémisphère Sud. Lors de son passage à une dizaine de millions de kilomètres du Soleil le 13 janvier, l’astre chevelu est devenu très brillant (magnitude -4). Bien que son éclat diminue progressivement, la comète est encore très belle. La preuve avec ce superbe cliché de Yuri Beletsky :

L’astrophotographe a pu l’immortaliser depuis le Chili, avec au premier plan l’un des quatre Auxiliary Telescopes. Rappelons quand même que la sensibilité des capteurs numériques actuels permet d’obtenir des images bien plus spectaculaires que ce que l’on voit réellement. Selon le site Astro.Vanbuitenen, la comète, actuellement de magnitude 2, va logiquement continuer de perdre de la luminosité en s’éloignant du Soleil.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook et sur Bluesky.

Mars au plus près de la Terre : admirez Syrtis Major

Au plus près de la Terre, la planète Mars nous dévoile l’une de ses formations géologiques les plus emblématiques, Syrtis Major.

Haut plateau volcanique :

Chaque opposition martienne (elles se produisent tous les 2,13 ans) nous donne l’occasion d’admirer les principaux reliefs de la Planète rouge. Haut plateau volcanique qui s’est formé il y a trois milliards d’années, Syrtis Major a un aspect sombre caractéristique. S’étendant sur une superficie de 1.300 par 1.500 kilomètres, c’est la première formation martienne que les astronomes ont représentée :

En novembre 1659 le néerlandais Christian Huygens la trace sur un croquis très sommaire. Il en profite pour mesurer le temps qu’elle met pour repasser au méridien et estime la période de rotation de Mars à 24 heures.  On sait aujourd’hui que cette période est de 24 heures et 36 minutes. Continuer la lecture de Mars au plus près de la Terre : admirez Syrtis Major

Observez un bel alignement planétaire au crépuscule

Depuis quelques jours, les médias annoncent un nouvel alignement planétaire. Mais combien de planètes pourrez-vous réellement voir ? 

Géométrie céleste :

“Alignement planétaire, un phénomène rare” : vous l’avez remarqué, plusieurs médias relayent cette information. De quoi s’agit-il ? En raison de leur vitesse de révolution (différente pour chacune), les planètes se retrouvent régulièrement dans une même portion de ciel. Comme elles se déplacent le long de l’écliptique, elles semblent “alignées” d’Est en Ouest. L’originalité de ces rendez-vous planétaires dépend du nombre d’astres concernés et de leur écart apparent. Voici ce que l’on observe au crépuscule en ce début d’année, immortalisé par l’astrophotographe Dario Giannobile :

Alignement planétaire photographié le 2 janvier 2025 depuis l’Etna. © Dario Giannobile

La situation évolue au fil des soirs : Vénus et Saturne se rapprochent dans le ciel, et après le 18 janvier, la planète aux anneaux sera la première à se coucher à l’Ouest. Quant aux planètes les plus brillantes (Mars, Jupiter et Vénus), l’écart apparent diminue entre elles. Ce qui nous donnera la disposition suivante le 21 janvier :

Aspect du ciel dans la soirée du 21 janvier 2025. © Stellarium

Continuer la lecture de Observez un bel alignement planétaire au crépuscule

La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Deux jours avant son opposition, la planète Mars avait rendez-vous avec la première Pleine Lune de l’année.

Ballet céleste :

La planète Mars a frôlé la Pleine Lune, je vous l’avais annoncé dans les éphémérides. Oh bien sûr, ce n’est qu’une question de perspective ! Les deux astres sont à des distances très différentes : 400.000 kilomètres pour notre satellite naturel, presque cent millions de kilomètres pour la Planète rouge ! Il n’empêche, c’était un rendez-vous à ne pas manquer :

La planète Mars avait rendez-vous avec la Pleine Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image ci-dessus a été réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82 et son zoom de 1200 millimètres de focale à l’aube du 14 janvier. Continuer la lecture de La planète Mars flirte avec la Pleine Lune

Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Le 14 janvier 2005, la sonde Huygens se posait à la surface de Titan, le plus grand satellite naturel de la planète Saturne.

En route vers Saturne  :

Huygens est une sonde européenne qui s’est posée sur Titan, la plus grosse lune de Saturne, le 14 janvier 2005. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de kilomètres). Au cours de sa descente sous un parachute, la sonde n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé sur lequel on a découvert des lacs de méthane et d’éthane liquide. Une fois posée sur un sol à -180°C, dont la consistance s’apparentait à du sable mouillé, la sonde a fonctionné pendant deux heures avant de s’éteindre définitivement :

Tout avait commencé vingt-cinq ans plus tôt. Alors que Voyager 1 s’approchait de Saturne en juin 1980, quelques membres du Jet Propulsion Laboratory se réunissaient pour envisager une mission encore plus ambitieuse. Dix-sept ans plus tard, le 15 octobre 1997, décollait la mission Cassini-Huygens. Continuer la lecture de Il y a vingt ans, la sonde Huygens se posait sur Titan

Un projet industriel menace le ciel des observatoires chiliens

L’ESO s’inquiète d’un projet industriel dont l’implantation est prévue à quelques kilomètres de l’un de ses principaux sites d’observation.

Pollution en vue :

Un projet industriel va-t-il compromettre la qualité du ciel nocturne au-dessus des observatoires chiliens ? C’est ce que redoute l’ESO qui, dans un communiqué, fait part de ses inquiétudes. Selon l’Observatoire européen austral, une compagnie d’électricité américaine pourrait s’implanter à quelques kilomètres de Paranal. On imagine sans peine la pollution engendrée par ce complexe industriel qui devrait s’étendre sur plus de 3000 hectares !

Les coupoles du Very Large Telescope sous l’arche de la Voie lactée. © ESO

Continuer la lecture de Un projet industriel menace le ciel des observatoires chiliens

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh