Que voir dans le ciel nocturne en février 2020

Ce mois de février sera l’occasion de suivre le retour de trois planètes dans le ciel de l’aube, alors qu’au crépuscule c’est Vénus qui étincelle.

Si tu observes en février, couvre-toi le bout du nez, pourrait être le dicton de ce second mois de l’année. Les températures encore fraîches sont compensées par des nuits qui commencent tôt et permettent d’admirer le ciel nocturne sans trop veiller, ce qui est appréciable en semaine. Chaque sortie crépusculaire sera l’occasion de surveiller Bételgeuse. Cette étoile supergéante rouge dans la constellation d’Orion a en effet perdu de son éclat depuis le mois de décembre. Va-t-elle retrouver sa luminosité passée ou exploser en supernova ? On pourra relire utilement l’interview donnée par l’astrophysicienne Sylvie Vauclair à ce sujet.

La Lune s’est glissée entre l’amas des Pléiades et la constellation d’Orion à la fin du printemps 2016. Image réalisée dans une calanque de Cassis. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici quelques jolies observations pour lesquelles l’œil nu ou une paire de jumelles suffisent. N’oubliez pas d’utiliser l’excellente carte du ciel de Stelvision pour visualiser la position des astres en fonction de l’heure et de votre position géographique. Continuer la lecture

Fantastiques premières images pour le télescope solaire Inouye

Tout juste mis en service, le télescope solaire Daniel K. Inouye nous offre de stupéfiantes images de la surface de notre étoile.

Le plus grand télescope solaire :

Le Advanced Technology Solar Telescope (ATST) se trouve sur l’île hawaïenne de Maui. Construit à 3.000 mètres d’altitude au sommet du volcan Haleakalā, il pourrait bien révolutionner l’astronomie solaire. Cet instrument est doté d’un miroir primaire de 4,24 mètres de diamètre. Il porte également le nom de Daniel Ken Inouye (1924-2012). Ce dernier fut sénateur de l’État d’Hawaï au Congrès des États-Unis de 1963 à sa mort. Le télescope a été conçu pour fournir des images d’une résolution deux fois plus élevée que ses prédécesseurs.

Pour y parvenir les ingénieurs l’ont doté d’une optique adaptative. Elle permet au miroir de garder exactement la même forme avec une précision de l’ordre du micron. Grâce à l’emploi de 142 vérins hydrauliques le miroir ne se déforme pas quelle que soit son orientation ou sa température . Continuer la lecture

La comète C/2017 T2 et le double amas d’étoiles de Persée

Rapprochement céleste particulièrement photogénique, voici la rencontre entre la comète C/2017 T2 et le double amas d’étoiles de Persée. 

La comète C/2017 T2 a été découverte le 2 octobre 2017 à la magnitude 19,9 par le réseau de surveillance d’astéroïdes Pan-Starrs (Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System) installé à Hawaii. Ce télescope a également déniché d’autres astres chevelus comme C/2014 Q1 ou encore C/2016 R2. C/2017 T2 ne laissera pas un souvenir impérissable puisque son éclat actuel la réserve aux possesseurs de très gros télescopes. Mais sa trajectoire la conduite à passer dans le même champ que le double amas de Persée.

La comète C/2017 T2 passe à proximité du double amas de Persée. © Gregg Ruppel

L’astrophotographe Gregg Ruppel a immortalisé ce rapprochement apparent le 26 janvier. Continuer la lecture

Moisson de nébuleuses planétaires pour deux amateurs

La recherche de nébuleuses planétaires sur les images digitalisées du ciel est devenue la spécialité de certains astronomes amateurs méticuleux. 

Agonie stellaire :

Les nébuleuses planétaires (NP) portent un nom qui peut prêter à confusion. On le doit uniquement à leur aspect circulaire qui les faisait passer pour des planètes dans les télescopes imparfaits de nos aïeux. Il s’agit en réalité d’une enveloppe gazeuse éjectée par des étoiles très chaudes. Elles deviennent instables en fin de vie, lorsqu’elles ont atteint le stade de naine blanche. Les astronomes estiment que notre Galaxie pourrait compter 30.000 NP dont seulement 10% ont été découvertes à ce jour.

Messier 97, la nébuleuse planétaire du Hibou. © Keith Quattrocchi

Certaines NP sont particulièrement célèbres, comme Messier 97 (le Hibou, image ci-dessus) ou Messier 27 (la nébuleuse Dumbbell). Mais la majorité d’entre elles sont beaucoup plus discrètes. Elles restent encore à découvrir. Continuer la lecture

Bételgeuse : les Aborigènes australiens connaissaient déjà sa variabilité

Sujet d’actualité en raison de sa baisse de luminosité, l’étoile géante rouge Bételgeuse était déjà connue des Aborigènes australiens pour sa variabilité.

Un chasseur hivernal :

L’hiver est la saison idéale pour observer la célèbre constellation d’Orion.  Elle nous raconte l’histoire d’un chasseur arrogant. Dans la mythologie grecque le géant Orion passait son temps à se vanter de ses prouesses. Exaspérée, Héra, sœur et femme de Zeus, lui envoya un scorpion qui le piqua et le tua (lire à ce sujet Pompéi : une mosaïque illustre le mythe d’Orion et du Scorpion). Orion et Scorpion furent alors placés aux deux extrémités du ciel pour ne jamais se rencontrer. L’un se couche quand l’autre se lève.

La constellation d’Orion s’élève à l’aube en fin d’été. © Jean-Baptiste Feldmann

Depuis environ deux mois, Bételgeuse, qui symbolise l’une des deux épaules du chasseur, a perdu de son éclat. Cet astre devrait finir par exploser en supernova sans qu’on sache s’il le fera la nuit prochaine ou dans 100.000 ans (lire l’avis de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair). Les sautes d’humeur de cette étoile géante rouge ont laissé des traces dans les récits que se transmettent oralement les Aborigènes d’Australie (découvrir l’étude sur arXiv). Continuer la lecture

Pour mesurer la qualité du ciel, comptez les étoiles dans Pégase

Le Carré de Pégase est un astérisme facilement reconnaissable en début de nuit hivernale. Utilisez-le pour mesurer la qualité de votre ciel.

Un grand Carré dans le ciel hivernal :

Pégase est la septième constellation du ciel par la taille. Elle est assez facile à identifier grâce à la forme caractéristique du grand Carré. Les étoiles qui délimitent ce quadrilatère sont Markab (α Pegasi), Schéat (β Pegasi) et Algénib (γ Pegasi). Le quatrième jalon appartient à la constellation voisine d’Andromède. Il s’agit de Alpheratz ou Sirrah (α Andromedae).  Le reste de la constellation s’étend un peu au-delà d’Enif.

Comment retrouver le grand Carré de Pégase dans le ciel d’hiver. © Stelvision

En ce mois de janvier Pégase est une constellation haut placée en début de nuit qui bascule vers l’ouest. Vous le constaterez en consultant la carte du ciel de Stelvision. S’il n’y a pas d’objet céleste spectaculaire à y observer (à part la galaxie d’Andromède voisine), le Carré vous offre l’opportunité de mesurer la qualité de votre ciel. Continuer la lecture

Hippocampe, la petite lune de Neptune qui n’est pas à sa place

Découverte autour de Neptune en 2013, la petite lune Hippocampe est sans doute un fragment de Protée dont elle est beaucoup trop proche.

Chasseur de lunes :

L’astronome américain Mark Showalter aime bien traquer les lointaines petites lunes dans le Système solaire. On lui doit les découvertes de Pan autour de Saturne, Mab et Cupid du côté d’Uranus et Kerberos et Styx qui gravitent autour de Pluton. En 2013 il a rajouté Hippocampe à son tableau de chasse. Excepté pour Pan, toutes ses découvertes ont été réalisées en analysant les images prises par le télescope spatial Hubble.

Tout au fond de la mer :

Hippocampe est un caillou d’une trentaine de kilomètres de diamètre. Dénicher un objet aussi petit à plus de 4 milliards de kilomètres est un défi de taille, même avec le télescope spatial. Seule solution pour contourner la difficulté : superposer plusieurs clichés pour en augmenter la sensibilité et la résolution. Un procédé qu’utilisent tous les astrophotographes amateurs qui cherchent à révéler de faibles nébuleuses. En lui ayant choisi ce nom, Mark Showalter s’est fait plaisir (il est passionné de plongée) tout en restant dans le royaume de la mer du dieu Neptune. Continuer la lecture

Que voir dans le ciel nocturne au mois de janvier 2020

Le ballet des planètes, l’essaim des Quadrantides et une éclipse de Lune par la pénombre sont au programme de ce mois de janvier 2020.

En astronomie l’hiver est une saison peu appréciée en raison des basses températures qui peuvent parfois décourager les observateurs. Pourtant la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller très tard pour observer. D’autre part lorsque le ciel nocturne est dégagé il est particulièrement noir, ce qui n’est pas le cas en été. Je vous invite donc à mettre le nez dehors en ce mois de janvier et je vous renvoie vers les 5 conseils pour observer sans avoir froid.

En hiver pensez à admirer la belle constellation d’Orion. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici quelques jolis phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. N’oubliez pas que la carte du ciel de Stelvision vous permettra de visualiser ces phénomènes : Continuer la lecture