Archives pour la catégorie Ciel étoilé

Une galaxie spirale dans le sillage de la comète ZTF

En s’éloignant de la Terre, la comète C/2022 E3 (ZTF) vient de croiser la jolie galaxie spirale NGC 1637 dans la constellation de l’Éridan.

Discrète galaxie :

À quelques encablures du pied d’Orion, NGC 1637 est une galaxie spirale de magnitude 11. Repérée en 1786, elle est l’une des nombreuses découvertes de l’astronome William Herschel. Elle se situe dans la constellation de l’Éridan à une trentaine de millions d’années-lumière. Immortalisée par le Très Grand Télescope de l’ESO, cette faible galaxie spirale est assez délicate à observer. On peut en voir un dessin sur le blog de Laurent Ferrero “Splendeurs du Ciel profond” réalisé avec un télescope de 508 millimètres :

Cette région céleste n’a donc rien de spectaculaire, mais le passage de la comète C/2022 E3 ZTF l’a rendue attractive le temps d’une nuit. Continuer la lecture

Une étoile triple illumine le cœur de cette nébuleuse

Le télescope Mayall nous offre une vue exceptionnelle sur le système stellaire triple logé dans une nébuleuse du Taureau.

Les étoiles n’aiment pas la solitude :

Tout comme HP Tau, une étoile triple dans le Taureau, de nombreux soleils ont un ou plusieurs compagnons. La gravitation les lie pour l’éternité. Un système triple très connu pour sa proximité est Apha Centauri. Il existe également des étoiles quadruples, quintuples et même sextuples. Le plus célèbre exemple est le système Alcor et Mizar. Aujourd’hui, intéressons-nous à HP Tau, un système stellaire situé à plus de 550 années-lumière :

Cette image a été réalisée à l’aide du télescope Nicholas U. Mayall. Avec ses quatre mètres de diamètre, il est le fleuron du Kitt Peak National Observatory. Grâce à cet instrument, nous  découvrons HP Tau et ses environs avec un luxe de détails. Nous remarquons que le trio d’étoiles brillantes est blotti au sein d’une nébuleuse en émission. Comme une déchirure lumineuse dans la toile sombre du ciel nocturne, cette nébuleuse fait penser à une caverne cosmique.

À savoir :

Le télescope de quatre mètres du KPNO a été nommé en hommage à Nicholas Ulrich Mayall. Cet astronome américain (1906–1993), grand spécialiste des galaxies, a travaillé avec Milton Humason et Allan Sandage.  On lui doit la découverte de cinq amas globulaires liés à la galaxie d’Andromède (Mayall II, Mayall III, Mayall IV, Mayall V et Mayall VI).

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Toile d’araignée cosmique pour une supernova

Le télescope Hubble a immortalisé les filaments de LMC N49, le vestige de supernova le plus brillant du Grand Nuage de Magellan.

Explosions cataclysmiques :

Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernova. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :

Aucune supernova n’a été observée dans la Voie lactée depuis l’invention de la lunette astronomique par Galilée. Mais une explosion stellaire laisse des traces sur lesquelles on peut se pencher. Continuer la lecture

Nuit hivernale sous les antennes du Pic de Bure

Le photographe Jean-François Gely a passé une nuit au pied des antennes du radiotélescope du Pic de Bure dans le massif du Dévoluy.

Des radiotélescopes en montagne :

Les amateurs de randonnées dans les Hautes-Alpes connaissent bien le Pic de Bure. Avec 2.709 mètres d’altitude, il est le troisième sommet du massif du Dévoluy. En période estivale, il est relativement aisé de s’y rendre. On y aperçoit d’étranges antennes paraboliques appartenant à l’IRAM, l’Institut de Radio Astronomie Millimétrique :

Quelques-unes des antennes de l’Observatoire du Pic de Bure. © Jean-François Gely

C’est sur le plateau de Bure qu’est développé le projet NOEMA, un réseau de 12 antennes de 15 mètres de diamètre. Chacune est équipée d’un système de réception particulièrement performant. La synthèse par interférométrie des informations reçues par ces antennes est destinée à étudier les régions les plus reculées de l’Univers. Continuer la lecture

Quelle est donc cette spirale au cœur de NGC 1300 ?

Regardez bien le centre de la très belle galaxie NGC 1300 : on y voit une spirale de gaz et d’étoiles d’environ 3.000 années-lumière.

Une superbe galaxie spirale barrée :

L’astronome britannique John Herschel a découvert NGC 1300 au début du XIXe siècle. Il était alors loin de se douter qu’il venait de dénicher la plus belle galaxie spirale barrée. Contrairement aux spirales normales, les spirales barrées ont des bras qui ne sont pas reliés au centre, mais à une barre d’étoiles. Le noyau de la galaxie se trouve au milieu de cette barre. Cette description saute aux yeux sur cette superbe image de NGC 1300 obtenue à l’aide du télescope Hubble :

Située dans la constellation de l’Éridan (au Sud d’Orion), NGC 1300 est à environ 70 millions d’années-lumière de nous. Elle a une magnitude de 10 et il faut un grand télescope pour admirer sa structure (voir par exemple le dessin de Bertrand Laville). Continuer la lecture

NGC 7497, une galaxie dans la poussière

La galaxie spirale NGC 7497 semble prisonnière d’un grand nuage de poussière, mais ce dernier est en réalité beaucoup plus proche.

Du côté de Pégase :

NGC 7497 se trouve à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation de Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque. La galaxie spirale est située dans le coin inférieur droit du célèbre Carré. C’est une région céleste que les amateurs qui arpentent régulièrement le ciel nocturne connaissent bien. Elle permet en effet de retrouver facilement la position de la grande galaxie d’Andromède toute proche (à l’Est du Carré) :

NGC 7497 a une magnitude de 12, ce qui la réserve aux possesseurs de grands instruments. C’est d’ailleurs avec un télescope de 48 centimètres de diamètre qu’elle a été découverte le 15 octobre 1784 par l’astronome William Herschel. Continuer la lecture

Les Hyades, un amas d’étoiles géant dans le ciel d’hiver

Le plus grand amas d’étoiles, celui des Hyades, occupe une place de choix dans le ciel d’hiver, non loin des célèbres Pléiades.

Localisation :

Si les Pléiades voisines ne lui volaient pas la vedette, l’amas ouvert des Hyades (Melotte 25) serait le plus célèbre objet du ciel d’hiver. Avec ses cinq degrés de champ apparent (dix fois la Pleine Lune), Melotte 25 en impose. Seule une paire de jumelles permet d’en embrasser la totalité. Une longue-vue ou un petit télescope permettront ensuite de scruter certaines zones de l’amas. Pour repérer les Hyades, il suffit de trouver Aldébaran. Cette géante orangée est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau. En ce début d’année 2023, la planète Mars est également présente  :

Une fois la nuit tombée, partez à la recherche de Melotte 25 avec la planète Mars et la brillante étoile Aldébaran pour vous guider. © Stelvision

Bien qu’elle symbolise le point de départ pour tout explorateur des Hyades, Aldébaran n’en fait pas partie. Cette étoile se situe à 65 années-lumière, environ deux fois plus près de nous que le reste de l’amas. Continuer la lecture

Majestueux quatuor de galaxies dans le ciel austral

Le télescope austral Gemini a immortalisé NGC 6845, un majestueux quatuor de galaxies situé à 270 millions d’années-lumière de la Terre.

Deux télescopes géants :

Le télescope Gemini austral est un instrument installé au sommet du Cerro Pachón, dans les Andes chiliennes. Son équivalent boréal est implanté à Hawaii. À eux deux, ces télescopes jumeaux peuvent scruter la totalité du ciel étoilé. Avec leur miroir principal de 8,1 mètres de diamètre, ils font partie des plus grands instruments actuellement en service. C’est avec le Gemini austral qu’a été réalisé ce magnifique portrait de NGC 6845 :

NGC 6845 dans la constellation du Télescope. © Gemini Obs/NOIRLab/NSF/AURA

NGC 6845 est distant de 270 millions d’années-lumière. Il regroupe en réalité quatre galaxies là où leur découvreur, John Herschel, n’en voyait qu’une. C’est depuis l’Observatoire du Cap de bonne Espérance que le fils de William Herschel dénicha cet objet céleste le 7 juillet 1834. Continuer la lecture

Du côté d’Orion : découvrez l’amas ouvert NGC 2169

Si la constellation d’Orion est célèbre pour sa nébuleuse, elle recèle d’autres trésors à découvrir, comme par exemple l’amas ouvert NGC 2169.

Dans l’ombre d’une nébuleuse :

Comme d’autres objets célestes présents dans la constellation d’Orion, l’amas ouvert NGC 2169 vit dans l’ombre de Messier 42. Cette célébrissime nébuleuse a tendance à nous faire oublier qu’elle n’est pas le seul charme de cette belle constellation hivernale. Il est temps de pointer votre télescope vers d’autres cibles ! Direction au Nord-Est de Bételgeuse, l’étoile orangée qui symbolise l’épaule gauche du chasseur Orion. L’amas ouvert que nous allons découvrir aujourd’hui forme un petit triangle avec deux étoiles faiblement visibles à l’œil nu, xi (ξ Orionis) et nu (v Orionis) :

Dans une longue-vue, NGC 2169 révèle tout de suite sa forme atypique. Il est en effet constitué de deux ensembles distincts de cinq ou six étoiles. Un plus gros télescope dévoile quelques astres plus faibles. Continuer la lecture

Ciel d’automne : admirez l’amas d’étoiles des Pléiades

C’est le moment de partir à la découverte du splendide amas d’étoiles des Pléiades, de retour dans le ciel en début de nuit.

Messier 45, un amas fascinant :

En 1771, l’astronome français Charles Messier enregistre l’amas des Pléiades à la quarante-cinquième position de son célèbre catalogue. Il s’inscrit dans une longue liste d’observateurs qui, depuis l’Antiquité, admirent ce petit groupe d’étoiles. Vers 850 avant J.-C., le poète grec Homère y faisait déjà référence dans l’Iliade et l’Odyssée. On en retrouve la trace dans les cultures du monde entier. Que ce soit chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Perses, les Indiens, les Chinois, les Japonais ou encore les Mayas et les Aztèques. Mais de quoi parlons-nous exactement ?

Messier 45 au-dessus d’une mer de nuages. © Jean-Baptiste Feldmann

À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à un petit nuage constitué de sept étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à douze étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse. Continuer la lecture

Prodigieux excès de vitesse pour la nébuleuse planétaire IC 5148

Dans la constellation australe de la Grue, la petite nébuleuse planétaire IC 5148 continue de se dilater à une vitesse phénoménale.

Discrète NP :

IC 5148 (IC pour Index Catalogue) est une petite nébuleuse planétaire (NP) découverte en 1894 par Walter Frederick Gale. Ce banquier australien vouait une passion à l’observation du ciel. Tout comme Percival Lowell, il fut un ardent défenseur des canaux martiens. La nébuleuse, qu’on surnomme également la Roue de secours, se trouve dans la constellation de la Grue, juste à côté d’un autre oiseau céleste, le Toucan :

L’expansion de la nébuleuse planétaire IC 5148 est très rapide. © Wolfgang Promper

Située à 3.000 années-lumière, la nébuleuse est peu lumineuse (magnitude de 13). Néanmoins, l’astronome amateur Bertrand Laville est parvenu à la détecter avec une lunette de seulement huit centimètres de diamètre. Continuer la lecture

Pourquoi voit-on clignoter la nébuleuse planétaire NGC 6826 ?

La nébuleuse planétaire NGC 6826 présente une curieuse particularité quand on l’observe au télescope : elle semble clignoter !

Dans l’aile du Cygne :

Avez-vous envie de dessiner la nébuleuse planétaire NGC 6826 comme le fait Bertrand Laville sur son blog ? Pour la localiser, plongez dans l’aile du Cygne, mais choisissez la bonne. L’aile qui s’étire en direction de Pégase est connue pour ses célèbres Dentelles. Pour dénicher NGC 6826, soulevez l’autre aile, celle qui se déploie au-dessus de la Lyre :

L’objet céleste que vous allez essayer d’observer a une magnitude de 9 et un diamètre de 25 secondes d’arc. Vous l’aurez compris, cette nébuleuse planétaire s’adresse aux possesseurs d’un télescope d’au moins vingt centimètres de diamètre.  Continuer la lecture

Grande Ourse : un immense pont de matière relie deux galaxies

Dans la constellation de la Grande Ourse, les galaxies en interaction NGC 5216 et NGC 5218 sont reliées entre elles par un pont de matière. 

Découverte délicate :

En 1935, l’astronome américain Philip C. Keenan publie un article dans l’Astrophysical Journal. Il explique qu’il a remarqué un pont lumineux entre deux galaxies de la Grande Ourse, NGC 5216 et NGC 5218. Il a fait cette découverte en étudiant un cliché réalisé un an plus tôt par le télescope de soixante centimètres de diamètre de l’Observatoire Yerkes. Les deux galaxies en question étaient connues et référencées depuis 1790. Elles avaient même été étudiées en 1926 par Edwin Hubble, mais le pont de matière était trop ténu pour être détecté avec les moyens photographiques de l’époque :

Sur ce cliché réalisé le 20 février 1934 avec un télescope de 60 centimètres, on devine un filament lumineux entre les galaxies NGC 5216 et 5218. © Yerkes Observatory

Les astronomes vont redécouvrir ce filament en 1958 et le nommeront alors Système de Keenan. L’ensemble sera intégré ultérieurement dans l’Atlas of Peculiar Galaxies imaginé par l’astronome Halton Arp sous le matricule Arp 104.     Continuer la lecture

Trois galaxies s’enlacent du côté de l’étoile Fomalhaut

Le Groupe galactique compact Hickson 91 se niche dans la constellation du Poisson Austral, à 320 millions d’années-lumière.

Une célèbre petite constellation :

Sous le Carré de Pégase, au ras de l’horizon, la petite constellation du Poisson Austral fait assez pâle figure. Elle est pourtant célèbre pour son étoile principale, Fomalhaut. Les astronomes ont en effet découvert qu’elle est entourée d’un anneau qui se compose de glace et de poussières. On imagine qu’il s’y produit de multiples collisions entre des comètes et de futures planètes, des planétésimaux. En combinant les données du réseau ALMA et du télescope Hubble, on obtient une fascinante image de cet anneau qui fait penser à un œil gigantesque (ci-dessous). On le surnomme d’ailleurs l’Oeil de Sauron, l’un des personnages du Seigneur des Anneaux :

Un anneau de glace et de poussière entoure l’étoile Fomalhaut. © ALMA/NASA/Hubble

Légende ou histoire véridique ? On raconte qu’il y a 3.000 ans, en Perse (l’actuel Iran), Fomalhaut était l’une des quatre étoiles royales. Elle trônait dans l’une des quatre régions célestes, les autres étant gouvernées par AldébaranRégulus et Antarès. Continuer la lecture

De puissants jets de poussière balaient la nébuleuse NGC 7027

C’est un véritable bijou cosmique qui se cache dans la constellation du Cygne. Zoom sur l’étonnante nébuleuse planétaire NGC 7027.

Dans la queue du Cygne :

Si vous levez les yeux une nuit d’été, vous remarquez immédiatement la présence de trois brillantes étoiles qui constituent les jalons du Triangle d’été. L’un de ces astres est Deneb, une supergéante blanche qui marque la queue du Cygne. Les astrophotographes connaissent bien cette région céleste qui héberge de célèbres Dentelles. On y trouve aussi, bien que beaucoup plus discrète, une nébuleuse planétaire qui mérite le détour. NGC 7027, c’est son nom, fut observée pour la première fois en 1878 par Édouard Stephan :

Position de la nébuleuse planétaire NGC 7027 (cercle rouge) à proximité de Deneb, la plus brillante étoile du Cygne. © Sky and Telescope

Cet astronome français, qui fut pendant plus de quarante ans le directeur de l’Observatoire de Marseille, est surtout connu pour avoir découvert un Quintette de galaxies. Continuer la lecture

NGC 6717, l’amas globulaire qui scintille dans le Sagittaire

Les étoiles de l’amas globulaire NGC 6717 semblent scintiller sur cette magnifique image réalisée par le télescope spatial Hubble. 

Vestiges cosmiques :

Les amas globulaires intéressent beaucoup les astrophysiciens. Avec des âges compris entre 10 et 14 milliards d’années, ils font office de fossiles des galaxies dont ils occupent la périphérie. On en compte environ 200 en orbite autour de notre Voie lactée. Le plus célèbre d’entre eux est Messier 13, visible dans la modeste constellation d’Hercule, à l’ouest du Triangle d’été. Mais c’est dans le Sagittaire que se cache un autre spécimen, NGC 6717 :

L’amas globulaire le plus connu dans le Sagittaire est Messier 55 mais aujourd’hui nous allons nous intéresser à NGC 6717. Il se situe légèrement  au-dessus de la poignée de la théière que semble représenter cette constellation. Continuer la lecture

Des étoiles vont naître dans la nébuleuse du Fantôme

Dans la constellation de Céphée, Sh2-136 porte bien son nom de nébuleuse du Fantôme. Elle devrait donner naissance à de nouvelles étoiles.

Fantôme de gaz et de poussière :

1.500 années-lumière : c’est la distance qui nous sépare de Sh2-136, la nébuleuse du Fantôme. Il s’agit d’une nébuleuse par réflexion, c’est-à-dire que ce sont les nuages de poussière qui réfléchissent la lumière des étoiles environnantes. L’objet se cache dans Céphée, la constellation qui héberge également NGC 2276, la galaxie qui ne tourne pas rond. Sh2-136 est loin d’être facile à imager, et ce ne sont pas les astrophotographes amateurs qui vous diront le contraire. Comptez une vingtaine d’heures de poses avec un petit télescope pour l’immortaliser. Et visuellement, ça donne quoi ?

C’est Bertrand Laville qui nous livre la réponse. Il en a fait un dessin (ci-dessus) avec un télescope de 63,5 centimètres de diamètre depuis l’Observatoire des Baronnies Provençales. Continuer la lecture

Pluie d’étoiles sur un lac gelé dans les Rocheuses canadiennes

Le photographe Paul Zizka s’est figé en pleine nuit sur le lac gelé Two Jack, dans les Rocheuses canadiennes, le temps d’un étonnant cliché.

Le plus ancien Parc national canadien :

Les Rocheuses canadiennes abritent le plus ancien Parc national du Canada. Créé en 1885, le Banff National Park se trouve à un peu plus de 100 kilomètres à l’Ouest de Calgary. Le parc est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. Les paysages y sont idylliques : forêts de pins Douglas, lacs vert émeraude, glaciers, sommets enneigés. Et les promeneurs peuvent espérer y croiser quelques-uns des animaux emblématiques du site, comme des mouflons, des wapitis, et même des grizzlis :

Mais le parc est victime de son succès. En effet, plusieurs millions de visiteurs le parcourent chaque année, fragilisant les écosystèmes. Une situation qui a entraîné un certain nombre de mesures (comme par exemple la mise en place d’un permis pour s’arrêter dans le parc), en vue de concilier tourisme et gestion durable.  Continuer la lecture

Superposition galactique dans la Grande Ourse

Le bestiaire galactique est riche de nombreuses curiosités. Exemple avec SDSS J115331 et LEDA 2073461, deux galaxies qui se chevauchent.  

Perspective trompeuse :

Lorsque des galaxies interagissent, les forces de marée gravitationnelles étirent les belligérants et leur donnent des formes torsadées. La collision déclenche également des flambées de naissances stellaires qui se traduisent par une profusion d’étoiles bleues brillantes et de nuages ​​de gaz. Autant de signes que l’on retrouve dans Arp 243, ou encore avec NGC 2798/2799. Pourtant, rien de tout cela n’est visible quand on regarde ce cliché réalisé par le télescope Hubble :

Situé dans la Grande Ourse, le couple SDSS J115331 et LEDA 2073461 ne semble pas connaître les tumultes engendrés par une collision galactique. Et les astronomes l’ont bien compris : ces deux galaxies n’interagissent pas entre elles. Il se trouve que par un incroyable concours de circonstance, elles sont parfaitement alignées quand on les observe depuis la Terre ! Une situation rare, mais pas exceptionnelle. On la retrouve dans le cas de NGC 3314 :

NGC 3314 est le résultat de l’alignement parfait de deux galaxies. © ESO/Iodice et al.

Là aussi, les deux galaxies (baptisées A et B dans un grand élan d’originalité), sont sur notre ligne de visée, mais séparées entre elles de plusieurs dizaines de millions d’années-lumière.

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Cette nébuleuse nous cache une monstrueuse protoétoile

Dans la nébuleuse RCW 120, les astronomes ont découvert un astre qui pourrait devenir l’une des plus brillantes étoiles de notre Galaxie. 

Pépinières pour étoiles  :

Située dans la constellation du Scorpion, à environ 4.300 années-lumière, RCW 120 porte une dénomination qui mérite quelques explications. Elle fait partie du catalogue RCW, un recueil d’environ 200 nébuleuses en émission du ciel austral. On doit sa réalisation dans les années 1960 aux astronomes Rodgers, Campbell et Whiteoak :

La nébuleuse RCW 120 se trouve dans la constellation du Scorpion. © Christine Sasiad

Des nébuleuses en émission, nous en connaissons beaucoup, la plus célèbre étant sans conteste la nébuleuse d’Orion. Si ces nébuleuses brillent, c’est parce que le gaz qui les compose est ionisé par le rayonnement de jeunes étoiles chaudes. Ce sont ces protoétoiles que les astronomes cherchent à étudier pour reconstituer les grandes étapes de l’évolution stellaire :

La plus célèbre nébuleuse en émission se trouve dans la constellation d’Orion. © M. Claro

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