Archives pour la catégorie Ciel étoilé

Spectaculaire rotation d’étoiles depuis le Dévoluy

Le photographe Camille Niel a profité d’une nuit d’hiver dans le massif du Dévoluy pour réaliser une très longue rotation d’étoiles.

La Terre tourne, pas le ciel :

La Terre tourne sur elle-même autour d’un axe imaginaire, un mouvement à l’origine de l’alternance des jours et des nuits. Cette rotation explique pourquoi nous voyons le Soleil et la Lune se lever à l’EST et se coucher à l’OUEST environ 12 heures plus tard. Si vous admirez le ciel nocturne, vous noterez les mêmes déplacements des étoiles. Les constellations semblent également circuler d’EST en OUEST. Ces déplacements ne sont bien entendu qu’apparents puisque c’est notre planète qui tourne en réalité :

Traces laissées par les étoiles au cours de 3 heures de poses photographiques en pointant l’appareil en direction du pôle nord céleste. © Jean-Baptiste Feldmann

L’axe imaginaire de rotation de la Terre se prolonge en direction du pôle nord céleste marqué par une étoile, la Polaire. Durant la nuit, les astres semblent tourner autour de cet astre dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, un phénomène facile à photographier. Continuer la lecture

Abell 33, la nébuleuse planétaire et son diamant

Tel un diamant serti sur une bague bleutée, l’astre qui brille sur le bord de cette nébuleuse planétaire rend Abell 33 unique. 

Discrète nébuleuse :

C’est un diamant que vous ne verrez pas dans un petit télescope. Car Abell 33 est une discrète nébuleuse planétaire (NP) située dans la constellation australe de l’Hydre. Avec une magnitude de 13, elle ne se dévoile que dans les instruments de grand diamètre. Regardez par exemple le dessin qu’en a réalisé Bertrand Laville. Photographique ment, il faut toute la puissance du Very Large Telescope pour nous en offrir ce saisissant portrait. Située à environ 2.700 années-lumière (AL), il s’agit de la 33eme NP du catalogue publié en 1958 par l’astronome américain George Ogden Abell :

Mais l’originalité de cette nébuleuse planétaire tient surtout dans la présence d’une étoile en avant-plan. HD 83535, c’est son nom, est beaucoup plus brillante (magnitude 7). Par le plus grand des hasards, l’astre coïncide avec le bord de la NP, lui donnant cet aspect si caractéristique. Continuer la lecture

Insolite : le Rubin Observatory sur une “little planet”

Un photographe a réalisé une image stéréographique (appelée aussi “little planet”) du ciel étoilé au-dessus du Rubin Observatory.

“Little planet”, c’est quoi ?

Voici un singulier cliché que nous propose le photographe Petr Horálek. Il s’agit d’une image stéréographique, un procédé également appelé “little planet”. Comme nous l’explique Jérôme Pouille sur son blog, c’est un peu comme si on décidait d’écraser une image sphérique sur un plan avec un rouleau à pâtisserie !

Le Rubin Observatory sur une “little planet”. © Petr Horálek

Techniquement, le photographe réalise plusieurs images en tournant sur place. Le mieux consiste à utiliser une rotule panoramique installée sur un pied photo bien stable. Il faut ensuite assembler les clichés pour obtenir une image panoramique de 360° x 180°. Ce long travail réalisé sur ordinateur est décrit par Jérôme Pouille sur son blog. Continuer la lecture

La belle galaxie australe NGC 55 voit rouge

L’APO (Atacama Photographic Observatory) a immortalisé NGC 55, une galaxie irrégulière vue par la tranche dans la constellation du Sculpteur.

Cap sur le ciel austral :

La galaxie NGC 55 (magnitude 8) a été découverte par l’astronome écossais James Dunlop en 1826. Elle est située à 6 millions d’années-lumière dans le Sculpteur (tout comme la Roue de chariot), une modeste constellation du ciel austral. Si vous n’avez pas la possibilité d’aller l’observer depuis l’hémisphère Sud, vous pouvez admirer les images proposées par l’APO. Elles sont l’œuvre de Thierry Demange, Richard Galli et Thomas Petit. Depuis 2014, ces trois amateurs alsaciens pilotent à distance une lunette astronomique de 150 mm de diamètre installée en plein désert d’Atacama au Chili :

La galaxie australe NGC 55. © Atacama Photographic Observatory

Pour obtenir cette superbe image de NGC 55 (cinquante-cinquième entrée du New General Catalogue), ils ont accumulé plus de vingt heures de poses. Mais la moitié du temps de prises de vues s’est fait en H alpha, une raie d’émission de l’atome d’hydrogène. Continuer la lecture

NGC 1398, la somptueuse galaxie en forme d’œil

Galaxie de grand style, NGC 1398 est une somptueuse spirale barrée nichée dans la constellation australe du Fourneau.

Discrète merveille :

Pourquoi NGC 1398 a-t-elle le titre envié de galaxie de grand style ? Pour mériter cette appellation, une galaxie doit présenter des bras spiraux importants et nettement délimités. Et c’est bien le cas sur cette superbe image. Elle est l’œuvre de deux astrophotographes, Mike Selby et Mark Hanson. Pour la réaliser, ils ont utilisé un télescope robotisé de un mètre de diamètre installé au Chili (Observatorio El Sauce) :

NGC 1398 a été découverte par l’astronome allemand Wilhelm Tempel en 1861. Elle se situe à plus de 60 millions d’années-lumière dans le Fourneau. Cette constellation australe recèle d’autres merveilles comme les galaxies NGC 986 et NGC 1365. Continuer la lecture

Jones 1, la nébuleuse de la discrète Rebecca Jones

Dans Pégase, la nébuleuse planétaire Jones 1 fut découverte en 1941 par l’astronome Rebecca Jones en toute discrétion.

Découverte féminine :

Quand on cherche le nom de Rebecca Jones sur le Web, il est toujours associé à celui d’un astronome. On apprend qu’elle a par exemple travaillé avec l’astrophysicien Harlow Shapley sur les amas de galaxies. On la retrouve également aux côtés de Richard M. Emberson pour la découverte de la nébuleuse planétaire JnEr 1. Cette astronome américaine (décédée en 1966) a semble-t-il fait une carrière discrète dans l’ombre de plusieurs hommes de science. Au point de n’avoir jamais rien publié sur sa découverte en 1941 de la nébuleuse planétaire Jones 1 :

La discrète nébuleuse Jones 1 se trouve dans la constellation de Pégase. © DeepLAB

Lorsqu’elle repère cette nébuleuse sur une plaque photographique de la région de Pégase, elle se contente d’en informer l’astronome Rudolph Minkowski. Aucune publication ne paraît sur ce nouvel objet céleste, au point qu’en 1949 deux astronomes s’attribuent sa (re) découverte. Il faudra l’intervention de Rudolph Minkowski pour rétablir la vérité. Jones 1 prend alors son nom officiel.    Continuer la lecture

Filé d’étoiles derrière la chapelle Saint-Joseph

Soirée du 27 décembre à la chapelle Saint-Joseph des Pierres Plantées pour réaliser un filé d’étoiles sous la Pleine Lune.

Une chapelle dans le Beaujolais :

La chapelle Saint-Joseph des Pierres Plantées a été édifiée en 2015. Rattachée à la commune de Ville sur Jarnioux, elle surplombe Oingt, l’un des plus beaux villages de France. Accessible uniquement par un chemin de randonnée, le site vaut le détour pour le panorama qu’il offre sur les monts du Beaujolais. Je me suis rendu à la chapelle en fin d’après-midi le 27 décembre 2023. L’occasion de réaliser un filé d’étoiles avec un paysage éclairé par la dernière Pleine Lune de l’année :

Cette image correspond à l’addition (avec le logiciel StarMax) de 120 poses (à 640 iso) de 30 secondes. Les clichés ont été réalisés avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif Samyang de 18 millimètres de focale. Continuer la lecture

Le volcan Villarrica sous le Grand Nuage de Magellan

Le photographe Gabriel Muñoz a immortalisé Le Grand Nuage de Magellan au-dessus du volcan chilien Villarrica en pleine activité.

Un volcan très actif :

Des nombreux volcans chiliens, le Villarrica est l’un des plus agités. Culminant à 2.847 mètres d’altitude dans la Cordillère des Andes, il est situé à 750 kilomètres au Sud de la capitale, Santiago. Chez les Mapuches, un peuple réparti entre le Chili et l’Argentine, on l’a surnommé Rucapillán, “la maison du Grand Esprit”. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un Esprit colérique ! Les éruptions y sont spectaculaires (du même type que sur le Stromboli). Un lac de lave se forme par intermittence dans le cratère sommital :

C’est la lueur émise par ce lac incandescent que le photographe Gabriel Muñoz a voulu saisir la nuit. Il a attendu que le Grand Nuage de Magellan soit positionné dans le prolongement du volcan. Continuer la lecture

Chasse galactique entre le Cobra et la Souris

Dans la constellation du Poisson volant, le Cobra (la galaxie NGC 2442) va se jeter sur la Souris (la galaxie PGC 21457).

Galaxie distordue :

Situé à environ 75 millions d’années-lumière, le Cobra est une galaxie spirale assez atypique. Avec ses deux bras principaux écartés, elle fait penser à un hameçon ou un Crochet de boucher, son autre surnom. Découverte en 1834 par John Herschel (fils du célèbre William Herschel), elle porte le numéro 2442 dans le catalogue NGC. Elle doit très certainement sa forme tourmentée à des interactions gravitationnelles avec une galaxie voisine. Une bonne candidate pourrait être la petite Souris, PGC 21457 :

Cette étonnante scène de chasse galactique a été saisie par Kevin Morefield. On explorera avec plaisir la galerie d’images et le site internet de cet astrophotographe américain. Ce superbe cliché a nécessité plus de 38 heures de poses avec un télescope de 43 centimètres de diamètre.

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Vertigineux panorama dans la Ceinture d’Orion

Une étonnante astrophotographie nous permet de plonger au cœur de la Ceinture dans la célèbre constellation d’Orion.

Les trésors d’Orion :

Les observateurs du ciel nocturne connaissent bien la Ceinture d’Orion. Située juste au-dessus de la célèbre nébuleuse Messier 42, elle se présente sous la forme de trois étoiles brillantes alignées. Il s’agit de Alnitak, Alnilam et Mintaka, des supergéantes bleues :

Au centre de la constellation d’Orion on remarque un alignement de trois brillantes étoiles. Elles forment le baudrier noué autour de la taille du chasseur dans la mythologie. C’est de là que pend l’épée qui contient la nébuleuse Messier 42. © Jean-Baptiste Feldmann

Ces trois astres forment la Ceinture où est accrochée l’épée d’Orion, un chasseur vaniteux dans la mythologie gréco-romaine. Malheureusement pour lui il fut tué par un Scorpion, un mythe représenté sur une mosaïque à Pompéi. Seule une photographie grand champ peut nous révéler la richesse de ce baudrier céleste. Continuer la lecture

Curiosité cosmique : LDN 1622, la nébuleuse sombre

La nébuleuse sombre LDN 1622 est l’une des nombreuses curiosités célestes cachées dans la célèbre constellation d’Orion.

Ombres et lumières dans Orion :

Si vous ne devez citer qu’une seule nébuleuse dans Orion, ce sera sans hésiter M 42 mais certainement pas LDN 1622 ! Il faut bien avouer que nous préférons les nébuleuses colorées, ces nuages interstellaires dont le gaz (principalement de l’hydrogène) est ionisé par le rayonnement ultraviolet émis par de jeunes étoiles :

La plus célèbre nébuleuse en émission, Messier 42, se trouve dans la constellation d’Orion. Elle est visible (sans ses couleurs) dans une simple paire de jumelles. © Miguel Claro

Mais il existe aussi des nuages interstellaires sombres beaucoup plus froids. Alors que la température d’un nuage ionisé peut atteindre 10.000 K, celle d’un nuage moléculaire sombre n’est que de 10 K. Rappelons au passage que 0 K (Kelvin) équivaut au zéro absolu, la température la plus basse qui puisse exister. Elle correspond à −273,15 °C (Celsius). LDN 1622, l’un de ces nuages sombres, se trouve justement pas très loin de M 42 :

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Pouzauges : les moulins jumeaux sous les étoiles

Le photographe Eddy Rivière a réalisé une superbe composition nocturne avec les moulins jumeaux du Terrier Marteau à Pouzauges.

Moulins vendéens :

Les moulins ont connu leur heure de gloire avant l’apparition des minoteries industrielles. Aux XVIIIème et XIXème siècles, la force de leurs ailes poussées par le vent permettait de transformer le blé en farine. En Vendée, deux  moulins jumeaux se détachent au sommet du Terrier Marteau, une colline qui domine la ville de Pouzauges. S’ils ne sont pas en ruines, c’est grâce à l’intervention d’une association de passionnés. Non seulement ils ont fière allure, mais on y fait encore de la farine à certaines occasions ! C’est la que le photographe Eddy Rivière (sur Instagram) a posé son boîtier le temps d’une image nocturne :

Cette étonnante composition a demandé une certaine préparation. Pour obtenir la trace circulaire des étoiles, le photographe a pointé son appareil photo en direction du Nord, réalisant ainsi une rotation d’étoiles. Il a pris 300 clichés de 30 secondes mais n’en a gardé que la moitié pour la composition finale. Pendant ses poses, il a éclairé les moulins et le meunier a fait tourner les ailes de celui de droite.

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Féerie stellaire autour de l’amas NGC 6362

Situé à l’arrière-plan de la Voie lactée, l’amas globulaire NGC 6362 se dévoile au milieu d’un poudroiement d’étoiles. 

Les amas globulaires, des pelotes d’étoiles :

NGC 6362 est ce qu’on appelle un amas globulaire, une immense pelote d’étoiles. Imaginez plusieurs centaines de milliers de soleils rassemblés dans un volume de quelques années-lumière seulement. Avec des âges compris entre 10 et 14 milliards d’années, ces amas font office de fossiles des galaxies dont ils occupent la périphérie. On en compte environ 200 en orbite autour de notre Voie lactée dont le plus célèbre est Messier 13. Ce dernier est observable avec un petit télescope dans la modeste constellation d’Hercule, à l’ouest du Triangle d’été :

L’amas globulaire Messier 13, joyau du ciel d’été. © David Chiron

NGC 6362, l’amas globulaire qui nous intéresse aujourd’hui, se situe dans la constellation de l’Autel, sous le Scorpion. Il faut donc se rendre dans l’hémisphère Sud pour pouvoir l’admirer. Continuer la lecture

Draperies célestes autour de la nébuleuse NGC 40

Dans la constellation de Céphée, la nébuleuse planétaire NGC 40 se détache devant les restes d’une lointaine explosion cosmique.

Nœud papillon céleste :

NGC 40 est une nébuleuse planétaire (NP) située à environ 3.500 années-lumière. Elle se situe dans Céphée, une constellation circumpolaire de l’hémisphère Nord. Cette NP, qui fut découverte en 1788 par William Herschel, est aussi le second objet du catalogue Caldwell publié en 1995 par Patrick Moore, l’année même où NGC 40 fut étudiée par le télescope spatial Hubble (ici). Mais pour les astronomes poètes, elle est d’abord la nébuleuse du Nœud papillon. Sa magnitude est de l’ordre de 12 pour une taille voisine de 40 secondes d’arc. Voilà donc une cible réservée aux astronomes très aguerris :

En 2011, le réseau d’astronomie gamma VERITAS (Very Energetic Radiation Imaging Telescope Array System) a fait une curieuse découverte. Environ 1.000 années-lumière derrière NGC 40, se trouve le vestige d’une supernova, CTA 1. Beaucoup plus faibles, ces filaments de gaz nécessitent de très longs temps de poses. Il aura fallu 42 heures d’acquisitions à l’astrophotographe Mathieu Guinot (galerie Astrobin) pour révéler toute la richesse de cette région céleste :

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Saisissant portrait de la galaxie du Hamburger

L’astrophotographe Wolfgang Promper nous propose un superbe cliché de NGC 3628, l’étonnante galaxie spirale du Hamburger.

Sandwich céleste :

Connaissez-vous la galaxie du Hamburger ? Si vous observez régulièrement le ciel avec un télescope, son nom ne vous est pas inconnu. Elle fait en effet partie du célèbre triplet du Lion. Niché dans les pattes du Lion, il se compose des galaxies Messier 65, Messier 66 et NGC 3628. C’est cette dernière, découverte en 1784 par l’astronome germano-britannique William Herschel, qui nous intéresse aujourd’hui :

Le triplet du Lion photographié avec un télescope. © Bernard et Guillaume Lesourd

Dans la plupart des instruments d’astronomie, la galaxie du Hamburger ressemble à un petit fuseau gris de magnitude 9,5. quand c’est l’astrophotographe Wolfgang Promper qui s’en empare, le résultat est ébouriffant. Continuer la lecture

Galaxies enlacées dans la constellation du Centaure

Dans la constellation du Centaure, l’interaction gravitationnelle ne montre pas les mêmes effets sur les galaxies NGC 4373 et IC 3290.

Une célèbre constellation :

Le Centaure, l’une des plus vastes constellations de l’hémisphère Sud, est aussi l’une des plus anciennes. On la trouve déjà répertoriée par l’astronome Claudius Ptolémée dans son Almageste. Elle compte de nombreuses étoiles brillantes, dont dix qui dépassent la magnitude 3. Cette constellation doit surtout sa célébrité à Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche de la Terre située à 4,22 années-lumière. Mais notre voyage d’aujourd’hui va nous entraîner beaucoup plus loin, à environ 180 millions d’années-lumière :

C’est là que se trouvent deux galaxies, NGC 4373 et IC 3290. Cette magnifique image réalisée par Mike Selby nous permet de mieux apprécier ce duo galactique. Continuer la lecture

CG 4, le globule qui semble se jeter sur une galaxie

Cette étonnante image du globule cométaire CG 4 et de la galaxie PGC 21338 pourrait faire craindre le pire. Rassurez-vous, il n’en est rien.

Perspective trompeuse :

CG 4 est-il un nouvel exemple de cannibalisme cosmique ? Les astronomes ont déjà surpris des galaxies en pleine séance d’anthropophagie, comme par exemple NGC 2798-2799. Mais dans la constellation de la Poupe, le spectacle est différent. On y voit un globule cométaire, CG 4, qui semble littéralement se précipiter sur la galaxie PGC 21338. Le tout capturé à distance par Massimo Di Fusco (voir sa galerie Astrobin) en dix heures de poses avec un télescope de un mètre de diamètre :

Qu’on se rassure, il s’agit juste d’un effet de perspective. Le globule se trouve à 1.300 années-lumière alors que la galaxie est à 145 millions d’années-lumière. Mais pourquoi parle-t-on de globule cométaire ? Continuer la lecture

Les deux Ourses et les tournesols

Voici les constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse au-dessus des tournesols chers à l’artiste peintre Vincent van Gogh.

Les fleurs du peintre :

Si les tournesols sont devenus célèbres sous les pinceaux de Vincent van Gogh, l’artiste peintre était également amoureux des ciels étoilés. Et à ce sujet je ne peux que vous recommander le dernier livre de Jean-Pierre Luminet, Les nuits étoilées de Vincent van Gogh. L’astrophysicien consacre ce bel ouvrage à “l’analyse astronomique, épistolaire et picturale de la demi-douzaine de tableaux où Vincent van Gogh a représenté des nuits étoilées“. J’ai choisi de rassembler tournesols et nuit étoilée sur cette nouvelle image :

Les tournesols sous les étoiles des deux Ourses. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce cliché a été réalisé dans la soirée du 10 juillet 2023 avec un boîtier Nikon D7100. J’ai réalisé une pose unique de 30 secondes à 3200 iso avec une focale de 24 millimètres. Continuer la lecture

Féérie colorée dans la nébuleuse de la Framboise

Nichée dans la constellation d’Orion, la nébuleuse de la Framboise, LBN 867, se compose en réalité de trois objets célestes distincts. 

Gourmandise cosmique :

Avec la nébuleuse de la Framboise, la cuisine céleste prend une saveur délicate. Il faut dire que l’appellation lui convient mieux que LBN 867. Mais les astronomes étant méthodiques, ils l’ont rangée dans le Lynds’ Catalog of Bright Nebulae. Ce catalogue d’un peu moins de 1.800 nébuleuses brillantes a été compilé par l’astronome américain Beverly Lynds. Notre framboise céleste se cache dans la célèbre constellation d’Orion :

Cette superbe image a été obtenue à l’aide du télescope Mayall de 4 mètres de diamètre installé au Kitt Peak National Observatory en Arizona. Continuer la lecture

Hubble photographie une galaxie méduse

Telle une méduse céleste, la galaxie JW100 se pare de tentacules lumineux en traversant l’atmosphère gazeuse d’un amas galactique.  

Océan cosmique :

Il semble que la méduse ne peuple pas seulement les fonds marins. Le télescope spatial Hubble vient d’en photographier un bel exemplaire dans la constellation de Pégase. La scène se déroule à plus de 800 millions d’années-lumière. De quoi s’agit-il ? Les astronomes ont découvert que l’intérieur d’un amas de galaxies, appelé aussi Milieu Intra-Amas (MIA), n’est pas vide. On y trouve un gaz très chaud (plusieurs millions de degrés). Ce gaz chaud exerce une pression sur le gaz et la poussière de la galaxie qui le traverse. C’est pour cette raison que JW 100, la galaxie méduse, abandonne des filaments en traversant rapidement un amas de galaxies (dont on voit quelques-uns des membres tout autour) :

Dans ces filaments, les astronomes ont trouvé du gaz moléculaire froid, mais également des grumeaux contenant des pouponnières d’étoiles. L’opportunité pour eux d’étudier la formation d’étoiles dans un environnement très particulier. Continuer la lecture