Archives pour l'étiquette constellation de la Grande Ourse

Portrait : Koichi Itagaki, chasseur de supernovae

Il a découvert SN 2023ixf dans la galaxie du Moulinet. Portrait de Koichi Itagaki, l’astronome amateur qui traque les supernovae.

Un amateur, trois observatoires :

C’est devenu un rituel depuis une quinzaine d’années qu’il est en retraite. Chaque soir, après avoir soupé avec sa femme, Koichi Itagaki se rend dans son “quartier général”. C’est une confortable cabane entourée de coupoles située dans les collines de Yamagata, à 300 kilomètres au Nord de Tokyo. Dans la salle de contrôle, une douzaine de moniteurs servent à commander sept télescopes de dix à soixante centimètres de diamètre :

Koichi Itagaki dans la salle de contrôle de ses trois observatoires. © K. Itagaki

Des instruments répartis sur trois sites au Japon pour être certain d’avoir toujours un coin de ciel dégagé. Une fois installé, l’astronome amateur démarre une énième séance de chasse aux supernovae.

Soirée presque ordinaire à Yamagata :

Chaque nuit claire, ce sont près d’un millier de galaxies qui sont automatiquement photographiées, à la recherche de nouvelles explosions stellaires. Cette nuit de printemps 2023, le ciel finit par se couvrir sur le Japon. Koichi Itagaki rentre chez nuit, non sans avoir pris soin de laisser les instruments en mode automatique, ce qui leur permet de reprendre leur programme d’observation en cas d’éclaircie. Le lendemain matin, l’astronome japonais repère immédiatement un point lumineux inhabituel sur un cliché de la galaxie du Moulinet (Messier 101) dans la Grande Ourse :

SN 2023ixf apparaît sur ce cliché de M 101 réalisé le 20 mai 2023. © Eliot Herman

Il est le premier à publier l’information sur le TNS (Transient Name Server), la base de données de l’Union Astronomique Internationale qui recense les nouveaux objets célestes. C’est la plus proche supernova observée depuis une décennie et la 172e découverte de Koichi Itagaki !

Passion de jeunesse :

« Je ne suis pas astronome, mon passe-temps consiste juste à chercher de nouveaux corps célestes ». C’est ainsi que Koichi Itagaki résume modestement sa passion depuis six décennies. Tout a commencé en 1963 : alors au lycée, il assemble un petit télescope avec lequel il observe la Lune. En 1965, deux amateurs japonais, Kaoru Ikeya et Tsutomu Seki, font la une des journaux nationaux en découvrant une comète. C/1965 S1 (Ikeya-Seki) atteint une magnitude de -10, devenant visible en plein jour avec une queue de 45 degrés.

La comète Ikeya-Seki en 1965. © R. Lynds

Impressionné, Koichi Itagaki décide alors de se consacrer à la recherche de comètes. Avec ses premiers salaires (il a rejoint l’entreprise familiale de confiseries, Itagaki Peanuts), il s’achète un télescope de 15 centimètres de diamètre et déniche trois ans plus tard une comète. Devancé par d’autres découvreurs, la comète C/1968 H1 Tago-Honda-Yamamoto ne portera jamais son nom.

Des comètes aux supernovae :

Devenu patron de l’entreprise familiale, Koichi va investir dans l’astronomie une grande partie de ses revenus et se consacrer à la recherche de comètes pendant trois décennies. Mais la mise en service de télescopes professionnels pour traquer les astéroïdes géocroiseurs à partir de 1998 ne lui laisse pas beaucoup d’espoir d’en découvrir. Il décide alors de rechercher les supernovae. Pour échapper aux lumières de Yamagata, il loue un terrain dans les collines au-dessus de la ville et, au fil des années y installe ses télescopes sous différentes coupoles. C’est ainsi qu’il repère trois nouveaux astéroïdes en 2004 : (117350) Saburo, (134069) Miyo et (189261) Hiroo. Cinq ans plus tard, le 14 mars 2009, il découvre enfin sa comète, C/2009 E1 (Itagaki), ce qui lui vaut de recevoir le prix Edgar-Wilson décerné annuellement depuis 1998 aux astronomes amateurs découvreurs de comètes.

L’observatoire situé dans les collines de Yamagata. © K. Itagaki

C’est à cette époque qu’il confie l’entreprise familiale à ses fils pour se consacrer entièrement à sa passion. Son deuxième observatoire voit le jour en 2015 à Okayama, un autre trois ans plus tard sur l’île de Shikoku. Un réseau de télescopes sans doute unique dans le monde de l’astronomie amateur ! Avec au final un record de 172 découvertes, dépassé uniquement par les 360 supernovae de l’américain Tim Puckett. Mais ce dernier est aidé pour le dépouillement de ses clichés par un réseau mondial de bénévoles. Koichi Itagaki, en revanche, travaille seul, et bien qu’il soit autodidacte, il a déjà co-signé une vingtaine d’articles scientifiques.

Précieuses archives :

Grâce à la persévérance de Koichi Itagaki, SN 2023ixf est probablement la supernova qui a été détectée dans le plus court laps de temps après son explosion. Mais le travail de bénédictin mené par l’astronome amateur japonais depuis deux décennies pourrait peut-être avoir une autre conséquence heureuse. Ses découvertes précédentes suggèrent qu’il pourrait être possible de voir des signes d’agitation sur une étoile massive avant même qu’elle n’explose. En 2004, il a repéré un point brillant dans une galaxie spirale à 77 millions d’années-lumière de la Terre. Aucun professionnel n’a vérifié ce flash qui a duré une dizaine de jours. Mais deux ans plus tard, Koichi Itagaki a découvert à cet emplacement la supernova SN 2006jc. Il a été le seul à observer deux ans plus tôt l’étoile en train de perdre ses couches externes dans un éclat de lumière.

Les archives constituées au cours de deux décennies d’observations par l’amateur japonais représentent une base irremplaçable pour l’étude des supernovae. © K. Itagaki

On pensait auparavant que les étoiles étaient silencieuses avant de devenir des supernovae, les observations de Koichi Itagaki semblent prouver le contraire.

Bien qu’il soit déjà âgé, Koichi Itagaki ne voit aucune raison de modifier ses habitudes. Il est déterminé à attraper une supernova dans la galaxie voisine d’Andromède. La nuit qui a suivi sa découverte de SN 2023ixf, il est retourné à son quartier général pour une nouvelle veillée en solitaire. “Quand j’étais au collège, je rêvais de construire une coupole, d’y installer un gros télescope et d’étudier le ciel“, dit-il. “Ce rêve est devenu réalité.

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Les deux Ourses et les tournesols

Voici les constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse au-dessus des tournesols chers à l’artiste peintre Vincent van Gogh.

Les fleurs du peintre :

Si les tournesols sont devenus célèbres sous les pinceaux de Vincent van Gogh, l’artiste peintre était également amoureux des ciels étoilés. Et à ce sujet je ne peux que vous recommander le dernier livre de Jean-Pierre Luminet, Les nuits étoilées de Vincent van Gogh. L’astrophysicien consacre ce bel ouvrage à “l’analyse astronomique, épistolaire et picturale de la demi-douzaine de tableaux où Vincent van Gogh a représenté des nuits étoilées“. J’ai choisi de rassembler tournesols et nuit étoilée sur cette nouvelle image :

Les tournesols sous les étoiles des deux Ourses. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce cliché a été réalisé dans la soirée du 10 juillet 2023 avec un boîtier Nikon D7100. J’ai réalisé une pose unique de 30 secondes à 3200 iso avec une focale de 24 millimètres. Continuer la lecture

Zoom sur la galaxie du Moulinet, Messier 101

Partons à la découverte de Messier 101, la majestueuse galaxie spirale du Moulinet située dans la célèbre Grande Ourse !

Nébuleuse spirale :

Avec une magnitude de 8 et un diamètre comparable à celui de la Pleine Lune, la galaxie du Moulinet ne manque pas d’atouts. Elle fut découverte par l’astronome français Pierre Méchain en 1781. Un siècle plus tard, Lord Ross l’étudia avec son immense Léviathan et la classa comme nébuleuse spirale. À cette époque, on ne connaissait pas encore les galaxies et les astronomes rangeaient toutes les taches floues qu’ils observaient dans la catégorie des nébuleuses. Nous en savons beaucoup plus aujourd’hui sur Messier 101, mais commençons par situer cet objet céleste :

Cette belle galaxie spirale vue de face se trouve dans la Grande Ourse. Elle forme un triangle équilatéral avec les étoiles Alkaid et Alcor qui symbolisent le manche de la célèbre casserole céleste.  Continuer la lecture

Grande Ourse : un immense pont de matière relie deux galaxies

Dans la constellation de la Grande Ourse, les galaxies en interaction NGC 5216 et NGC 5218 sont reliées entre elles par un pont de matière. 

Découverte délicate :

En 1935, l’astronome américain Philip C. Keenan publie un article dans l’Astrophysical Journal. Il explique qu’il a remarqué un pont lumineux entre deux galaxies de la Grande Ourse, NGC 5216 et NGC 5218. Il a fait cette découverte en étudiant un cliché réalisé un an plus tôt par le télescope de soixante centimètres de diamètre de l’Observatoire Yerkes. Les deux galaxies en question étaient connues et référencées depuis 1790. Elles avaient même été étudiées en 1926 par Edwin Hubble, mais le pont de matière était trop ténu pour être détecté avec les moyens photographiques de l’époque :

Sur ce cliché réalisé le 20 février 1934 avec un télescope de 60 centimètres, on devine un filament lumineux entre les galaxies NGC 5216 et 5218. © Yerkes Observatory

Les astronomes vont redécouvrir ce filament en 1958 et le nommeront alors Système de Keenan. L’ensemble sera intégré ultérieurement dans l’Atlas of Peculiar Galaxies imaginé par l’astronome Halton Arp sous le matricule Arp 104.     Continuer la lecture

La chapelle de Saint-Bonnet en Beaujolais sous la Grande Ourse

La célèbre constellation de la Grande Ourse se repère facilement en début de nuit, comme ici à la chapelle de Saint-Bonnet en Beaujolais.

Une chapelle dans les bois :

La chapelle de Saint-Bonnet se situe au col du même nom, au-dessus du village de Montmelas-Saint-Sorlin dans le Beaujolais. On s’y rend depuis Villefranche sur Saône en empruntant la D44. C’est depuis cette route que vous pourrez repérer deux autres sites que j’ai déjà photographiés. Il s’agit de la chapelle de Chevennes et du château de Montmelas. Une fois au col de Saint-Bonnet, laissez votre voiture sur le parking. Un chemin balisé vous conduit à travers bois jusqu’à la chapelle, un édifice roman datant du XIIe siècle.

Soirée photo à la chapelle de Saint-Bonnet. © Christine Sasiad

Hier soir, au terme d’une jolie marche nocturne dans les bois, je m’y suis rendu avec ma compagne Christine. 5 minutes de poses à 1600 iso avec un objectif de 12 mm de focale (ouvert à 4) monté sur un boîtier Nikon D7100 ont permis d’immortaliser la scène, avant que l’éclat de la Lune ne soit trop gênant.

La chapelle de Saint-Bonnet (Beaujolais) sous la Grande Ourse. © Jean-Baptiste Feldmann

Merci à Jean-François qui s’est chargé d’annoter cette image en y plaçant les constellations et quelques étoiles remarquables. La Grande Ourse surplombe la chapelle alors que la brillante Arcturus du Bouvier joue à cache-cache derrière un arbre.

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L’objet de Mayall, un combat de Titans dans la Grande Ourse

La constellation de la Grande Ourse abrite un spectaculaire choc de galaxies connu sous le nom de Arp 148, l’objet de Mayall.

Carte d’identité :

N’espérez pas observer Arp 148 avec votre télescope. Cette collision de galaxies de magnitude 15 ne révèle sa beauté qu’à travers un cliché pris par le télescope spatial Hubble. Mais pourquoi Arp ? Parce que l’objet est référencé dans l’Atlas of Peculiar Galaxies, un catalogue de 338 galaxies particulières publié en 1966 par Halton Arp. Cette collision titanesque a été découverte en 1940 par l’astronome américain Nicholas Mayall (1906-1993). Ce qui vaut à Arp 148 de s’appeler également l’objet de Mayall. La collision s’est produite à 500 millions d’années-lumière de notre Soleil.

L’objet de Mayall est une collision de galaxies dans la Grande Ourse. © ESA/NASA/HHT

Que sont devenues les deux galaxies initiales ? On observe actuellement une galaxie à anneau constituée de jeunes étoiles bleues très brillantes et une galaxie irrégulière allongée. De la poussière sombre et des étoiles plus âgées composent la seconde. Continuer la lecture

C’est le moment d’admirer la constellation de la Grande Ourse

La fin de l’été est la période idéale pour partir à la découverte de la célèbre constellation de la Grande Ourse une fois la nuit tombée.

Un célèbre chariot :

La Grande Ourse est une constellation circumpolaire comme celle de Cassiopée. Cela signifie qu’elle ne se couche jamais pour un observateur situé aux latitudes de la France. Pour la localiser, attendez que le ciel soit assez sombre. Aux alentours de 22 h temps local, portez votre regard en direction du nord-ouest. Vous pourrez la suivre toute la nuit. La rotation terrestre va l’entraîner au raz de l’horizon nord, passant de l’ouest à l’est.

La constellation de la Grande Ourse en début d’une nuit d’été. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image ci-dessus a été réalisée devant l’entrée du château de Maillezais (voir également Jupiter étincelle au-dessus de l’abbaye de Maillezais) dans le Marais Poitevin. Une seule pose de 5 minutes à 200 iso avec un boîtier Nikon D7100. Objectif de 12 mm de focale. Continuer la lecture

NGC 3718, la galaxie torsadée la plus photogénique

Dans la grande famille des galaxies, certaines sont particulièrement belles à photographier. C’est le cas de NGC 3718 dans la Grande Ourse.

Beauté discrète :

Au cours du printemps, par une nuit sans Lune, je vous invite à pointer un puissant télescope du côté de Phecda (Gamma Ursae Majoris). Cette étoile marque le coin en bas à gauche de la Grande Casserole. L’astérisme en question est en réalité la partie la plus célèbre de la Grande Ourse.

C’est dans cette zone que se cache NGC 3718, une magnifique galaxie tordue. Située à environ 45 millions d’années-lumière, elle est très discrète visuellement avec une magnitude de 10,6.  Au point qu’elle est souvent négligée au profit de la nébuleuse planétaire du Hibou (Messier 97) juste à côté. Continuer la lecture

Zoom sur Messier 51, la superbe galaxie des Chiens de Chasse

Nichée dans la très modeste constellation des Chiens de Chasse, Messier 51 est un passage obligé pour tout amoureux des belles galaxies.

Une galaxie incontournable :

Vous savez que beaucoup d’astronomes ont eu leur vocation en découvrant Saturne dans un instrument astronomique. Cependant ceux qui ont le bonheur d’admirer la galaxie Messier 51 dans un grand télescope ne sont pas en reste. Pour la trouver levez la tête : en début de nuit au printemps, vous repérerez facilement la Grande Ourse. La discrète constellation des Chiens de Chasse se trouve juste à côté. Vous pouvez commencer à rechercher cette galaxie spirale avec une longue-vue ou une paire de jumelles (cartes de repérage sur BinocularSky).

Position de la galaxie Messier 51 dans les Chiens de Chasse vers minuit. © Stelvision

On surnomme également Messier 51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool). Elle est le résultat de la rencontre de deux galaxies. Une grande qui a une structure en spirale et une petite que l’on voit au bout d’un des « bras » de la spirale.

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Une soirée sous la Lune et le ciel étoilé de cette fin d’hiver

L’hiver prend fin et les constellations qui y sont associées vont bientôt laisser leur place ; l’occasion de leur consacrer une dernière soirée.  

Le 20 mars ce sera l’Équinoxe et nous tournerons définitivement le dos à l’hiver. Ce samedi 16 mars j’avais envie de profiter de la belle nuit qui s’annonçait pour admirer une dernière fois les grands classiques du ciel d’hiver. Avec Vincent et Éric, deux membres de la Société Astronomique de Bourgogne, nous avons chargé un télescope Dobson de 250 mm de diamètre et une belle paire de jumelles direction les hauteurs de Nuits-Saint-Georges.

Soirée sous les étoiles et la Lune à la fin de l’hiver. © Jean-Baptiste Feldmann

48 heures après le Premier Quartier nous avions abandonné l’idée d’un quelconque marathon Messier, sachant que le lampadaire sélène allait être suspendu au-dessus de nos têtes une grande partie de la nuit, mais l’envie était forte de pointer les objets célestes qui ne seront bientôt plus visibles en soirée. Continuer la lecture

En Bourgogne, le lavoir de Fussey sous les étoiles

Dans les Hautes-Côtes de Nuits-Saint-Georges le lavoir de Fussey est un endroit idéal pour réaliser une rotation apparente de la voûte céleste.

Le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même nous donne l’impression que les astres circulent dans le ciel d’est en ouest. En se plaçant la nuit face au nord (matérialisé par l’étoile polaire, la seule qui semble immobile sur cette image) on constate sur une longue pose photographique que les étoiles semblent pivoter autour de l’axe de rotation terrestre.

Le lavoir de Fussey éclairé au cours d’une rotation d’étoiles. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette photographie a été réalisée dans la soirée du 23 février avec au premier plan le joli lavoir de la commune de Fussey en Côte-d’Or (orienté plein nord), lavoir que j’avais pris soin d’éclairer avec des bougies pour la circonstance. Continuer la lecture

Une nuit d’été à la chapelle des Saintes Puelles

Récit de la soirée du 14 août à la chapelle des Saintes Puelles à côté de Tautavel. Après le coucher de la jeune Lune, le ciel étoilé se dévoile. 

Suite de mon été dans les Pyrénées-Orientales : après avoir participé au festival d’astronomie de Tautavel, j’ai profité de vacances dans la région pour découvrir quelques jolis sites.

Je vous emmène juste à côté de Tautavel, à la chapelle des Saintes Puelles. Cette chapelle doit son nom aux saintes jeunes femmes (des Puelles) qui, selon la légende rassemblèrent les restes d’un martyr, Saint-Saturnin. Continuer la lecture

Clair de vieille Lune sur une église en Bresse

Petite sortie nocturne dans le village de Montjay en Bresse pour y admirer le ciel nocturne éclairé par la vieille Lune décroissante.

Le petit village de Montjay, qui fait partie de la Bresse louhannaise (dont le cœur est la ville de Louhans), a la bonne idée d’éteindre ses lampadaires entre 23 h et 5 h du matin, révélant par la même occasion un joli ciel nocturne encore épargné par la pollution lumineuse (on ne compte que des petits villages sur plusieurs kilomètres à la ronde).

La seule source de lumière nocturne est donc la Lune, comme on peut le constater sur cette image réalisée le 5 mai vers 3 h du matin (30 sec de pose à 3200 iso avec un objectif de 12 mm de focale). Continuer la lecture

Messier 97, la nébuleuse planétaire du Hibou

Parmi les curiosités célestes à découvrir dans la constellation de la Grande Ourse, la nébuleuse planétaire du Hibou (Messier 97) mérite le détour.

La troisième plus grande constellation du ciel est celle de la Grande Ourse, souvent réduite à ses sept étoiles les plus brillantes dont la forme évoque une casserole : les étoiles du manche sont Alkaïd, Mizar et Alioth, celles du récipient sont Megrez, Phecda, Merak et Dubhe. La constellation de la Grande Ourse (qui fait partie des 48 constellations identifiées par l’astronome grec Claude Ptolémée au 2ème siècle après J.-C.) est circumpolaire depuis nos latitudes, ce qui signifie qu’elle ne se couche jamais.

C’est au fond de la casserole que se cache Messier 97 (qu’on appelle aussi la nébuleuse du Hibou), l’un des objets les  plus faibles du catalogue Messier. Continuer la lecture

À la découverte des étoiles doubles Mizar et Alcor

Dans la constellation de la Grande Ourse les étoiles doubles Mizar et Alcor n’ont cessé de surprendre les astronomes depuis qu’ils les observent.

L’une des constellations les plus célèbres est appelée Grande Ourse ou Grand Chariot. Il s’agit de la troisième plus grande constellation du ciel mais on a souvent tendance à la réduire à ses sept étoiles les plus brillantes dont la forme évoque une casserole : les étoiles du manche sont Alkaïd, Mizar et Alioth, celles du récipient sont Megrez, Phecda, Merak et Dubhe. Cette constellation est circumpolaire comme celle de Cassiopée, ce qui signifie qu’elle ne se couche jamais pour un observateur situé aux latitudes de la France.

Nous allons aujourd’hui nous intéresser à l’étoile Mizar qui possède un compagnon très proche, Alcor. La légende veut que tout archer capable de distinguer les deux étoiles à l’œil nu était admis dans l’armée de Gengis Khan, le terrible chef mongol. Continuer la lecture

L’astéroïde 2014 JO25 filmé par les astronomes amateurs

Au cours de son passage au plus près de la Terre le 19 avril, l’astéroïde 2014 JO25 a été filmé par quelques astronomes amateurs.

L’astéroïde 2014 JO25 a été découvert en mai 2014 dans le cadre du Catalina Sky Survey, un programme de surveillance automatisée des comètes (comme C / 2013 US10 Catalina) et des astéroïdes utilisant des télescopes installés dans les monts Santa Catalina près de Tucson en Arizona. Pendant que le Catalina Sky Survey scanne le ciel de l’hémisphère nord,  le Siding Spring Survey fait de même en Australie pour le ciel de l’hémisphère sud.

La trajectoire de cet astéroïde l’a amené au plus près de la Terre (près de 2 millions de km quand même, soit 5 fois la distance Terre-Lune) le mercredi 19 avril, un passage qui a mobilisé les astronomes professionnels et amateurs. Continuer la lecture

41P/Tuttle–Giacobini–Kresak, une comète dans la Grande Ourse

En traversant la constellation de la Grande Ourse, la comète 41P/Tuttle–Giacobini–Kresak y a fait quelques jolies rencontres, comme M 97 et M 108. 

Les astronomes amateurs qui ont tenté le marathon Messier le week-end dernier ont sans doute pointé deux objets très photogéniques dans la Grande Ourse, Messier 97 et Messier 108. Messier 97 (qu’on appelle aussi la nébuleuse du Hibou), l’un des objets les  plus faibles du catalogue Messier, est une nébuleuse planétaire (tout comme ESO 378-1) qui a été découverte par l’astronome français Pierre Méchain le 16 février 1781. Sa magnitude est proche de 10 et son diamètre d’environ 3,4 minutes d’arc.

Trois jours après avoir découvert M 97, Pierre Méchain repéra à moins d’un degré une galaxie spirale (comparable à Messier 98) de même magnitude qui s’étire sur 8 minutes d’arc et porte le numéro 108 dans le catalogue Messier. Continuer la lecture

Surveillez l’essaim météoritique des Quadrantides

Si le ciel est dégagé, l’essaim météoritique des Quadrantides devrait nous offrir un joli spectacle pour bien commencer cette nouvelle année.

Le début du mois de janvier est traditionnellement propice à l’observation des étoiles filantes. C’est en effet durant les cinq premières nuits de l’année que la Terre traverse l’essaim météoritique des Quadrantides.

essaim

Les météores portent le nom de la constellation dont ils semblent jaillir, la constellation du Quadrant Mural qui n’existe plus aujourd’hui (entre les constellations d’Hercule, du Bouvier et de la Grande Ourse). Continuer la lecture

Une nuit sous les étoiles aux Monts Luisants

On trouve sur la parcelle de vigne des Monts Luisants à Morey-Saint-Denis une jolie maison, l’occasion de réaliser un nouveau paysage céleste.

Morey-Saint-Denis (qui avant 1927 s’appelait Morey en Montagne, allusion au plateau calcaire contre lequel est adossée la commune), est un joli village viticole entre Gevrey-Chambertin et Nuits-Saint-Georges. On dit de Morey que c’est le village des Clos (Clos de la Roche, Clos Saint-Denis, Clos des Lambrays, Clos de Tart…) et les amateurs de vins de qualité y font souvent escale, la commune pouvant s’enorgueillir de posséder 5 Grands Crus et 17 Premiers Crus.

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Le Premier Cru Monts Luisants est issu d’une vigne située à la limite NORD-OUEST de la commune, dernière parcelle sur une forte pente (20%) juste en dessous des bois qui poussent sur le plateau. Continuer la lecture

Des vignes aux couleurs de l’automne sous l’ISS

Le 11 octobre en début de soirée la Station spatiale internationale (ISS) était visible en Bourgogne au-dessus des vignes aux couleurs d’automne.

Cela ne vous a pas échappé : nous sommes en automne depuis le 22 septembre, jour de l’équinoxe. Les journées continuent de raccourcir et les nuits sont plus longues et plus fraîches. L’automne est sans doute la plus belle saison en Bourgogne, quand les feuilles de vignes se parent de mille couleurs après les vendanges. Pourquoi ce festival de couleurs ? Tout simplement parce que la chlorophylle (qui donne aux feuilles leur couleur verte l’été) cesse d’être produite lorsque les jours raccourcissent, laissant la place à d’autres pigments, principalement du jaune produit par des flavonoïdes et de l’orange libéré par les caroténoïdes.

iss_automne

Le 11 octobre en début de soirée la Station spatiale internationale (dont c’est actuellement l’expédition 49) a eu la bonne idée de faire une apparition au-dessus des vignes du côté de la constellation de la Grande Ourse (posée sur l’horizon NORD-OUEST) puis de traverser le ciel en frôlant l’étoile polaire, un passage annoncé  comme d’habitude sur Heavens-Above. Le cliché ci-dessus est l’addition de 5 poses de 30 secondes à 800 iso avec un objectif Samyang de 8 millimètres de focale (même pris à la suite les 5 clichés montrent des coupures dans la trace lumineuse laissée par l’ISS en mouvement). Continuer la lecture