Que voir dans le ciel au mois de novembre 2019

Ce mois de novembre 2019 s’annonce prometteur. Outre le transit de Mercure devant le Soleil, vous pourrez également suivre de beaux rapprochements planétaires.

Une fois n’est pas coutume, c’est un événement astronomique diurne qui va mobiliser la communauté astronomique. Le 11 novembre en effet Mercure passera devant le Soleil. Un transit qui ne se reproduira que dans 13 ans et qu’il ne faut donc pas manquer ! Je vous invite à consulter l’excellente page de Stelvision dédiée au phénomène. N’oubliez pas que l’observation du Soleil nécessite des précautions pour éviter tout accident.

Une filtration adaptée est indispensable pour suivre le transit de Mercure en toute sécurité.

Les conditions de protection sont identiques à celles que je préconisais à l’occasion de l’éclipse partielle de Soleil du 20 mars 2015. Vous trouverez également dans cet article des conseils pour photographier le Soleil. Continuer la lecture

La constellation du Taureau dessinée dans la grotte de Lascaux ?

Les artistes qui ont décoré la grotte de Lascaux semblent avoir voulu représenter la partie la plus emblématique de la constellation du Taureau.

La chapelle Sixtine de l’art pariétal :

Située sur la commune de Montignac en Dordogne, la grotte de Lascaux a été découverte par quatre jeunes gens en septembre 1940. Elle est considérée comme l’un des plus beaux exemples de l’art pariétal. La qualité esthétique des représentations qui ornent ses parois lui vaut le surnom de Versailles de la Préhistoire donné par le préhistorien Henri Breuil.

Depuis plusieurs années des ethnoastronomes se demandent si cette grotte n’est pas le plus ancien planétarium connu. Un lieu où nos ancêtres auraient représenté certaines portions du ciel nocturne. Continuer la lecture

Choisissez un nom pour l’exoplanète HD8574b et son étoile

L’Union astronomique internationale (UAI) propose à chaque pays de nommer une exoplanète et son étoile. Pour la France il s’agit de HD8574b.  

L’UAI fête ses 100 ans :

2019 est une année riche en anniversaires dans le domaine de l’espace. Les 50 ans du Premier Homme sur la Lune (On The Moon Again), les 100 ans de l’éclipse d’Einstein et de l’Union astronomique internationale. Cette vénérable institution a en effet vu le jour en 1919 grâce à la ténacité de l’astronome français Benjamin Baillaud qui en fut le premier directeur. Comme l’explique l’astrophysicienne néerlandaise Ewine van Dishoeck, élue présidente de l’UAI en 2015, « ce centième anniversaire offre une merveilleuse occasion de mettre en lumière tout ce que l’astronomie a pu nous apporter au cours du siècle passé en matière de science, de technologie ou encore d’inspiration. Faisons en sorte qu’ensemble, nous donnions le ton pour les 100 prochaines années! »

Séance mémorable du 24 août 2006 : l’UAI déclasse Pluton de son rang de planète. © IAU

Pour fêter son centenaire, l’UAI (IAU en anglais) lance une campagne mondiale intitulée Nommez une exoplanète (IAU100-NameExoWorlds). Continuer la lecture

Une nouvelle journée commence sur l’étang Gruyère

Parti à la recherche d’un fin croissant de vieille Lune, j’ai assisté à l’embrasement du ciel à l’aube au-dessus de l’étang Gruyère en Bresse.

À la recherche d’un fin croissant :

Il est 6 heures ce dimanche matin 27 octobre. Coup d’œil par la fenêtre : le ciel en Bresse est dégagé. Pas de brouillard comme la veille, alors que je m’étais levé dans l’espoir de photographier la lumière cendrée. Ce matin les éphémérides annoncent un fin croissant lunaire de 1,4 %, nous sommes 22 heures avant la Nouvelle Lune. Je m’habille et je prends la voiture. Objectif : trouver un point de vue bien dégagé côté EST, là où la barque lunaire va faire son apparition.

Exemple d’un fin croissant de vieille Lune en janvier 2017. © Jean-Baptiste Feldmann

Elle sera très fine et le Soleil ne sera pas loin derrière : la repérer dans un ciel qui s’éclaircit demandera un peu de chance. Direction l’étang Gruyère à quelques kilomètres de Pierre de Bresse. Continuer la lecture

Incessantes collisions de comètes autour de l’étoile Fomalhaut

Dans la constellation du Poisson austral, cherchez Fomalhaut. Cette étoile est entourée d’un disque de glace et de poussières.

Carte d’identité :

Si vous sortez admirer le ciel aux alentours de minuit, vous repérerez aisément le carré de Pégase plein sud. En abaissant votre regard en direction de l’horizon, vous remarquerez une étoile de magnitude 1 dans une région pauvre en astres brillants. Il s’agit de Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral. C’est une étoile jeune (400 millions d’années environ) et blanche. Elle se trouve à environ 25 années-lumière de nous. Elle est deux fois plus grande, deux fois plus massive et seize fois plus lumineuse que le Soleil.

Carte de repérage de Fomalhaut pendant le mois d’octobre vers minuit. © Stelvision

Légende ou histoire véridique ? On raconte qu’il y a 3.000 ans, en Perse (l’actuel Iran), Fomalhaut était l’une des quatre étoiles royales. Elle trônait dans l’une des quatre régions célestes, les autres étant gouvernées par Aldébaran, Régulus et Antarès. Continuer la lecture

Vu du ciel, l’Observatoire interaméricain du Cerro Tololo

L’Observatoire interaméricain du Cerro Tololo au Chili dévoile ses installations sur cette image aérienne. Elles abritent un télescope de 4 mètres. 

Le CTIO (Cerro Tololo Inter-American Observatory) est installé à 2.200 mètres d’altitude sur le Cerro Tololo. C’est l’un des sommets qui encadrent la vallée de l’Elqui au Chili. L’air sec et l’absence de pollution lumineuse expliquent la présence d’autres installations astronomiques dans la région. On y a également construit le Gemini sud et le LSST (Large Synoptic Survey Telescope) sur un autre sommet, le Cerro Pachón.

Vu du ciel, l’Observatoire interaméricain du Cerro Tololo.© CTIO

Le plus grand instrument du CTIO est le télescope Blanco nommé en hommage à l’astronome portoricain Victor Manuel Blanco. Il est doté d’un miroir de 4 mètres de diamètre (coupole à droite sur l’image). L’observatoire compte également une dizaine d’instruments entre 50 centimètres et 1,5 mètre de diamètre. Continuer la lecture

Les étoiles d’Orion, un roman historique à découvrir

Avec Les étoiles d’Orion, Brice Nadin signe son premier roman historique. Quant à moi j’ai le plaisir d’y contribuer avec la photo de couverture.

L’histoire se déroule en Bourgogne en 1095, à la veille de la première croisade. L’Occident chrétien est porté par une vague de foi sans précédent. Joachim de Saint Ange est un jeune moine copiste du prieuré de Beaulieu dépendant de la puissante abbaye de Cluny. Alors qu’il rêve de parcourir le monde et d’accompagner son maître Odon à la recherche de manuscrits anciens, ses origines nobles le destinent – contre sa volonté – à une carrière ecclésiastique au service du pape Urbain II.

Les étoiles d’Orion, un roman historique à découvrir. © Brice Nadin

De la plus grande abbaye du monde chrétien aux sordides geôles de Mâcon, pris en étau entre son amour pour la fille d’un seigneur et l’opération armée la plus importante de son temps, Joachim va tenter d’échapper à sa destinée. Y parviendra-t-il ? Continuer la lecture

Orionides : admirez les poussières de la comète de Halley le 22 octobre

Le 22 octobre avant l’aube, l’essaim d’étoiles filantes des Orionides (des poussières abandonnées par la comète de Halley) sera à son maximum d’activité. 

De célèbres poussières :

Quand on observe le passage de quelques étoiles filantes, c’est toujours un grand moment. Il suffit pour cela de constater l’engouement que suscitent les Perséides. Imaginez en plus le spectacle si ces flèches lumineuses semblent s’échapper de la plus belle constellation ! C’est le cas chaque année fin octobre avec les Orionides. Car c’est à cette époque que la Terre coupe le nuage de débris abandonnés sur son orbite par Halley.

Halley, la plus célèbre des comètes (ici représentée lors de sa rencontre avec la sonde européenne Giotto en 1986), est à l’origine de deux pluies d’étoiles filantes, les Êta Aquarides en mai et les Orionides en octobre. © ESA

S’il nous faudra attendre 2061 pour revoir la plus célèbre des comètes, nous pouvons déjà admirer son sillage deux fois par an. En octobre avec les Orionides et en mai quand notre planète recoupe cet essaim : ce sont les Êta Aquarides. Continuer la lecture

Zoom sur NGC 4651, la curieuse galaxie du Parapluie

On la surnomme la galaxie du Parapluie en raison de sa forme assez inhabituelle. Zoom sur NGC 4651 dans la Chevelure de Bérénice.

Voyage dans la Chevelure de Bérénice :

Mais qu’est-il arrivé à la galaxie NGC 4651 ? Pour le savoir il faut se rendre dans la Chevelure de Bérénice, entre les constellations du Bouvier et du Lion. Le nom de ce groupe d’étoiles fait référence à la reine Bérénice II d’Égypte, qui sacrifia sa longue chevelure comme offrande à Aphrodite. C’est dans cette constellation que se niche NGC 4651, une galaxie de magnitude 10,8. Située à environ 35 millions d’années-lumière de nous, elle a été découverte par William Herschel le 30 décembre 1783. Elle a ensuite été intégrée au New General Catalog Objects, l’un des catalogues d’objets célestes les plus connus dans le domaine de l’astronomie amateur, avec le catalogue Messier.

NGC 4651, l’étonnante galaxie du Parapluie .© R. Jay Gabany et al.

NGC 4651 présente une curieuse excroissance en forme de parapluie aussi longue (50.000 années-lumière) que son propre diamètre. Continuer la lecture

À la découverte du double amas d’étoiles de Persée

Le double amas de Persée est un des plus beaux objets célestes. il est en outre très facile à admirer au début des nuits d’automne.

Je vous invite à sortir un soir à la nuit tombée. Mettez-vous dans un endroit éloigné de toute pollution lumineuse et tournez-vous en direction du nord. Laissez bien vos yeux s’accoutumer à l’obscurité puis repérez le W caractéristique de la constellation de Cassiopée (vous pouvez utiliser la carte de Stelvision). Vous remarquerez juste en dessous une petite tache cotonneuse au milieu des étoiles de la Voie lactée.

Le double amas d’étoiles de la constellation de Persée. © Jean-Baptiste Feldmann

Il s’agit des amas d’étoiles NGC 869 et 884 qui s’étendent sur une surface apparente équivalente à la Pleine Lune (30′) mais qui sont beaucoup moins lumineux (magnitude de 4). Continuer la lecture

Les météorites, pierres sacrées à l’époque de Toutânkhamon

Le célèbre Toutânkhamon possédait un poignard dont le fer était d’origine extraterrestre. Les anciens Égyptiens vénéraient déjà les météorites.

Un magnifique  poignard :

L’histoire commence en 1925, trois ans après la découverte de la tombe de Toutânkhamon par Howard Carter. Sous les bandelettes de la célèbre momie, contre la cuisse, Carter trouve un poignard long de 34 centimètres. C’est une arme superbe dont le pommeau est en cristal de roche. Le manche en or est décoré de différents motifs dont la fleur de lotus, symbole de protection et de renaissance. L’arme est glissée dans un étui lui aussi en or décoré avec une tête de chacal et des motifs de plumes et de lys.

Le poignard d’origine météoritique de Toutânkhamon. © Egyptian Museum/ D. Comelli

Mais c’est la lame qui intrigue les chercheurs : comment fait-elle pour ne pas être rouillée, 34 siècles après sa réalisation ? Ce n’est possible que si le fer choisi est exempt d’oxygène. Continuer la lecture

“The Moon Night” : le 5 octobre la Lune frôle Saturne

Le 5 octobre vous pourrez admirer la Lune au Premier Quartier à l’occasion de International Observe the Moon Night. Avec en prime Saturne juste à côté.

International Observe the Moon Night est une opération internationale lancée en 2010 suite à l’Année mondiale de l’astronomie. Cette manifestation se déroule chaque année entre septembre et octobre autour du Premier Quartier. C’est en effet la meilleure période pour admirer la beauté des paysages lunaires en début de soirée.

Pour cette nouvelle édition les organisateurs ont retenu la date du samedi 5 octobre. Outre la Lune, il sera possible d’observer la planète Saturne juste à côté ! Continuer la lecture

Une couronne irisée pour la jeune Lune et Jupiter

Une couronne lunaire aux couleurs de l’arc-en-ciel a fait son apparition autour de Jupiter et la Lune dans la soirée du 3 octobre.

Un rare photométéore :

Avez-vous déjà admiré une couronne, cet ensemble d’anneaux lumineux aux couleurs de l’arc-en-ciel ? On en observe parfois autour de la Lune et plus difficilement autour du Soleil (car il est trop lumineux) ? Si les halos se forment en présence de cristaux de glace, ce sont les gouttelettes d’eau des nuages ou du brouillard qui sont à l’origine des couronnes, un rare et joli photométéore. Les plus belles couronnes (avec des couleurs vives et bien séparées) apparaissent quand toutes les gouttelettes ont le même diamètre. Malheureusement c’est rarement le cas. Les couronnes sont alors imparfaites et l’on observe simplement des nuages irisés.

Une couronne lunaire encercle Jupiter et la Lune au crépuscule. © Jean-Baptiste Feldmann

C’est le spectacle éphémère que j’ai pu observer dans la soirée du 3 octobre, avec en prime une conjonction entre Jupiter et la Lune. Continuer la lecture

Gennady Borisov, découvreur de la première comète interstellaire

Portrait de Gennady Borisov, l’astronome amateur qui a découvert le 30 août dernier la première comète venue d’un autre système planétaire. 

Première comète interstellaire :

Depuis quelques jours le monde de l’astronomie est en effervescence. En effet les paramètres orbitaux de la comète C/2019 Q4 ont confirmé que cet astre chevelu venait de l’extérieur du Système solaire. La comète en question a été rebaptisée 2I/Borisov. C’est la première comète interstellaire et le second objet provenant d’un autre système planétaire. Le premier étant l’astéroïde ʻOumuamua détecté le 19 octobre 2017.

L’astronome amateur ukrainien Gennady Borisov. © Dmitry Smirnov

On doit cette étonnante découverte à un astronome amateur ukrainien chevronné, Gennady Borisov. Continuer la lecture

Crépuscule flamboyant 48 heures après la Nouvelle Lune

Ce 30 septembre au crépuscule, deux jours après la Nouvelle Lune, le mince croissant est apparu dans un ciel de feu après le coucher du Soleil.

Il y a quelques années l’astrophotographe Thierry Legault avait réussi à photographier la Nouvelle Lune, un exploit que je vous racontais sur Futura-Sciences. De nombreux amateurs cherchent depuis longtemps à immortaliser les plus fins croissants à chaque lunaison. Un sympathique challenge qui nécessite un ciel particulièrement transparent. Il faut aussi repérer ce minuscule croissant aux jumelles avant de tenter de le photographier. Il est en effet impossible à discerner sans instrument, tant le fond du ciel est clair.

Crépuscule flamboyant 48 heures après la Nouvelle Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

En admirant la jeune Lune hier soir âgée de 48 heures, je n’avais la prétention de battre nul record. Il n’y avait aucune difficulté à localiser un croissant de 3% un fois notre étoile sous l’horizon.

J’avais juste envie de profiter du retour de notre satellite naturel au crépuscule. L’embrasement du ciel m’a apporté de jolies teintes pour colorer mon image. Celle-ci a été réalisée avec un boîtier Panasonic DC-FZ82, une focale de 200 millimètres et 1/2 seconde à 100 iso. Ce sont les éruptions volcaniques du Raikoke, de l’Ulawun et plus modestement du Stromboli qui sont à l’origine des couleurs du ciel couchant depuis quelques semaines. Ils ont expédié dans la stratosphère des panaches de poussières et d’aérosols que les vents ont dispersé tout autour du globe.