Que voir dans le ciel nocturne au mois de mars 2019

Vénus, Saturne et Jupiter à l’aube, Mars qui flirte avec l’amas des Pléiades au crépuscule : ce mois de mars 2019 sera dédié au repérage des planètes.

En ce troisième mois annonciateur de printemps (l’équinoxe se produit le 20) les nuits sont assez longues pour profiter du ciel étoilé sans avoir trop froid. Après deux mois avec la Lune en vedette (éclipse totale le 21 janvier et Super Lune le 19 février), le mois de mars 2019 va nous permettre de nous consacrer au repérage et à l’observation des principales planètes.

La Lune avec Vénus, Saturne et Jupiter à l’aube du 28 février. © Jean-Baptiste Feldmann

Que ce soit à l’œil nu, muni d’une paire de jumelles ou d’une longue-vue, voici les rendez-vous à ne pas manquer (vous pouvez les localiser avec la carte de Stelvision). Continuer la lecture

Coup de cœur : les mises en scène lunaires de Cyril Mayaud

Depuis l’Autriche et la Slovénie, Cyril Mayaud met en scène la Lune à travers de belles compositions. Rencontre avec un photographe talentueux.

Depuis plusieurs mois Cyril Mayaud suit mon blog et y partage par le biais de ses commentaires de très jolis clichés. Comme moi il aime les compositions originales réalisées avec un matériel simple et très peu de retouches. Je lui ai demandé de nous présenter son travail.

Je m’appelle Cyril Mayaud et je vis en Slovénie depuis bientôt 3 ans après avoir passé 6 ans à Graz (Autriche). J’ai commencé à faire de la photo de paysage il y a une douzaine d‘années afin de documenter mes voyages. Même si j’ai toujours aimé observer la Lune, la prendre en photo est une passion venue assez tardivement. Alors que je vivais en Autriche, je m’étais rendu compte que je pouvais voir plusieurs fois par an la Pleine Lune se coucher derrière la tour du Schloßberg (l’emblème de la ville de Graz) depuis l’une des fenêtres de mon appartement.

Coucher de Lune près de la tour du Schloßberg (avril 2016), Graz, Autriche. © Cyril Mayaud

Ce magnifique spectacle me donna envie d’essayer de l’immortaliser en photo. Ce qui n’était au départ qu’un challenge est très vite devenu une passion. Le fait que la Pleine Lune revienne chaque mois et la possibilité de photographier les croissants de Vieille et Jeune Lune m’encouragèrent à continuer. Continuer la lecture

Guettez la fugace planète Mercure au crépuscule

Vous avez quelques soirées pour repérer la discrète planète Mercure au-dessus de l’horizon. Voici quelques conseils pour la trouver.

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.

La discrète planète Mercure dans la soirée du 25 février. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce alors que chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture

Les télescopes du réseau SPECULOOS visent NGC 6902

Quatre nouveaux télescopes jumeaux qui constituent le réseau SPECULOOS viennent de de fournir leur première image. Il s’agit de la galaxie NGC 6902. 

SPECULOOS (Search for habitable Planets EClipsing ULtra-cOOl Stars) est un nouveau projet de détection d’exoplanètes constitué de quatre télescopes de 1 mètre de diamètre construits en Allemagne pour 1 million d’euros pièce et installés par l’ESO au Chili dans le désert d’Atacama à l’Observatoire de Paranal (qui accueille déjà les 4 VLT). Ce réseau s’ajoute à NGTS (Next-Generation Transit Survey) dont les 12 télescopes de 20 cm de diamètre automatisés sont installés à proximité et comme eux utilise la méthode des transits pour découvrir de nouvelles exoplanètes.

Les télescopes du réseau SPECULOOS sont dédiés à la recherche d’exoplanètes. © ESO

Mais la particularité de SPECULOOS c’est que ses 4 télescopes vont traquer les mondes potentiellement habitables autour d’étoiles très froides ou même de naines brunes.      Continuer la lecture

En Bourgogne, le lavoir de Fussey sous les étoiles

Dans les Hautes-Côtes de Nuits-Saint-Georges le lavoir de Fussey est un endroit idéal pour réaliser une rotation apparente de la voûte céleste.

Le mouvement de rotation de la Terre sur elle-même nous donne l’impression que les astres circulent dans le ciel d’est en ouest. En se plaçant la nuit face au nord (matérialisé par l’étoile polaire, la seule qui semble immobile sur cette image) on constate sur une longue pose photographique que les étoiles semblent pivoter autour de l’axe de rotation terrestre.

Le lavoir de Fussey éclairé au cours d’une rotation d’étoiles. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette photographie a été réalisée dans la soirée du 23 février avec au premier plan le joli lavoir de la commune de Fussey en Côte-d’Or (orienté plein nord), lavoir que j’avais pris soin d’éclairer avec des bougies pour la circonstance. Continuer la lecture

Retour deux siècles en arrière sur la Tour Philippe Le Bon

Petite mise en scène pour faire revivre l’observatoire de la Tour Philippe Le Bon à Dijon, un site scientifique renommé au XVIIIème siècle.

Il y a quelques semaines je vous avais présenté la belle renaissance d’un observatoire oublié à Dijon, celui qui fonctionna à la fin du XVIIIème siècle au sommet de la Tour Philippe Le Bon construite entre 1450 et 1460 dans l’enceinte du Palais des ducs et des états de Bourgogne (qui abrite aujourd’hui la mairie et le musée des beaux-arts) .

Dijon en soirée depuis le sommet de la Tour Philippe Le Bon. © Jean-Baptiste Feldmann

Depuis le sommet de cette tour, 46 mètres au-dessus du sol, la vue sur Dijon est à couper le souffle et on comprend pourquoi l’Abbé Jean Fabarel, grand chantre de la cathédrale et passionné d’astronomie, décida d’y installer un observatoire à une époque où la pollution lumineuse était inexistante.

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En images : la Super Lune de février fait son show

La plus grosse Pleine Lune de l’année 2019, la Super Lune, se produit ce 19 février. Retour sur un phénomène très médiatisé.

En raison de son orbite elliptique, la Lune n’est pas toujours à la même distance de la Terre. Au plus près, le périgée, cette distance est de 356.700 km ; au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance induit automatiquement une variation du diamètre lunaire apparent qui oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée, soit une différence de 12%.

Coucher de la Lune en trois temps à l’aube du 18 février. © Jean-Baptiste Feldmann

Lorsque le  périgée  coïncide avec la  Pleine Lune (laquelle a lieu lors de l’alignement Soleil-Terre-Lune, un phénomène appelé syzygie), les astronomes parlent de périgée-syzygie et les journaux de Super Lune, une expression dérivée de Supermoon, le terme employé par les médias scientifiques américains depuis longtemps et qu’on retrouve régulièrement dans les publications de la NASA (A Supermoon Trilogy) ou encore de l’ESO (Supermoon at La Silla). Continuer la lecture

Reflets de planètes à l’aube dans un étang

Vénus et Jupiter occupent le ciel avant l’aube. Ces planètes sont assez lumineuses pour se refléter dans les eaux d’un étang bourguignon.

Après le chassé croisé-matinal entre Vénus et Jupiter le mois dernier, les deux plus brillantes planètes poursuivent chacune leur chemin. Leur éclat est tel (magnitude -4,2 pour la première et -2 pour la seconde) qu’il est possible d’admirer leur reflet à la surface d’un étang comme ici en Bourgogne à l’aube du 13 février. Saturne, à gauche de Vénus, n’est pas assez brillante pour imprimer son éclat dans l’eau.

Reflets des planètes Vénus et Jupiter à l’aube du 13 février. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette image a été réalisée avec un objectif de 27 mm de focale ouvert à 3,5 et une pose de 3 secondes à 3200 iso (boîtier Nikon D7100). Continuer la lecture

Ciel d’hiver au-dessus du bois de Cîteaux

Sortie dans les bois de Cîteaux le soir du 6 février pour y planter la tente. La température chute, le ciel hivernal est joliment étoilé.

L’image ci-dessous a été réalisée dans la forêt de Cîteaux, un massif forestier de 13.000 hectares qui dépendait autrefois de l’abbaye cistercienne de Cîteaux (elle possédait également les châteaux du Clos de Vougeot et de Gilly). Une pose unique de 30 secondes à 6400 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif Samyang de 8 mm de focale (ouverture de 5,6) permet de rendre l’ambiance crépusculaire dans le bois.

Ciel d’hiver au-dessus du bois de Cîteaux. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

J’ai apporté et éclairé une tente pour enrichir l’image d’une présence humaine et d’un premier plan lumineux. Continuer la lecture

Chassé-croisé matinal entre Vénus et Jupiter

Vénus et Jupiter ont échangé leurs positions dans le ciel de l’aube en quelques semaines. Explications concernant ce chassé-croisé planétaire. 

Si vous observez régulièrement l’aspect du ciel avant l’aube, vous avez peut-être remarqué que les planètes Vénus et Jupiter ont échangé leur position en un peu moins d’un mois. Comme vous le constatez sur ce montage photographique, Vénus, qui occupait la position la plus élevée à la mi-janvier est désormais en dessous de Jupiter.

Déplacement de Vénus et Jupiter en moins d’un mois. © Jean-Baptiste Feldmann

Les astronomes préfèrent dire que l’on observait d’EST en OUEST le long de l’écliptique le couple Jupiter-Vénus il y a 3 semaines et que cet ordre est désormais inversé. Pourquoi ce chassé-croisé planétaire ? Continuer la lecture

Impact météoritique sur la Lune éclipsée : premiers résultats

L’enregistrement par différents observateurs d’un impact météoritique au cours de l’éclipse de Lune du 21 janvier a fait l’objet d’une première publication.

Le 21 janvier se produisait la seule éclipse totale de Lune de l’année. Le spectacle était visible de tout le continent américain ainsi qu’en Afrique du Nord et depuis la majeure partie de l’Europe. On estime qu’un habitant de la planète sur quatre pouvait en théorie assister à ce phénomène astronomique (il fallait que le ciel soit dégagé !) qui s’est déroulé au milieu de la nuit de dimanche (pour l’Amérique) et tôt le lundi matin pour l’Europe et l’Afrique.

Impact à la surface de la Lune pendant l’éclipse du 21 janvier. © Petr Horálek

Cette éclipse s’est accompagnée d’une belle surprise puisque de nombreux astronomes ont observé ou enregistré un bref éclair lumineux produit par un impact météoritique près de l’un des bords de la Lune au début de la phase totale (à découvrir ici). Continuer la lecture