Archives pour la catégorie Soleil et planètes

Comment réussir vos photographies planétaires

Vous avez envie de réaliser de belles images planétaires ? Nous avons demandé à Jean-Paul Oger de nous donner quelques conseils.

Semestre planétaire :

Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais nous sommes entrés dans une période faste pour les amoureux des planètes. Les oppositions vont se succéder : Saturne le 8 septembre, Jupiter le 7 décembre et Mars le 16 janvier 2025. Une suite de rapprochements très favorables qui pourraient vous donner envie d’immortaliser ces astres. Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les conseils de l’astrophotographe Jean-Paul Oger (à suivre sur Instagram), dont les superbes images illustrent cet article :

Bien choisir son matériel :
  • L’instrument : privilégiez les télescopes plutôt que les lunettes. Un modèle du type Cassegrain ou Dall-Kirkham est parfait, mais on peut opter pour un Newton de gros diamètre ou un Schmidt-Cassegrain. Bien que de qualité, le Maksutov est limité en diamètre. Quant au Ritchey-Chrétien, il a une obstruction centrale trop importante  à l’origine d’une perte de contraste.
  • La caméra : les capteurs couleurs permettent aujourd’hui de réaliser de très bonnes images. Mais si le seeing est excellent, une caméra N et B avec des filtres sera encore plus performante.
Séance d’astrophoto au T400 mm. © Jean-Paul Oger
  • L’indispensable ADC : apparu depuis quelques années, le correcteur de dispersion atmosphérique ou ADC est un petit accessoire indispensable sous nos latitudes. Plus les planètes sont basses et plus l’atmosphère agit comme un prisme en créant des liserés colorés sur le bord des astres. L’ADC permet d’éliminer la plus grande partie de ces défauts qui affectent la résolution finale des images.

Continuer la lecture

Discrète, Mercure pointe sous la Lune à l’aube

Ce premier jour du mois de septembre, Mercure a fait une timide apparition sous le croissant de Lune avant le lever du Soleil. 

Messager des Dieux :

Mercure, c’est un peu l’Arlésienne du Système solaire. Plus proche planète du Soleil, elle est toujours délicate à observer. Elle est perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez facilement en raison de son éclat assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité :

Mercure à l’aube du 01/09/24, boîtier Panasonic FZ 82. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce. Chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Comme je vous l’ai précisé dans les éphémérides, vous avez une quinzaine de jours pour tenter de la repérer avant qu’elle ne replonge dans les lueurs solaires.

Continuer la lecture

Mars : repérée par des amateurs, une tempête s’intensifie

Découverte par des amateurs équipés de puissants télescopes, une tempête de sable prend de l’ampleur sur la lointaine planète Mars.

Mars se réchauffe :

Comment une tempête de sable prend-elle naissance sur Mars ? Imaginez que la Planète rouge se rapproche du Soleil comme c’est le cas depuis le mois de mai 2024. Le réchauffement du sol gelé provoque une rapide sublimation du dioxyde de carbone qui s’y était déposé durant l’hiver martien. Cette sublimation entraîne la formation de courants thermiques entre les régions recouvertes de givre et celles qui dégèlent. Les ingrédients se trouvent alors réunis pour donner naissance à de puissantes tempêtes :

Les poussières de sable sont soulevées sur plusieurs milliers de mètres d’altitude. Elles sont ensuite transportées sur de grandes distances par des vents dont la vitesse peut parfois dépasser 100 kilomètres/heure. La tempête peut durer des semaines et s’étendre à toute la planète, comme ce fut le cas en 2018.

Continuer la lecture

Jupiter : l’âge de la Grande Tache rouge remis en cause

Une récente étude révèle que la Grande Tache rouge serait visible depuis 1831 sur Jupiter, et non pas depuis 1665 comme on le pensait. 

Anticyclone géant :

C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire. La GTR (Grande Tache rouge) est un gigantesque anticyclone orangé que l’on observe sur Jupiter. Sa couleur pourrait s’expliquer par l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface :

Jupiter avec la GTR et le satellite Europe le 16 août 2023. © Tom Williams

On a toujours pensé que la découverte de la GTR était l’œuvre de Jean-Dominique Cassini en 1665. Une étude récente (The Origin of Jupiter’s Great Red Spot) révèle que ce n’est pas la GTR qu’observait en réalité l’astronome français, mais une autre formation atmosphérique. Continuer la lecture

Voyage au milieu de quelques lunes de Saturne

Retour sur l’une des belles images recueillies par la sonde Cassini, avec ce cliché des lunes Titan, Dioné, Pandore et Pan. 

Des lunes et des anneaux :

Le 15 septembre 2017, la sonde Cassini effectuait un grand plongeon dans les entrailles de Saturne. C’était la fin de plus d’une décennie d’exploration de la planète gazeuse géante pendant laquelle la sonde américaine avait réalisé une multitude d’observations et d’incroyables photographies. Cassini était l’un des plus gros vaisseaux interplanétaires jamais construits :

Il mesurait près de 7 mètres de haut pour 4 mètres de largeur et pesait 2.150 kg. Sans oublier les 350 kg du module Huygens (largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. Continuer la lecture

Les grains de Baily, magnifiques perles d’éclipse

L’éclipse de Soleil du 8 avril 2024 a permis d’observer des perles de lumière, les grains de Baily, ainsi que de belles protubérances.  

Reliefs lunaires :

Les grains de Baily font partie des différents phénomènes qui accompagnent une éclipse de Soleil. Le 15 mai 1836, Francis Baily observe depuis le Nord de l’Angleterre une éclipse. Il remarque la présence de perles lumineuses sur le limbe lunaire. L’astronome anglais propose alors une explication pour ce phénomène. Ce sont les rayons de Soleil qui passent dans les vallées lunaires situées sur le limbe (le bord du disque lunaire). Ces perles lumineuses ont pris depuis le nom de grains de Baily. Bryon Wiley a saisi ce spectacle au cours de l’éclipse nord-américaine du 8 avril 2024 :

L’image du photographe américain montre également de belles protubérances. Ces “flammes rouges” sont des filaments de plasma associés au champ magnétique du Soleil.

L’aide de la photographie :

Avec le développement de la photographie astronomique, les grains de Baily ont été immortalisés quelques décennies après leur découverte. Ce fut le cas par exemple lors de l’éclipse du 18 juillet 1860, éclipse qui a par ailleurs servi de trame à un roman de Jules Verne, “Le pays des fourrures” :

L’éclipse totale de Soleil du 18 juillet 1860 photographiée en Espagne par l’astronome britannique Warren De La Rue.

Un demi-siècle plus tard, de nombreux clichés ont été obtenus lors de l’éclipse hybride du 17 avril 1912, surnommée l’éclipse du Titanic (le navire avait fait naufrage trois jours plus tôt).

La position des grains de Baily peut désormais être simulée pour chaque éclipse : c’est une des nombreuses fonctionnalités du logiciel Solar Eclipse Maestro. Les protubérances, quant à elles, sont imprévisibles. Mais on se doutait qu’elles seraient nombreuses ce 8 avril 2024, à l’approche du maximum d’activité solaire.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook.

Les “chenilles” martiennes intriguent les planétologues

Quand l’orbiteur MRO nous livre ses images de la planète Mars, certaines attirent tout particulièrement l’attention des planétologues. 

Mars vue d’orbite :

Les missions spatiales en direction de Mars mobilisent de nombreux planétologues. Si les clichés obtenus par les rovers comme Curiosity sont spectaculaires, les engins en orbite nous offrent de leur côté des visions saisissantes. C’est le cas de MRO (Mars Reconnaissance Orbiter), installé sur une orbite polaire basse depuis 2006. Sa caméra HiRIZE, un télescope de 0,5 mètre de diamètre, peut saisir des détails de 0,3 mètre au sol depuis une altitude de 300 kilomètres. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats sont parfois spectaculaires :

Prenez cette image : vous pensiez être en présence de chenilles processionnaires géantes ? Rassurez-vous, les planétologues ont une explication pour cette jolie paréidolie ! Continuer la lecture

Une nouvelle grotte photographiée sur Mars

L’orbiteur MRO a photographié une grotte martienne, une cavité apparue suite à l’effondrement du plafond d’un tube de lave.

Après la Lune, Mars :

Pourra-t-on un jour descendre dans une grotte martienne ? On connaissait déjà des cavités naturelles sur la Lune, photographiées par la sonde LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter). Sur Mars, c’est MRO qui a la capacité de repérer ces curiosités. L’orbiteur installé sur une orbite polaire basse s’est fait connaître par les incroyables images fournies par sa caméra HiRISE (High Resolution Imaging Science Experiment). En 2016, MRO photographiait un trou au fond d’un cratère d’impact sur les flans de Pavonis Mons (un volcan bouclier situé au niveau de l’équateur martien) :

Cette grotte présentait une ouverture de 35 mètres de diamètre et une profondeur de 20 mètres. On pouvait même apercevoir le fond en partie éclairé par la lumière solaire. Continuer la lecture

L’astrophotographe Carmelo Zannelli revisite Jupiter

Depuis Palerme, l’astrophotographe Carmelo Zannelli a réalisé un saisissant portrait de la planète gazeuse géante Jupiter.

Astronomie en ville :

Si je vous dis que l’on peut observer le ciel nocturne depuis Palerme, vous serez sans doute septique. C’est pourtant ce que fait Carmelo Zannelli depuis son enfance. Né en 1967 dans la plus grande ville de Sicile, il s’est intéressé très tôt à l’astronomie, encouragé par son père et son frère aîné. Il a passé de nombreuses nuits sur le balcon familial à observer les objets du catalogue Messier avec un télescope Newton 114/900. En 1984 il a fondé l’ORSA, une organisation de recherche et d’études en astronomie. Malgré la pollution lumineuse croissante de Palerme, il est encore possible d’y observer et d’y photographier les planètes :

La preuve avec cette très belle image de Jupiter prise le 3 octobre, un mois avant l’opposition de la planète géante. Pour la réaliser, Carmelo Zannelli (découvrez son site internet) a utilisé un télescope de 50 centimètres de diamètre. Continuer la lecture

Comment admirer la danse des satellites de Jupiter

En rotation autour de Jupiter, les quatre principaux satellites sont accessibles dans une petite lunette. Un spectacle sans cesse renouvelé. 

Satellites galiléens :

Les quatre principaux satellites de Jupiter ont été observés pour la première fois par Galilée en janvier 1610. Dans sa modeste longue-vue, la vision qu’en a l’astronome italien a de quoi le sidérer. Alors que depuis des siècles on prétend que tous les astres tournent autour de la Terre, il y en a donc quatre qui gravitent autour de Jupiter ! Nous en savons un peu plus à leur sujet aujourd’hui. En partant de la planète gazeuse, on trouve successivement :

  • Io (3630 km de diamètre) qui circule à 421 600 km
  • Europe (3138 km de diamètre) qui circule à 670 900 km
  • Ganymède (5262 km de diamètre) qui circule à 1,07 million de km
  • Callisto (4806 km de diamètre) qui circule à 1,8 million de km
Les ombres des satellites Ganymède et Io se projettent sur Jupiter. © Quentin Gineys

Il s’agit des plus imposants mais il y en a beaucoup plus, puisqu’on estime que Jupiter aurait au moins 600 lunes ! Continuer la lecture

Insolite : mirage solaire et rayon vert

L’observation du Soleil levant offre parfois d’étonnantes visions fugitives, comme ce mirage accompagné du rayon vert.

Le Soleil dans tous ses états :

Que se passe-t-il au-dessus du Soleil ? Sur cette série d’images prises à l’aube du 24 août 2023, on remarque la présence d’un mirage juste au-dessus du Soleil. Ce phénomène est provoqué par l’empilement de différentes couches d’air qui composent l’atmosphère. Il arrive que la zone de transition thermique entre deux couches d’air se comporte un peu comme une fibre optique. En déviant les rayons lumineux, elle fait apparaître brièvement un petit morceau de l’image du Soleil juste au-dessus du disque. On parle alors de mirage solaire :

Mirage et rayon vert à l’aube du 24 août 2023. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce mirage n’est pas seul ! Il est accompagné du mythique rayon vert popularisé par l’écrivain Jules Verne. Le rayon vert est le résultat imprévisible des effets de la dispersion et de la diffusion de la lumière solaire par l’atmosphère terrestre qui joue le rôle d’un prisme. Ce spectacle immortalisé avec un boîtier Panasonic FZ82 n’a duré qu’une poignée de secondes avant que le disque solaire ne retrouve sa forme habituelle.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook.

Pointez l’éclatante Vénus et admirez son croissant !

Savez-vous que le mince croissant de Vénus est actuellement visible dans un petit instrument ? Suivez le guide ! 

Une planète qui se rapproche :

Vénus est installée depuis des mois dans le ciel du soir. La seconde planète du Système solaire se rapproche du Soleil et en sera au plus près le 13 août prochain. La planète se trouvera entre nous et notre étoile et passera 7,7° au Sud du disque solaire. C’est ce qu’on appelle une conjonction inférieure. Sans l’inclinaison de son orbite, Vénus transiterait devant le Soleil comme en 2012 :

Transit de Vénus devant le Soleil les 5 et 6 juin 2012. © NASA/SDO

C’est lors des conjonctions inférieures que cette planète se rapproche le plus de la Terre. Le 13 août 2023, elle sera à un peu plus de 43 millions de kilomètres de nous. Son diamètre apparent sera de 58 secondes d’arc et sa magnitude proche de -4. Dans les semaines qui précèdent (et celles qui suivent), on peut l’observer en croissant. Car tout comme la Lune, Vénus présente des phases. Suivant la configuration Soleil-Vénus-Terre, on peut la voir en croissant, en quartier ou même gibbeuse :

Variations de la phase et de la taille apparente de la planète Vénus entre les mois de janvier et mai 2012, avant le transit devant le Soleil les 5 et 6 juin 2012. © Efrain Morales Rivera

Continuer la lecture

Suivez AR 3354, la nouvelle tache solaire géante

S’étirant actuellement sur plus de 70.000 kilomètres, la tache géante AR 3354 est suivie avec intérêt par tous les observateurs du Soleil. 

Un nouveau cycle riche en taches :

Les taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface du Soleil. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Depuis fin 2019, date à laquelle on a assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil, nous sommes dans un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. L’activité de ce nouveau cycle se révèle beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. La preuve avec la tache géante AR 3354 qui balafre actuellement le Soleil :

Comme le précise Futura, le maximum de l’activité solaire devait arriver un peu plus tôt que prévu, d’ici fin 2024. Il y a donc fort à parier que la période estivale sera riche en nouvelles grosses taches.

Pas besoin de filtre pour photographier la tache géante AR 3354 au coucher du Soleil le 28 juin, les fumées des incendies au Canada s’en chargent parfaitement. Boîtier Panasonic FZ82, focale de 1200 mm, 100 iso, pose de 1/800e de sec. © Jean-Baptiste Feldmann

Continuer la lecture

Pourquoi certaines planètes font-elles demi-tour ?

On observe parfois les planètes faire demi-tour dans le ciel nocturne. Explication de ce mouvement rétrograde.

Curieux demi-tour :

Le phénomène a longtemps intrigué les Hommes : pourquoi voit-on les planètes revenir en arrière devant le fond de ciel étoilé ? Ce curieux mouvement est parfaitement illustré par un montage de Davide Mascoli. L’astrophotographe italien a imagé régulièrement Jupiter au milieu des constellations entre juin et août 2022. Puis il a superposé ses clichés (explications) :

Des images de Jupiter prises pendant plusieurs semaines montrent que la planète inverse son sens de déplacement au milieu des étoiles. © Davide Mascoli

Sur le montage final, on note bien sûr que Jupiter (accompagnée de ses satellites) se déplace par rapport au fond du ciel. C’est la caractéristique première des planètes, dont le nom vient du grec ancien, planếtês, qui signifie astre errant. Mais un demi-tour de la planète pose question : que s’est-il passé ? Continuer la lecture

Insolite : la lune Phobos devant la planète Mars

Orbitant autour de la planète Mars tout comme Deimos, Phobos est la lune la plus sombre de tout le Système solaire.

Femme obstinée :

Les deux satellites naturels de Mars, Phobos et Deimos, ont été découverts en 1877. Cette année-là, l’opposition de la Planète rouge fut particulièrement favorable. Le 5 septembre, elle n’était qu’à 56,2 millions de kilomètres de la Terre. De nombreux télescopes essayèrent alors d’en percer quelques-uns des mystères. À l’Observatoire naval de Washington (USNO), l’astronome Asaph Hall avait décidé dès le début du mois d’août de chercher d’éventuels satellites :

L’Observatoire naval de Washington à la fin du XIXe siècle. © USNO

Ne voyant rien, il était prêt à abandonner son projet mais sa femme Angelina Stickney l’exhorta à ne pas renoncer. Hall retourna donc observer… et découvrit Deimos le 12 août 1877 et Phobos 5 jours plus tard ! Continuer la lecture

Taches solaires à l’aube du 6 mai 2023

L’activité du Soleil s’intensifie, c’est le moment de le photographier en prenant certaines précautions. Exemple à l’aube du 6 mai 2023.

Le Soleil, notre étoile :

C’est à l’aube, une heure après son lever, que le Soleil offre souvent des images encore stables depuis mon site d’observation. Plus on avance dans la journée et plus la turbulence augmente. Chaque observateur solaire a ses préférences, dictées par les conditions locales. Mais en règle générale, plus le Soleil s’élève à cette époque de l’année et plus il génère de l’agitation thermique préjudiciable. Ce matin 6 mai 2023, de nombreuses taches solaires étaient observables :

Le cliché a été réalisé avec un télescope Mak 102/1300 protégé par un filtre ASTF 80. Pour colorer l’image, j’ai ajouté un filtre jaune foncé (n°15). L’appareil photo, un boîtier Nikon D3200, était réglé sur 100 iso. Pose unique par occultation du tube pour éviter les vibrations. Ci-dessous l’image fournie par les satellites solaires sur Spaceweather :

Observations avec précautions :

Si vous avez envie e vous lancer dans l’observation du Soleil, lisez : Comment observer l’activité solaire en toute sécurité. Dans cet article, je vous explique comment profiter de ce spectacle sans danger.  Galilée a été le premier à observer les taches sur le Soleil en 1612 avec une lunette astronomique. C’est dire que ce type d’observations ne demande pas un gros télescope. Par contre, il est indispensable de respecter des règles de prudence :

Un télescope pointé vers le Soleil doit toujours être équipé d’un filtre de protection. © Jean-Baptiste Feldmann

Avec l’augmentation de l’activité solaire pendant les mois à venir, il y a de quoi faire d’intéressantes observations. Comme le précise Futura, le maximum de cette activité devait arriver un peu plus tôt que prévu, d’ici fin 2024. J’aurai donc l’occasion de vous proposer d’autres images de notre étoile.

Vous pourriez aimer :

Suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook.

Spectacle céleste : Saturne est de retour à l’aube

Saturne, la plus belle des planètes, redevient progressivement observable en fin de nuit. Voici comment profiter de son retour. 

Lointaine merveille :

Saturne est la plus éloignée et la moins lumineuse des cinq planètes que l’on peut observer à l’œil nu. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est à l’opposé du Soleil). C’est alors la meilleure période pour l’observer. La dernière opposition a eu lieu le 14 août 2022, la prochaine le 27 août 2023. La sixième planète du Système solaire se situe à environ 9 unités astronomiques, un peu plus de 1,34 milliard de kilomètres. Après sa conjonction avec le Soleil au mois de février 2023, Saturne se hausse lentement dans le ciel en fin de nuit :

Saturne peu avant le lever du Soleil le 16 avril 2023. © Jean-Baptiste Feldmann

Je l’ai photographiée à l’aube du dimanche 16 avril, juste au-dessus du vieux croissant de Lune. Boîtier Nikon D3200, focale de 150 millimètres, 2 secondes de pose à 400 iso. Continuer la lecture

Suivez le prochain rendez-vous entre Jupiter et Vénus

Les deux plus brillantes planètes du Système solaire préparent leur prochain rendez-vous, un spectacle visible même en pleine ville.

Ballet planétaire :

Si l’observation de la comète ZTF n’a été possible qu’avec un télescope, il en ira tout autrement du prochain rendez-vous planétaire. Une nouvelle fois, Jupiter (la planète qui compte désormais le plus de lunes) et Vénus vont se croiser dans le ciel. Le spectacle se produit en moyenne une fois par an, mais l’écart apparent entre les deux astres n’est pas toujours le même. En 2015, nous avions pu assister à l’un des rendez-vous les plus spectaculaires (22 minutes d’arc entre les deux astres) :

Rapprochement entre Jupiter et Vénus le 30 juin 2015. © Jean-Baptiste Feldmann

Cette fois, l’écart sera légèrement plus grand (0,5° les 1er et 2 mars), l’équivalent du diamètre apparent de la Lune. C’est trois fois plus que lors de la Grande conjonction du 21 décembre 2020 qui avait vu Jupiter et Saturne se frôler avec un écart de 6 minutes d’arc seulement ! Continuer la lecture

Taches solaires visibles au lever du Soleil

Le Soleil montre actuellement de belles taches que j’ai pu photographier ce matin sans filtre juste après son lever.

Un nouveau cycle riche en taches :

Les taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique à la surface du Soleil. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region. Depuis décembre 2019, date à laquelle on a assisté au changement de polarité du magnétisme du Soleil, nous sommes dans un nouveau cycle solaire, le vingt-cinquième. L’activité de ce nouveau cycle se révèle beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. Ce matin 8 février, j’ai pu photographier quelques-unes des taches visibles actuellement :

J’ai profité d’une épaisse couche de brouillard à l’horizon pour réaliser une image sans filtre avec mon boîtier Panasonic FZ82. Une pose de 1/2.000e de seconde et le zoom au maximum (1.200 millimètres) ont été suffisants pour visualiser les taches du jour. Continuer la lecture

L’activité solaire est beaucoup plus intense que prévu

C’est une surprise : le nombre de taches du cycle en cours, qui permet de mesurer l’activité solaire, est bien plus élevé que prévu.

Un nouveau cycle très actif :

En décembre 2019, les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire (le 25e) dont le maximum est prévu pour 2025. Depuis, l’activité solaire (mesurée par le nombre de taches) s’est révélée beaucoup plus élevée que ce que les simulations prévoyaient. Ces taches sont des zones sombres moins chaudes qui trahissent une intense activité magnétique. Elles sont numérotées dans l’ordre d’apparition, le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region :

De nombreuses taches parsèment la surface du Soleil ce 16 janvier 2023. © SDO/HMI

La plus ancienne observation avérée de ces zones sombres est chinoise et remonte à l’an -28. Sans instrument, les astronomes de l’empire du Milieu avaient sans doute noté que les plus grosses taches sont visibles à l’œil nu quand la lumière solaire est filtrée par un épais brouillard. Continuer la lecture