Photographié par l’orbiteur Viking 1 en juillet 1976, le visage de Mars a révélé sa véritable nature lors des missions d’exploration ultérieures.
Le 25 juillet 1976, cinq jour après l’arrivée sur le sol de la Planète rouge de son module d’atterrissage, l’orbiteur Viking 1 photographie une très belle illusion d’optique au sein d’une zone appelée Cydonia dans Arabia Terra (cette région martienne fortement cratérisée reprend la dénomination attribuée par Giovanni Schiaparelli, l’astronome italien qui observa dans sa lunette astronomique une zone contrastée dont la forme générale évoquait l’Arabie).
Il s’agit d’un relief qui ressemble à une tête humaine. Les scientifiques se rendent immédiatement compte qu’ils sont face à une simple illusion d’optique : la résolution insuffisante de la caméra de l’orbiteur (47 mètres par pixel), l’angle d’éclairage du Soleil et le relief à la surface de cette formation produisent des ombres portées qui semblent représenter deux yeux, un nez et une bouche.
Pendant que les scientifiques surnomment cette formation Cydonia Mensae (en géomorphologie une mensa est une élévation de terre dont le dessus est plat comme une table et les côtés sont constitués par des falaises), le cliché fait le tour du monde en étant surnommé le visage de Mars.
La photo culte de toute une génération de passionnés d’extra-terrestres et de petits hommes verts est l’une des plus belles illustrations de ce qu’on appelle une paréidolie, un phénomène au cours duquel notre cerveau associe une forme familière à une image (comme lorsqu’on voit des formes d’animaux en regardant les nuages).
Il faudra attendre trois décennies et les photographies haute résolution de la sonde européenne Mars Express (avec une résolution de 14 mètres par pixel) pour découvrir la vraie nature de Cydonia Mensae : un relief résiduel allongé au-dessus duquel se succèdent quelques sommets érodés.
C’était la fin des illusions pour tous ceux qui depuis Camille Flammarion cherchaient sur la Planète rouge des traces de civilisations disparues…