Pour ce mois d’avril 2021, le couvre-feu va limiter les observations. Elles restent possibles depuis un jardin, un balcon ou une fenêtre.
Observer de chez soi :
En rédigeant cette rubrique, je me suis replongé dans les éphémérides du mois d’avril 2020. Un an plus tard, le confinement a été remplacé par le couvre-feu. Et il va falloir encore ruser pour observer le ciel nocturne. La situation ne sera pas la même entre l’observateur dans son jardin en zone rurale, loin de la pollution lumineuse, et celui qui n’a que les fenêtres de son appartement en ville.
Heureusement qu’il reste quelques jolis phénomènes astronomiques accessibles à tout le monde. N’oubliez pas de consulter la carte du ciel de Stelvision pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture →
Petit point brillant qui traverse le ciel nocturne lentement, la Station spatiale internationale est observable régulièrement à l’œil nu.
Meccano géant :
l’ISS (International Space Station) est un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football. Elle passe régulièrement au-dessus de nos têtes à plus de 300 kilomètres d’altitude. La première mission de longue durée, Expédition 1, s’est déroulée il y a vingt ans. Depuis, la Station est occupée sans interruption. Le spationaute français Thomas Pesquet y séjournait en 2021 : c’était la Mission Alpha.
Il est possible de voir passer la Station spatiale dans le ciel lorsqu’elle nous survole en début ou en fin de nuit. C’est à ce moment que le Soleil (sous l’horizon) éclaire toute la structure. Continuer la lecture →
Le 28 mars, c’est la troisième Pleine Lune de l’année. Voici quelques conseils pour observer cette Pleine Lune du printemps.
Pourquoi donner un nom à la Pleine Lune ?
En raison de son importance dans la vie quotidienne de nos ancêtres, la Pleine Lune porte des noms différents depuis très longtemps. Les noms encore utilisés aujourd’hui nous viennent d’Amérique du Nord. On les trouve dans l’Almanach du fermier du Maine, une publication annuelle qui existe depuis 1818.
Il y a un nom pour chaque Pleine Lune de l’année, en lien avec la météo, les récoltes ou les animaux. Cette troisième Pleine Lune de l’année devrait être celle du ver. Je trouve que Pleine Lune du printemps est quand même plus poétique ! Continuer la lecture →
Un photographe a profité de l’éruption du Geldingadalur en Islande pour immortaliser ce spectacle en même temps qu’une aurore boréale.
L’Islande, pays des volcans :
Depuis le 19 mars 2021, une éruption volcanique se déroule dans la vallée de Geldingadalur. De la lave jaillit sans danger à une quarantaine de kilomètres seulement de Reykjavik, la capitale de l’Islande. Une aubaine pour les photographes et les volcanologues. Ces derniers s’attendaient à un tel événement sur l’île. L’Islande est en effet un bel exemple de l’interaction entre un point chaud et une dorsale. Une situation à l’origine de nombreuses éruptions (parfois violentes).
On se souvient qu’en 2010, l’activité éruptive de l’Eyjafjöll avait paralysé pendant plusieurs jours le trafic aérien à l’échelle mondiale. En outre, toute une partie de l’Europe du Nord avait eu droit à des pluies de cendres. Continuer la lecture →
L’astronome amateur suisse Michel Ory répond à nos questions à l’occasion de la sortie de son livre : Chasseur de comètes, la quête de nos origines.
Michel Ory est un astronome amateur comblé. Lorsqu’il n’est pas devant ses élèves pour leur enseigner la physique, cet ancien journaliste scientifique suisse traque les astéroïdes et les comètes. Son palmarès est éloquent : il a découvert plus de 200 astéroïdes, deux comètes et deux supernovæ.
Ce weekend, les astronomes amateurs se sont mobilisés pour photographier le “X” sur la Lune, un curieux jeu d’ombre et de lumière.
La Lune à la portée de tous :
La Lune est une source infinie d’observations faciles qui ne demandent même pas un gros télescope. La plupart sont réalisables avec une simple longue-vue ou même une paire de jumelles calée sur un trépied photo. Si vous ne disposez pas de cet accessoire, contentez-vous de prendre appui sur un manche à balai coincé entre vos genoux en observant assis.
Un peu avant le Premier Quartier, vous avez la possibilité de découvrir un amusant jeu d’ombre et de lumière. C’est le « X » lunaire, observable quelques heures le long du terminateur. Cette ligne sépare la partie éclairée de la partie sombre de notre satellite naturel. Le phénomène était observable samedi soir 20 mars.
Jeu de lumière sur les crêtes :
Voici la description qu’en fait l’astrophotographe Denis Huber : “le X lunaire correspond à l’illumination de crêtes en avant du terminateur, au lever du Soleil, les terrains environnants moins élevés restant donc dans le noir. Son principal intérêt réside dans son caractère évolutif : des changements sont perceptibles en 20 minutes seulement, la séquence complète d’observation ayant une durée d’environ quatre heures.
Les crêtes du cratère Purbach sont les premières illuminées, formant en une heure environ les deux bras les plus à l’ouest du X. Puis il faut 30 à 40 minutes supplémentaires pour que celles du cratère Blanchinus s’éclairent aussi, formant les deux autres bras. Une fois entièrement apparue, la croix est particulièrement brillante et visible, mais il faut en profiter très vite car l’inexorable lever du Soleil sur les terrains alentours la fait ensuite disparaître en un peu moins de deux heures. En 2021, seulement six soirées offriront les conditions propices à l’observation de ce phénomène.”
Le plus célèbre des traités d’astronomie, le “Sidereus Nuncius” rédigé par Galilée, a disparu de la Bibliothèque nationale d’Espagne.
Le Messager volatilisé :
L’histoire pourrait prêter à sourire tant elle est rocambolesque. Un ouvrage de Galilée écrit en 1610 a été volé à la Bibliothèque nationale d’Espagne. Ce fascicule, le Messager des étoiles (Sidereus Nuncius), est un véritable trésor. C’est le plus ancien manuel d’astronomie présentant des observations à la lunette. Les traités antérieurs (comme l’Atlas de Dunhuang) sont basés sur des observations à l’œil nu.
En 2014, les responsables de la bibliothèque ont découvert que l’exemplaire qu’ils possédaient était un faux. Par recoupement, ils ont estimé que l’usurpation avait sans doute eu lieu vingt ans plus tôt. Ils ont pourtant attendu 2018 pour en informer la police. Qui mène depuis l’enquête en toute discrétion. Les Espagnols, quant à eux, viennent de découvrir cette histoire grâce à un article du quotidien El País. Continuer la lecture →
La nébuleuse d’Orion est actuellement bien visible en soirée. Voici comment l’immortaliser avec une lunette astronomique et un boîtier photo.
La plus belle des nébuleuses :
La plus belle nébuleuse du ciel est la nébuleuse d’Orion qui se situe dans la constellation du même nom. Cette nébuleuse ressemble à une aile de papillon quand on l’observe dans une paire de jumelles ou une petite lunette astronomique. Elle porte le numéro 42 dans le catalogue de l’astronome français Charles Messier. Son observation est à l’origine de nombreuses vocations dans le petit monde de l’astronomie.
La nébuleuse est facilement observable à la fin de l’hiver en direction du SUD-OUEST, après la tombée de la nuit. Si vous vous éloignez des lumières parasites, vous la découvrirez sans peine.
Détails techniques :
L’image de la nébuleuse a été obtenue le 6 mars par Alain Brodin qui nous livre maintenant sa recette. Il a utilisé un boîtier Canon 600D installé au foyer d’une lunette 80ED. L’ensemble était fixé sur une monture HEQ 5 GOTO préalablement mise en station.
Le cliché qu’il nous propose représente l’addition (avec le logiciel Siril) de 50 poses de 30 secondes à 800 iso, de 9dark et de 11 offset. Les retouches sur l’image finale ont été réalisées en utilisant le logiciel Photoshop. Dark et offset sont deux types d’images qu’on réalise pour augmenter le rapport entre le signal (la lumière de la nébuleuse) et le bruit (d’origine électronique et thermique) généré par le capteur de l’appareil photo.
Un dark consiste à acquérir une image du signal thermique. Pour cela, on prend des photos avec la même sensibilité (800 iso) et le même temps de pose (30 sec), mais en laissant le bouchon sur l’objectif de la lunette. L’offset permet de visualiser le bruit du capteur. On garde la même sensibilité (800 iso) mais avec des temps de poses très courts (entre 1/4000e et 1/8000e de sec).
À savoir :
Messier 42 est un vaste complexe nébuleux diffus observable à proximité de la Voie lactée. Elle se situe à une distance d’environ 1.350 années-lumière. C’est la pouponnière stellaire la plus proche de la Terre. Plusieurs centaines d’étoiles naissantes ont été découvertes en sondant la nébuleuse en infrarouge. Seul ce rayonnement traverse la poussière et nous révèle les astres qui s’y cachent. Certains instruments, comme le télescope Vista ou l’observatoire volant SOFIA, sont dédiés à l’étude de l’Univers en infrarouge. Le diamètre de Messier 42 est estimé à 24 années-lumière. Sa masse est environ 2.000 fois plus importante que celle du Soleil.
Les nuages ont fait place à un fin croissant de Lune ce lundi soir. Le début d’une nouvelle lunaison avec quelques temps forts.
Lune de mars :
Il fallait bien viser ce soir entre deux ondées pour saisir le croissant de Lune ! Peu après 19 heures, une éclaircie m’a permis de le voir, petite virgule argentée au-dessus de l’horizon OUEST. J’ai essayé de l’immortaliser de façon originale à travers une boule en verre. Le cliché a été réalisé avec un boîtier Nikon D3200, un objectif 18-105 millimètres et une pose de 1 seconde à 400 iso.
en cette période de giboulées et de couvre-feu, photographier les spectacles célestes est une véritable prouesse ! Continuer la lecture →
La haute résolution de la caméra qui équipe l’orbiteur lunaire LRO saisit d’incroyables détails, comme ce rocher et la trace de ses rebonds.
La Lune en très gros plan :
Observer la Lune est à la portée de tous. C’est déjà possible avec une longue-vue, un instrument que je vous recommande car il est facile à utiliser. Il pourra vous servir à vous lancer dans la découverte d’une série de paysages lunaires à explorer. Mais aucun télescope ne vous montrera la surface de la Lune comme le fait LRO. Cette sonde d’environ 2 tonnes a été lancée en 2009 au cours de l’Année mondiale de l’astronomie. Elle orbite depuis à une altitude de 50 kilomètres au-dessus de la Lune.
Retrouvées par hasard, des plaques photographiques de l’Observatoire de Copenhague montrent le ciel tel qu’il était il y a plus d’un siècle.
La patrie de Tycho Brahe :
Au Danemark, l’astronomie a connu ses lettres de noblesse avec Tycho Brahe, le premier grand observateur des temps modernes. En 1642, quatre décennies après sa mort, l’Université de Copenhague se dote d’un observatoire installé à Rundetårn. Puis en 1861, un nouvel observatoire le remplace, celui d’Østervold. Le Bureau central des télégrammes astronomiques (CBAT), fondé en 1882, s’y installe de la Première guerre mondiale jusqu’en 1964.
L’Observatoire d’Østervold a été équipé en 1895 d’un instrument double. Il s’agissait d’un télescope associé à une lunette astronomique. L’un servait à l’observation visuelle, l’autre à la photographie du ciel sur des plaques en verre de 16 centimètres de côté. Continuer la lecture →
Observée depuis sa découverte en 1781, la galaxie spirale Messier 94 offre un tout autre aspect quand on la photographie en très longue pose.
Quatre nuits pour un portrait cosmique :
L’image réalisée par l’astrophotographe italien Leonardo Orazi aurait de quoi faire rêver Pierre Méchain ! Lorsque cet astronome français découvre la galaxie spirale Messier 94 au mois de mars 1781, il ne voit qu’une nébulosité diffuse avec un centre brillant. Près de 240 ans plus tard, l’astrophotographe italien nous en offre un saisissant portrait. Armé d’un télescope de 25 centimètres de diamètre et d’une caméra refroidie, il a cumulé plus de 12 heures de poses réparties sur 4 nuits pour arriver à ses fins.
Messier 94 se situe à 15 millions d’années-lumière dans les Chiens de Chasse. Cette modeste constellation est située juste à côté de la Grande Ourse. Dans une puissante paire de jumelles, Messier 94 ressemble à une petite tâche lumineuse de magnitude 8. Continuer la lecture →
C’est un joli rapprochement céleste qui vous attend cette semaine. La planète Mars va en effet longer l’amas d’étoiles des Pléiades.
Trafic sur l’Écliptique :
Il y a presque un an, la planète Vénus était passée juste à côté des Pléiades (Messier 45). Cette fois, c’est au tour de Mars (où s’est posé le rover Perseverance) de rejoindre le plus célèbre des amas d’étoiles. Si Messier 45 reçoit régulièrement la visite des planètes, c’est tout simplement parce qu’il se trouve sur l’Écliptique.
Mais le rapprochement de cette année sera moins spectaculaire que celui de l’an passé, pour deux raisons. D’abord, parce que Mars est beaucoup moins brillante (magnitude actuelle de 1,1 contre -4 pour Vénus). Ensuite, parce que l’écart entre la Planète rouge et l’amas sera plus grand qu’il ne l’était avec Vénus.
Il serait pourtant dommage de ne pas profiter de ce rapprochement céleste, qui n’est bien sûr qu’apparent. Mars est en effet à 1,5 Unité Astronomique alors que l’amas des Pléiades (dans la constellation du Taureau) est situé à plus de 440 années-lumière. Continuer la lecture →
Ce mois de mars va vous donner l’occasion de retrouver Jupiter et Saturne à l’aube, et peut-être de tenter le fameux marathon de Messier.
Un marathon dans la nuit :
Avez-vous envie de participier à l’un des plus grands défis de l’astronomie amateur, le marathon Messier ? Le catalogue Messier a été compilé par l’astronome et chasseur de comètes français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Il se compose de 110 objets du ciel profond relativement brillants. On y trouve des galaxies comme celle d’Andromède, des nébuleuses (diffuses ou planétaires) et des amas d’étoiles (amas ouverts ou amas globulaires).
Aux latitudes nord, il est possible d’observer tous les objets Messier (dont voici la liste) en une seule nuit. La période idéale se situe entre la mi-mars et début avril. Cette année, le weekend du 13-14 mars est tout indiqué puisque c’est la Nouvelle Lune. Continuer la lecture →
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh