Espagne : qui a volé le précieux “Sidereus Nuncius” de Galilée ?

Le plus célèbre des traités d’astronomie, le “Sidereus Nuncius” rédigé par Galilée, a disparu de la Bibliothèque nationale d’Espagne.

Le Messager volatilisé :

L’histoire pourrait prêter à sourire tant elle est rocambolesque. Un ouvrage de Galilée écrit en 1610 a été volé à la Bibliothèque nationale d’Espagne. Ce fascicule, le Messager des étoiles (Sidereus Nuncius), est un véritable trésor. C’est le plus ancien manuel d’astronomie présentant des observations à la lunette. Les traités antérieurs (comme l’Atlas de Dunhuang) sont basés sur des observations à l’œil nu.

Cet exemplaire du Messager des étoiles (Sidereus Nuncius), publié par Galilée en 1610, se trouve au Musée d’Histoire des Sciences à Florence. © Jean-Baptiste Feldmann

En 2014, les responsables de la bibliothèque ont découvert que l’exemplaire qu’ils possédaient était un faux. Par recoupement, ils ont estimé que l’usurpation avait sans doute eu lieu vingt ans plus tôt. Ils ont pourtant attendu 2018 pour en informer la police. Qui mène depuis l’enquête en toute discrétion. Les Espagnols, quant à eux, viennent de découvrir cette histoire grâce à un article du quotidien El País.

Un précieux traité :

Après avoir réalisé ses premières observations avec une petite longue-vue, Galilée publie en 1610 à Venise (en 550 exemplaires) son Messager des étoiles (Sidereus Nuncius). L’ouvrage, rédigé en latin, décrit d’incroyables découvertes pour l’époque. Il y est question de taches solaires et d’irrégularités à la surface de la Lune (ce qui sous-entend que ces deux astres sont imparfaits).

Lunettes de Galilée, Musé d’Histoire des Sciences, Florence. © Jean-Baptiste Feldmann

Galilée y présente aussi les phases de Vénus ainsi que les quatre satellites qui gravitent autour de Jupiter (Io, Europe, Ganymède et Callisto). Il y est également question des myriades d’étoiles qui composent la Voie lactée. Ces observations (accompagnées de dessins) bouleversent notre vision du Cosmos. Elles viennent aussi confirmer la théorie héliocentrique proposée par Copernic … et hérisser le poil de l’Eglise. On estime la valeur de ce traité astronomique à 800.000 euros. De quoi aiguiser l’appétit de certains faussaires et collectionneurs…

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