Que voir dans le ciel nocturne au mois d’octobre 2018

Le croissant de Vénus, les constellations de Persée et d’Andromède et quelques rapprochements planétaires sont à suivre dans le ciel en octobre.

La météo de ce premier mois d’automne devrait encore nous offrir quelques belles nuits de plus en plus longues pour admirer le ciel étoilé sans pour autant connaître des températures trop basses qui découragent parfois les observateurs occasionnels. Il faut en profiter d’autant que la nuit tombe assez vite et qu’il est donc possible de faire des observations astronomiques en semaine sans être trop fatigué pour aller travailler le lendemain !

En octobre la Pleine Lune se produit le 24. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

Voici une liste non exhaustive de quelques jolis rendez-vous avec les astres, qu’ils se situent dans le Système solaire ou beaucoup plus loin : Continuer la lecture

Tucson, la ville qui fait baisser la pollution lumineuse

En faisant baisser la pollution lumineuse tout en modernisant son éclairage, la ville de Tucson donne de l’espoir à ceux qui défendent le ciel nocturne.

Avec près d’un million d’habitants, la ville américaine de Tucson est la seconde agglomération (derrière Phœnix) de l’état d’Arizona qui en compte sept millions. Autant dire que son éclairage a un impact majeur sur le ciel étoilé d’une région où l’astronomie est très présente : l’Observatoire de Kitt Peak se situe à une cinquantaine de kilomètres au SUD-OUEST de l’agglomération et l’Observatoire du mont Lemmon (qui fait partie du Catalina Sky Survey, le réseau de surveillance des astéroïdes qui s’approchent un peu trop près de la Terre) est à moins de 30 kilomètres au NORD-EST.

L’éclairage urbain est à l’origine d’une pollution lumineuse galopante. © Sriram Murali

Autant dire que la modernisation de l’éclairage de la ville et l’apparition massive des lampes à Led avait de quoi inquiéter les astronomes. Bonne nouvelle : la pollution lumineuse a diminué en trois ans. Continuer la lecture

Valse à trois temps pour la Pleine Lune du 25 septembre

La Pleine Lune de septembre m’a entraîné dans une valse marquée par trois temps forts : un lever au crépuscule, deux parasélènes et un coucher à l’aube.

Première Pleine Lune de l’automne (elle intervenait deux jours après l’équinoxe), la Pleine Lune du 25 septembre a bénéficié d’une météo très clémente, l’occasion de l’immortaliser à différents instants. Si Jacques Brel a rendu célèbre la valse à mille temps en 1959, pour ma part c’est en trois temps que j’ai pu accompagner Séléné.

Lever de Pleine Lune le 24 septembre. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

Premier temps ci-dessus en début de soirée le 24 septembre, alors que le disque lunaire nous montre 99,7% de sa surface, la Pleine Lune intervenant le 25 à 2h52 TU. Continuer la lecture

Dimanche 23, c’est l’équinoxe de septembre sur Terre

C’est le 23 septembre que débute l’automne dans l’hémisphère nord. Il s’agit de l’équinoxe, moment où le Soleil traverse le plan équatorial terrestre.

Le changement de saison n’a rien d’arbitraire ; il est dicté par le mouvement apparent du Soleil. Au cours de l’équinoxe notre étoile coupe l’équateur céleste (qui n’est que la projection sur la voûte céleste de notre équateur terrestre). Le franchissement de l’équateur céleste par le Soleil s’effectue dans le sens nord-sud le 23 septembre et se fera dans le sens sud-nord le 20 mars 2019, date de l’équinoxe de printemps.

Cadran solaire de Villingen-Schwenningen. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

Désormais le Soleil (qui se trouve depuis quelques jours dans la constellation de la Vierge) va traverser le ciel au sud de l’équateur céleste : c’est le début de l’automne dans l’hémisphère nord, du printemps dans l’hémisphère sud. Le Soleil atteindra sa déclinaison la plus basse le 21 décembre prochain : ce sera le solstice qui marquera le début de l’hiver dans l’hémisphère nord.

Ce 23 septembre, comme le 20 mars prochain, la durée du jour sera égale à la durée de la nuit, une égalité à l’origine du mot équinoxe, du latin æquus (égal) et nox, noctis (nuit). Les nuits vont donc continuer de s’allonger, faisant le bonheur des astronomes qui pourront passer plus de temps à contempler les merveilles du ciel nocturne, comme par exemple Albiréo, la Voie lactée ou encore la planète Saturne.

Saturne, la planète qui fait naître des vocations

Par sa beauté, Saturne est sans aucun doute l’astre qui fascine le plus ceux qui regardent pour la première fois dans un télescope.  

Saturne est la plus éloignée et la moins lumineuse des cinq planètes que l’on peut observer à l’œil nu. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors des oppositions (la dernière opposition a eu lieu le 27 juin) qui se produisent en moyenne tous les 378 jours. À cette époque la sixième planète du Système solaire se situe à environ 9 unités astronomiques de nous, un peu plus de 1,34 milliard de km tout de même.

Observation de Saturne dans un télescope. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

En raison de son éclat et de son mouvement apparent, on peut penser que Saturne est observée depuis la préhistoire, mais c’est au XVIIème siècle que l’on va découvrir la particularité de cet astre.  Continuer la lecture

Promenade avec un télescope sur un croissant de Lune

Un boîtier photographique fixé derrière un télescope permet de réaliser facilement des images détaillées du croissant de Lune. 

Depuis l’invention du télescope à miroir par Isaac Newton au XVIIème siècle (1/2 siècle après les premières observations à la lunette astronomique réalisées par Galilée), le ciel nocturne n’a cessé de nous révéler sa beauté et sa complexité. Si certains de ces instruments sont de véritables géants (à l’image du Gran Tecan doté d’un miroir de 10,40 mètres de diamètre), les petits télescopes pour amateurs ont eux aussi beaucoup évolué et permettent des observations qui auraient fait pâlir d’envie les astronomes des siècles précédents.

Parallèlement les progrès de la photographie permettent désormais d’obtenir des clichés spectaculaires du ciel avec des boîtiers grand public. Continuer la lecture

Comment admirer Albiréo, la plus belle étoile double du ciel

La constellation du Cygne héberge une étoile double aux couleurs particulièrement contrastées, Albiréo. Un joyau à découvrir au télescope. 

Oiseau d’été :

La constellation du Cygne, appelée aussi la Croix du Nord (par comparaison à la Croix du Sud) ressemble à un grand oiseau qui traverse la Voie lactée les nuits d’été et se dirige vers le Sud. La queue du volatile est marquée par Alpha Cygni (Deneb), l’une des composantes du Triangle d’été. C’est à l’opposé que se situe l’étoile Bêta Cygni (Albiréo), à la limite de la constellation du Petit Renard. La position d’Albiréo lui vaut parfois le surnom d’étoile du bec.

Localisation de l’étoile double Albiréo. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

Cet astre n’est pas particulièrement lumineux (magnitude 3), mais quand on le regarde dans un télescope, la stupéfaction le dispute à l’émerveillement. Continuer la lecture

Le jeune croissant deux jours après la Nouvelle Lune

Hier soir on pouvait admirer le jeune croissant en début de soirée, moins d’une cinquantaine d’heures après la Nouvelle Lune.

La Nouvelle Lune s’est produite le dimanche 9 septembre à 18 heures et le jeune croissant était aisément observable hier soir loin au nord-ouest de la brillante Vénus. 49 heures après la Nouvelle Lune (NL), on pouvait admirer un fin croissant qui nous dévoilait un peu plus de 5% de la surface de notre satellite naturel, un spectacle à suivre dans un ciel sombre mais encore coloré de rose une trentaine de minutes après le coucher du Soleil.

L’image a été réalisée avec un bridge Finepix HS20 dont le zoom de 720 mm de focale était déployé au maximum pour l’occasion (retrouvez d’autres images de cette soirée sur le blog d’un ami, Escapades photos). Continuer la lecture

L’astroblème canadien de Manicouagan vu de l’espace

Photographié en fausses couleurs par le satellite Sentinel-1A, le cratère de Manicouagan s’est formé il y a un peu plus de 200 millions d’années. 

Il y a 214 millions d’années, un astéroïde est venu frapper ce qui est aujourd’hui le comté de Manicouagan dans la région de la Côte-Nord du Québec, au Canada, environ 300 km au nord de la ville de Baie-Comeau (et 10° de latitude plus bas que le cratère d’impact des Pingualuit, beaucoup plus récent). Il s’agit d’un des cratères d’impact les plus anciens et les plus importants de la planète. Partiellement détruit par l’érosion causée par les glaciers, il n’est pas facilement décelable sur le terrain, d’où son classement dans la famille des astroblèmes (tout comme Rochechouart en France).

Sa structure concentrique résulte des ondes de choc transmises par l’impact. Ceux-ci ressemblent un peu aux anneaux qui se forment quand un caillou est tombé dans l’eau. Continuer la lecture

Souvenirs d’été : Mars aux côtés de la Voie lactée

Mars restera incontestablement la vedette de l’été 2018. Retour sur une opposition spectaculaire de la célèbre Planète rouge.

Passant à l’opposition le 27 juillet (à la même date qu’une éclipse totale de Lune), la Planète Rouge nous a offert en 2018 sa plus belle approche (un peu moins de 58 millions de kilomètres quand même) depuis celle, exceptionnelle, de 2003.

Installée dans la constellation du Capricorne, la quatrième planète du Système solaire a fait le show tout l’été ; la tempête de sable qui a recouvert la totalité de cet astre au mois de juin ayant eu la bonne idée de se calmer, les observations télescopiques ont révélé les grands traits des paysages martiens à partir de la fin du mois de juillet. Continuer la lecture

NGC 602, une merveille dans le Petit Nuage de Magellan

Le Petit Nuage de Magellan abrite un jeune amas ouvert d’étoiles né il y a 5 millions d’années particulièrement photogénique, NGC 602.

Des galaxies découvertes par un marin :

Entre 1519 et 1521, le navigateur portugais Fernand de Magellan réalisa son grand tour de l’Amérique du Sud. Il découvrit à cette occasion le détroit au sud du Chili qui porte son nom. Mais il ne parlait pas que de navigation dans son journal de bord. Il signala par exemple l’existence de deux petites nébuleuses au milieu des étoiles du ciel austral. Ces nébuleuses furent ensuite nommées Nuages de Magellan. Cet honneur aurait pourtant dû revenir à l’astronome perse Al-Soufi qui les avaient signalées 500 ans plus tôt.

Les Nuages de Magellan, découverts par le navigateur portugais en 1520, se détachent nettement au-dessus de l’Observatoire de Paranal au Chili. © ESO/J. Colosimo

Les astronomes savent aujourd’hui que les Nuages de Magellan ne sont pas des nébuleuses mais des galaxies naines. Leur forme  irrégulière s’explique par les forces gravitationnelles exercées par la Voie lactée. Continuer la lecture

Une belle étoile filante dans le ciel des Pyrénées

Dans la soirée du 15 août une belle étoile filante a rayé le ciel des Pyrénées juste au-dessus de l’église Sainte-Marie de Fontcouverte.

Le mois d’août est traditionnellement consacré à l’observation des étoiles filantes, tout particulièrement les poussières abandonnées le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle et qui viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum autour du 12 août ; on leur donne le nom de Perséides car le radiant est localisé dans la constellation de Persée.

Ce n’est pourtant pas une Perséide (il ne provient pas de ce radian) mais sans doute un météore sporadique qui a brillé dans le ciel au cours de la soirée du 15 août au-dessus de l’église Sainte-Marie de Fontcouverte. Ce cliché est extrait d’une série de 120 images (des prises de 30 secondes de pose à 5000 iso avec un objectif Samyang 8 mm monté sur un boîtier Nikon D7100) destinées à la réalisation d’une rotation d’étoiles. Continuer la lecture