Que voir dans le ciel au mois de mai 2018

L’opposition de Jupiter, les Rencontres Astronomiques de Printemps et la Pleine Lune des fraises sont quelques-uns des rendez-vous astronomiques de ce mois de mai. 

Les journées continuent de s’allonger à l’approche du solstice d’été le 21 juin ; pour autant ce mois de mai nous offre encore des nuits assez noires pour explorer la voûte céleste et y faire de jolies découvertes. Si vous avez envie de voyager à quelques millions d’années-lumière, je ne peux que vous recommander Le ciel aux jumelles, un excellent petit guide pour vous aider à admirer quelques lointaines galaxies dans une paire de jumelles ou une longue-vue.

En mai 2016 Jupiter brillait entre les pattes du Lion. Cette année la planète géante gazeuse se situe dans la constellation de la Balance. © Jean-Baptiste Feldmann

Plus près de nous il va se passer de très belles choses dans le ciel nocturne au cours de ce joli mois de mai comme vous allez pouvoir le découvrir maintenant.   Continuer la lecture

Dessin astronomique : du côté de la mer du Nectar

Du papier, des crayons, de la patience et un bon sens de l’observation, voilà ce qu’il vous faut pour vous lancer dans le dessin astronomique. 

Il y a quelques temps je vous avais proposé de découvrir la mer du Nectar dans la neuvième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer. Le 20 avril j’ai repris mes crayons pour réaliser un dessin de ce coin de Lune. L’instrument utilisé était une longue-vue Bresser de 100 mm de diamètre dotée d’un grossissement de 75 fois.

La technique est la suivante :

  1. faire un croquis derrière l’oculaire pendant une trentaine de minutes avec une cotation pour indiquer les zones blanches, grises et noires.
  2. Reprendre le croquis ultérieurement pour réaliser un dessin plus réaliste
  3. scanner le dessin, mettre en place un fond gris et reprendre les parties à blanchir ou à noircir avant d’ajouter les noms, tout cela avec le logiciel PhotoFiltre

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Des pollens forment une couronne autour de la Lune

Les concentrations de pollens de bouleaux battent actuellement des records en France, un phénomène que l’on peut même observer autour de la Lune ! 

Peut-être avez-vous déjà vu des couronnes colorées autour de la Lune quand sa lumière nous parvient après avoir traversé les gouttelettes d’eau présentes dans certains nuages. On parle alors de couronne lunaire. Mais hier soir le spectacle était bien différent : deux jours après le Premier Quartier, la Lune se présentait auréolée d’un étrange anneau jaune.

La faute aux pollens de bouleaux particulièrement nombreux actuellement dans l’atmosphère. Continuer la lecture

D’où viennent les noms des formations lunaires ?

C’est au XVIIe siècle, avec l’apparition du télescope, que les astronomes vont donner des noms (toujours en usage) aux différentes formations lunaires.  

Si vous regardez une carte lunaire, vous serez sans doute surpris par certaines désignations comme le Marais de la Putréfaction, la Mer des Humeurs ou encore l’Océan des Tempêtes. D’où viennent donc ces noms et qui furent les premiers maîtres de la sélénographie, la science qui se consacre à l’étude des formations lunaires ?

Carte lunaire de Grimaldi et Riccioli parue dans l’Almagestum Novum en 1651.

En 450 avant notre ère, le philosophe grec Démocrite envisage l’existence des reliefs lunaires en imaginant « des montagnes élevées et des vallées creuses ». Il faut ensuite attendre 1603 pour trouver le premier dessin de la Lune effectué sans instrument par William Gilbert, mais la sélénographie prend véritablement son essor après l’invention de la lunette astronomique. Continuer la lecture

Un transit de l’ISS au-dessus d’une église romane

Le 5 avril j’assistais à un nouveau passage de la Station spatiale internationale, cette fois-ci au-dessus de l’église romane de Nuits-Saint-Georges.

La commune de Nuits-Saint-Georges en Bourgogne compte deux églises, Saint-Denis et Saint-Symphorien. Bien que l’intérieur présente un décor largement inspiré de l’art gothique, l’église Saint-Symphorien (construite au XIIIe siècle) présente une architecture extérieure de style roman. On peut découvrir cet édifice en visitant l’ancien quartier des vignerons appelé Nuits-Amont.

Si l’intérieur a été restauré il y a un peu plus d’une dizaine d’années, l’extérieur garde l’austère beauté des constructions religieuses de l’époque cistercienne.  Continuer la lecture

Paysages lunaires à explorer (9) : la mer du Nectar

Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte de la mer du Nectar.

Cette neuvième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer nous entraîne dans l’hémisphère SUD-EST lunaire pour découvrir la mer du Nectar (Mare Nectaris) ainsi que le trio de cratères Théophile, Cyrille et Catherine, une région que l’on peut observer avec un éclairage rasant aux 5ème et 19ème jours de la lunaison dans une paire de jumelles bien calée ou mieux encore à l’aide d’une longue-vue, d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope qui en révéleront toute la richesse.

L’image ci-dessous réalisée par l’astronome amateur Jean Marie André Delaporte (appareil photo compact Canon Ixus à l’oculaire 20mm d’un télescope Dobson 300/1500) va nous guider pour cette nouvelle escapade lunaire. Continuer la lecture

La jeune Lune et la brillante Vénus dans la soirée du 17 avril

C’est le moment de découvrir la planète Vénus qui étincelle au crépuscule. Le 17 avril la jeune Lune était de retour à proximité. 

Vénus est pour quelques mois l’astre ponctuel le plus brillant dans le ciel du soir (sa magnitude avoisine -4). Après sa conjonction supérieure avec le Soleil en janvier dernier, la seconde planète du Système solaire est remontée au-dessus de l’horizon OUEST et plane désormais loin des lueurs du couchant. Le 19 avril un jeune croissant de Lune accompagné d’une discrète lumière cendrée se situait à un peu plus de 5° en dessous.

Vénus est-elle vraiment fidèle à l’image que l’on se fait de la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté ? Continuer la lecture

Mars Express survole le curieux cratère Ismenia Patera

L’orbiteur européen Mars Express a photographié de près le cratère Ismenia Patera situé dans l’hémisphère nord de la Planète rouge.

Dans la grande famille des sondes qui ont survolé la Planète rouge depuis Mariner 4 en 1965, l’orbiteur européen Mars Express tient une place tout à fait honorable. Lancé du cosmodrome de Baïkonour le 2 juin 2003, Mars Express se satellise 6 mois plus tard autour de la Planète rouge. Près de 15 années se sont écoulées depuis et la sonde poursuit toujours son travail : cartographie des reliefs, étude de l’évolution des calottes polaires, analyse de l’atmosphère et de son interaction avec le vent solaire.

Cette image proposée par l’ESA a été prise le 1er janvier 2018 par la caméra stéréo haute résolution HRSC de Mars Express ; elle montre un cratère nommé Ismenia Patera. Continuer la lecture

Chang’e 4, une mission pour étudier la face cachée de la Lune

Pour la première fois, une mission (Chang’e 4) prévoit de faire rouler un rover (chinois) sur la face cachée de la Lune d’ici la fin de l’année.

Les ambitions lunaires de la Chine semblent sans limite. Cela fait plusieurs années que des sondes chinoises sont envoyées en direction de notre satellite naturel. Leur nom : Chang’e, la déesse de la Lune dans la mythologie chinoise.

C’est la doublure du rover Yutu (conçu pour la mission Chang’e 3) qui devrait rouler dans quelques mois sur la face cachée de la Lune. © CNSA

En 2007 c’est Chang’e 1 qui est partie en reconnaissance (pour cartographier en 3D la surface lunaire depuis une altitude de 200 km), suivie trois ans plus tard par Chang’e 2. En décembre 2013, Chang’e 3 a emmené le rover Yutu (Lapin de jade) dans le Golfe des Iris. Après les Américains et les Russes, la Chine devenait ainsi la troisième puissance à déposer avec succès un véhicule sur la Lune. Continuer la lecture

L’astrobiologiste Cyprien Verseux est en Antarctique

Après son voyage immobile vers la planète Mars, l’astrobiologiste français Cyprien Verseux va passer un an sur la base Concordia en Antarctique.

Si vous vous intéressez aux projets de bases habitées permanentes sur la planète Mars, le nom de Cyprien Verseux vous dit forcément quelque chose. Cet astrobiologiste français mène des recherches autour des micro-organismes capables de transformer les ressources naturellement présentes sur la Planète rouge en produits nécessaires à la survie humaine.

Cyprien Verseux est arrivé pour un hivernage d’un an sur la base Concordia en Antarctique.

Il a fait partie il y a deux ans de la mission HI-SEAS IV (Hawaii Space Exploration Analog and Simulation), un programme de simulation de la vie dans un habitat sur Mars conduit par l’Université d’Hawaï et la NASA : avec cinq autres jeunes scientifiques, il s’était enfermé pendant douze mois dans un dôme pour vivre dans les mêmes conditions qu’un voyage sur Mars.

Une aventure que Cyprien Verseux raconte dans son livre Vivre sur Mars, 365 jours pour tester la vie sur la Planète rouge.  Cette fois l’astrobiologiste a délaissé les pentes ensoleillées du Mauna Loa à Hawaii pour un endroit beaucoup moins hospitalier : Concordia, la base scientifique la plus isolée du monde. Continuer la lecture

Saturne et Mars, un duo planétaire à l’aube

Leur éclat est presque comparable et moins de 2° apparents les séparent : Saturne et Mars sont actuellement visibles dans le Sagittaire à l’aube.

Saturne et Mars, c’est un peu le couple planétaire mythique : la première a fait naître de nombreuses vocations d’astronomes chez de simples curieux qui découvraient pour la première fois ses magnifiques anneaux dans un télescope, la seconde a toujours fasciné les hommes (comme Camille Flammarion) tant elle ressemble à la Terre. En ce moment elles forment un joli duo en fin de nuit dans la constellation du Sagittaire, en direction du SUD-EST.

Cette image a été réalisée à l’aube du 4 avril avec une focale de 50 mm et une pose de 8 secondes à 1200 iso.  Continuer la lecture

La Station spatiale survole le château de Vougeot

Le 1er avril en soirée la Station spatiale (ISS) survolait le château du Clos de Vougeot, quelques heures avant la désintégration de Tiangong-1.

C’est finalement dans les premières heures du lundi 2 avril que s’est désintégrée Tiangong-1, la première station spatiale chinoise lancée en 2011 et qui avait accueilli un an plus tard la taïkonaute Liu Yang. Une chute que l’on attendait depuis plusieurs jours et qui s’est produite au-dessus du Pacifique. C’est le sort que connaissent tôt ou tard tous les engins spatiaux installés sur une orbite basse (à un peu moins de 500 km de la surface terrestre) et c’est celui que connaîtra dans quelques années la Station spatiale internationale.

En attendant l’ISS (International Space Station), un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football d’une masse de 400 tonnes, continue de passer régulièrement au-dessus de nos têtes.  Continuer la lecture