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Une sixième supernova explose dans la galaxie NGC 3147

Pour la sixième fois en cinquante ans, les astronomes observent l’explosion d’une supernova dans une galaxie spirale du Dragon, NGC 3147.

Une galaxie dans le Dragon :

La galaxie NGC 3147 niche dans le Dragon, une constellation qui se glisse entre la Petite Ourse et la Grande Ourse. Située à 130 millions d’années-lumière, cette spirale de magnitude 10,6 a été découverte en 1785 par William Herschel. Elle a ensuite été enregistrée dans l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond.

La constellation du Dragon serpente entre les deux Ourses. © Jean-Baptiste Feldmann

NGC 3147 offre régulièrement aux astronomes la possibilité d’observer des supernovae. Ce fut le cas en 1972, 1997, 2006 et 2008. Rappelons qu’une supernova est l’explosion cataclysmique d’une étoile. Pendant plusieurs semaines, l’astre se met alors à briller aussi fort que les milliards d’étoiles qui composent la galaxie !

Deux supernovae en trois mois :

En 2021, NGC 3147 a déjà produit deux supernovae. C’est d’abord  SN 2021do qui a été détectée le 02 janvier 2021 dans le cadre du Zwicky Transient Facility, un programme d’observation du ciel à grand champ entrepris à l’observatoire du mont Palomar (États-Unis).

SN 2021hpr est la sixième supernova découverte dans la galaxie spirale NGC 3147. © Gemini Astronomical Observatory / Ivan Molnar

Puis, SN 2021hpr a été découverte exactement trois mois plus tard, le 02 avril 2021, par Koichi Itagaki. On peut suivre l’actualité concernant ces deux supernovae sur la page que leur consacre la Rochester Academy of Science.

Phare galactique :

Si SN 2021do est désormais plus faible que la magnitude 18, la supernova SN 2021hpr continue d’augmenter d’éclat. Au moment de la rédaction de cet article, sa magnitude est de 14, ce qui la rend spectaculaire. Sur le cliché du Gemini Astronomical Observatory ci-dessus, la supernova brille à 130 millions d’années-lumière autant que les autres étoiles présentes dans le champ. Ces dernières sont pourtant beaucoup plus proches puisqu’elles font partie de notre Voie lactée. Elles se situent donc à seulement quelques dizaines ou centaines d’années-lumière. Imaginez donc !

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La Station spatiale survole le château de Vougeot

Le 1er avril en soirée la Station spatiale (ISS) survolait le château du Clos de Vougeot, quelques heures avant la désintégration de Tiangong-1.

C’est finalement dans les premières heures du lundi 2 avril que s’est désintégrée Tiangong-1, la première station spatiale chinoise lancée en 2011 et qui avait accueilli un an plus tard la taïkonaute Liu Yang. Une chute que l’on attendait depuis plusieurs jours et qui s’est produite au-dessus du Pacifique. C’est le sort que connaissent tôt ou tard tous les engins spatiaux installés sur une orbite basse (à un peu moins de 500 km de la surface terrestre) et c’est celui que connaîtra dans quelques années la Station spatiale internationale.

En attendant l’ISS (International Space Station), un assemblage de modules et de panneaux solaires de la taille d’un terrain de football d’une masse de 400 tonnes, continue de passer régulièrement au-dessus de nos têtes.  Continuer la lecture

En images : les rotations d’étoiles

La Terre tourne et le ciel nocturne nous en apporte une nouvelle preuve. Voici un florilège de rotations d’étoiles qui vont vous donner le tournis !

Si vous pointez le ciel nocturne avec votre appareil photographique en direction du nord et que vous effectuez une longue pose (en général plusieurs minutes) vous remarquerez que les étoiles laissent des arcs de cercle lumineux centrés sur Alpha Ursae Minoris, l’étoile la plus brillante de la constellation de la Petite Ourse.

C’est en effet cette direction que pointe actuellement l’axe de rotation de la Terre mais cela n’a pas toujours été le cas. Cet axe variant sur une période d’environ 26.000 ans (un phénomène appelé la précession des équinoxes), les étoiles situées dans son prolongement ne sont pas toujours les mêmes : il y a 5.000 ans par exemple c’est Alpha Draconis, une modeste étoile de magnitude 3,7 qui se situe dans la queue de la constellation du Dragon qui indiquait le pôle nord céleste.

En pointant votre appareil photo dans d’autres directions, les longues poses vous donneront des traînées d’étoiles plus ou moins longues.

La constellation du Dragon serpente entre les deux Ourses

Par une belle soirée de printemps on peut observer la discrète constellation du Dragon qui se faufile entre la Grande Ourse et la Petite Ourse.  

Après une douce journée de mai la nuit tombe et votre regard se porte en direction du pôle céleste que marque l’étoile polaire. Au-dessus de votre tête la Grande Ourse attire votre attention avec ses sept étoiles brillantes ; à l’OUEST le couple Castor et Pollux (Gémeaux) se précipite dans les lueurs crépusculaires alors qu’à l’EST Véga et Deneb annoncent l’arrivée des constellations estivales.

dragon

Retournons plein NORD entre la Petite Ourse et la Grande Ourse : c’est là que se glisse la constellation du Dragon, la huitième constellation la plus étendue parmi les 88 qui peuplent le ciel. Continuer la lecture

Le fuseau poussiéreux de la galaxie lenticulaire NGC 5866

La constellation du Dragon héberge une curieuse galaxie, NGC 5866. Vue exactement par la tranche, elle révèle un long fuseau poussiéreux.

Coincée entre la Petite et la Grande Ourse, la constellation boréale du Dragon abrite une surprenante galaxie lenticulaire, NGC 5866. Située à 44 millions d’années-lumière de nous, NGC 5866 est à l’origine d’une incertitude dans le catalogue Messier. Son observation est rapportée par l’astronome français Pierre Méchain en 1781 et Charles Messier la classe alors dans son catalogue des objets nébuleux comme M 102 ; mais quelques temps plus tard Méchain signale qu’il s’est trompé et que son observation correspond en fait à une galaxie déjà connue, M 101 dite la galaxie du Moulinet.

ngc_5866

Même si l’image ci-dessus (prise par le télescope spatial Hubble en novembre 2005) semble assez inhabituelle, la finesse de ce disque galactique n’a rien d’exceptionnel. D’autres galaxies pourraient nous montrer le même profil mais nous ne les voyons pas exactement par la tranche comme c’est le cas avec NGC 5866. Continuer la lecture