Archives pour la catégorie Actualités

Surveillez Bételgeuse, sa luminosité décroît de nouveau !

Bételgeuse connaît une nouvelle baisse de luminosité depuis la fin du mois de janvier. Que nous prépare la plus célèbre supergéante rouge ?

Vedette imprévisible :

S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Elle fait régulièrement l’actualité, que ce soit en étant occultée par un astéroïde, ou lorsqu’elle est victime d’un grand obscurcissement. Depuis environ deux mois, celle qui symbolise l’une des épaules du chasseur Orion perd de nouveau lentement de son éclat, 1/2 magnitude pour être précis. Pas étonnant pour une variable semi-régulière, mais l’astre n’avait pas autant baissé depuis deux ans. Que faut-il en penser ?

Cet astre devrait finir par exploser en supernova, devenant visible en plein jour ! Un spectacle qui peut avoir lieu la nuit prochaine comme dans 100.000 ans (lire l’avis de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair). À moins que cela ne soit déjà fait : c’est ce que suggère une équipe internationale d’astrophysiciens. Quoi qu’il en soit, les sautes d’humeur de cette étoile géante rouge sont connues depuis longtemps. On en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (lire sur arXiv).

Un autre regard sur la nébuleuse d’Orion. Notez la couleur orangée de Bételgeuse.  © Jean-Baptiste Feldmann

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Splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks

Chaque nuit, la queue de la comète 12P/Pons-Brooks se décline en de multiples variations. Un régal pour les astrophotographes.

Progrès fulgurants :

Le spectacle aurait fait rêvé Louis Thollon, qui observait et dessinait déjà la comète 12P/Pons-Brooks en 1884 à l’Observatoire de Nice. Cet astronome français ne pouvait pas imaginer ce que l’on serait capable de photographier 140 ans plus tard :

Il aura suffi à la comète de parcourir deux fois son orbite pour que notre vision des astres chevelus change radicalement. Grâce aux progrès foudroyants de la photographie astronomique, les comètes nous offrent des détails insoupçonnés :

Depuis Galilée, les astronomes avaient appris à dessiner les astres pour garder une trace de leurs observations. Certains étaient passés maîtres dans l’art de “croquer” les cratères lunaires et les surfaces planétaires. Mais comment représenter l’invisible (ou presque) ? Car c’est bien le problème que l’on rencontre avec les queues de gaz des comètes (appelées aussi queues ioniques), particulièrement ténues.

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Comète 12P/Pons-Brooks : nos conseils pour l’observer

La comète 12P/Pons-Brooks arrive ! Cielmania et La Chaîne Astro s’associent pour vous aider à bien préparer vos observations.

Une comète à suivre :

Les comètes sont des petits corps célestes constitués de glace et de poussière. À l’approche du Soleil, ces astres sont soumis à différents rayonnements et laissent échapper du gaz et des poussières dans leur sillage. C’est le moment où les comètes deviennent les plus lumineuses :

Passage de la comète Neowise durant l’été 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

Les comètes portent le nom de leur (s) découvreur (s). 12P/Pons-Brooks a été découverte en 1812 par Jean-Louis Pons et retrouvée en 1883 par William Robert Brooks. La lettre P indique qu’elle est périodique : elle repasse nous voir tous les 71 ans environ. Avec La Chaîne Astro, voici tout ce que vous devez savoir au sujet de cet astre chevelu observable en soirée :

La magnitude des comètes :

Pour indiquer la luminosité des astres, on utilise une échelle de mesure logarithmique, l’échelle des magnitudes. Voici quelques magnitudes : -26,7 pour le Soleil, -12,6 pour la Pleine Lune, 2 pour l’étoile polaire ou encore 3,4 pour la grande galaxie d’Andromède :

La galaxie d’Andromède (en haut à droite de la Voie lactée) est bien visible depuis l’Observatoire des Baronnies Provençales. © Jean-Baptiste Feldmann

Les étoiles les plus faibles visibles à l’œil nu sous un très bon ciel ont une magnitude de 6. L’éclat de la comète 12P/Pons-Brooks a franchi ce cap symbolique, mais attention, une comète est un astre flou. Il faut donc beaucoup relativiser cette valeur… Il est intéressant de lire à ce sujet la mise au point de l’astronome Alan Hale lors du passage de la comète ZTF.

La comète Neowise en juillet 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

 Cinq conseils pour ne pas être déçu :

  • Téléchargez une application comme Stellarium sur votre smartphone, elle vous sera très utile pour localiser la comète.
  • Fuyez la pollution lumineuse. La dernière comète assez brillante pour être observable en ville était Hale-Bopp au printemps 1997.
  • Emportez une paire de jumelles, c’est l’instrument idéal pour traquer 12P/Pons-Brooks.
Une paire de jumelles appuyée sur un pied photo permet de partir à la chasse aux comètes. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Laissez vos yeux s’adapter à l’obscurité pendant 15-20 minutes. Pensez à régler au préalable la luminosité de votre smartphone au minimum pour ne pas être ébloui.
  • Méfiez-vous des photos de la comète : les astrophotographes additionnent souvent plusieurs images pour faire ressortir des détails dans les queues de la comète. Ils n’hésitent pas non plus à inventer des compositions avec des focales différentes (voir par exemple les surprenantes images de la comète Nishimura).
Trajectoire de la comète 12P/Pons-Brooks pendant le mois de mars. © Stelvision
Observations aux jumelles :

On trouve sur les forums d’astronomie quelques témoignages d’observations de 12P/Pons-Brooks aux jumelles loin des villes. Avec des 10X43 (grossissement 10 fois, diamètre des objectifs de 43 millimètres), l’astre chevelu ressemble à une petite tache floue grise. D’imposantes jumelles 25X100 montrent une courte queue. Rappelons enfin que notre œil n’est pas assez sensible pour nous révéler la couleur de la comète dans ces instruments. Les photographies la montrent verte, un phénomène de fluorescence qui trouve son origine dans l’excitation des molécules de carbone diatomique.

Simulation de l’aspect de la comète 12P/Pons-Brooks à la mi-mars, observée loin de toute pollution lumineuse dans une paire de jumelles de 50 mm de diamètre. © CIELMANIA
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Éphémérides : le ciel du mois de mars 2024

Pour ce mois de mars 2024, je vous propose un joli marathon nocturne et l’observation d’une lointaine planète bleutée. 

Un marathon un peu particulier :

Et si vous profitiez de ce mois de mars 2024 pour tenter le marathon Messier ? Cet amical défi consiste à observer avec un télescope tous les objets Messier (dont voici la liste) en une seule nuit. La meilleure période se situe autour de l’équinoxe de printemps. Pour cette année cochez le weekend (sans Lune) du 9-10 mars. Petit retour sur l’édition 2023 :

Rappelons que le catalogue Messier a été compilé par l’astronome français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Il se compose de 110 objets du ciel profond relativement brillants. On peut pointer au choix des galaxies comme celle d’Andromède, des nébuleuses (diffuses ou planétaires) ainsi que des amas d’étoiles (amas ouverts ou amas globulaires).

Zoom sur Uranus :

Voilà bien une planète très peu observée par les amateurs ! Elle est pourtant théoriquement visible à l’œil nu (magnitude proche de 6). Cette petite boule bleutée (diamètre 3,5 secondes d’arc) distante de plus de deux milliards de kilomètres se déplace très lentement dans le ciel nocturne :

La trajectoire d’Uranus entre 2019 et 2032. © nakedeyeplanets.com

Une application comme Stellarium vous permettra de la localiser aux jumelles. Dans la soirée du 14 mars, elle sera à moins de trois degrés du jeune croissant de Lune. Continuer la lecture

La comète 12P/Pons-Brooks dévoile ses charmes

Continuant de se rapprocher, la belle comète 12P/Pons-Brooks devient une cible de choix pour les astrophotographes.

Belle visiteuse :

C’est une évidence : les comètes sont des apparitions célestes éphémères qui ont fasciné toutes les grandes civilisations. Comme aime à le rappeler Michel Ory, les comètes sont un peu comme les dinosaures. Les deux exercent une fascination manifeste sur les foules. Tout enfant, de tout pays, de toute culture, a les yeux qui brillent lorsqu’on lui montre une photographie de dinosaure ou de comète. Il n’a aucun mal à les dessiner. Ces sujets de science sont devenus au fil du temps des éléments de la culture populaire :

La comète de 1577 au-dessus de Prague, dessin d’après une gravure. © Christine Sasiad

Et ce n’est pas la belle visiteuse du moment, 12P/Pons-Brooks, qui va déroger à la règle. Rappelons que cette comète a été découverte en 1812 par Jean-Louis Pons et retrouvée en 1883 par William Robert Brooks. Elle repasse nous voir tous les 71 ans environ. Continuer la lecture

Éphémérides : le ciel du mois de février 2024

En ce mois de février 2024, je vous propose de profiter de quelques jolis rendez-vous célestes à l’aube ou au crépuscule.

L’Hexagone d’hiver :

Et si vous commenciez ce mois de février 2024 en découvrant l’Hexagone d’hiver en début de nuit ? Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Observez-le avant le 16 février, date du Premier Quartier, puis après la Pleine Lune du 24 :

En février, l’Hexagone d’hiver est parfaitement visible en début de nuit. © Jimmy Westlake

Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :

  • Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
  • Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
  • Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
  • Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
  • Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
  • Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).

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Le télescope géant du Mont Palomar fête ses 75 ans

Il y a 75 ans, le 26 janvier 1949, le télescope géant du Mont Palomar (miroir de 5 mètres de diamètre) recevait sa première lumière. 

Le projet d’un visionnaire :

Le télescope de 5 mètres de diamètre du Mont Palomar doit beaucoup à George Ellery Hale (1868-1938). Cet astronome américain lança l’idée de la construction d’un télescope géant dans les années 1920.

L’astronome américain George Ellery Hale. © Palomar/Caltech

À l’époque, le plus grand télescope du monde (télescope Hooker de 2,5 mètres) se trouvait au Mont Wilson. Le projet de George Ellery Hale prit véritablement forme à partir de 1928 avec une subvention de 6 millions de dollars de la Fondation Rockefeller. Le miroir fut coulé et taillé entre 1933 et 1936.

Première tentative de coulage du miroir en 1934.© Palomar/Caltech

Pendant ce temps, Hale avait déniché le site idéal pour accueillir le futur télescope. Il se trouvait dans les montagnes au Nord du comté de San Diego, en Californie. À cette époque, le ciel nocturne y était particulièrement noir. Continuer la lecture

On a retrouvé un morceau de l’astéroïde 2024 BX1

Un premier morceau de l’astéroïde 2024 BX1 a été récupéré, un peu plus de quatre jours après sa désintégration au-dessus de l’Allemagne. 

Un bolide dans le ciel allemand :

Le spectacle a été impressionnant dans le ciel de l’Allemagne ce dimanche 21 janvier 2024 avant l’aube. L’astéroïde 2024 BX1, un “caillou” d’un mètre de diamètre, s’est en effet désintégré dans la haute atmosphère. Comme le précise l’IMO, le bolide a été particulièrement brillant, puisqu’il a atteint une magnitude de -22 ! À titre de comparaison, la Pleine Lune affiche une magnitude de -13 et le Soleil de -27.

2024 BX1 avait été détecté quelques heures plus tôt par un spécialiste en la matière, le chasseur d’astéroïdes Krisztián Sárneczky. Ce dernier, qui n’en est pas à sa première détection, utilisait un télescope de 60 centimètres de l’observatoire Konkoly en Hongrie.

Sitôt l’alerte donnée, plusieurs observateurs se sont levés pour aller admirer et photographier la désintégration de l’astéroïde. Un spectacle visible en Allemagne et jusqu’en République tchèque. Continuer la lecture

La Grande éclipse américaine, l’événement 2024

Le 8 avril 2024, six planètes et une comète seront brièvement observables durant la phase totale de la Grande éclipse américaine.

Soleil noir en Amérique :

Au printemps 2024, six mois après une éclipse annulaire, l’Amérique va connaître sa seconde éclipse totale de Soleil en moins de dix ans. La précédente avait eu lieu le 21 août 2017. Le 8 avril 2024, un lundi comme le 21 août 2017, l’ombre de la Lune traversera le Mexique, l’Amérique du Nord et la province du Québec. En théorie, c’est au Texas que la météo devrait être la plus favorable. La carte suivante permet de visualiser la ligne de centralité. De part et d’autre, l’éclipse sera partielle, donc peu spectaculaire :

La plupart des regards scruteront l’aspect de la couronne solaire durant la phase totale d’une durée maximale de 4 minutes. Il ne sera pourtant pas inintéressant d’observer le reste du ciel. En effet, ce sont six planètes et la comète 12P/Pons-Broocks qui se joindront au Soleil éclipsé.  Continuer la lecture

La comète 12P/Pons-Brooks s’offre un croissant

Traversant la constellation du Cygne en ce début d’année, la comète 12P/Pons-Brooks a croisé NGC 6888, la Nébuleuse du Croissant.

Comète franco-américaine :

La comète 12P/Pons- Brooks (dénichée le 12 juillet 1812) est l’une des nombreuses trouvailles de Jean-Louis Pons. Issu d’une famille modeste, Pons est entré comme concierge à l’Observatoire de Marseille en 1789. Analphabète mais passionné d’astronomie, il découvre sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Parallèlement, il suit des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre d’être le premier à repérer 37 astres chevelus en 26 ans !

la comète 12P/Pons-Brooks photographiée le 18 novembre 2023. © Rok Palcic

Cette comète a été redécouverte en 1883 par l’astronome américain William Robert Brooks, d’où son double nom. Il s’agit d’une comète périodique qui revient nous voir tous les 71 ans environ. Certains de ses précédents passages on été observés depuis l’an 1385, mais sa périodicité n’a été établie qu’au XIXe siècle. Continuer la lecture

Mars Express : vingt ans en orbite martienne !

L’orbiteur européen Mars Express nous offre une superbe image pour fêter deux décennies en orbite autour de la Planète rouge.

Longévité record :

Les sondes qui ont survolé la Planète rouge depuis Mariner 4 en 1965 sont nombreuses. Parmi elles, l’orbiteur européen Mars Express tient une place tout à fait honorable. Lancé du cosmodrome de Baïkonour le 2 juin 2003, Mars Express se satellise 6 mois plus tard autour de la Planète rouge. Vingt années se sont écoulées depuis et la sonde poursuit toujours son travail. Elle cartographie les reliefs, étudie l’évolution des calottes polaires, analyse l’atmosphère et son interaction avec le vent solaire. Pour fêter comme il se doit cet anniversaire, les ingénieurs de l’ESA ont présenté cette très belle image :

Image composite de la planète Mars réalisée à partir de 90 clichés pris par la sonde européenne Mars Express en orbite depuis 20 ans. © ESA

Ce cliché a été obtenu en assemblant 90 prises de vues réalisées depuis des altitudes allant de 4.000 à 10.000 km. La grande cicatrice bleue correspond à Valles Marineris. Il s’agit d’un gigantesque canyon (le plus grand du Système solaire) qui s’étire sur 4.000 km. Rappelons que de son côté la sonde américaine MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) est en orbite martienne depuis le 10 mars 2006. Les sondes martiennes nous permettent d’étudier la Planète rouge même lorsqu’elle est très éloignée de la Terre comme c’est le cas actuellement. Pour observer Mars avec nos télescopes terrestres, il nous faudra attendre la prochaine opposition en janvier 2025.

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Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2024

Ce mois de janvier 2024 va nous permettre d’observer quelques merveilles du ciel d’hiver ainsi que le ballet des satellites de Jupiter.

Le froid, ennemi de l’astronome :

En ce mois de janvier 2024, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :

Le froid ne doit pas gâcher vos observations nocturnes. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici maintenant quelques phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture

Spectaculaire pluie de Géminides depuis l’Arizona

La pluie de Géminides du 14 décembre 2023 a été immortalisée au-dessus d’une coupole de l’Observatoire de Kitt Peak en Arizona.

Un jeune essaim météoritique :

La pluie d’étoiles filantes des Géminides n’est mentionnée que depuis 150 ans. C’est peu, quand on sait que les premiers rapports d’observation des célèbres Perséides remontent à l’an 36. Le pic d’activité des Géminides se produit entre le 12 et le 14 décembre. Au moment du maximum, le taux horaire peut atteindre 75 météores. Curieusement, cet essaim n’est pas associé à une comète mais à un astéroïde. Il s’agit de (3200) Phaéton, découvert le 11 octobre 1983 par le télescope spatial infrarouge IRAS. Les astronomes ont alors remarqué que l’orbite de (3200) Phaéton correspondait à la pluie d’étoiles filantes des Géminides. Les météores semblent jaillir de la constellation des Gémeaux, non loin des étoiles Castor et Pollux, d’où le nom de cet essaim :

Nombreuses étoiles filantes en Arizona pendant la nuit du 13 décembre 2023. © R. Sparks

Cette superbe image est l’œuvre de Rob Sparks. Ce photographe a passé la nuit du 13 décembre en Arizona, au pied de la coupole du télescope de quatre mètres de l’Observatoire de Kitt Peak. Le cliché présenté ci-dessus est constitué de la superposition de plusieurs centaines d’images réalisées pendant la nuit.

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Bételgeuse : une occultation riche en surprises

Les astronomes font un premier bilan de l’occultation de Bételgeuse par l’astéroïde (319) Leona qui s’est produite le 12 décembre.

Événement astronomique :

Ils se souviendront de cette nuit du 12 décembre. Leurs télescopes pointés vers Bételgeuse, amateurs et professionnels ont guetté l’éclipse de α Orionis. La principale étoile de la constellation d’Orion devait en effet être cachée pendant une dizaine de secondes par l’astéroïde (319) Leona. La plupart des observateurs, des habitués d’occultations d’étoiles par des astéroïdes, s’étaient positionnés à l’intérieur d’une bande de visibilité allant du Mexique jusqu’à l’Ouest de la Chine. Pour une fois, leur cible était particulièrement brillante, ce qui a nécessité quelques adaptations. Certains ont opté pour des masques à l’avant du télescope de façon à ne pas saturer le capteur de leur caméra :

Masque à l’avant d’un télescope pour diminuer l’éclat de Bételgeuse. © Claudio Costa

Rappelons que (319) Leona est un astéroïde mesurant environ 70X60 km. De magnitude 14, il circule entre les orbites de Mars et Jupiter. Il fut découvert à l’Observatoire de Nice en 1891 par l’astronome Auguste Charlois. Continuer la lecture

Veillée d’armes avant l’occultation de Bételgeuse

Les astronomes se préparent activement à l’exceptionnelle occultation de Bételgeuse par un astéroïde la nuit prochaine.

Mobilisation mondiale :

Du Mexique à l’Ouest de la Chine, ils seront plusieurs centaines d’observateurs mobilisés la nuit prochaine. Objectif : admirer la très rare occultation de Bételgeuse par l’astéroïde (319) Leona. Une nuit blanche pour dix secondes d’occultation, à condition que le ciel soit dégagé ! Car une fois encore c’est la météo qui mettra les nerfs des astronomes à rude épreuve :

Pour ceux qui ne vivent pas dans la bande de terre concernée par le phénomène, le voyage a été nécessaire. C’est le cas pour plusieurs dizaines de français, amateurs et professionnels de  la SAF et du LESIA. Ils sont arrivés en Espagne ce week-end et ont fait les derniers réglages la nuit dernière :

Répétition nocturne avant l’occultation pour les astronomes français. © Stéphane Neveu

La nuit prochaine, peu après une heure du matin (TU), ils espèrent enregistrer des images à haute fréquence de l’occultation. La courbe de lumière détaillée du phénomène permettra d’obtenir des informations sur la localisation des cellules convectives gigantesques situées à la surface de Bételgeuse.

David contre Goliath :

La nuit dernière, l’astronome italien Adriano Lolli est parvenu à photographier (319) Leona à proximité de Bételgeuse :

L’astéroïde (319) Leona le 10 décembre à proximité de Bételgeuse. © Adriano Lolli

Ce modeste astéroïde de magnitude 14 se trouve à un peu plus de 270 millions de kilomètres. Quant à la plus brillante étoile de la constellation d’Orion (magnitude 0,6), elle se situe à 650 années-lumière !

Pour toutes les informations concernant cette occultation, consultez la page de l’IMCCE. Pour suivre le phénomène en direct, rendez-vous sur la page du VirtualTelescope.

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L’occultation de Bételgeuse s’annonce exceptionnelle

Le spectacle d’une vie : c’est ce que vont vivre les astronomes qui auront fait le déplacement pour observer l’occultation de Bételgeuse.

Une occultation très rare :

Bételgeuse (α Orionis), principale étoile de la constellation d’Orion, va s’éteindre un court instant le 12 décembre. La faute à (319) Leona, un astéroïde de la ceinture principale. L’occultation, qui devrait durer une dizaine de secondes, sera exceptionnelle. Il est en effet extrêmement rare d’assister à l’extinction d’une étoile brillante par un astéroïde. On peut citer les occultations de Régulus (magnitude 1,4) en 2005 et 2014. Mais pour la supergéante rouge Bételgeuse (magnitude 0,6), ce sera une première :

Bételgeuse marque l’épaule du chasseur Orion un soir de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Un phénomène observable à l’œil nu par tous, encore plus rare qu’une éclipse totale de Soleil ! C’est pourquoi la SAF et le LESIA ont décidé d’associer astronomes amateurs et professionnels pour étudier cette occultation.  Continuer la lecture

Éphémérides : le ciel du mois de décembre 2023

Bien qu’inobservable en France, l’occultation de l’étoile Bételgeuse par un astéroïde sera le clou de ce mois de décembre 2023.

Occultation exceptionnelle :

Décembre 2023 nous réserve une belle surprise astronomique. Bételgeuse, principale étoile de la constellation d’Orion, va s’éteindre pendant quelques secondes le 12 décembre. La faute à (319) Leona, un astéroïde de la ceinture principale (une ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter). Cette rare occultation sera observable le long d’une bande passant par le Sud de l’Espagne et de l’Italie. Pour plus d’informations, consultez la page de La Société Astronomique de France consacrée à cette occultation de Bételgeuse :

Pour la petite histoire, (319) Leona fut découvert à l’Observatoire de Nice en 1891 par Auguste Charlois. Ce dernier fut assassiné devant chez lui en 1910 par le frère de sa première femme, lequel n’avait pas supporté le remariage de l’astronome ! Continuer la lecture

Jupiter : le déclin de la Grande Tache Rouge en images

Observée sur Jupiter depuis plus de 350 ans, la célèbre Grande Tache rouge ne cesse de rétrécir. La preuve en images.

Anticyclone géant :

C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire. La GTR (Grande Tache rouge) est un gigantesque anticyclone orangé que l’on observe sur Jupiter. Sa couleur pourrait s’expliquer par l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface. La découverte de la GTR par le français Jean-Dominique Cassini date de 1665. Depuis, les astronomes n’ont jamais cessé de l’étudier :

Jupiter et sa Grande Tache rouge photographiés le 17 juin 2022. © Christopher Go

Depuis une centaine d’années environ, les astronomes constatent que la Grande Tache rouge diminue. L’astrophotographe Damian Peach en apporte la preuve en images. Continuer la lecture

L’étrange activité de la comète 12P/Pons-Brooks

La comète 12P/Pons-Brooks n’en finit pas d’intriguer les astronomes avec une quatrième éruption majeure en 2023.

Une comète à moitié française :

La comète 12P/Pons- Brooks a été repérée le 12 juillet 1812 par Jean-Louis Pons. Cet astronome français est célèbre pour ses découvertes cométaires. Né en 1761, Pons grandit dans une modeste famille au milieu de ses dix frères et sœurs. En 1789, il devient le concierge de l’Observatoire de Marseille. Analphabète mais passionné d’astronomie, il déniche sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Il suit parallèlement des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre de découvrir 37 astres chevelus en 26 ans !

Dessins de la comète Pons-Brooks lors de son passage de 1884. © Henry Cooper Wilson

La comète de Pons a été redécouverte en 1883 par l’astronome américain William Robert Brooks, d’où son double nom. Il s’agit d’une comète périodique qui revient nous voir tous les 71 ans environ. Certains de ses précédents passages on été observés depuis l’an 1385, mais sa périodicité n’a été établie qu’au XIXe siècle. Continuer la lecture

En vidéo : aurores boréales au Plateau de Calern

Une grande partie de l’Europe a profité de belles aurores boréales le 5 novembre. Récit depuis le Plateau de Calern.
Observatoire sous les aurores :

Situé dans les Alpes-Maritimes, le Plateau de Calern accueille depuis les années 1970 un site d’observation de l’Observatoire de la Côte d’Azur. C’est là que s’est rendu Laurent Richard dans la soirée du 5 novembre. Il a ainsi pu immortaliser de belles aurores boréales qui étaient observables jusqu’en Italie. En effet, suite à un regain d’activité solaire, nous avons eu droit à une tempête géomagnétique de niveau 3 (sur une échelle qui va de 1 à 5) :

Le photographe nous raconte : “Hier soir, au Plateau de Calern, j’ai vécu une expérience inoubliable en capturant des aurores boréales. J’ai débarqué sur le site vers 19 heures, prêt à immortaliser ce spectacle céleste. Lorsque j’ai commencé à régler mon appareil photo, une surprise incroyable s’est offerte à moi. Alors que l’appareil prenait sa première photo pour vérifier la mise au point, des couleurs époustouflantes ont envahi le ciel. Sans perdre de temps, j’ai commencé mon premier time-lapse, et cette aventure s’est poursuivie jusqu’à 3h ou 4h du matin. Les couleurs fantastiques qui dansaient dans le ciel ont été capturées dans toute leur splendeur. C’était une nuit magique, une expérience inoubliable“.

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