Impressionnante image du cratère lunaire Aristarque

La haute résolution de la caméra qui équipe l’orbiteur lunaire LRO saisit d’incroyables paysages, comme ici le jeune cratère Aristarque.

La Lune en très gros plan :

Observer la Lune est à la portée de tous. C’est déjà possible avec une longue-vue, un instrument que je vous recommande car il est facile à utiliser. Il pourra vous servir à vous lancer dans la découverte d’une série de paysages lunaires à explorer. Mais aucun télescope ne vous montrera la surface de la Lune comme le fait LRO. Cette sonde d’environ 2 tonnes a été lancée en 2009 au cours de l’Année mondiale de l’astronomie. Elle orbite depuis à une altitude de 50 kilomètres au-dessus de la Lune :

La sonde LRO permet de photographier le sol lunaire en très haute résolution. © NASA

Elle étudie la surface lunaire de façon très détaillée grâce à sa caméra haute résolution LROC. Elle a même été capable de nous révéler les sites d’atterrissage d’Apollo. Continuer la lecture

NGC 1398, la somptueuse galaxie en forme d’œil

Galaxie de grand style, NGC 1398 est une somptueuse spirale barrée nichée dans la constellation australe du Fourneau.

Discrète merveille :

Pourquoi NGC 1398 a-t-elle le titre envié de galaxie de grand style ? Pour mériter cette appellation, une galaxie doit présenter des bras spiraux importants et nettement délimités. Et c’est bien le cas sur cette superbe image. Elle est l’œuvre de deux astrophotographes, Mike Selby et Mark Hanson. Pour la réaliser, ils ont utilisé un télescope robotisé de un mètre de diamètre installé au Chili (Observatorio El Sauce) :

NGC 1398 a été découverte par l’astronome allemand Wilhelm Tempel en 1861. Elle se situe à plus de 60 millions d’années-lumière dans le Fourneau. Cette constellation australe recèle d’autres merveilles comme les galaxies NGC 986 et NGC 1365. Continuer la lecture

Le télescope géant du Mont Palomar fête ses 75 ans

Il y a 75 ans, le 26 janvier 1949, le télescope géant du Mont Palomar (miroir de 5 mètres de diamètre) recevait sa première lumière. 

Le projet d’un visionnaire :

Le télescope de 5 mètres de diamètre du Mont Palomar doit beaucoup à George Ellery Hale (1868-1938). Cet astronome américain lança l’idée de la construction d’un télescope géant dans les années 1920.

L’astronome américain George Ellery Hale. © Palomar/Caltech

À l’époque, le plus grand télescope du monde (télescope Hooker de 2,5 mètres) se trouvait au Mont Wilson. Le projet de George Ellery Hale prit véritablement forme à partir de 1928 avec une subvention de 6 millions de dollars de la Fondation Rockefeller. Le miroir fut coulé et taillé entre 1933 et 1936.

Première tentative de coulage du miroir en 1934.© Palomar/Caltech

Pendant ce temps, Hale avait déniché le site idéal pour accueillir le futur télescope. Il se trouvait dans les montagnes au Nord du comté de San Diego, en Californie. À cette époque, le ciel nocturne y était particulièrement noir. Continuer la lecture

On a retrouvé un morceau de l’astéroïde 2024 BX1

Un premier morceau de l’astéroïde 2024 BX1 a été récupéré, un peu plus de quatre jours après sa désintégration au-dessus de l’Allemagne. 

Un bolide dans le ciel allemand :

Le spectacle a été impressionnant dans le ciel de l’Allemagne ce dimanche 21 janvier 2024 avant l’aube. L’astéroïde 2024 BX1, un “caillou” d’un mètre de diamètre, s’est en effet désintégré dans la haute atmosphère. Comme le précise l’IMO, le bolide a été particulièrement brillant, puisqu’il a atteint une magnitude de -22 ! À titre de comparaison, la Pleine Lune affiche une magnitude de -13 et le Soleil de -27.

2024 BX1 avait été détecté quelques heures plus tôt par un spécialiste en la matière, le chasseur d’astéroïdes Krisztián Sárneczky. Ce dernier, qui n’en est pas à sa première détection, utilisait un télescope de 60 centimètres de l’observatoire Konkoly en Hongrie.

Sitôt l’alerte donnée, plusieurs observateurs se sont levés pour aller admirer et photographier la désintégration de l’astéroïde. Un spectacle visible en Allemagne et jusqu’en République tchèque. Continuer la lecture

La Grande éclipse américaine, l’événement 2024

Le 8 avril 2024, six planètes et une comète seront brièvement observables durant la phase totale de la Grande éclipse américaine.

Soleil noir en Amérique :

Au printemps 2024, six mois après une éclipse annulaire, l’Amérique va connaître sa seconde éclipse totale de Soleil en moins de dix ans. La précédente avait eu lieu le 21 août 2017. Le 8 avril 2024, un lundi comme le 21 août 2017, l’ombre de la Lune traversera le Mexique, l’Amérique du Nord et la province du Québec. En théorie, c’est au Texas que la météo devrait être la plus favorable. La carte suivante permet de visualiser la ligne de centralité. De part et d’autre, l’éclipse sera partielle, donc peu spectaculaire :

La plupart des regards scruteront l’aspect de la couronne solaire durant la phase totale d’une durée maximale de 4 minutes. Il ne sera pourtant pas inintéressant d’observer le reste du ciel. En effet, ce sont six planètes et la comète 12P/Pons-Broocks qui se joindront au Soleil éclipsé.  Continuer la lecture

Jones 1, la nébuleuse de la discrète Rebecca Jones

Dans Pégase, la nébuleuse planétaire Jones 1 fut découverte en 1941 par l’astronome Rebecca Jones en toute discrétion.

Découverte féminine :

Quand on cherche le nom de Rebecca Jones sur le Web, il est toujours associé à celui d’un astronome. On apprend qu’elle a par exemple travaillé avec l’astrophysicien Harlow Shapley sur les amas de galaxies. On la retrouve également aux côtés de Richard M. Emberson pour la découverte de la nébuleuse planétaire JnEr 1. Cette astronome américaine (décédée en 1966) a semble-t-il fait une carrière discrète dans l’ombre de plusieurs hommes de science. Au point de n’avoir jamais rien publié sur sa découverte en 1941 de la nébuleuse planétaire Jones 1 :

La discrète nébuleuse Jones 1 se trouve dans la constellation de Pégase. © DeepLAB

Lorsqu’elle repère cette nébuleuse sur une plaque photographique de la région de Pégase, elle se contente d’en informer l’astronome Rudolph Minkowski. Aucune publication ne paraît sur ce nouvel objet céleste, au point qu’en 1949 deux astronomes s’attribuent sa (re) découverte. Il faudra l’intervention de Rudolph Minkowski pour rétablir la vérité. Jones 1 prend alors son nom officiel.    Continuer la lecture

La comète 12P/Pons-Brooks s’offre un croissant

Traversant la constellation du Cygne en ce début d’année, la comète 12P/Pons-Brooks a croisé NGC 6888, la Nébuleuse du Croissant.

Comète franco-américaine :

La comète 12P/Pons- Brooks (dénichée le 12 juillet 1812) est l’une des nombreuses trouvailles de Jean-Louis Pons. Issu d’une famille modeste, Pons est entré comme concierge à l’Observatoire de Marseille en 1789. Analphabète mais passionné d’astronomie, il découvre sa première comète en 1801 avec une lunette de sa fabrication. Parallèlement, il suit des cours d’astronomie à l’observatoire. Son excellente vue et sa ténacité vont lui permettre d’être le premier à repérer 37 astres chevelus en 26 ans !

la comète 12P/Pons-Brooks photographiée le 18 novembre 2023. © Rok Palcic

Cette comète a été redécouverte en 1883 par l’astronome américain William Robert Brooks, d’où son double nom. Il s’agit d’une comète périodique qui revient nous voir tous les 71 ans environ. Certains de ses précédents passages on été observés depuis l’an 1385, mais sa périodicité n’a été établie qu’au XIXe siècle. Continuer la lecture

Mars Express : vingt ans en orbite martienne !

L’orbiteur européen Mars Express nous offre une superbe image pour fêter deux décennies en orbite autour de la Planète rouge.

Longévité record :

Les sondes qui ont survolé la Planète rouge depuis Mariner 4 en 1965 sont nombreuses. Parmi elles, l’orbiteur européen Mars Express tient une place tout à fait honorable. Lancé du cosmodrome de Baïkonour le 2 juin 2003, Mars Express se satellise 6 mois plus tard autour de la Planète rouge. Vingt années se sont écoulées depuis et la sonde poursuit toujours son travail. Elle cartographie les reliefs, étudie l’évolution des calottes polaires, analyse l’atmosphère et son interaction avec le vent solaire. Pour fêter comme il se doit cet anniversaire, les ingénieurs de l’ESA ont présenté cette très belle image :

Image composite de la planète Mars réalisée à partir de 90 clichés pris par la sonde européenne Mars Express en orbite depuis 20 ans. © ESA

Ce cliché a été obtenu en assemblant 90 prises de vues réalisées depuis des altitudes allant de 4.000 à 10.000 km. La grande cicatrice bleue correspond à Valles Marineris. Il s’agit d’un gigantesque canyon (le plus grand du Système solaire) qui s’étire sur 4.000 km. Rappelons que de son côté la sonde américaine MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) est en orbite martienne depuis le 10 mars 2006. Les sondes martiennes nous permettent d’étudier la Planète rouge même lorsqu’elle est très éloignée de la Terre comme c’est le cas actuellement. Pour observer Mars avec nos télescopes terrestres, il nous faudra attendre la prochaine opposition en janvier 2025.

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Célèbre astronome tchèque, Luboš Kohoutek est décédé

Bien connu pour avoir découvert la Grande comète de 1973, l’astronome tchèque Luboš Kohoutek nous a quittés le 30 décembre 2023.

Découvreur d’astéroïdes et de comètes :

Luboš Kohoutek est né le 29 janvier 1935 en Tchécoslovaquie. Il s’intéresse au cosmos durant ses études secondaires, devenant l’un des plus jeunes membres de la Société Astronomique Tchèque. Dans les années 1950, il suit un cursus universitaire en mathématiques et physique. Il se consacre parallèlement à l’observation des étoiles filantes et publie à ce sujet des articles remarqués. À la fin de ses études, il intègre l’Académie tchèque des sciences. Il publie en 1967 le Catalogue of Galactic Planetary Nebulae avec l’astronome Luboš Perek :

L’astronome tchèque Luboš Kohoutek recevant le Prix Nušl en 2010. © Miloš Podařil

Fuyant le Printemps de Prague l’année suivante, Luboš Kohoutek se réfugie en Allemagne où il obtient un poste à l’Observatoire de Hambourg. Pour traquer comètes et astéroïdes, il sera amené à passer de nombreuses nuits à l’Observatoire de la Silla jusqu’à sa retraite en 2001. Continuer la lecture

Éphémérides : le ciel du mois de janvier 2024

Ce mois de janvier 2024 va nous permettre d’observer quelques merveilles du ciel d’hiver ainsi que le ballet des satellites de Jupiter.

Le froid, ennemi de l’astronome :

En ce mois de janvier 2024, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :

Le froid ne doit pas gâcher vos observations nocturnes. © Jean-Baptiste Feldmann

Voici maintenant quelques phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Continuer la lecture