Que voir dans le ciel nocturne au mois de juillet 2018

L’opposition de la planète Mars et une éclipse totale de Lune sont les grands événements célestes de ce mois de juillet. Des rendez-vous à ne pas manquer !

Nous commençons à nous éloigner du solstice et les nuits s’allongent lentement ; même s’il est encore un peu tôt pour traquer nébuleuses et galaxies, ce mois de juillet 2018 nous offre la possibilité d’observer deux phénomènes astronomiques assez peu courants : un passage de la Lune dans le cône d’ombre terrestre et la plus courte distance entre nous et la planète Mars depuis 15 ans, deux événements qui tombent à la même date, le 27 ! Nous n’en oublierons pas pour autant quelques jolis rapprochements entre la Lune et les planètes.

L’éclipse partielle du 7 août 2017 peu après le lever de la Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Que ce soit à l’œil nu, muni d’une paire de jumelles ou d’une longue-vue, voici les rendez-vous à ne pas manquer (vous pouvez les localiser avec la carte de Stelvision) : Continuer la lecture

30 juin 1908 : explosion dans le ciel de la Toungouska

Le 30 juin 1908 la plus grosse explosion d’une météorite se produisit dans l’atmosphère au-dessus de la rivière Toungouska dans la forêt sibérienne.

Cataclysme sibérien :

Le 30 juin 1908, les paysans vivant sur les plateaux de Sibérie centrale ont sans doute cru que le ciel leur tombait sur la tête. Vers 7 heures du matin, un objet trop brillant pour être observé à l’œil nu traversa le ciel avant de se désintégrer dans un bruit formidable. L’explosion fut entendue à 1.000 km de là et s’accompagna d’un séisme de magnitude 5 que l’on enregistra jusqu’aux États-Unis.

Carte montrant l’ampleur de l’événement de la Toungouska le 30 juin 1908. © Wikipédia

La carte ci-dessus donne une idée de l’ampleur de l’événement. En rouge, il s’agit de la zone centrale de 40 km de diamètre entièrement dévastée. L’orange correspond à de forts dégâts à 100 km à la ronde. En dégradé bleu, on peut visualiser la portée du bruit généré par l’explosion. Continuer la lecture

La Pleine Lune de juin et la girouette

La nuit du 27 au 28 juin avait lieu la septième Pleine Lune de l’année ; retour sur son lever dans l’axe d’une girouette au cours d’une chaude soirée.

Vous avez bien lu : en juin (sixième mois de l’année), nous assistons à la septième Pleine Lune de l’année. Souvenez-vous que les mois de janvier et mars ont vu se lever deux fois la Pleine Lune (la seconde étant surnommée Lune bleue selon la tradition) avec un mois de février sans.

Hier soir nous avions donc un nouveau rendez-vous avec la belle bouille ronde de notre satellite naturel dont j’ai pu saisir le lever en début de soirée dans l’axe d’une girouette installée sur la maison d’un particulier. Continuer la lecture

27 juin 2018 : Saturne est au plus près de la Terre

Ce 27 juin c’est l’opposition de Saturne. La planète aux anneaux est au plus près de la Terre, le meilleur moment pour admirer le joyau du Système solaire.

La nuit du 31 mai au 1er juin, vous avez peut-être comme moi assisté a un joli flirt entre Saturne et la Lune, l’occasion de repérer le petit point brillant (magnitude 0) de la plus belle planète du Système solaire qui se trouve actuellement dans la constellation du Sagittaire. Planète gazeuse géante neuf fois plus grande que la Terre, Saturne passe en cette fin de mois à l’opposition (elle est à l’opposé du Soleil par rapport à notre planète) à 1,35 milliard de km.

Que peut-on espérer voir sur Saturne au cours de cette opposition (la prochaine aura lieu le 9 juillet 2019) ? Continuer la lecture

Paysages lunaires à explorer (10) : Aristarque et ses alentours

Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte du cratère Aristarque.

Cette dixième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer nous entraîne dans l’hémisphère NORD-OUEST lunaire pour découvrir dans l’océan des Tempêtes (Oceanus Procellarum) le cratère Aristarque et l’étonnante vallée de Schröter, une région que l’on peut observer avec un éclairage rasant aux 12ème et 26ème jours de la lunaison dans une paire de jumelles bien calée ou mieux encore à l’aide d’une longue-vue, d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope qui en révéleront toute la richesse.

L’image ci-dessous réalisée par l’astronome amateur Philippe Mouniguet (caméra ZWO 178 mc et télescope C11 XLT) va nous guider pour cette nouvelle escapade lunaire. Continuer la lecture

Il y a 40 ans on découvrait Charon, la lune de Pluton

En étudiant des images de Pluton prises quelques semaines plus tôt, l’astronome James Christy découvrit le 22 juin 1978 un satellite qu’il appela Charon.

Le 22 juin 1978 les astronomes James Christy et Robert Harrington étudiaient des clichés de Pluton réalisés en avril et mai de la même année avec le télescope de 1,55 m de l’USNO (United States Naval Observatory) en vue d’affiner l’orbite de ce qui était alors la neuvième planète du Système solaire (en 2006 l’UAI a reclassé Pluton dans la catégorie des planètes naines). James Christy remarqua que les images de Pluton étaient très légèrement allongées, comme si un corps s’était déplacé autour de la planète. Des images supplémentaires ont confirmé la découverte du premier satellite de Pluton qui en fait le tour en un peu plus de 6 jours.

Charon, satellite de Pluton, photographié par la sonde New Horizons en 2015. © NASA

Il est amusant de savoir que cette découverte a été faite à l’USNO, un observatoire situé à seulement quelques kilomètres de l’Observatoire Lowell où l’astronome américain Clyde Tombaugh découvrit Pluton en 1930. Continuer la lecture

Vénus passe à côté de l’amas d’étoiles de la Crèche

Vous avez une paire de jumelles ? Pointez-la en soirée en direction de l’éclatante Vénus et de l’amas d’étoiles Messier 44, l’amas de la Crèche. 

À quelques heures du solstice d’été, le crépuscule semble interminable : les premières étoiles font leur apparition tardivement et on ne sait pas trop quoi observer en début de nuit à part la Lune, Jupiter et Saturne. Pour patienter, je vous invite à repérer Vénus en train de se rapprocher de l’horizon OUEST vers 23 heures et à l’observer aux jumelles.

La seconde planète du Système solaire est actuellement dans la constellation du Cancer, juste à côté d’un célèbre amas d’étoiles (Messier 44), comme le montre ce cliché réalisé le 19 juin (objectif de 50 mm de focale, 3200 iso, pose de 5 sec).    Continuer la lecture

Tempête de sable géante sur la planète Mars

Une tempête de sable ne cesse de prendre de l’ampleur sur Mars. Un événement climatique prévisible alors que la Planète rouge se rapproche de nous.

Les ingénieurs de la NASA l’ont annoncé le 12 juin : ils n’ont plus aucun contact avec le rover Opportunity qui affronte sa pire tempête de sable depuis son arrivée sur Mars au début de l’année 2004. Installé près du cratère Endeavour, dans Perseverance Valley, le robot américain a certainement mis en veille tous ses circuits pour économiser l’énergie qui fait défaut : en raison d’une violente tempête de sable, les panneaux solaires du rover ne reçoivent plus assez de lumière pour un fonctionnement correct.

Ces deux images prises par le télescope spatial Hubble montrent comment la tempête de 2001 avait masqué la surface de la planète Mars en quelques semaines. © NASA

Détectée pour la première fois le 30 mai par le vaisseau MRO depuis son orbite, cette tempête s’étendait sur 35 millions de kilomètres carrés (le quart de la surface martienne) le 12 juin et pourrait à terme recouvrir toute la planète comme ce fut le cas en 2001 (images ci-dessus).  Continuer la lecture

Plus brillante que les étoiles, la planète Mars se rapproche

Se rapprochant chaque jour un peu plus avant son opposition le 27 juillet, La planète Mars est désormais plus brillante que n’importe quelle étoile du ciel. 

Le 27 juillet prochain, la planète Mars (sur laquelle on vient de découvrir d’intrigantes molécules organiques) sera à l’opposition, ce qui signifie qu’elle sera à l’opposé du Soleil vue de la Terre. C’est aussi l’époque où la distance qui nous sépare de cet astre sera la plus courte : un peu moins de 58 millions de kilomètres.

La planète Mars est l’astre le plus brillant du ciel en cette fin de nuit du 10 juin au château du Clos de Vougeot en Bourgogne. © Jean-Baptiste Feldmann

Les oppositions martiennes se produisent tous les 780 jours en moyenne, mais en raison de la forte excentricité de l’orbite martienne, la plus courte distance Terre-Mars varie énormément : de 56 à 101 millions de km. Cet été nous aurons donc droit à la plus proche opposition martienne depuis celle (exceptionnelle) de 2003 ; il faudra ensuite attendre 2035 pour connaître mieux.  Continuer la lecture

Quel avenir pour l’Observatoire de Bordeaux à Floirac ?

Comme tous les anciens observatoires, celui de Bordeaux (situé à Floirac) est riche d’un patrimoine scientifique exceptionnel. Mais qu’en faire aujourd’hui ?

L’avenir des observatoires astronomiques anciens est aujourd’hui très incertain. Si certains s’en sortent bien, comme l’Observatoire de Paris qui a fêté l’an dernier 350 ans de science, ou encore celui du Pic du Midi sauvé dans les années 1990 grâce à la mobilisation de la région Midi-Pyrénées, d’autres connaissent des jours difficiles, comme celui de Camille Flammarion en région parisienne, de Pulkovo en Russie ou de Yerkes aux États-Unis.

L’Observatoire de Bordeaux situé à Floirac s’interroge lui aussi sur l’avenir d’un site riche de son passé mais déserté par les 70 chercheurs du LAB (Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux) qui ont rejoint le campus universitaire de Talence depuis l’été 2016.    Continuer la lecture

La saison des nuages noctiluques est ouverte

Attendus chaque été, les nuages noctiluques sont de retour depuis le début du mois de juin. Pour le moment ils n’ont été observés qu’à de hautes latitudes.  

Il se passe chaque été quelque chose d’étrange et de merveilleux dans le ciel au-dessus des pôles terrestres. Des nuages de très haute altitude prennent une couleur d’un bleu électrique alors que le Soleil est passé depuis longtemps sous l’horizon.

Les nuages noctiluques (noctilucent clouds ou NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 km d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C) des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers rayons solaires. La vidéo ci-dessus nous montre l’activité de ces nuages saisie en 2007 par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere).   Continuer la lecture

Le ciel dans une longue-vue : la Bague de fiançailles

Vous cherchez des cibles astronomiques faciles à observer avec votre longue-vue ? Pointez l’étoile polaire et découvrez la Bague de fiançailles. 

Je recommande souvent la longue-vue à ceux qui veulent débuter facilement en astronomie pour sa simplicité d’utilisation : compacité, facilité de mise en œuvre, absence de réglages, réutilisation en journée (ornithologie)… Mais que peut-on réellement voir dans ce genre d’instrument ?

La longue-vue, un bon choix pour débuter en astronomie. © Jean-Baptiste Feldmann

En utilisant l’excellent guide du Ciel au jumelles, je vous proposerai régulièrement des observations faciles et attrayantes. Aujourd’hui nous prenons la direction de l’étoile polaire pour admirer la Bague de fiançailles (consultez la fiche de présentation).   Continuer la lecture

Quand Saturne flirte avec la Lune

La nuit du 31 mai au 1er juin, la planète Saturne se trouvait juste à côté de la Lune gibbeuse décroissante. Un spectacle à ne pas manquer. 

Sixième planète du Système solaire en partant du Soleil et seconde après Jupiter si l’on classe les planètes selon leur taille ou leur masse, Saturne est sans aucun doute l’astre qui fascine le plus et qui est à l’origine de très nombreuses vocations d’astronomes. Une simple paire de jumelles ou mieux encore une petite longue-vue suffisent à dévoiler ses magnifiques anneaux. Composés principalement de particules de glace et de poussière, les anneaux ont été observés pour la première fois par Galilée en 1610 qui ne comprit pas pourquoi la planète avait des oreilles (la mauvaise qualité optique de sa lunette ne permettait pas au savant italien de bien voir cet astre).

Il faut attendre 1656 pour que l’astronome Christian Huygens, en utilisant un télescope bien plus puissant, comprenne que la planète est en réalité entourée d’un anneau (qu’il pense être solide). Continuer la lecture