Archives pour l'étiquette astéroïde

Des amateurs ont-ils découvert un astéroïde double ?

Un groupe d’astronomes amateurs a suivi les variations d’éclat de (761) Brendelia. Verdict : il pourrait s’agir d’un astéroïde double.

Trafic dans la ceinture principale :

(761) Brendelia fait partie de la ceinture principale d’astéroïdes entre les orbites des planètes Mars et Jupiter. Repéré le 8 septembre 1913, son nom fait référence à l’astronome allemand Otto Brendel. Cette ceinture contient plusieurs millions de petits corps dont le plus imposant, Cérès, fut découvert en 1801. Depuis quelques années, les astronomes amateurs traquent les astéroïdes. Dans leurs déplacements, ces derniers ont parfois la bonne idée d’occulter une étoile :

Les astronomes amateurs contribuent à l’étude des astéroïdes. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais il est également possible d’assurer un suivi photométrique de ces petits corps sur le long terme. Objectif : détecter de très faibles fluctuations de luminosité en lien avec leur rotation. C’est le travail que mène le G.O.R.A. , un groupe argentin spécialisé. Il rapporte une série de mesures concernant (761) Brendelia. Les variations d’éclat observées laissent penser que cet astéroïde serait double. Continuer la lecture

Des astronomes amateurs traquent les astéroïdes

En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes. 

Faire œuvre utile :

Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :

Vue d’artiste d’un astéroïde double, (90) Antiope. © ESO

Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :

Principe d’une occultation d’étoile par un petit astéroïde. La courbe de lumière et ses oscillations sont représentées en rouge. Crédit : Observatoire de Paris, Lesia

Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Continuer la lecture

Des amateurs enregistrent un nouvel impact sur Jupiter

Plusieurs astronomes amateurs japonais et chinois ont filmé le flash lumineux d’un nouvel impact sur Jupiter le 28 août 2023. 

Collision filmée :

Astéroïde ou comète ? On ne sait pas encore quelle est la nature du petit corps céleste à l’origine d’un impact sur Jupiter le 28 août 2023.

C’est Marc Delcroix qui a donné l’alerte ce matin. Cet astronome amateur coordonne en France les observations de Jupiter dans le cadre de la mission Juno. Pour rappel, cette sonde américaine est arrivée dans la banlieue de la planète géante gazeuse en juillet 2016 et l’étudie depuis une orbite polaire.

Avec l’équipement et le nombre d’astrophotographes planétaires amateurs, Jupiter est en permanence sous surveillance. Ceci explique les observations régulières d’impacts depuis un peu plus d’une décennie. En 2009 déjà, l’astronome amateur australien Anthony Wesley avait été le témoin privilégié d’une collision de ce type.

Même aventure en 2017 pour l’astronome amateur français Sauveur Pedranghelu. Concernant l’impact du 28 août 2023, on peut en trouver d’autres images sur la page de l’ALPO-Japan mise à jour régulièrement.

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Les astéroïdes avec plusieurs lunes seraient très courants

La présence d’un troisième satellite autour d’Elektra laisse présager la découverte future de nombreuses lunes autour d’autres astéroïdes.

Elektra et ses trois satellites :

(130) Elektra est un des nombreux astéroïdes qui constituent la ceinture principale située entre les orbites de Mars et Jupiter. Il a été déniché le 17 février 1873 par l’astronome américain Christian Peters. On lui attribue un diamètre de 182 kilomètres. Depuis vingt ans, les progrès réalisés en astronomie ont permis de lui découvrir trois lunes. La première, en 2003, mesure 7 kilomètres de diamètre. Elle tourne autour d’Elektra en 5,3 jours à une distance de 1.300 kilomètres. La seconde, découverte en 2014, mesure 5,2 kilomètres de diamètre. Elle fait le tour d’Elektra en 1,3 jour à environ 500 kilomètres.

Forme de l’astéroïde (130) Elektre d’après les données recueillies par le VLT. © ESO

La dernière lune (diamètre de 1,6 kilomètre seulement), orbite à 345 kilomètres de l’astéroïde en 0,7 jour. Elle vient d’être dénichée par le spectro-imageur (IFS) de SPHERE, monté sur l’un des VLT (lire le communiqué de l’INSU).   Continuer la lecture

2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver

Le 16 septembre 2021, l’astéroïde 2021 SG s’est approché de la Terre à grande vitesse. Un passage qui n’a été découvert que le lendemain !

Peur rétrospective :

Tous les astéroïdes ne finissent pas leur course dans l’atmosphère de Jupiter, comme cela a été observé le 13 septembre dernier. Prenez 2021 SG, un bon gros caillou dont on estime le diamètre à environ 70 mètres. Le 16 septembre 2021, il est passé en trombe (24 kilomètres par seconde) à environ la moitié de la distance qui nous sépare de la Lune. Voilà qui devrait nous rassurer. Dans le passé, certains astéroïdes se sont aventurés beaucoup plus près. On pense par exemple à 2020 QG, qui nous a survolé à seulement 3.000 kilomètres en août 2020.

Mais ce qui est inquiétant avec 2021 SG, c’est qu’il n’a été découvert que le 17 septembre, alors qu’il s’éloignait ! S’il a échappé au réseau de télescopes qui surveillent le ciel nocturne, c’est tout simplement qu’il venait de la direction du Soleil, ce qui l’a rendu indétectable. Continuer la lecture

Interview : Michel Ory, chasseur de comètes (et d’astéroïdes)

L’astronome amateur suisse Michel Ory répond à nos questions à l’occasion de la sortie de son livre : Chasseur de comètes, la quête de nos origines.

À 54 ans, Michel Ory est un astronome amateur comblé. Lorsqu’il n’est pas devant ses élèves pour leur enseigner la physique, cet ancien journaliste scientifique suisse traque les astéroïdes et les comètes. Son palmarès est éloquent : il a découvert plus de 200 astéroïdes, deux comètes et deux supernovæ.

L’astronome amateur suisse Michel Ory.© Michel Ory

Des découvertes réalisées à l’Observatoire astronomique jurassien de Vicques en Suisse (2000-2011) et à l’Observatoire de l’Oukaïmeden au Maroc (dès 2011). Auteur de Chasseur d’astéroïdes en 2019 (éditions Le Pommier), il sort aujourd’hui un second ouvrage, Chasseur de comètes, la quête de nos origines. Continuer la lecture

Polymèle : mission d’observation exceptionnelle au Sénégal

Une coopération internationale a permis d’observer avec succès une occultation d’étoile par Polymèle. Cet astéroïde doit être survolé par une sonde en 2027.  

Des Troyens pour Lucy :

En octobre 2021, la NASA a prévu de lancer Lucy. Cette sonde doit survoler pas moins de six astéroïdes entre 2027 et 2033. Si Donaldjohanson est un membre de la ceinture principale, les cinq autres sont des astéroïdes troyens. Ces derniers se situent aux points de Lagrange L4 et L5 de Jupiter.

Trajectoire de la sonde américaine Lucy. © Southwest Research Institute

Lucy ira successivement à la rencontre de 3548-Eurybate (dont on a découvert une lune en janvier 2020), 15094-Polymèle, 11351-Leucos, 21900-Oros et 617-Patrocle-Ménétios (un autre astéroïde double). Continuer la lecture

Vredefort, un cratère d’impact de 300 kilomètres de diamètre

En Afrique du Sud, la ville de Vredefort a donné son nom à l’immense cratère d’impact (le plus grand connu à ce jour sur Terre) dans laquelle elle se situe.

Structure géante :

À 120 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg (Afrique du Sud), on peut découvrir le plus grand cratère d’impact du monde, celui de Vredefort. L’astéroïde qui a creusé ce cratère de 300 km de diamètre devait avoir une taille comprise entre 10 et 15 km. L’impact s’est produit il y a un peu plus de 2 milliards d’années ce qui explique que le cratère soit très érodé. On parle d’ailleurs plutôt d’astroblème quand on se trouve face à un cratère fossile (comme dans le cas de Rochechouart).

Vredefort est à ce jour le plus grand cratère d’impact connu. © NASA

Sur les images prises depuis l’espace on ne repère que de vagues structures géologiques circulaires centrées sur un dôme de roches.  Ce dernier, appelé dôme de Vredefort (le nom de la ville logée dans le cratère), a un rayon d’environ 25 km. En raison de son intérêt scientifique le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Continuer la lecture

L’instrument SPHERE dévoile la surface de l’astéroïde Pallas

Avec l’instrument SPHERE, le Very Large Telescope vient de fournir l’image la plus précise jamais obtenue du troisième plus gros astéroïde, Pallas.

Un instrument à tout SPHERE :

L’instrument SPHERE (Spectro Polarimetric High contrast Exoplanet REsearch) est installé depuis mai 2014 sur le Very Large telescope de l’ESO. Il est conçu pour fournir directement des images des planètes extrasolaires ainsi que leurs caractéristiques spectrales et colorimétriques. C’est sous la responsabilité de l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble que cet instrument a été conçu par un consortium d’astronomes et d’ingénieurs européens.

Il y a quelques jours SPHERE nous offrait une surprenante nouvelle image de l’étoile Bételgeuse. Cette fois l’instrument lève (un peu) le voile sur la surface de l’astéroïde Pallas (voir l’article de l’ESO). Continuer la lecture

On a retrouvé un morceau de l’astéroïde 2018 LA

Le 2 juin dernier, un petit astéroïde de 2 mètres, 2018 LA, a explosé dans le ciel du Bostwana. Des chercheurs viennent d’en retrouver un premier fragment.

Le 2 juin 2018 de nombreux habitants du Bostwana et des pays voisins ont assisté à la désintégration d’une météorite lors de son entrée dans l’atmosphère. L’explosion de cet astéroïde dans le ciel d’Afrique a également été enregistrée par de nombreuses caméras de sécurité. Quelques heures auparavant l’objet en question avait été repéré par le Catalina Sky Survey, un réseau de surveillance des astéroïdes (et des comètes comme C / 2013 US10) exploité par l’Université de l’Arizona et parrainé par la NASA.

Découverte d’un des fragments de l’astéroïde 2018 LA. Crédit : Peter Jenniskens

Après l’explosion de l’astéroïde (qui ne devait pas dépasser 2 mètres), les fragments se sont dispersés et sont retombés sur une vaste zone où la récolte a commencé (tout comme en Russie après la spectaculaire chute du 21 juin).  Continuer la lecture

30 juin 1908 : explosion dans le ciel de la Toungouska

Le 30 juin 1908 la plus grosse explosion d’une météorite se produisit dans l’atmosphère au-dessus de la rivière Toungouska dans la forêt sibérienne.

Cataclysme sibérien :

Le 30 juin 1908, les paysans vivant sur les plateaux de Sibérie centrale ont sans doute cru que le ciel leur tombait sur la tête. Vers 7 heures du matin, un objet trop brillant pour être observé à l’œil nu traversa le ciel avant de se désintégrer dans un bruit formidable. L’explosion fut entendue à 1.000 km de là et s’accompagna d’un séisme de magnitude 5 que l’on enregistra jusqu’aux États-Unis.

Carte montrant l’ampleur de l’événement de la Toungouska le 30 juin 1908. © Wikipédia

La carte ci-dessus donne une idée de l’ampleur de l’événement. En rouge, il s’agit de la zone centrale de 40 km de diamètre entièrement dévastée. L’orange correspond à de forts dégâts à 100 km à la ronde. En dégradé bleu, on peut visualiser la portée du bruit généré par l’explosion. Continuer la lecture

Portrait de (90) Antiope, un curieux astéroïde double

Observé depuis un peu plus de 140 ans, (90) Antiope est un astéroïde de la ceinture principale dont on a découvert en 2000 la nature binaire.

C’est entre les orbites des planètes Mars et Jupiter que se situe la ceinture principale d’astéroïdes, une région qui contient probablement plusieurs millions de petits corps dont le plus imposant, Cérès (désormais classé comme planète naine) fut découvert en 1801. En octobre 1866 l’astronome allemand Karl Theodor Robert Luther est le premier à repérer (90) Antiope depuis l’Observatoire de Düsseldorf dont il est le directeur (observateur assidu, Luther découvrira en tout 24 astéroïdes entre 1852 et 1890).

Vue d’artiste de l’astéroïde double (90) Antiope. © ESO

(90) Antiope pourrait n’être qu’un astéroïde de plus si une observation réalisée il y a 18 ans n’avait révélé sa nature binaire. Continuer la lecture

La sonde Osiris-Rex fonce désormais vers l’astéroïde Bennu

Après avoir survolé la Terre le 22 septembre, la sonde américaine Osiris-Rex a enfin pris la direction de l’astéroïde Bennu qu’elle rejoindra courant 2018. 

Osiris-Rex (Origins-Spectral Interpretation-Resource Identification-Security-Regolith Explorer) est une mission de la NASA qui prévoit l’étude de l’astéroïde Bennu (fin 2018) et le retour d’échantillons sur Terre en 2023. C’est la troisième sonde spatiale du programme New Frontiers après New Horizons (qui se dirige vers l’astéroïde 2014 MU69 après avoir survolé la planète naine Pluton et son compagnon Charon en 2015) et Juno (en orbite autour de Jupiter depuis l’été 2016).

Lancé le 6 septembre 2016 depuis la base de Cap Canaveral à l’aide d’une fusée Atlas, Osiris-Rex avait besoin d’une impulsion supplémentaire fournie par la Terre pour se diriger vers Bennu. Continuer la lecture

L’étonnant transit de Phobos devant la planète Mars

Le passage du satellite Phobos devant Mars reste l’une des images les plus extraordinaires prises au cours des missions vers la Planète rouge.

Découvert par l’astronome américain Asaph Hall le 18 août 1877 à l’aide d’une lunette astronomique de 66 cm de diamètre, Phobos, un astre très irrégulier de 27X22X19 km, est le plus grand des deux satellites de Mars, l’autre étant Deimos.

Mais pourquoi Phobos est-il un satellite si sombre, comme le montre ce cliché réalisé en 2010 par l’orbiteur Mars Express qui fut lancé du cosmodrome de Baïkonour le 2 juin 2003 avant de se satelliser 6 mois plus tard autour de la Planète rouge ? Continuer la lecture

Zoom sur la météorite ferreuse de Tamentit

Exposée au parc d’attractions de Vulcania en Auvergne, la météorite ferreuse de Tamentit est un caillou extraterrestre de 510 kg d’une valeur inestimable. 

Située à 1.400 km d’Alger, non loin de la ville d’Adrar, l’oasis de Tamentit doit sa célébrité à la découverte en 1864 d’une météorite ferreuse (voir sa carte d’identité) d’une demi-tonne à moitié enfouie dans le sable. Tombée vers la fin du XIVe à une douzaine de km de l’oasis, elle y avait été amenée et placée sur l’une des places publiques.

Peut-être parce qu’elle rappelait aux habitants la Pierre noire sacrée (placée dans l’angle sud-est de la Kaaba, le monument qui se trouve au centre de la mosquée al-Haram de La Mecque, en Arabie saoudite), la météorite de Tamentit devint un objet sacré sur lequel venaient s’asseoir les femmes qui n’arrivaient pas à enfanter.  Continuer la lecture

En vidéo : le fascinant survol du cratère Occator sur Cérès

La NASA vient de publier une vidéo du survol d’Occator par la sonde spatiale Dawn. Il s’agit d’un mystérieux cratère situé sur la planète naine Cérès.

Avec 940 km de diamètre, Cérès est la plus petite planète naine connue. Située au cœur de la ceinture d’astéroïdes, elle a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi.

Après avoir orbité autour de Vesta entre juillet 2011 et septembre 2012, la sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) est arrivée à proximité de Cérès au mois de mars 2015. Depuis la mi-décembre 2015 Dawn est en orbite à sa plus courte distance (380 km), ce qui permet d’obtenir des images très détaillées de la surface de cette planète naine avec une résolution de 35 m par pixel.

Parmi les nombreuses interrogations soulevées lors du survol de Cérès par la sonde Dawn, la présence de 130 points lumineux (qui tranchent au milieu d’un paysage aussi sombre que de l’asphalte) a beaucoup intrigué les planétologues. Continuer la lecture

Surveillez l’essaim météoritique des Quadrantides

Si le ciel est dégagé, l’essaim météoritique des Quadrantides devrait nous offrir un joli spectacle pour bien commencer cette nouvelle année.

Le début du mois de janvier est traditionnellement propice à l’observation des étoiles filantes. C’est en effet durant les cinq premières nuits de l’année que la Terre traverse l’essaim météoritique des Quadrantides.

essaim

Les météores portent le nom de la constellation dont ils semblent jaillir, la constellation du Quadrant Mural qui n’existe plus aujourd’hui (entre les constellations d’Hercule, du Bouvier et de la Grande Ourse). Continuer la lecture

Un deuxième satellite pour l’astéroïde (130) Électre

Le Very Large Telescope a permis de dénicher un second satellite autour de l’astéroïde (130) Électre, un morceau qui se serait détaché.

(130) Électre circule dans la ceinture principale d’astéroïdes, un ensemble de petits corps qui orbitent entre les planètes Mars et Jupiter. (130) Électre  a été repéré le 17 février 1873 par l’astronome américain Christian Peters (1813-1890), un des premiers chasseurs d’astéroïdes avec 48 découvertes à son actif en un peu moins de trois décennies.

En vidéo : la NASA projette de capturer un astéroïde pour le mettre en orbite lunaire

Une équipe internationale d’astronomes conduite par Bin Yang a utilisé au mois de décembre 2014 l’un d’un télescopes géants de l’ESO (Melipal, l’un des 4 réflecteurs de 8,2 m qui constituent le VLT) pour étudier (130) Électre.

astéroïde

Représentation d’artiste d’un astéroïde triple comme (130) Électre 

Melipal est équipé de l’instrument SPHERE (Spectro Polarimetric High contrast Exoplanet REsearch), lequel a été conçu pour fournir directement des images des planètes extrasolaires ainsi que leurs caractéristiques spectrales et colorimétriques.

eso

Ces observations (dont les résultats sont présentés sur arXiv) ont d’abord permis de préciser la taille de (130) Électre (197 ± 20 km) et de S/2003 (130) 1, un petit satellite de 6.0 ± 1.5 km qui avait été détecté y a 13 ans par le télescope Keck II. L’équipe de Bin Yang a également découvert un second satellite (qui a été baptisé S/2014 (130) 1) dont la taille est estimée à 2.0 ± 1.5 km. Continuer la lecture

En vidéo : retour sur le bolide de Tcheliabinsk en 2013

Une vidéo compile de nombreuses séquences filmées lors de l’explosion d’un petit astéroïde dans le ciel de Tcheliabinsk le 15 février 2013.

La semaine dernière je faisais le point sur ce blog de ce que nous savions de l’explosion d’une météorite de 12.000 tonnes au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk le 15 février 2013. Après avoir abordé l’aspect scientifique de l’événement dont on connaît désormais le déroulement avec précision, essayons aujourd’hui d’imaginer ce que les habitants de cette région de l’Oural ont vécu ce matin du 15 février 2013.

Pour se faire une bonne idée de ce qui s’est produit dans le ciel et au sol lors de la désintégration de ce corps céleste, on dispose de près d’un millier de vidéos acquises par des caméras placées sur les tableaux de bord des véhicules, des systèmes de surveillance de locaux ou de carrefours ou encore des enregistrements effectués à l’aide de téléphones portables ou d’appareils photographiques. Continuer la lecture

15 février 2013 : explosion dans le ciel de Tcheliabinsk

Le vendredi 15 février 2013, une météorite de 12.000 tonnes se désintégrait dans le ciel de l’Oural au-dessus de la ville de Tcheliabinsk.

Scénario de fin du monde :

Nous sommes le 15 février 2013, date anniversaire de la naissance de Galilée 449 ans plus tôt, en 1564. Peu après 9h du matin (heure locale de la région de Tcheliabinsk en Russie), une météorite de 19 mètres de diamètre pénètre dans la haute atmosphère à une vitesse de 20 km/s. Elle s’échauffe très fortement et se brise une première fois en 11 morceaux à une altitude de 40 km. L’onde de choc de cette formidable explosion dégage une énergie équivalente à 35 fois celle de la bombe atomique d’Hiroshima. Elle fait trembler les murs de la ville de Tcheliabinsk et souffle des milliers de vitres.

Passage de la météorite au-dessus de Tcheliabinsk le 15 février 2013. © M. Ahmetvaleev

De nombreuses personnes sont blessées par les éclats de verre, ceux situés à la verticale de l’explosion sont plaqués au sol. Pendant un instant, la météorite devient 30 fois plus lumineuse que le Soleil. Continuer la lecture