Depuis son balcon lyonnais, l’astronome amateur Lionel Guyonnet a patiemment photographié Saturne et ses anneaux pendant une décennie.
Saturne au balcon :
Tous les astronomes amateurs n’ont pas la chance de disposer d’un véritable observatoire dans leur jardin. Ceux qui habitent en ville doivent s’adapter. Certains (comme Christian Bertincourt) prennent la route, d’autres (comme James Dias) se contentent d’une fenêtre ouverte. Lionnel Guyonnet, lui, dispose d’un balcon en plein cœur de Lyon. Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais cet électricien a su en tirer profit :
Il suffit pour s’en convaincre de faire un tour sur ses galeries AstroBin et Flickr. Avec patience et ténacité, il a photographié Saturne pendant une décennie. Le résultat permet d’apprécier le balancement des anneaux de Saturne, un phénomène qui fascine les astronomes depuis longtemps. Continuer la lecture →
Ayant découvert le plaisir d’observer avec une tête binoculaire, j’en suis venu à ne plus m’en passer. Focus sur cet accessoire.
Découverte fortuite :
Une tête binoculaire, pourquoi faire ? Cela fait plusieurs années que j’entends parler de cet accessoire. J’y voyais surtout des inconvénients : perte de luminosité (le faisceau lumineux est divisé en deux), poids important et investissement conséquent (il faut acheter la tête bien sûr, mais également un second jeu d’oculaires). Comme toujours, c’est en essayant qu’on peut vraiment se rendre compte. Cet été, j’ai pu tester l’accessoire en me rendant chez Serge Deconihout :
Bien sûr, le réfracteur de Serge est un instrument particulier. Mais quand même, je me suis rendu compte qu’observer avec les deux yeux était un plaisir auquel j’allais avoir envie de goûter plus souvent. Continuer la lecture →
George Alcock a été l’un des plus prolifiques observateurs du ciel, réalisant ses nombreuses découvertes avec de simples jumelles.
Une comète derrière la vitre :
Tout comme Patrick Moore, George Alcock aura marqué de son empreinte l’astronomie britannique du XXe siècle. Son nom est irrémédiablement associé à la comète C/1983 H1 (IRAS-Araki-Alcock). George Alcock la découvrit le 3 mai 1983, indépendamment du japonais Genichi Araki et du satellite IRAS. Alcock avait alors 71 ans. Il venait de dénicher sa cinquième comète en observant derrière une fenêtre fermée avec une simple paire de jumelles 11X80 (grossissement de 11 fois et diamètre de 80 millimètres).
Jeune observateur à l’époque, je me souviens de cet astre chevelu de magnitude 3 visible à l’œil nu comme un petit nuage diffus. La comète se déplaçait très vite (deux degrés par heure) devant les étoiles de la Grande Ourse. Grâce à un passage à seulement 0,031 UA de la Terre le 11 mai, il fut possible de détecter du soufre diatomique (S2) dans la chevelure de la comète et de mesurer la taille de son noyau (entre 5 et 8 km).
Des comètes aux novae :
Pour George Alcock, C/1983 H1 arrivait après plusieurs décennies d’observations et de découvertes, toutes réalisées depuis sa maison ou son jardin avec différentes paires de jumelles. Né à Peterborough le 28 août 1912, il assista à l’éclipse partielle de Soleil du 8 avril 1921 avec ses camarades de classe. Mais c’est l’observation d’un bolide (un météore plus brillant que Vénus) en décembre 1930 qui le décida à rejoindre la British Astronomical Association. Il se lança alors assidument dans l’observation des étoiles filantes jusque dans les années 1950, avant de se tourner vers la chasse aux comètes.
Sa petite lunette de 75 millimètres de diamètre étant insuffisante, il acheta en janvier 1959 une paire de jumelles 25X105. Six mois plus tard, il découvrit ses deux premières comètes : C/1959 Q1 le 24 août et C/1959 Q2 six jours plus tard. Ce sera ensuite C/1963 F1 le 1er mars 1963 et C/1965 S2 le 26 septembre 1965. Sa parfaite connaissance du ciel (il avait mémorisé l’emplacement de plusieurs milliers d’étoiles) lui permit de découvrir également plusieurs novae en 1967, 1968, 1970 et 1976. Il fit sa dernière découverte (Nova Herculis 1991) à 78 ans avec une petite paire de jumelles 10X50 !
Un groupe d’astronomes amateurs a suivi les variations d’éclat de (761) Brendelia. Verdict : il pourrait s’agir d’un astéroïde double.
Trafic dans la ceinture principale :
(761) Brendelia fait partie de la ceinture principale d’astéroïdes entre les orbites des planètes Mars et Jupiter. Repéré le 8 septembre 1913, son nom fait référence à l’astronome allemand Otto Brendel. Cette ceinture contient plusieurs millions de petits corps dont le plus imposant, Cérès, fut découvert en 1801. Depuis quelques années, les astronomes amateurs traquent les astéroïdes. Dans leurs déplacements, ces derniers ont parfois la bonne idée d’occulter une étoile :
Mais il est également possible d’assurer un suivi photométrique de ces petits corps sur le long terme. Objectif : détecter de très faibles fluctuations de luminosité en lien avec leur rotation. C’est le travail que mène le G.O.R.A. , un groupe argentin spécialisé. Il rapporte une série de mesures concernant (761) Brendelia. Les variations d’éclat observées laissent penser que cet astéroïde serait double. Continuer la lecture →
Connue par les amateurs de préhistoire, la commune de Tautavel accueille aussi un festival qui met à l’honneur l’astronomie en Occitanie.
Site préhistorique… :
Dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, la commune de Tautavel doit sa renommée à la Caune de l’Arago. Ce site est mondialement connu pour les fouilles archéologiques qui y sont menées depuis plusieurs décennies. En 1971, l’équipe du professeur Henry de Lumley a découvert des fragments de crâne humain dans une grotte perchée :
Datant d’environ 450.000 ans, les restes de cet Homo heidelbergensis (que l’on a surnommé l’Homme de Tautavel) ont fait la notoriété du village.
… et festival renommé :
Pour les amoureux des étoiles, Tautavel est aussi un rendez-vous incontournable. La commune accueille chaque été un festival d’astronomie dont c’était la 17ème édition cette année. Cet événement est porté depuis sa création par Cyril Calvet. Astronome amateur, il est également le Coordinateur du Service de Médiation scientifique du musée. Pour organiser ce festival, il est entouré d’une fidèle équipe de bénévoles :
Expositions, stands, observations du Soleil et séances de planétarium rythment les quatre jours de festival. Preuve du dynamisme et de la renommée de ce rendez-vous astronomique, la venue de Sylvie Vauclair. L’astrophysicienne a présenté une conférence intitulée “La naissance des éléments, du Big-Bang à la Terre” :
Mais ce sont surtout les nuits d’observation qui régalent les visiteurs. Paires de jumelles, lunettes et télescopes pointent amas d’étoiles, nébuleuses, galaxies et planètes. À travers les instruments apportés par les astronomes amateurs, chacun peut ainsi découvrir quelques joyaux du ciel d’été :
Et pendant que Raymond Sadin conte le ciel mythologique, les étoiles filantes traversent la nuit étoilée en silence, pour le bonheur de tous :
Serge Deconihout possède l’un des plus grands réfracteurs amateurs au monde. Rencontre avec un passionné.
Aventure provençale :
Serge Deconihout a posé ses valises au pied du petit village de Puimichel en 1991. Délaissant la région parisienne où il travaillait dans le secteur “études et prototypes” en aéronautique militaire, il est venu s’installer avec femme et enfants dans ce joli coin de Provence pour lancer son entreprise de mécanique astronomique. Pendant vingt-sept ans, sa société Valmeca a conçu des montures pour télescopes.
Difficile de tous les énumérer, mais on en retrouve à La Réunion (un télescope de 1,2 mètre et deux de 0,6 mètre pour l’Observatoire des Makes), au Maroc (0,6 mètre pour l’OUCA), en Allemagne (0,6 mètre pour l’Université de Tübingen), en France (0,6 mètre pour le Centre d’Astronomie de Saint-Michel-l’Observatoire)… Signalons également deux télescopes de 0,6 mètre en Suisse, l’un pour l’OFXB (ainsi qu’un coronographe de 150 millimètres), et l’autre (utilisé par Michel Ory) à l’Observatoire Astronomique Jurassien. Il a enfin réalisé les instruments TAROT et ROSACE, ainsi que de nombreuses pièces mécaniques pour de prestigieux observatoires professionnels comme le VLT, le CFHT ou encore le KPNO.
En 2011, Serge Deconihout s’est lancé dans une autre aventure : réaliser son propre observatoire et l’équiper d’instruments exceptionnels. Continuer la lecture →
En étudiant les occultations d’étoiles par des astéroïdes, les amateurs contribuent à améliorer notre connaissance de ces corps célestes.
Faire œuvre utile :
Dans le petit monde des astronomes amateurs, il y a les observateurs, les dessinateurs et les photographes. Beaucoup pratiquent leur passion par pur plaisir, mais certains y ajoutent un peu de science en participant à de véritables programmes de recherche. C’est le cas par exemple quand on surveille les supernovae, ces explosions stellaires cataclysmiques. Autre domaine où il reste beaucoup à apprendre, celui des astéroïdes :
Formant ce qu’on nomme la ceinture principale, ils sont des millions de fragments de roche et de glace à circuler entre les orbites de Mars et Jupiter. Parfois, l’un d’entre eux passe entre une étoile et nous. On assiste alors à l’occultation de l’étoile pendant quelques secondes :
Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite. En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. Continuer la lecture →
Puimichel accueille depuis plusieurs décennies le plus gros télescope d’Europe accessible aux simples curieux comme aux passionnés.
Provence étoilée :
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, Puimichel se dresse fièrement au-dessus des champs de lavande. Les visiteurs qui gravissent les ruelles de ce village construit en escalier ne manquent pas de faire un détour par son église Notre-Dame-du-Serre, sa chapelle Saint-Elzéard ou encore son moulin à vent joliment restauré. Les points de vue y sont nombreux pour admirer les champs de lavande alentours :
Mais cette cité provençale possède également de nombreuses coupoles astronomiques. Leurs dômes blancs se détachent sur un ciel presque toujours bleu, condition indispensable pour pouvoir admirer les étoiles une fois le Soleil couché :
Dans ce joli coin de Provence, la météo est particulièrement propice aux activités astronomiques. Une qualité du ciel qui suffit à justifier la présence de l’Observatoire de Haute-Provence à une trentaine de kilomètres. Si les coupoles de Forcalquier s’adressent aux professionnels, celles de Puimichel ont été érigées par et pour les astronomes amateurs. Une incroyable aventure qui a commencé il y a plus de quarante ans …
Pratique, ludique et pédagogique, Le ciel à l’œil nu est un joli guide à mettre entre les mains de tous, petits et grands curieux.
Levez les yeux :
Observer le ciel à l’œil nu peut sembler désuet à une époque où écrans, caméras et télescopes nous semblent incontournables. Pourtant, la récente Grande éclipse nord-américaine est venue nous rappeler combien certains phénomènes célestes sont spectaculaires à l’œil nu. Moins impressionnants mais plus fréquents, le ballet des planètes, les facéties de la Lune, le passage fugace des étoiles filantes ou encore la splendeur de la Voie lactée sont à la portée de ceux qui lèvent les yeux. C’est à leur intention que Stelvision propose un nouveau guide, “Le ciel à l’œil nu” :
En ville, à la campagne et même dans son canapé, ce joli guide a tout pour vous séduire. Réalisé par Bertrand d’Armagnac et Carine Souplet, deux passionnés qui savent parfaitement vulgariser l’astronomie, il bénéficie du talent de l’illustratrice Valérie Leblanc.
On commence par apprendre où, quand et comment observer. Puis, au fil des pages et des dépliants richement illustrés, on se familiarise avec le ciel nocturne des quatre saisons. La course des planètes, de la Lune et du Soleil ainsi que de nombreux spectacles célestes insolites viennent compléter ce guide.
Mes coups de cœur :
le style de l’ouvrage, rédigé avec le souci constant d’expliquer les choses simplement. Bertrand d’Armagnac et Carine Souplet confirment dans ce guide leurs talents de pédagogues.
des encarts réguliers destinés à enrichir sa culture céleste, qui permettent d’aborder certains aspects historiques ou scientifiques.
de nombreux codes QR qu’il suffit de scanner pour avoir accès à des informations actualisées : visibilité des planètes, actualité cométaire, passages de la Station spatiale…
À savoir :
Depuis plusieurs années, Stelvision marque de son empreinte le monde de l’astronomie avec des guides originaux et un choix limité de produits pertinents (voir par exemple “les Yeux de hibou“). Son site internet propose également de nombreux outils et conseils pour observer le ciel étoilé. Citons par exemple l’incontournable carte du ciel adaptée à votre lieu d’observation. Autre application très pratique, un simulateur de télescope. Il vous donnera une idée de ce que vous pouvez espérer voir dans un instrument d’astronomie en fonction du diamètre de son miroir.
L’astrophotographe Nicolas Giraud a saisi le rapide passage de la Station spatiale chinoise Tiangong devant le Soleil et ses taches.
Station chinoise :
Tiangong (Palais céleste en mandarin) est le nom de la Station spatiale chinoise. Cette dernière est composée pour le moment de trois modules lancés en 2021 et 2022. Mais elle va prochainement s’agrandir, comme cela a été annoncé en 2023 à l’occasion du 74e Congrès international d’astronautique. Actuellement, Tianhe (le module central), Wentian (le module d’habitation) et Mengtian (le module scientifique) représentent un volume de 110 m³. Un espace suffisant pour accueillir régulièrement trois taïkonautes. Comparativement, les astronautes présents dans la Station spatiale internationale (ISS) disposent d’environ 400 m³.
Orbitant à environ 350 km au-dessus de la Terre, la station Tiangong est alimentée en électricité par de grands panneaux solaires. Ils lui donnent une silhouette qui rappelle celle de l’ISS. Continuer la lecture →
Le miroir du télescope du Mont Wilson, dont l’astronome Edwin Hubble fut un fervent utilisateur, va être réaluminé.
Observatoire centenaire :
L’Observatoire du Mont Wilson est installé à 1.742 mètres d’altitude dans le comté de Los Angeles, en Californie. C’est là que les astronomes ont écrit quelques-unes des plus belles pages de l’astronomie du XXe siècle. L’observatoire fut fondé en 1904 par l’astronome George Ellery Hale. Il fut équipé quatre ans plus tard d’un télescope de 1,5 mètre de diamètre. Puis en 1917 un télescope de 2,5 mètres de diamètre entra en service et resta le plus grand du monde jusqu’en 1948. C’est ce dernier, le télescope Hooker, qui fait actuellement l’objet d’une cure de jouvence. Les images du démontage du miroir ont été réalisées par David Frey :
Connu comme le Septette de Copeland, un majestueux groupe de lointaines galaxies se cache dans la constellation du Lion.
Un astronome aventureux :
La vie mouvementée de Ralph Copeland mérite d’être brièvement racontée. Né en 1837 dans une famille de fermiers anglais, il voit son père mourir alors qu’il n’a que trois ans. Il part pour l’Australie à seize ans où il se découvre une passion pour l’astronomie tout en élevant des moutons. De retour en Angleterre en 1858, il observe la comète Donati :
Refusé à l’Université de Cambridge, Copeland part alors en Europe faire des études à l’Université de Göttingen en Allemagne. Il revient quelques années plus tard en Irlande pour observer aux côtés de l’astronome William Parsons. Puis il va s’installer en Écosse où il est nommé astronome royal. Il entre à l’Observatoire royal d’Édimbourg en 1889 et y reste jusqu’à sa mort en 1905. Continuer la lecture →
Avec son film “Un Jardin pour l’Univers”, Olivier Sauzereau nous entraîne dans un voyage extraordinaire, de son jardin jusqu’aux étoiles.
Le ciel pour passion :
Olivier Sauzereau a la tête dans les étoiles depuis plusieurs décennies. Que ce soit depuis son observatoire à la Chapelle-aux-Lys (en Vendée) ou en parcourant le monde, il n’a de cesse de photographier la beauté du Cosmos. Un amour du ciel qu’il aime partager à travers ses livres (une dizaine), articles et conférences. Cet historien des sciences vient de réaliser un film intitulé “Un Jardin pour l’Univers“, un merveilleux voyage auquel il nous convie :
Olivier Sauzereau a déjà eu l’occasion de travailler sur des documentaires pour la télévision, notamment pour des films sur l’œuvre de Jules Verne. Il y intervenait en tant qu’auteur, narrateur ou présentateur, jamais encore comme réalisateur. Avec “Un Jardin pour l’Univers”, il signe sa première réalisation.
La genèse du film :
Olivier Sauzereau nous raconte : “L’idée de réaliser un travail audiovisuel associant images de la nature et découverte de l’astronomie remonte à la sortie du film Microcosmos, le peuple de l’herbe (1996). Le projet a longuement mûri avant de prendre forme fin 2020, suite à l’annulation d’un grand voyage en Amérique du Sud en famille pour cause de pandémie. La réalisation de ce film s’est ensuite étalée sur trois années, l’occasion de conduire en même temps un travail pédagogique auprès de 500 élèves des écoles primaires de mon canton, avec le soutien de La Communauté de Communes du Pays de la Châtaigneraie. Pour les besoins du film, j’ai réalisé 145.000 photographies et 1.200 séquences vidéo.
L’une des forces de ce film est la participation du musicien Romuald Tual. Ce dernier est venu passer plusieurs jours chez moi en “résidence d’artiste” pour composer la musique. Romuald est aussi le compositeur des musiques que nous utilisons dans le planétarium de La Chapelle-aux-Lys. Il a également sonorisé l’un des espaces de la nouvelle exposition permanente sur l’exploration spatiale à la Cité des sciences.”
Le peintre Étienne Léopold Trouvelot (1827-1895) est l’auteur d’une magnifique série de chromolithographies mariant art et astronomie.
De l’entomologie à l’astronomie :
Rien ne semblait prédestiner Étienne Léopold Trouvelot à devenir un artiste astronome. Né à Guyencourt (Aisne) en 1827, il émigre aux USA en 1855, probablement pour des raisons politiques. Il exerce le métier de portraitiste dans le Massachusetts puis dans la banlieue de Boston. C’est là qu’il se lance dans une expérience malheureuse. Passionné d’entomologie, il décide d’élever dans son jardin des œufs de Bombyx disparate. Malheureusement les papillons s’échappent et infestent les arbres tout autour.
Pour ne plus avoir à déplacer leur matériel, de plus en plus d’astronomes amateurs franchissent le pas et construisent leur observatoire.
Astronome nomade ou sédentaire :
Avoir son propre observatoire, un rêve pour les amateurs d’astronomie, devient peu à peu chose courante. Il est désormais possible de construire un poste fixe dans son jardin pour y installer son télescope. Simple abri ou véritable coupole, pilotage de l’instrument sur place ou bien au chaud depuis la maison, les réalisations se multiplient. Comme d’autres, Éric Brotons (Esprit de la Nature) a choisi de ne plus déplacer son matériel. Une évolution qu’il a mise en images :
Les sorties astronomiques sont synonymes de manutention du matériel, trajet, fatigue… Une aventure qui peut parfois se solder par un résultat nul. Un accessoire oublié, l’arrivée intempestive de nuages au-dessus du site d’observation, et l’amateur repart bredouille.
Construction simple :
Sortir, c’est pour beaucoup la possibilité de s’éloigner de la pollution lumineuse. Mais on peut désormais s’affranchir de ce fléau en astrophotographie grâce à l’utilisation de filtres sélectifs. Une raison de plus pour pratiquer sa passion chez soi. Un choix que nous explique Éric Brotons : “À 47 ans, je suis un passionné de musique et un grand amoureux de tous ce qui m’entoure : la flore, la faune et le ciel. J’ai commencé à réellement m’intéresser aux astres à l’âge de 8 / 10 ans, quand ma mère m’a offert une petite lunette pour Noël. Et depuis, l’astronomie fait partie intégrante de ma vie. Jusqu’à l’âge de 28 ans, je n’ai fait que de l’observation visuelle. Puis je me suis lancé dans l’astrophoto, bien aidé par certains membres du Club d’Astronomie de Mont-Bernenchon.
Pourquoi un observatoire dans mon jardin ? Tout simplement pour ne pas démonter et remonter mon matériel en permanence. Ainsi, je suis toujours prêt pour observer ou photographier le ciel nocturne. La conception de mon observatoire est très simple. Il est en bois, celui qu’on utilise pour les chalets, avec un toit coulissant. Je l’ai monté sur des briques pour ne pas être en contact avec le sol. Il dispose de la fibre et de l’électricité. J’estime le coût total de l’installation (hors matériel astronomique) aux environs de 1.000 euros.” Éric (joignable sur Facebook) partagera volontiers ses astuces de construction avec ceux qui ont envie de se lancer !
L’astrophotographe Christian Bertincourt nous fait partager une soirée dans la Drôme avec la belle comète 12P/Pons-Brooks.
Chasse à la comète :
Pour un astrophotographe comme pour un amoureux du ciel étoilé, la météo est un facteur déterminant. Et il faut bien l’avouer, ce mois de mars 2024 est assez chaotique. Difficile de faire le marathon Messier ou d’admirer en soirée les splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks. On peut alors opter pour la location d’un télescope à distance… ou partir à la recherche d’un coin de ciel bleu :
Christian Bertincourt a choisi la seconde option le 13 mars pour aller immortaliser la comète du moment. Cet astrophotographe lyonnais réalise régulièrement de très belles images nocturnes, à découvrir sur son site ou sa galerie d’images Flickr. Il nous livre le récit de sa soirée. Continuer la lecture →
Henry de Graffigny fut un écrivain-journaliste scientifique particulièrement prolifique à cheval sur les XIXe et XXe siècles.
Un écrivain méconnu :
Henry de Graffigny : ce nom ne vous dit peut-être rien. C’était le cas pour moi, jusqu’à ce que j’achète un petit livre (130 pages), “L’astronome amateur“. Son auteur y présentait les bases de l’astronomie au tournant du XXe siècle. Bien que l’ouvrage ne soit pas daté, il y était question de la SAF “fondée il y a 27 ans”, ce qui signifie que le texte avait été écrit en 1914 :
Une petite recherche sur le web m’a permis d’en savoir un peu plus sur cet auteur méconnu. Mes infos sont extraites du blog Mémoires 52, association de recherches historiques en Haute-Marne. C’est en effet dans ce département qu’est né Raoul Marquis le 28 septembre 1863. Il s’agit de l’homme qui prendra plus tard le nom de Henry de Graffigny. Continuer la lecture →
C’est un mystère vieux de plus de 70 ans. En 1952, trois étoiles ont disparu en moins d’une heure sur des clichés réalisés au Mont Palomar.
Surprise dans le POSS :
En cette nuit du 19 juillet 1952, les astronomes du Mont Palomar s’affairent autour du télescope Samuel Oschin (1,22 m). Ils participent au Palomar Observatory Sky Survey (POSS1), un important relevé photographique du ciel nocturne commencé en 1949 qui prendra fin en 1958. À l’aide de plaques photographiques carrées de 14 pouces de côté (soit environ 35 centimètres), ils photographient chaque région du ciel deux fois. Une première fois avec une plaque sensible au rouge, la seconde fois avec une plaque sensible au bleu. C’est à l’époque la seule technique disponible pour enregistrer la couleur des objets célestes :
En comparant les deux plaques d’une même portion de ciel, les astronomes font une étrange découverte. Trois étoiles de magnitude 15 présentes sur une plaque sensible au rouge ne sont plus visibles sur la plaque suivante sensible au bleu. Continuer la lecture →
Bien connu pour avoir découvert la Grande comète de 1973, l’astronome tchèque Luboš Kohoutek nous a quittés le 30 décembre 2023.
Découvreur d’astéroïdes et de comètes :
Luboš Kohoutek est né le 29 janvier 1935 en Tchécoslovaquie. Il s’intéresse au cosmos durant ses études secondaires, devenant l’un des plus jeunes membres de la Société Astronomique Tchèque. Dans les années 1950, il suit un cursus universitaire en mathématiques et physique. Il se consacre parallèlement à l’observation des étoiles filantes et publie à ce sujet des articles remarqués. À la fin de ses études, il intègre l’Académie tchèque des sciences. Il publie en 1967 le Catalogue of Galactic Planetary Nebulae avec l’astronome Luboš Perek :
Dans les années 1920, l’Observatoire Yerkes offrait aux femmes la possibilité de faire de véritables recherches astronomiques.
Un observatoire réputé :
L’observatoire Yerkes, qui dépend de l’Université de Chicago, se trouve dans le Wiscontin, sur la rive du lac Léman à Williams Bay. Il a été fondé en 1897 par l’astronome George Ellery Hale. Son financement a été assuré par le millionnaire Charles Tyson Yerkes qui lui a donné son nom. Cet observatoire est connu pour abriter le plus grand réfracteur du monde. Il s’agit d’une lunette dotée d’un objectif de 102 centimètres taillé par l’opticien Alvan Clark. Cet instrument exceptionnel est logé dans une coupole de 27 mètres de diamètre :
En 1921, Albert Einstein s’y est rendu au cours d’un voyage en Amérique. La scène a été immortalisée par un cliché (ci-dessus) devenu célèbre. Un siècle plus tard, Andrea Twiss-Brooks et Rich Kron (University of Chicago) se sont penchés sur cette image. Qui étaient donc ces femmes qui entouraient le physicien allemand ? Continuer la lecture →
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh