En images : la superbe éclipse totale de Lune du 31 janvier

Inobservable en Europe, l’éclipse totale de Lune de ce 31 janvier a ravi les observateurs et les photographes situés en Amérique, en Australie et en Asie.

Ce mercredi 31 janvier c’est la Pleine Lune des loups, connue aussi sous le nom de Pleine Lune de la glace car c’est l’une des plus froides de l’année dans l’hémisphère nord. Cette année ce phénomène a été fortement médiatisé pour 3 raisons :

  • il s’agit d’une Super Lune (notre satellite naturel est proche de son périgée)
  • c’est la seconde Pleine Lune du mois après celle du jour de l’An (on lui donne alors le surnom de Lune bleue)
  • la Lune est plongée dans l’ombre de la Terre ce qui lui vaut d’être éclipsée aux yeux des observateurs installés aux antipodes de l’Europe.

L’entrée du disque lunaire dans le cône d’ombre terrestre s’est produite à 11 h 48, le maximum de l’éclipse totale de Lune à 13 h 30 et la sortie de l’ombre à 15 h 11 (heures données en Temps Universel, il faut donc ajouter une heure pour avoir celles de Paris). Continuer la lecture

Opportunity : 14 ans sur la planète Mars !

C’est le rover de tous les records : sur Mars, Opportunity vient de fêter son quatorzième anniversaire et poursuit son exploration de la Planète rouge.

Quand le 25 janvier 2004 le rover Opportunity s’est posé sur la planète Mars dans la région de Meridiani Planum près de l’équateur, personne n’imaginait qu’il serait toujours vaillant 14 ans plus tard (malgré quelques petits problèmes de mémoire qui nécessitent chaque soir de transmettre à la Terre les images acquises pendant la journée).

Spirit, son jumeau, a eu moins de chance : ensablé au pied des collines Columbia depuis janvier 2010 après six années d’exploration et 8 kilomètres parcourus, le rover immobile n’a jamais pu réorienter ses panneaux solaires pour produire l’énergie nécessaire et survivre à l’hiver martien. Continuer la lecture

Que voir dans le ciel nocturne au mois de février 2018

En février 2018 il y aura de quoi lever les yeux au ciel : Jupiter occulte une étoile, Mars brille comme Antarès et Vénus frôle le croissant de Lune. 

En février les nuits sont toujours très longues, l’idéal pour partir à la découverte du ciel étoilé en début de soirée… ou le matin au réveil ! Si la météo est un peu plus clémente qu’en janvier, vous allez pouvoir faire quelques belles observations à condition de bien vous couvrir (si vous ne l’avez pas déjà fait, lisez les 5 conseils pour observer sans avoir froid).

Une nuit étoilée au château de Mourao au Portugal. © Jean-Baptiste Feldmann

Que ce soit à l’œil nu, muni d’une paire de jumelles ou d’une longue-vue, voici les rendez-vous à ne pas manquer au cours du mois le plus court de l’année (vous pouvez les localiser avec la carte de Stelvision). Continuer la lecture

Paysages lunaires à explorer (8) : la mer des Humeurs

Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte de la mer des Humeurs.

Cette huitième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer nous entraîne dans l’hémisphère SUD-OUEST lunaire pour découvrir la mer des Humeurs (Mare Humorum) ainsi que le superbe cratère Gassendi, une région que l’on peut observer avec un éclairage rasant aux 11ème et 25ème jours de la lunaison dans une paire de jumelles bien calée ou mieux encore à l’aide d’une longue-vue, d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope qui en révéleront toute la richesse.

L’image ci-dessous réalisée par l’astronome amateur Philippe Mouniguet (caméra ZWO 178 mc et télescope C11 XLT) va nous guider pour cette nouvelle escapade lunaire. Continuer la lecture

Michigan : des fragments de météorite retrouvés

Les premiers morceaux d’une météorite ayant explosé il y a quelques jours au-dessus du Michigan ont été récupérés par des spécialistes.

Les habitants du Michigan, aux États-Unis, ont été impressionnés par l’explosion d’un bolide dans la soirée du 16 janvier. Aussi brillante que la Pleine Lune, une boule de feu a été observée depuis de nombreux états (Illinois, Pennsylvanie, Ohio, Indiana, Wisconsin, Ontario, et Iowa) avant de se désintégrer au-dessus du Michigan dans un grand bruit de tonnerre. L’onde de choc est même à l’origine d’un séisme de magnitude 2 détecté par les sismographes de l’USGS (United States Geological Survey). l’IMO (International Meteor Organization) a reçu plus de 400 rapports d’observation concernant le passage (à plus de 45.000 km/heure) et la désintégration de ce morceau d’astéroïde qui a également été filmé (voir la vidéo à la fin de l’article).

Le chasseur de météorites Larry Atkins pose avec l’un des fragments retrouvés le 18 janvier 2018, deux jours après la désintégration d’un météoroïde au-dessus du Michigan. © Darryl Landry

Des chasseurs de météorites ont déjà retrouvé plusieurs fragments de ce gros caillou venu de l’espace (on estime que le météoroïde en question avait un diamètre de 2 mètres). Continuer la lecture

Arp 243 est le spectaculaire résultat de deux galaxies en collision

Quand deux galaxies spirales entrent en collision, le résultat est aussi étonnant que photogénique. La preuve avec Arp 243. 

Une galaxie particulière :

Située entre le Lion et les Gémeaux, la petite constellation du Cancer a peu de chances d’attirer le regard de l’observateur néophyte. On n’y dénombre en effet aucune étoile plus brillante que la magnitude 3,5. Les astronomes amateurs savent qu’elle héberge deux amas d’étoiles, Messier 44 (l’amas de la Crèche) et Messier 67. Mais c’est une autre cible beaucoup plus discrète qui est régulièrement pointée par les télescopes professionnels. Il s’agit de NGC 2623 (connue également sous le nom de Arp 243), le fruit d’une collision entre deux galaxies.

Rappelons que NGC correspond au New General Catalogue, un répertoire de plus de 7.500 objets célestes élaboré par l’astronome irlando-danois John Dreyer au XIXe siècle. Quant à Arp, cela fait référence à l’Atlas of Peculiar Galaxies, un catalogue de 338 galaxies particulières publié en 1966 par Halton Arp.   Continuer la lecture

Le retour du croissant de Lune avant la Super Lune bleue

Le 19 janvier le jeune croissant de Lune faisait son retour en soirée, 12 jours avant la Super Lune bleue du 31 janvier dont on parle déjà beaucoup.

Le vendredi 19 janvier les nuages se sont fait discrets pendant quelques heures en fin de journée. Lavé par des pluies régulières depuis plus d’une dizaines de jours en Bourgogne, le ciel s’était paré d’un joli bleu rehaussé par la présence d’un mince croissant de Lune accompagné de sa lumière cendrée, un spectacle que nous avons salué en musique par une petite mise en scène (la geisha du 24 septembre se transformant pour l’occasion en joueuse de harpe).

Cette nouvelle lunaison qui débute sera marquée le 31 janvier par une Super Lune bleue : les médias en parlent déjà beaucoup, mais de quoi s’agit-il exactement ? Continuer la lecture

Une Super Lune, ça existe ou pas ?

Le débat refait surface régulièrement lorsque la Pleine Lune est proche de son périgée : peut-on parler de Super Lune ? Éléments de réponse.

En raison de son orbite elliptique, la Lune n’est pas toujours à la même distance de la Terre. Au plus près, le périgée, cette distance est de 356.700 km ; au plus loin, l’apogée, la Lune se trouve à 406.300 km. Cette variation de distance induit automatiquement une variation du diamètre lunaire apparent qui oscille entre 29,5 minutes d’arc à l’apogée et 33,5 minutes d’arc au périgée, soit une différence de 12%. Au fil des lunaisons cette variation du diamètre apparent lunaire concerne donc toutes les phases de notre satellite naturel (croissant, Quartier, Lune gibbeuse…) sans que personne ne s’en émeuve… sauf quand le périgée coïncide avec la Pleine Lune (laquelle a lieu lors de l’alignement Soleil-Terre-Lune, un phénomène appelé syzygie).

Pour les astronomes cette coïncidence entre Pleine Lune et plus petite distance à la Terre est donc logiquement appelée phénomène de périgée-syzygie, un terme qui avouons-le n’est pas très sexy et ne risque pas d’inciter le grand public à lever les yeux au ciel.  Continuer la lecture

La comète C/2016 R2 Panstarrs de plus en plus belle

C’est la bonne surprise de ce début d’année. La comète C/2016 R2 Panstarrs déploie une étonnante queue de gaz, pour la grande joie des astrophotographes. 

Les comètes sont des astres imprévisibles, et ce n’est pas C/2016 R2 Panstarrs qui fera dire le contraire aux astronomes. Découverte le 7 septembre 2016 à la magnitude 19,1 par le réseau de surveillance d’astéroïdes Pan-Starrs (Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System)installé à Hawaii (un télescope qui a également déniché C/2014 Q1 Panstarrs), la comète C/2016 R2 Panstarrs est une comète périodique à très longue période (elle effectue sa révolution en 20.327 ans). Actuellement dans la  constellation du Taureau avec une magnitude de 13, son observation n’est possible qu’avec un gros télescope. Inutile donc de tenter de la repérer avec une longue-vue !

Ce sont les photographies qui révèlent toute la beauté de cet astre chevelu ; exemple avec cette superbe image réalisée le 10 janvier par l’astrophotographe autrichien Gerald Rhemann à l’aide d’un télescope de 305 mm de diamètre installé en Namibie et près d’une heure de pose. Continuer la lecture

Mars et Jupiter à l’aube du 13 janvier avec la vieille Lune

Mars et Jupiter poursuivent leur sarabande dans le ciel du matin pour notre plus grand plaisir. Samedi 13 janvier la vieille Lune n’était pas loin.

Qu’est-ce que la vieille Lune ? Il s’agit du mince croissant que l’on observe à l’aube dans les jours qui précèdent la Nouvelle Lune. À l’inverse on parle de jeune Lune pour le croissant du soir juste après la Nouvelle Lune. À l’aube du samedi 13 janvier le vieux croissant de Lune accompagné de lumière cendrée (ou clair de Terre) se trouvait dans la constellation d’Ophiuchus, mais c’est un peu plus haut dans le ciel qu’on pouvait retrouver Mars et Jupiter.

Le 7 janvier Mars et Jupiter n’étaient séparés que de 12 minutes d’arc, un rapprochement apparent malheureusement masqué par les nuages. Il a donc fallu attendre 6 jours pour retrouver les deux astres ici en compagnie de la vieille Lune au-dessus du château de la BerchèreContinuer la lecture

Jeux de lunes entre les anneaux de la planète Saturne

Retour sur l’une des belles images de la banlieue de Saturne recueillies par la sonde Cassini, avec ce cliché des satellites Dioné, Épiméthée et Prométhée. 

Le 15 septembre 2017, la sonde Cassini effectuait un grand plongeon dans les entrailles de Saturne, mettant fin à plus d’une décennie d’exploration de la planète gazeuse géante, de ses anneaux et de ses principales lunes. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine a réalisé une multitude d’observations à l’aide de ses 12 instruments scientifiques et d’incroyables photographies.

Cassini était l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle mesurait près de 7 mètres de haut pour 4 mètres de largeur et pesait 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens (largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. Continuer la lecture

En vidéo : zoom géant pour découvrir la surface de la Lune

En réalisant un zoom géant sur la Lune avec des instruments de différentes focales, Guillaume Doyen nous offre un joli voyage.

Photographier la Lune est possible à toutes les focales : on peut utiliser un objectif basique pour la saisir au milieu d’un paysage (voir par exemple le jeune croissant de Lune au-dessus du Tage à Lisbonne), un téléobjectif pour révéler les grands traits de la surface sélène (les principales mers apparaissent alors comme à l’occasion de l’éclipse partielle du 7 août) ou encore un télescope pour montrer en détail montagnes, failles et cratères de toutes tailles (c’est le cas quand on regarde à fort grossissement la chaîne des Apennins).

Un astrophotographe a eu l’idée d’additionner des images dans l’ordre croissant des focales pour nous emmener au pôle SUD lunaire, jusqu’à l’imposant cratère ClaviusContinuer la lecture

Le 7 janvier Jupiter et Mars ont rendez-vous à l’aube

C’est le plus beau rendez-vous planétaire de ce début d’année. Le dimanche 7 janvier à l’aube, Jupiter et Mars seront serrées l’une contre l’autre.

Le 5 octobre dernier je vous présentais le baiser matinal entre Vénus et Mars, un très joli rapprochement apparent entre la seconde et la quatrième planètes du Système solaire (leur numéro étant fonction de la position de leur orbite par rapport au Soleil, Mercure étant la plus proche, la Terre la troisième). Dimanche 7 janvier à l’aube, si le ciel est dégagé, nous pourrons revivre le même scénario avec cette fois Jupiter et Mars dans les rôles principaux.

L’occasion de mettre un coup de projecteur sur les deux planètes dont on va beaucoup parler cette année. Continuer la lecture

Une Super Lune pour le jour de l’An

Le premier jour de 2018 coïncidait avec la plus grosse Pleine Lune de l’année, la Super Lune. Un rendez-vous incertain en raison de la tempête Carmen. 

Super Lune est le terme utilisé pour désigner les plus grosses Pleines Lunes, celles qui se produisent autour du périgée. Notre satellite naturel ayant une orbite elliptique autour de la Terre, sa distance peut fluctuer de 356.000 à 406.000 km environ, ce qui se traduit par une variation de son diamètre apparent de près de 13%. Cette différence de taille apparente n’est pas discernable à l’œil nu mais peut être visualisée à l’aide d’un montage photographique comme ci-dessous (à gauche la Pleine Lune au périgée, à droite à l’apogée).

Ce 1er janvier nous avions donc rendez-vous avec la plus grosse Pleine Lune de l’année (celle du 3 décembre était légèrement plus petite) , mais l’observation du phénomène a été compliquée par la tempête Carmen.   Continuer la lecture