Samedi 23 septembre, c’est l’équinoxe d’automne

C’est le samedi 23 septembre, jour de l’équinoxe, que débute l’automne dans l’hémisphère nord. Explications.

Mécanique céleste :

Le changement de saison n’a rien d’arbitraire, il est dicté par la conjonction de deux facteurs : la course annuelle de la Terre autour du Soleil et l’inclinaison de l’axe de rotation de notre planète.

  • L’équinoxe vu de l’espace : c’est le point de l’orbite terrestre où les rayons du Soleil atteignent simultanément les deux pôles :

  • L’équinoxe vu de la Terre : c’est le moment où notre étoile coupe l’équateur céleste (qui n’est que la projection sur la voûte céleste de notre équateur terrestre). Le franchissement de l’équateur céleste par le Soleil s’effectue dans le sens Nord-Sud le 23 septembre 2023 et se fera dans le sens Sud-Nord le 20 mars 2024, date de l’équinoxe de printemps :
Lors de l’équinoxe, le Soleil coupe l’équateur céleste. © Marek Nikodem

Désormais le Soleil (qui se trouve depuis quelques jours dans la constellation de la Vierge) va traverser le ciel au sud de l’équateur céleste. Ce passage marque le début de l’automne dans l’hémisphère nord, du printemps dans l’hémisphère sud. Continuer la lecture

Paysage lunaire : le Soleil se lève sur Fracastor

Ce 19 septembre 2023, le jeune croissant de Lune nous donnait l’opportunité de découvrir Fracastor, un cratère ouvert sur la Mer du Nectar.

Reliefs au terminateur :

Comme pour la plupart des paysages lunaires, l’observation de Fracastor (125 kilomètres de diamètre) est particulièrement intéressante au terminateur. Lorsque la formation géologique se trouve à la limite jour/nuit, les reliefs sont accentués par l’éclairage rasant. C’est ainsi que Fracastor se dévoile au quatrième jour de la lunaison. Ce cratère (ou plaine murée selon les ouvrages) a la particularité d’être ouvert sur la Mer du Nectar. Il lui manque en effet un morceau de son rempart Nord :

Que s’est-il passé ? Chronologiquement, l’impact à l’origine de Fracastor s’est produit un peu après la formation de la Mer du Nectar. En remplissant le bassin, la lave s’est engouffrée par le rempart Nord moins élevé du cratère, noyant au passage son pic central. Continuer la lecture

Guettez le retour de la discrète Mercure à l’aube

C’est la meilleure période pour repérer en fin de nuit la planète Mercure, l’Arlésienne du Système solaire.

Messager des Dieux :

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer. Elle est perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule. Les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin. Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez facilement en raison de son éclat assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité :

Une danseuse accompagne Vénus (la plus brillante) et Mercure. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce. Chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture

Les surprenantes images de la comète Nishimura

Le passage de la comète Nishimura a donné lieu à de spectaculaires images alors qu’elle était en réalité très peu visible. Explications.

Comète pour initiés :

La comète Nishimura (C/2023 P1) a été décevante pour le grand public, il faut se rendre à l’évidence. Elle n’était pas visible à l’œil nu, perdue dans les lueurs de l’aube. Trop basse, donc atténuée par l’absorption atmosphérique, son éclat était insuffisant pour la voir sans au minimum une paire de jumelles. En 2020 la comète Neowise s’en était beaucoup mieux sortie :

Le passage de la comète Neowise avait été plus spectaculaire. © Jean-Baptiste Feldmann

Cependant, certaines photos ont pu jeter le trouble et laisser croire que C/2023 P1 était immense et très brillante dans le ciel à l’aube. Explications. Continuer la lecture

La comète Nishimura plonge en direction du Soleil

Il vous reste quelques nuits pour tenter d’observer la comète Nishimura avant qu’elle ne disparaisse dans la lumière solaire. 

Discrète visiteuse :

La comète Nishimura est dans la tête de tous les passionnés d’astronomie. Vont-ils parvenir à la voir avant qu’elle ne soit trop proche du Soleil ? Chaque fin de nuit l’astre chevelu découvert le 12 août par l’astronome amateur japonais Hideo Nishimura s’approche un peu plus de l’horizon Est. C’est une évidence quand on consulte la carte proposée par Stelvision, il va falloir faire vite. Pour en profiter avant le lever du jour, un réveil très matinal s’impose :

Avec une magnitude actuelle de 6, elle pourrait théoriquement commencer à être visible à l’œil nu. Mais il faut tenir compte de sa faible hauteur et de la présence de la Lune. Une paire de jumelles est donc vivement recommandée pour la localiser.  Continuer la lecture

Le fléau des satellites résumé en un cliché

Le ciel nocturne se charge inexorablement de la lumière des satellites. Un fléau restitué par un saisissant cliché de Matt C. Jackson. 

Rayures lumineuses :

L’image est terrifiante. Prise dans le Montana, un État du Nord-Ouest des USA, elle révèle l’augmentation exponentielle du nombre de satellites artificiels. Son auteur, Matt C. Jackson (Montana DarkStar Photography) la présente sur sa page Facebook. Il s’est contenté d’additionner 326 clichés d’une durée unitaire de 2,5 secondes pour arriver à ce résultat. Ce qui signifie qu’en un peu moins d’un quart d’heure de poses cumulées, des dizaines de satellites artificiels sont passés au-dessus de sa tête. Chacun d’entre eux laissant un trait lumineux ou plus exactement des tirets en raison de l’intervalle de trois secondes entre chaque prise de vue :

Les astronomes et les astrophotographes fuyaient depuis des années la pollution lumineuse des villes. Mais même dans les endroits les plus reculés, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur. Le prix à payer pour connecter le monde ? Continuer la lecture

La Super Lune bleue était en réalité rouge

Annoncée comme exceptionnelle par certains médias, la Super Lune bleue du 30 août 2023 s’est montrée dans sa plus belle robe rouge.

Lune médiatique :

Vous ne pouviez pas passer à côté : mercredi 30 août se produisait en soirée une Super Lune bleue, plus exactement durant la nuit du 30 au 31. Comme je vous l’ai déjà expliqué, il s’agissait d’une Super Lune (ce qui signifie une Pleine Lune proche de son périgée présentant un diamètre apparent de plus de 33 minutes d’arc). Elle était affublée de l’adjectif bleue parce que c’est le nom donné traditionnellement à la seconde Pleine Lune d’un mois qui en compte deux. Effectivement, une précédente Pleine Lune s’était produite le premier jour du mois :

La Super Lune bleue du 30 août 2023 avec un Panasonic FZ82. © Jean-Baptiste Feldmann

Plusieurs médias généralistes ont relayé l’information. L’intention était louable, à condition de rappeler aux lecteurs qu’il est impossible de déceler visuellement la différence entre une Pleine Lune au périgée d’une autre à l’apogée. Si vous avez mis le nez dehors pour guetter son lever, vous aurez peut-être eu droit comme moi à une belle couleur rouge produite par la réfraction atmosphérique.

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La comète Nishimura assaillie par le vent solaire

En s’approchant du Soleil, la longue queue de plasma de la comète Nishimura subit les assauts du vent solaire de plus en plus intense.

Position délicate :

Comment observer et photographier la comète Nishimura (C/2023 P1) ? L’astre chevelu découvert le 12 août par l’astronome amateur japonais Hideo Nishimura fonce en direction du Soleil. Visible en fin de nuit sur l’horizon Est actuellement avec une magnitude de 6,3, cette comète met les astronomes face à un dilemme. S’ils veulent la voir dans un ciel noir il faut la pointer lorsqu’elle se lève, mais l’atmosphère plus épaisse à l’horizon fait chuter son éclat. S’ils attendent qu’elle soit plus haute, c’est l’arrivée de l’aube qui l’efface. Sans parler de la présence de la Lune !

L’observation de la comète s’achève quand le ciel devient trop clair. © Michael Jäger

Il aura fallu tout le talent de l’astrophotographe autrichien Michael Jäger pour immortaliser la comète Nishimura à l’aube du 2 septembre. Et constater à cette occasion que la queue de plasma subissait les assauts du vent solaire.

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