Archives pour l'étiquette astronome

Célèbre astronome tchèque, Luboš Kohoutek est décédé

Bien connu pour avoir découvert la Grande comète de 1973, l’astronome tchèque Luboš Kohoutek nous a quittés le 30 décembre 2023.

Découvreur d’astéroïdes et de comètes :

Luboš Kohoutek est né le 29 janvier 1935 en Tchécoslovaquie. Il s’intéresse au cosmos durant ses études secondaires, devenant l’un des plus jeunes membres de la Société Astronomique Tchèque. Dans les années 1950, il suit un cursus universitaire en mathématiques et physique. Il se consacre parallèlement à l’observation des étoiles filantes et publie à ce sujet des articles remarqués. À la fin de ses études, il intègre l’Académie tchèque des sciences. Il publie en 1967 le Catalogue of Galactic Planetary Nebulae avec l’astronome Luboš Perek :

L’astronome tchèque Luboš Kohoutek recevant le Prix Nušl en 2010. © Miloš Podařil

Fuyant le Printemps de Prague l’année suivante, Luboš Kohoutek se réfugie en Allemagne où il obtient un poste à l’Observatoire de Hambourg. Pour traquer comètes et astéroïdes, il sera amené à passer de nombreuses nuits à l’Observatoire de la Silla jusqu’à sa retraite en 2001. Continuer la lecture

Mars 1996 : la comète Hyakutake illumine le ciel nocturne

Le mois de mars 1996 fut marqué par l’arrivée rapide de la somptueuse comète Hyakutake qui fit un passage remarqué.

Découverte inattendue :

Au début de l’année 1996, les astronomes surveillaient l’arrivée de la comète Hale-Bopp. Cet astre chevelu avait été repéré six mois plus tôt par deux observateurs américains. Les calculs laissaient présager d’un beau spectacle au printemps 1997, ce qui fut bien le cas. Pourtant, le 30 janvier 1996, un astronome amateur japonais, Yuji Hyakutake, repéra une nouvelle comète. Elle allait porter son nom et faire un passage aussi rapide que remarqué.

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L’image ci-dessus est un assemblage de deux clichés. Une photo de la comète a été prise avec un objectif de 50 millimètres de focale. La pose (sur diapo) a duré 5 minutes, le boîtier étant installé sur une monture équatoriale. L’autre photo montre un observateur à l’oculaire du télescope de 1 mètre de diamètre de Puimichel. Continuer la lecture

Découverte de l’étoile Proxima Centauri il y a un siècle

Proxima Centauri, la plus proche étoile de la Terre, a été découverte il y a 100 ans en Afrique du Sud par l’astronome Robert Innes.

En 1915 l’astronome d’origine écossaise Robert Thorburn Ayton Innes est installé depuis plusieurs années à l’Observatoire de Johannesburg dont il est devenu le directeur.

5 ans plus tôt il a été le premier astronome à observer la comète C/1910 A1, un astre chevelu repéré par un groupe de mineurs qui va atteindre la magnitude -4 au bout de quelques jours et prendra le nom de Grande Comète de janvier 1910 (à ne pas confondre avec la comète de Halley qui deviendra visible 3 mois plus tard).

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Quand il n’observe pas les comètes, Robert Innes se passionne pour les étoiles binaires et particulièrement pour Alpha Centauri, la plus brillante étoile de la constellation australe du Centaure qu’il soupçonne d’avoir un compagnon.

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Quelle est l’origine des mers lunaires ?

Hier soir c’était le dixième jour de la lunaison, l’occasion de parler des mers lunaires. Il s’agit de vastes plaines sombres uniformes que les premiers astronomes comme Galilée ont pris pour des étendues liquides. C’est l’italien Riccioli qui nomma les mers lunaires au 17e siècle selon une nomenclature toujours en usage.

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Il y a plus de 4 milliards d’années, peu après sa formation, la Lune a reçu une multitude de météorites qui ont criblé d’impacts sa surface.

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4 avril : l’éclipse totale de Lune que l’Europe n’a pas vue

Les astronomes ont actuellement de la chance : le samedi 4 avril avait lieu une éclipse totale de Lune (à l’occasion de la Pleine Lune des poissons), 15 jours seulement après une belle éclipse de Soleil.

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Cette éclipse lunaire se déroulait entre 10 h 15 et 13 h 45 TU (début et fin du passage de la Lune dans le cône d’ombre terrestre), le maximum se produisant à 12 h TU.

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Les Nuages de Magellan dans le ciel du Chili

C’est au cours de son grand tour de l’Amérique du Sud entre 1519 et 1521 que le navigateur portugais Fernand de Magellan mentionna dans son journal de bord l’existence de deux petites nébuleuses au milieu des étoiles du ciel austral. Ces nébuleuses prirent ensuite son nom, honneur qui aurait pu revenir à l’astronome perse Al-Soufi qui les avaient signalées 500 ans plus tôt.

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Les astronomes savent aujourd’hui que les Nuages de Magellan ne sont pas des nébuleuses mais des galaxies naines. Leur forme  irrégulière s’explique par les forces gravitationnelles exercées par la Voie lactée, leur imposante et plus proche voisine à moins de 200 000 années-lumière.

Le Grand Nuage de Magellan, à cheval entre les constellations de la Dorade et de la Table, se  situe à environ 160 000 années-lumière. Occupant dans le ciel une surface apparente équivalente à vingt fois la Pleine Lune, il a longuement été étudié par le télescope spatial Hubble, ce qui a permis d’estimer à 250 millions d’années son temps de rotation.

Le Petit Nuage de Magellan quant à lui se situe à environ 197 000 années-lumière dans la constellation du Toucan. Les deux Nuages sont séparés d’environ 20 degrés apparents dans le ciel et ils sont considérés à raison comme les deux plus beaux objets célestes observables sans instrument.

Cette très belle image a été réalisée le 15 mars 2015 par J. Colosimo pour le compte de l’ESO. L’astrophotographe se trouvait à côté des 4 télescopes auxiliaires de 1,8 mètre de diamètre associés au VLT. Ces instruments sont installés sous le ciel le plus noir du monde, au sommet du Cerro Paranal, une montagne dans le désert d’Atacama au nord du Chili.

La comète Lovejoy et la nébuleuse planétaire SH2-188

Après son passage au périhélie le 30 janvier dernier, la comète C/2014 Q2 Lovejoy s’éloigne progressivement de nous et perd lentement de son éclat. Elle n’en reste pas moins une cible de choix pour les astrophotographes de l’hémisphère nord bien équipés.

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En témoigne cette image réalisée le 10 mars par l’astrophotographe autrichien Michael Jäger, alors que la comète passait à proximité de la nébuleuse SH2-188.

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3 amateurs découvrent une nébuleuse planétaire

Thierry Demange, Richard Galli et Thomas Petit sont trois astronomes amateurs alsaciens qui sont  devenus célèbres depuis quelques jours. Ils ont en effet découvert une nouvelle nébuleuse planétaire dans le ciel de l’hémisphère sud (image ci-dessous).

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Accrocher son nom au firmament est le rêve de tout astronome amateur, que ce soit en découvrant une comète (on pense à Terry Lovejoy, cet australien qui a déniché il y a quelques mois son cinquième astre chevelu, C/2014 Q2) ou une nouvelle nébuleuse planétaire, comme le fit le français Pascal Le Dû en 2011 depuis son observatoire breton.

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Comme Pascal Le Dû, les 3 astronomes alsaciens, membres de la Fédération des Associations des Astronomes Amateurs d’Alsace (F4A), ont découvert une nébuleuse planétaire qui a été baptisée en leur honneur DeGaPe 1 (Demange, Galli, Petit).

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Avec MUSE, le VLT surpasse le télescope spatial Hubble

Pour mieux reconstituer l’histoire de notre Voie lactée, les astronomes ont besoin d’observer de très jeunes galaxies aux confins de l’Univers, à plus de dix milliards d’années-lumière : un véritable défi car à de telles distances les galaxies sont minuscules et très faiblement lumineuses.

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Par le passé on a utilisé à plusieurs reprises le télescope spatial Hubble pour réaliser des images de ciel très profond en cumulant des poses sur plusieurs jours. Les images fournies révélaient une multitude d’astres dont les astronomes devaient ensuite réaliser le spectre, un long travail qui n’est toujours pas terminé.

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Don Parker, l’astronome qui aimait la planète Mars

Le 22 février disparaissait l’astronome amateur américain Don Parker, l’homme qui réalisa les meilleures images de la Planète rouge prises depuis la Terre.

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Né en 1939, Don Parker se découvre à l’adolescence une passion pour la planète Mars, lorsque sort en 1953 le premier long-métrage de la Guerre des Mondes, d’après le roman de science-fiction écrit par H. G. Wells en 1898.

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En vidéo : le ciel étoilé de la réserve portugaise d’Alqueva

Confrontés à une pollution lumineuse galopante, les astronomes et les astrophotographes sont souvent obligés de voyager pour retrouver des ciels nocturnes bien noirs. Pour ceux que les conditions spartiates rebutent (en haute montagne ou dans les déserts), ou qui voudraient tout simplement faire partager leur passion au reste de leur famille, des vacances dans le sud du Portugal représentent une belle opportunité.

C’est en effet à proximité du grand lac artificiel d’Alqueva, dans la région d’Alentejo, qu’a été créée la première réserve touristique internationale de ciel noir. Cette distinction, décernée par la fondation StarLight, récompense les efforts de la région dans deux directions : la limitation des éclairages artificiels et le développement de structures d’accueil destinées à faire admirer le ciel nocturne au plus grand nombre.

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Le télescope Vista rend la nébuleuse Trifide transparente

Les amoureux du ciel nocturne auront bien du mal à reconnaître sur cette image la célèbre nébuleuse Trifide, numéro 20 dans le catalogue des objets nébuleux réalisé par l’astronome français Charles Messier à la fin du dix-huitième siècle.

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La nébuleuse Messier 20 est pourtant bien présente (nuage bleuté légèrement sur la droite) sur ce cliché que nous propose l’ESO (European Southern Observatory). Si elle ne ressemble pas du tout aux images que nous connaissons d’elle, c’est tout simplement parce qu’elle a été réalisée dans l’infrarouge par le télescope Vista (Visible and Infrared Survey Telescope for Astronomy).

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Un filament géant s’est formé sur le Soleil

Les astronomes amateurs et les observatoires professionnels suivent depuis quelques jours le développement d’un très grand filament solaire dont la longueur est estimée actuellement à 1 million de  kilomètres.

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Ce filament, composé de matière solaire (hydrogène, calcium et quelques métaux sous forme gazeuse), est environ 100 fois plus froid et plus dense que le reste de la couronne solaire, cette dernière n’étant visible qu’au moment d’une éclipse totale.

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Deux bulles de gaz géantes autour de la Voie lactée

Le télescope américain Fermi a confirmé ce que les astronomes soupçonnaient déjà : il existe une gigantesque double bulle de gaz chauds de part et d’autre de notre galaxie, la Voie lactée.

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Les chercheurs proposent deux théories pour expliquer la présence de ces bulles (beaucoup plus discrètes que sur la vue d’artiste ci-dessus).

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Les cratères du satellite Janus vus par la sonde Cassini

Janus, l’un des nombreux satellites de la planète gazeuse géante Saturne, a été découvert à la fin de l’année 1966 par Audouin Dollfus (1924-2010).

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L’astronome français avait alors choisi d’utiliser le télescope de 1m de l’Observatoire du Pic du Midi lors d’un des rares passages de la Terre dans le plan des anneaux de Saturne : vus par la tranche, les anneaux disparaissent presque complètement à cette époque et les plus petits satellites deviennent repérables.

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Hipparque, le cratère lunaire de Tintin

Le Premier Quartier de Lune qui s’est produit hier dans les brumes nous donne l’occasion de découvrir quelques belles formations le long du terminateur (cette ligne qui sépare la partie éclairée de la partie sombre sur Séléné).

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Arrêtons-nous sur le cratère Hipparque : 15 ans avant que l’américain Neil Armstrong ne marche pour la première fois sur la Lune (au cours de la mission Apollo 11 en juillet 1969), l’auteur de bande dessinée Hergé y envoie ses personnages.

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Incroyable triple transit de satellites devant Jupiter

C’est un événement qui ne se reproduira pas avant 2032. Samedi 24 janvier à l’aube, les ombres des satellites Callisto, Europe et Io ont défilé lentement sur les nuages colorés de Jupiter, la plus grosse planète du Système solaire.

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Les astronomes armés de télescopes ont d’abord vu apparaître l’ombre de Callisto vers 4h35 (TU), rattrapée et doublée dans les deux heures qui ont suivi par celle de Io, avant que n’apparaisse l’ombre d’Europe.

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Swan et Lovejoy, deux comètes qui se ressemblent

Pour les astronomes, le début de cette année 2015 est marqué par le passage d’une jolie comète, C/2014 Q2 Lovejoy, un astre chevelu qui ressemble beaucoup à C/2006 M4 Swan. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les images réalisées à 8 ans d’intervalle par l’astrophotographe Gerald Rhemann.

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La comète C/2006 M4 Swan a été découverte le 20 juin 2006 par Robert D. Matson en Californie et Michael Mattiazzo en Australie en analysant des images réalisées par la caméra Swan du satellite solaire SOHO. Elle est passée au périhélie (sa plus courte distance au Soleil) le 28 septembre 2006 avant de s’en éloigner définitivement.

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LDN 483, une nébuleuse sombre dans le Serpent

Situé à 700 années-lumière de la Terre dans la constellation du Serpent, LDN 483 ( Lynds Dark Nebula 483) est la dernière cible du télescope MPG/ESO de 2,2 mètres de diamètre installé à l’Observatoire de La Silla au Chili (à une vingtaine de kilomètres du futur télescope géant E-ELT).

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Réalisé et publié en 1962 par l’astronome américain Beverly Turner Lynds, le catalogue Lynds Dark Nebula rassemble les nébuleuses sombres qui ont été découvertes sur les plaques photographiques du Palomar Sky Survey, un important relevé photographique du ciel nocturne réalisé à l’observatoire du Mont Palomar jusqu’en 1958.

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Cabu, Charb, Tignous et Wolinski, des noms d’astéroïdes ?

Les quatre dessinateurs du journal hebdomadaire satirique Charlie Hebdo tués lors d’un attentat le 7 janvier 2015 vont peut-être donner leur nom à des astéroïdes.

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C’est en tout cas la proposition faite par Jean-Claude Merlin, un  astronome amateur français qui traque depuis 40 ans les comètes et surtout les astéroïdes : il en a déjà découvert plus de 150 à l’aide de son télescope ou à distance via des télescopes robotisés.

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