Que voir dans le ciel nocturne au mois de septembre 2020

En septembre les nuits continuent de s’allonger et les températures restent clémentes. Partez à la découverte des quatre plus belles planètes !

Après la belle comète Neowise en juillet et les étoiles filantes des Perséides en août, septembre s’annonce comme un mois plutôt calme côté ciel nocturne. L’occasion de se concentrer sur les quatre principales planètes qui circulent pendant notre sommeil le long de l’écliptique. La soirée commence par Jupiter et Saturne qui ne cessent de réduire la distance apparente qui les sépare. Vient ensuite la planète Mars qui se rapproche toujours de la Terre. On termine la nuit avec Vénus qui va frôler l’amas de la Crèche.

Dans ce nouvel épisode de Planétaria, François Aru vous présente les événements astronomiques qui vont jalonner ce mois de rentrée scolaire. Continuer la lecture

Impressionnante récolte après une chute de météorites au Brésil

Plusieurs pierres célestes ont été retrouvées au Brésil après une chute de météorites en plein jour le 19 août. Le plus gros fragment pèse 50 kilogrammes.

Sous le feu du ciel :

Le 19 août plusieurs caméras de surveillance ont enregistré le passage en plein jour d’un bolide dans le ciel du Brésil. Pour une fois il n’a pas été nécessaire de ratisser des hectares pour retrouver des météorites : la désintégration de ce corps céleste en plusieurs morceaux s’est produite au-dessus de Santa Filomena, une ville située dans l’État de Pernambuco au nord-est du pays.

L’une des météorites a rebondi sur une façade avant de traverser un toit et de terminer sa course à l’arrière d’un restaurant.

Le plus beau bloc pèse la bagatelle de 50 kilogrammes ; sa chute n’a heureusement blessé personne. Ce superbe spécimen (même si on est très loin des 60 tonnes de la météorite de Hoba en Namibie) ira au musée de Rio de Janeiro. Quant aux plus petits morceaux, dont le nombre exact ne sera sans doute jamais connu, ils ont fait la joie de leurs découvreurs qui sont restés très discrets…

Plusieurs pierres célestes ont été retrouvées au Brésil après une chute de météorites en plein jour le 19 août 2020. Le plus gros fragment pèse 50 kilogrammes. © Michael Farmer
À savoir :
  • La collecte de météorites après la désintégration d’un bolide est régulièrement rapportée. L’analyse des vidéos fournies par les caméras de surveillance de plus en plus nombreuses permet en effet d’obtenir par triangulation la zone de chute d’éventuels fragments. Ce fut le cas par exemple dans le Michigan en janvier 2018 et en Russie en juin de la même année.
  • Les anciens Égyptiens vénéraient déjà les météorites comme le prouve le poignard du célèbre Toutânkhamon. On a découvert que le fer de l’arme qu’il portait sur lui était d’origine extraterrestre.

SOHO suit une brillante comète qui plonge vers le Soleil

L’observatoire solaire SOHO enregistre depuis hier l’arrivée d’une brillante comète au voisinage du Soleil. Va-t-elle survivre à ce survol rapproché ?

Un chasseur de comètes :

Le 15 juin dernier SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) découvrait sa 4.000e comète. Cet observatoire solaire américain d’une masse de 1,8 tonne a été placé au point de Lagrange L1 il y a 25 ans. C’est en effet à environ 1,5 million de km de notre planète que l’attraction de la Terre et celle du Soleil sont en équilibre. Ses observations solaires viennent compléter celles de SDO, Solar Dynamics Observatory. SOHO fournit quotidiennement un bulletin de santé de notre étoile dans différentes longueurs d’onde. Il dispose de 12 instruments scientifiques : analyseurs de particules, télescopes, coronographes, spectrographe et imageurs.

Ce cliché pris par le coronographe de SOHO nous montre une brillante comète en train de se diriger vers le Soleil (dont l’éclat est atténué par un masque circulaire). © SOHO/NASA

Les coronographes LASCO C2 (champ étroit) et C3 (grand champ) sont destinés à étudier la couronne solaire. Un cache central leur permet de masquer le Soleil, trop lumineux. il est ainsi possible d’observer ce qui se passe autour : des éruptions solaires bien sûr, mais également des étoiles et parfois des planètes et des comètes. Continuer la lecture

La comète Neowise immortalisée par le télescope Hubble

Neowise, la belle comète de l’été 2020, a été photographiée par de nombreux amateurs mais aussi par le télescope spatial Hubble.

La vedette du mois de juillet :

Les astronomes l’attendaient depuis 23 ans, depuis le passage de la comète Hale-Bopp. Découverte le le 27 mars dernier dans le cadre du programme Near-Earth Object Wide-field Infrared Survey Explorer développé par la NASA, la comète C/2020 F3 (Neowise) nous a offert un beau spectacle durant tout le mois de juillet. Cet astre chevelu qu’on a pu admirer une grande partie de la nuit du côté de la Grande Ourse a fait le bonheur de nombreux astrophotographes.

La comète Neowise photographiée en juillet dans le Parc naturel régional du Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann

Les astronomes professionnels n’ont pas manqué de tourner leurs télescopes dans sa direction. C’est le cas notamment du célèbre télescope spatial Hubble. Continuer la lecture

Jupiter étincelle au-dessus de l’abbaye de Maillezais

Avez-vous remarqué cet astre qui étincelle en direction du sud en début de soirée ? C’est Jupiter, ici au-dessus de l’abbaye de Maillezais. 

La cathédrale des marais :

Les ruines de l’abbaye Saint-Pierre de Maillezais se dressent fièrement dans le Marais poitevin. Vers 970 un chevalier décida d’élever un monastère sur ce qui était alors une île au milieu d’une zone insalubre. Pendant cinq siècles celle qu’on appelle encore la cathédrale du marais va prospérer. Les Guerres de Religion scelleront le destin du site.

Jupiter étincelle au-dessus de l’abbaye de Maillezais. © Jean-Baptiste Feldmann

Après le départ des moines l’abbaye est laissée à l’abandon et l’on vient s’y fournir en pierres. Elle fait l’objet de restaurations régulières depuis quelques décennies. Elle est désormais propriété du département de la Vendée. Continuer la lecture

Le radiotélescope d’Arecibo définitivement hors service

La nouvelle est tombée aujourd’hui : le radiotélescope d’Arecibo, fragilisé par deux ruptures de câbles, ne pourra plus être utilisé par les astronomes.  

Mise à jour du 1er décembre :

Le radiotélescope d’Arecibo s’est effondré !

Mise à jour du 19 novembre 2020 :

La National Science Foundation (NSF) vient d’annoncer qu’elle mettait définitivement hors service le radiotélescope emblématique de Porto Rico. La rupture d’un second câble s’est produite il y a quelques jours. Elle fait suite à un incident équivalent le 10 août (lire ci-dessous la publication du 12 août). Le risque est désormais trop grand de voir s’effondrer la plateforme d’instruments. D’une masse de 900 tonnes, elle est suspendue à 137 mètres au-dessus de l’antenne principale. Après avoir survécu 57 ans à de nombreux ouragans et tremblements de terre, le radiotélescope est devenu trop dangereux.

«Cette décision n’a pas été facile à prendre», a déclaré Sean Jones, directeur adjoint de la NSF, lors d’une conférence de presse aujourd’hui. «Nous comprenons à quel point Arecibo compte pour la communauté scientifique et pour Porto Rico

Publication du 12 août 2020 :

La rupture d’un câble soutenant une plateforme a fortement endommagé l’antenne principale du radiotélescope d’Arecibo situé à Porto Rico.

Un radiotélescope géant :

C’était jusqu’en 2016 la plus grande antenne de radiotélescope du monde. Inauguré en 1963 sur l’île de Porto Rico, le radiotélescope d’Arecibo est constitué d’une antenne principale de 305 mètres de diamètre. Cette antenne sphérique fixe installée dans une cuvette naturelle est composée de 38.778 plaques d’aluminium perforées. Ces panneaux mesurant environ 1 m sur 2 sont supportés par un imposant grillage.

Les ondes électromagnétiques collectées sont focalisées sur un récepteur de 900 tonnes. Ce dernier, situé à 150 mètres au-dessus de l’antenne principale, est maintenu par 18 câbles en acier. Comme l’antenne principale est fixe, c’est le récepteur qui se déplace. Continuer la lecture

De la saumure remonte à la surface de la planète naine Cérès

Occator, un cratère situé sur Cérès, commence à livrer ses secrets. Son dôme central serait constitué de saumure provenant d’un océan souterrain.

Dawn à l’assaut de Cérès :

Avec 940 km de diamètre, Cérès est la plus petite planète naine connue. Située au cœur de la ceinture d’astéroïdes, elle a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré Cérès de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018. Elle avait auparavant orbité autour de Vesta entre juillet 2011 et septembre 2012. L’exploration de Cérès a soulevé de nombreuses interrogations. En particulier la présence de 130 points lumineux a beaucoup intrigué les planétologues. C’était incongru et inexpliqué sur un astre aussi sombre que de l’asphalte.

Un grand nombre de ces taches brillantes sont présentes dans le fond du cratère Occator. C’est une excavation de 92 km de diamètre et 4 km de profondeur. Au centre du cratère se trouve un dôme. Il est recouvert d’un mystérieux matériau lumineux parcouru par de nombreuses crevasses qui partent du sommet (photo ci-dessus). Continuer la lecture

Spectaculaire partie de cache-cache entre la Lune et Mars

Le 9 août la Lune avait rendez-vous avec la planète Mars. Un étonnant jeu de cache-cache qu’on pouvait suivre depuis l’Amérique du Sud. 

Tous ceux qui ont participé aux Nuits des étoiles l’ont remarqué : Mars se trouvait à côté de la Lune. Toute la nuit du 8 au 9 août l’écart s’est réduit entre les deux astres. Une occultation était inévitable : elle s’est produite dans la matinée du 9 août. Inobservable en France (il faisait grand jour), cette partie de cache-cache planétaire était réservée aux observateurs situés en Amérique du Sud.

C’est le cas pour Carlos Alberto Palhares (Observatorio Zenite) qui a photographié l’événement depuis Minas Gerais au Brésil. Il a utilisé pour cela une caméra placée derrière un télescope de 20 cm de diamètre.  Continuer la lecture

Profitez des Nuits des étoiles pour découvrir le ciel nocturne

Du 7 au 9 août de très nombreux clubs d’astronomie vous accueilleront à l’occasion d’une nouvelle édition des Nuits des étoiles.

Sortez masqués :

Juillet et août sont traditionnellement des mois dédiés à la pratique de l’astronomie. Avec les congés annuels et la douceur des nuits d’été, chacun peut en profiter pour admirer le ciel nocturne, en particulier à l’occasion de la trentième édition des Nuits des étoiles. Elles se déroulent du 7 au 9 août un peu partout en France à l’initiative de l’Association Française d’Astronomie (consultez la carte des manifestations).

Nuits des étoiles 2019 à Dijon. © Jean-Baptiste Feldmann

Des passionnés sont prêts à vous accueillir et à vous faire admirer la voûte céleste en respectant les règles de sécurité imposées par l’épidémie de coronavirus (n’oubliez pas votre masque !). Continuer la lecture

La campagne d’observations de la planète Mars a débuté

Le passage de la planète Mars au plus près de la Terre au mois d’octobre incite déjà les observateurs à pointer leurs instruments dans sa direction. 

Mars se rapproche :

Cet été les deux planètes géantes gazeuses Jupiter et Saturne sont idéalement placées pour en admirer l’aspect dans un télescope. Elles sont en effet passées au plus près de la Terre au mois de juillet. Mais les astronomes ont déjà commencé à tourner leurs instruments en direction de la planète Mars qui ne cesse de se rapprocher. Nous allons en effet assister à une opposition particulièrement favorable en octobre. Une superbe mise en bouche avant l’arrivée du rover Perseverance dans le cratère Jezero en février 2021.

La planète Mars présente déjà de nombreux détails dans un télescope. © Tomio Akutsu

L’astronome amateur Tomio Akutsu fait partie des meilleurs photographes planétaires au monde, tout comme Damian Peach. Armé d’un télescope de 45 centimètres de diamètre, il nous offre les premières images spectaculaires de la Planète rouge. Continuer la lecture

NGC 2899, un papillon de gaz dans un champ d’étoiles

Située dans la constellation australe des Voiles, la nébuleuse planétaire NGC 2899 ressemble à un merveilleux papillon cosmique. 

C’est dans la constellation australe des Voiles, à une distance comprise entre 3.000 et 6.500 années-lumière, que se niche NGC 2899. Il s’agit d’une nébuleuse planétaire de magnitude 12. Elle a été découverte par l’astronome britannique John Herschel (le fils de William Herschel) en 1835. Elle a ensuite été intégrée au New General Catalog Objects, l’un des catalogues d’objets célestes les plus connus dans le domaine de l’astronomie amateur, avec le catalogue Messier.

La nébuleuse planétaire NGC 2899 dans la constellation des Voiles. © ESO

Contrairement à ce que leur nom pourrait nous laisser croire, les nébuleuses planétaires n’ont rien en commun avec les planètes. Comment se forment-elles ? Continuer la lecture

La Lune est accompagnée par deux planètes géantes

Samedi soir 1er août la Lune était presque pleine. Dans son sillage on pouvait remarquer la présence de Jupiter et Saturne, les deux planètes géantes.

Le Système solaire compte deux planètes géantes gazeuses, Jupiter et Saturne. Elles sont composées essentiellement de gaz légers comme l’hydrogène et l’hélium. Cet été nous offre une belle opportunité pour les admirer car elles se situent au plus près de nous. Jupiter était en opposition le 14 juillet et Saturne six jours plus tard. Les conditions sont idéales, les deux astres étant par ailleurs voisins dans le ciel (Jupiter dans le Sagittaire, Saturne dans le Capricorne).

Samedi soir 1er août la Lune gibbeuse était à moins de 2 degrés apparents de Jupiter. Notre satellite naturel approche de sa plénitude prévue le 3 août ce qui explique son aspect éclatant sur le cliché ci-dessus. Une image réalisée avec un objectif de 50 mm de focale monté sur un boîtier Nikon D3200. La pose est de 1 seconde à 400 iso. Continuer la lecture