Archives pour l'étiquette Observatoire du mont Lemmon

Grande Ourse : un immense pont de matière relie deux galaxies

Dans la constellation de la Grande Ourse, les galaxies en interaction NGC 5216 et NGC 5218 sont reliées entre elles par un pont de matière. 

Découverte délicate :

En 1935, l’astronome américain Philip C. Keenan publie un article dans l’Astrophysical Journal. Il explique qu’il a remarqué un pont lumineux entre deux galaxies de la Grande Ourse, NGC 5216 et NGC 5218. Il a fait cette découverte en étudiant un cliché réalisé un an plus tôt par le télescope de soixante centimètres de diamètre de l’Observatoire Yerkes. Les deux galaxies en question étaient connues et référencées depuis 1790. Elles avaient même été étudiées en 1926 par Edwin Hubble, mais le pont de matière était trop ténu pour être détecté avec les moyens photographiques de l’époque :

Sur ce cliché réalisé le 20 février 1934 avec un télescope de 60 centimètres, on devine un filament lumineux entre les galaxies NGC 5216 et 5218. © Yerkes Observatory

Les astronomes vont redécouvrir ce filament en 1958 et le nommeront alors Système de Keenan. L’ensemble sera intégré ultérieurement dans l’Atlas of Peculiar Galaxies imaginé par l’astronome Halton Arp sous le matricule Arp 104.     Continuer la lecture

Des étoiles vont naître dans la nébuleuse du Fantôme

Dans la constellation de Céphée, Sh2-136 porte bien son nom de nébuleuse du Fantôme. Elle devrait donner naissance à de nouvelles étoiles.

Fantôme de gaz et de poussière :

1.500 années-lumière : c’est la distance qui nous sépare de Sh2-136, la nébuleuse du Fantôme. Il s’agit d’une nébuleuse par réflexion, c’est-à-dire que ce sont les nuages de poussière qui réfléchissent la lumière des étoiles environnantes. L’objet se cache dans Céphée, la constellation qui héberge également NGC 2276, la galaxie qui ne tourne pas rond. Sh2-136 est loin d’être facile à imager, et ce ne sont pas les astrophotographes amateurs qui vous diront le contraire. Comptez une vingtaine d’heures de poses avec un petit télescope pour l’immortaliser. Et visuellement, ça donne quoi ?

C’est Bertrand Laville qui nous livre la réponse. Il en a fait un dessin (ci-dessus) avec un télescope de 63,5 centimètres de diamètre depuis l’Observatoire des Baronnies Provençales. Continuer la lecture

Tucson, la ville qui fait baisser la pollution lumineuse

En faisant baisser la pollution lumineuse tout en modernisant son éclairage, la ville de Tucson donne de l’espoir à ceux qui défendent le ciel nocturne.

Avec près d’un million d’habitants, la ville américaine de Tucson est la seconde agglomération (derrière Phœnix) de l’état d’Arizona qui en compte sept millions. Autant dire que son éclairage a un impact majeur sur le ciel étoilé d’une région où l’astronomie est très présente : l’Observatoire de Kitt Peak se situe à une cinquantaine de kilomètres au SUD-OUEST de l’agglomération et l’Observatoire du mont Lemmon (qui fait partie du Catalina Sky Survey, le réseau de surveillance des astéroïdes qui s’approchent un peu trop près de la Terre) est à moins de 30 kilomètres au NORD-EST.

L’éclairage urbain est à l’origine d’une pollution lumineuse galopante. © Sriram Murali

Autant dire que la modernisation de l’éclairage de la ville et l’apparition massive des lampes à Led avait de quoi inquiéter les astronomes. Bonne nouvelle : la pollution lumineuse a diminué en trois ans. Continuer la lecture

La nébuleuse de la Lagune, une pouponnière d’étoiles

C’est en pleine Voie lactée, dans la constellation du Sagittaire, que niche la nébuleuse de la Lagune, un immense nuage d’hydrogène où naissent des étoiles.

On la surnomme Messier 8, NGC 6523 ou encore la nébuleuse de la Lagune. Elle fut découverte en 1747 par Le Gentil, un astronome français resté célèbre pour sa malchance (il rata deux transits de Vénus devant le Soleil en Inde en 1761 et en 1769). La nébuleuse entra quelques années plus tard en huitième position dans le catalogue de Charles Messier mais c’est à l’astronome anglaise Agnès Clerke que revient l’honneur de l’avoir baptisée nébuleuse de la Lagune en 1890.

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Située à un peu moins de 5000 années-lumière de nous dans la constellation du Sagittaire, la nébuleuse de la Lagune mesure environ 110 années-lumière, ce qui représente à cette distance un diamètre apparent trois fois plus grand que la Pleine Lune. Avec une magnitude de 5 elle devient visible à l’œil nu à condition de s’éloigner de toute pollution lumineuse.

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Gros plan sur la majestueuse galaxie spirale NGC 6118

NGC 6118, une superbe galaxie spirale située à 80 millions d’années-lumière, a été immortalisée par l’un des télescopes de l’Observatoire du mont Lemmon. 

Difficile à repérer car aucune de ses étoiles n’est plus brillante que la 3e magnitude, la constellation du Serpent est à cheval sur l’équateur céleste, La tête de l’animal dans l’hémisphère céleste nord et la queue dans l’hémisphère céleste sud.

Cette constellation compte deux objets du catalogue Messier (l’amas globulaire M 5 et la nébuleuse de l’Aigle M 16) et plusieurs objets NGC (New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars) dont NGC 6118.

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NGC 6118 est une galaxie spirale (comme M 31 ou M 96)  qui mesure approximativement 110 000 années-lumière dans sa plus grande longueur. Les nombreuses taches brillantes bleues que l’on voit dans ses bras spiraux sont des cocons gazeux qui abritent de jeunes étoiles chaudes. En 2004 une supernova (SN 2004dk) explosa dans un des bras de la galaxie.

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