Pourquoi le cœur de la galaxie Messier 94 est-il si brillant ?

Observée depuis sa découverte en 1781, la galaxie spirale Messier 94 offre un tout autre aspect quand on la photographie en très longue pose.

Quatre nuits pour un portrait cosmique :

L’image réalisée par l’astrophotographe italien Leonardo Orazi aurait de quoi faire rêver Pierre Méchain ! Lorsque cet astronome français découvre la galaxie spirale Messier 94 au mois de mars 1781, il ne voit qu’une nébulosité diffuse avec un centre brillant. Près de 240 ans plus tard, l’astrophotographe italien nous en offre un saisissant portrait. Armé d’un télescope de 25 centimètres de diamètre et d’une caméra refroidie, il a cumulé plus de 12 heures de poses réparties sur 4 nuits pour arriver à ses fins.

En longue pose, la galaxie Messier 94 révèle un centre très brillant. © Leonardo Orazi

Messier 94 se situe à 15 millions d’années-lumière dans les Chiens de Chasse. Cette modeste constellation est située juste à côté de la Grande Ourse. Dans une puissante paire de jumelles, Messier 94 ressemble à une petite tâche lumineuse de magnitude 8.

Flambée stellaire :

Les astronomes considèrent Messier 94 comme une galaxie “starburst“, que l’on peut traduire en français par galaxie à sursaut d’étoiles, feu d’artifice ou scintillante. Il s’agit d’un type de galaxies dans lesquelles le taux de naissance des étoiles est anormalement élevé. Pour déclencher une flambée stellaire, il faut une onde de choc. En général, on explique cette onde par l’interaction gravitationnelle entre deux galaxies, mais cela n’a pas été prouvé dans le cas de Messier 94.

Messier 82 , la turbulente galaxie du Cigare, est une autre exemple de galaxie “starburst”. Elle se situe dans la constellation de la Grande Ourse. © NASA/SOFIA/Spitzer
Anneaux d’étoiles :

En partant du centre, l’onde de choc comprime le gaz et la poussière sur son passage. Le gaz commence à s’effondrer en nuages ​​plus denses jusqu’à ce que la température et la pression soient suffisamment élevées pour que les étoiles naissent. C’est ce que révèle l’anneau lumineux composé de jeunes étoiles chaudes bleutées. On trouve ensuite deux autres anneaux. Constitués d’étoiles jaunes plus âgées, ils sont moins brillants. Nous observons ainsi dans Messier 94 deux vagues de formation d’étoiles.

À savoir :

Deux autres galaxies spirales méritent le détour dans la constellation des Chiens de Chasse. Il s’agit de la galaxie active Messier 106, dont la découverte est encore à mettre au crédit de Pierre Méchain. L’autre, la plus belle, est l’incontournable Messier 51. Surnommée la galaxie du Tourbillon, elle étire l’un de ses bras spiraux en direction d’une petite galaxie irrégulière.

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