Archives pour l'étiquette William Herschel

Caroline Herschel, astronome de l’ombre à la lumière

Elle fut la première femme astronome de l’Histoire. Portrait de Caroline Herschel qui vécut dans l’ombre de son célèbre frère, William.

La musique pour conjurer le sort :

D’elle, nous n’avons que des portraits peu flatteurs, excepté celui que reproduit Camille Flammarion dans son “Astronomie populaire“. Il faut dire que Caroline Herschel est sévèrement marquée dans sa jeunesse par la variole et le typhus. Née le 16 mars 1750 à Hanovre dans une famille de musiciens, cette petite femme (1 mètre 40) au physique ingrat est destinée aux tâches ménagères, ce qui ne l’empêche pas de très bien chanter. En 1772, son frère aîné William la fait venir en Grande-Bretagne, où il est installé comme organiste.

Caroline Herschel en train de retranscrire les observations astronomiques de son frère William. Gravure extraite de “l’Astronomie populaire”, ouvrage de Camille Flammarion.

Caroline y apprend l’anglais et commence une belle carrière de soprano, se produisant régulièrement à Bath où elle réside avec son frère et dans la ville voisine de Bristol. Mais William s’est découvert une autre passion dans laquelle il va entraîner sa sœur : l’astronomie. Continuer la lecture

À Dijon, la belle renaissance d’un observatoire oublié

La Société astronomique de Bourgogne fait revivre l’observatoire de la Tour Philippe Le Bon à Dijon, un site scientifique renommé au XVIIIème siècle.

Si vous déambulez dans Dijon, vous ne manquerez pas de passer devant le Palais des ducs et des états de Bourgogne (qui abrite aujourd’hui la mairie et le musée des beaux-arts) dont la partie la plus ancienne date du XIVème siècle. Ce majestueux ensemble architectural est surmonté par la Tour Philippe le Bon, haute de 46 m et construite entre 1450 et 1460. Depuis la terrasse située à son sommet auquel on accède après avoir gravi les 316 marches d’un escalier en vis, on découvre l’ensemble de l’agglomération dijonnaise, voire beaucoup plus loin quand l’atmosphère est dégagée.

La Tour Philippe le Bon domine Dijon de ses 46 mètres. Au XVIIIème siècle les astronomes s’installaient sur sa terrasse pour arpenter le ciel. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

C’est dans cette Tour que la Société Astronomique de Bourgogne vous invite à venir admirer une méridienne horizontale constituée d’une règle en laiton de plus de 8 m de longueur. Continuer la lecture

Zoom sur le Pôle nord d’Encelade, satellite de Saturne

Encelade est l’un des satellites qu’a longuement étudié la sonde Cassini, désormais en route pour son grand plongeon en direction de Saturne.

Toutes les belles choses ont une fin : le 15 septembre prochain la sonde américaine Cassini plongera dans l’épaisse atmosphère de Saturne, mettant fin à une extraordinaire mission commencée il y a 13 ans dans la banlieue de la sixième planète du Système solaire. Plus d’une décennie d’images étonnantes et de mesures inédites concernant Saturne et ses anneaux, bien sûr, mais également un grand nombre des quelques 60 satellites qui gravitent autour.

Cette image réalisée le 27 novembre dernier à une distance de 32.000 km nous permet de détailler le Pôle nord d’Encelade.   Continuer la lecture

“Clair de Lune” : un photographe inspiré par Beethoven

La sonate pour piano nº 14 de Beethoven écrite en 1801 a inspiré l’astrophotographe Miguel Claro à l’occasion de la Pleine Lune du 11 avril.

Après le Soleil, la Lune est l’astre qui a le plus inspiré les hommes au cours des siècles : les astronomes et les scientifiques bien sûr, mais également les artistes. Poètes, peintres, écrivains, musiciens, ils sont nombreux à avoir rendu hommage à notre satellite naturel.

En 1801, Ludwig van Beethoven, alors âgé de 31 ans,  écrit la sonate pour piano n°14 qu’il dédie à une jeune comtesse dont il semble très amoureux. Amusante coïncidence, un autre grand musicien d’origine allemande poursuit à la même époque une très belle carrière d’astronome en Grande-Bretagne : il s’appelle William Herschel et a découvert Uranus 20 ans plus tôt.

La sonate est renommée « Clair de lune » en 1832 (Beethoven est mort 5 ans plus tôt) par le poète allemand Ludwig Rellstab pour qui elle évoque une barque voguant sous la Lune. Continuer la lecture

Hubble détaille NGC 248, une nébuleuse dans une autre galaxie

La puissance d’observation du télescope spatial Hubble lui permet de sonder des objets nébuleux hors de notre Galaxie. Exemple avec NGC 248.

Les observateurs du ciel nocturne ont à leur dispositions plusieurs catalogues qui recensent les objets célestes fixes (étoiles, amas, nébuleuses, galaxies). Le plus célèbre d’entre eux est le catalogue Messier rédigé par l’astronome français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle (110 objets). Beaucoup plus imposant avec 7.840 références, le New General Catalog of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) a été établi par John Dreyer à la fin du XIXe siècle.

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Intéressons-nous à NGC 248, une nébuleuse en émission découverte par l’astronome britannique William Herschel en 1834. Continuer la lecture

Zoom sur un Sombrero céleste, la galaxie Messier 104

Le télescope spatial Hubble nous entraîne dans la constellation de la Vierge à la découverte de Messier 104, la fameuse galaxie du Sombrero.

Observée sous un bon ciel dans un télescope d’amateur, loin de toute pollution lumineuse, la galaxie Messier 104 fait immédiatement penser à un sombrero, ce célèbre chapeau de haute taille dont les larges bords protègent les Mexicains du Soleil. Située à une trentaine de millions d’années-lumière de la Terre, la galaxie a été observée pour la première fois indépendamment dans la constellation de la Vierge par les astronomes Pierre Méchain et Charles Messier en 1781 puis par William Herschel en 1784, mais il faudra attendre 1921 pour que l’écrivain et scientifique Camille Flammarion l’incorpore dans La suite du catalogue Messier, un additif au catalogue de 1781 dans lequel il ajoute dix-huit nouveaux objets célestes.

m104

Messier 104, dont la magnitude est de 8, se présente à nous presque par la tranche (son plan équatorial n’est incliné que de 6 degrés) tout en s’éloignant à la folle vitesse de 1.000 kilomètres par seconde. L’image ci-dessus a été réalisée par le télescope spatial HubbleContinuer la lecture

Mimas et Prométhée devant les anneaux de Saturne

La sonde Cassini a photographié ensemble Mimas et Prométhée, deux satellites de Saturne qui ne se ressemblent pas du tout. 

Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine Cassini poursuit inlassablement ses observations scientifiques, nous envoyant régulièrement d’incroyables images de la planète, de ses anneaux et de ses satellites. Cassini est l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle pèse 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens (qui a été largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. La sonde mesure près de 7 mètres de haut et 4 mètres de largeur et emporte 12 instruments scientifiques.

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L’image ci-dessus nous montre les satellites Mimas et Prométhée. Mimas, découvert en 1789 par l’astronome germano-britannique William Herschel, est le satellite sphéroïde le plus petit de Saturne avec un diamètre d’environ 400 km. Continuer la lecture

Encelade et Janus au-dessus des anneaux de Saturne

La sonde Cassini se trouvait à un peu plus d’un million de km de Saturne quand elle a photographié les satellites Encelade et Janus.

Cassini, la sonde américaine qui a commencé à explorer Saturne et sa banlieue en 2004, nous offre une nouvelle image de la planète aux anneaux et de deux de ses satellites, Encelade (le plus gros à gauche) et Janus (dont la luminosité a été rehaussée d’un facteur 2 pour qu’il apparaisse sur la photo).

En vidéo : un sous-marin sur Titan, dans les profondeurs du lac Kraken Mare

Encelade (505 km de diamètre) a été découvert par l’astronome germano-britannique William Herschel en 1789. Ce satellite intrigue beaucoup les astronomes depuis qu’on a découvert il y a une dizaine d’années que sa croûte glacée laissait échapper des geysers composés de vapeur d’eau et de matière organique. Les scientifiques en sont arrivés à la conclusion qu’Encelade abrite un océan global sous une banquise épaisse de 30 à 40 km.

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Janus n’a été découvert qu’à la fin de l’année 1966 par l’astronome français Audouin Dollfus (1924-2010) en utilisant le télescope de 1m de l’Observatoire du Pic du Midi lors d’un des rares passages de la Terre dans le plan des anneaux de Saturne : vus par la tranche, les anneaux disparaissent presque complètement à cette époque et les plus petits satellites comme Janus (une pomme de terre de 194×190×154 km) deviennent repérables. Continuer la lecture

Zoom sur Messier 5, l’un des plus vieux amas globulaires

Avec des étoiles qui se sont formées il y a près de 13 milliards d’années, l’amas globulaire Messier 5 est l’un des plus âgés dans la Voie lactée.

Lorsque l’astronome français Charles Messier l’observe pour la première fois le 23 mai 1764, il prend cet amas globulaire de magnitude 5,6 pour une nébuleuse, ne parvenant pas à distinguer autre chose qu’une tache ronde dans son modeste télescope.

L’objet céleste qui va entrer en cinquième position dans son catalogue a déjà été découvert 62 ans plus tôt par l’astronome allemand Gottfried Kirch (1639-1710) mais il faudra attendre 1792 pour que William Herschel parvienne à résoudre une partie des étoiles de l’amas à l’aide de son puissant télescope.

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Comme tous les amas globulaires, Messier 5  se trouve dans le halo de notre Galaxie, et comme eux il perd une partie de ses étoiles chaque fois que son orbite elliptique allongée le fait s’approcher trop près de la Voie lactée.

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Triplet de galaxies dans la constellation du Lion

Blottie entre le Cancer et la Vierge, la constellation du Lion est bien connue des astronomes. D’abord parce que son étoile la plus brillante n’est autre que la célèbre Régulus, qui forme avec Arcturus (Bouvier) et Spica (Vierge) le triangle de printemps (à ne pas confondre avec le triangle d’été).

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Ensuite parce que cette constellation héberge un célèbre trio de galaxies surnommé le triplet du Lion.

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Des croissants de lunes autour de Saturne

Il ne se passe pas une semaine sans que la mission Cassini-Huygens ne nous envoie de nouvelles images de Saturne et de ses lunes, et avouons qu’elles sont toujours aussi étonnantes, plus d’une décennie après la mise en orbite de la sonde Cassini autour de la planète géante aux anneaux.

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En voici un nouvel exemple avec ce cliché réalisé le 25 mars dernier et reçu sur Terre 4 jours plus tard. Il s’agit d’une image qui sera traitée ultérieurement par la NASA mais qui a déjà été mise à disposition du public sur le site de la mission et qui a été colorisée par Val Klavens.

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Discrète, la planète Uranus glisse entre Vénus et Mars

Dans le ciel des astrophotographes, certaines planètes tiennent une place de choix en raison de leur éclat : Vénus et Jupiter arrivent en tête, suivies de Mars et Saturne (par ordre de luminosité décroissante). Mercure, même si elle peut atteindre des magnitudes négatives, est toujours délicate à saisir en raison de sa proximité au Soleil.

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Beaucoup plus discrète, Uranus est rarement présente sur des clichés. Il faut dire que la septième planète du Système solaire, découverte en 1781 par William Herschel, brille avec une magnitude de 5,9 (10 000 fois moins que Vénus) : pas de quoi éblouir les capteurs de nos appareils photographiques.

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Les Antennes, une paire de galaxies en interaction

En 1785 l’astronome germano-britannique William Herschel découvrit depuis l’hémisphère sud un objet nébuleux faisant penser aux antennes d’un insecte. Situées dans la constellation du Corbeau à un peu plus de 60 millions d’années-lumière de la Terre, les Antennes sont le résultat d’une collision entre deux galaxies (NGC 4038 et 4039) ayant débuté il y a 100 millions d’années environ et qui se poursuit toujours.

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Ce genre de rencontre cosmique pourrait bien concerner un jour lointain notre Voie lactée et sa plus proche voisine, la grande galaxie d’Andromède.

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Tempêtes géantes sur Uranus

Depuis sa découverte en 1781 par William Herschel, Uranus fait peu parler d’elle. Il faut dire que la septième planète du Système solaire est une géante glacée (dont le diamètre dépasse 50.000 kilomètres) qui vogue à près de 3 milliards de kilomètres de nous et présente donc peu d’intérêt à priori.

uranus

D’ailleurs les seules images de la surface réalisées par une sonde (Voyager en 1986) avaient convaincu les astronomes de classer Uranus comme un astre sans caractéristique particulière en lumière visible, où l’on ne trouvait aucune des perturbations atmosphériques connues sur les autres planètes gazeuses (comme Jupiter et Saturne).

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