Partie de cache-cache dans la banlieue de Saturne

La sonde américaine Cassini a photographié deux des satellites de Saturne, Encelade et Dioné, en train de jouer à cache-cache. 

C’est une exploration qui dure depuis plus de 10 ans. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine Cassini poursuit inlassablement ses observations scientifiques, nous envoyant régulièrement d’incroyables images de la planète, de ses anneaux et de ses satellites.

En vidéo : un sous-marin sur Titan, dans les profondeurs du lac Kraken Mare

Lorsque l’image ci-dessous a été réalisée le 8 septembre 2015, la sonde Cassini se trouvait alors à 83.000 km de Dioné et à 364.000 km d’Encelade. Bien que les deux satellites aient à peu près la même composition, on constate qu’Encelade a une réflectivité beaucoup plus élevée, sa surface étant renouvelée en permanence par une pluie de grains de glace venant de jets situés au pôle sud. Au contraire, sans apport de glace, la surface gelée recouvrant Dioné s’altère lentement et devient plus sombre.

dione_encelade

Que sait-on sur ces deux satellites ?

Encelade (505 km de diamètre) intrigue beaucoup les scientifiques : de sa surface s’échappent des geysers composés de vapeur d’eau mêlée à de la matière organique et salée qui ont été observés à contre-jour depuis une décennie. Sous une banquise dont l’épaisseur devrait être comprise entre 30 et 40 km se cache sans doute un immense océan.

Dioné est un satellite de 1100 kilomètres de diamètre (principalement composé d’eau sous forme de glace) dont la surface est très cratérisée. Cette lune de Saturne comporte une fine atmosphère dans laquelle le spectromètre à plasma Caps (pour CAssini Plasma Spectrometer) a détecté la présence de molécules d’oxygène. Des stries lumineuses (en réalité de grandes failles aux parois brillantes) griffent par endroit la surface de Dioné. Observées pour la première fois par les sondes Voyager dans les années 1980, elles ne sont pas le résultat d’un processus de cryovolcanisme comme on l’avait d’abord cru mais résulteraient d’une activité tectonique.

2 réflexions sur “ Partie de cache-cache dans la banlieue de Saturne ”

  1. Je crois que si m. André Brahic s’intéressait à Encelade, il y avait sûrement une raison particulière. Pouvez-vous en tant que bon vulgarisateur, nous en expliquer les mystères? Un gros merci pour votre travail partagé qu’on apprécie énormément!

    1. Bonjour Jocelyne, merci pour vos encouragements ! Je crois que si André Brahic était fasciné par Encelade, c’est parce que le statut de cette lune a beaucoup changé depuis le début de la mission Cassini. Avant les observations de cette sonde, on était convaincu que la banlieue de Saturne était trop loin du Soleil et donc trop froide pour qu’il s’y passe des choses intéressantes. On sait maintenant que la présence des grosses planètes (comme Jupiter et Saturne) à proximité de leurs satellites est à l’origine de forces d’attraction qui produisent des effets de marées, lesquels déforment et échauffent ces satellites. On peut donc se passer de Soleil pour créer des océans, des niches potentielles de vie primitive, et ça c’est une nouvelle donnée qui bouleverse tout ce qu’on avait pu imaginer jusqu’à maintenant…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *