La spectroscopie en laboratoire au secours des astronomes

Pour comprendre ce qui se passe très loin dans l’Univers, les chercheurs ont besoin d’identifier de nouvelles molécules en laboratoire.

Des antennes pour traquer les molécules :

Depuis Galilée il y a quatre siècles, les astronomes n’ont de cesse d’améliorer leurs instruments d’observation. Objectif : voir toujours plus loin pour mieux comprendre ce qui nous entoure. Mais pour interpréter certaines données acquises avec les plus puissants instruments, il faut parfois faire un détour par le laboratoire.

Les antennes du radiotélescope ALMA sous la Voie lactée. © P. Horálek/ESO

Prenez ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), cet observatoire radiomillimétrique et submillimétrique construit au Chili. Dans les informations recueillies par ses antennes, les astronomes retrouvent en général la signature de nombreuses molécules déjà connues. Mais il arrive que des raies spectrales enregistrées n’appartiennent à aucun composé identifié. C’est là qu’entre en scène la spectroscopie moléculaire développée dans certains laboratoires.

Un petit tour en laboratoire :

Cyril Richard est ingénieur de recherche au CNRS. Il travaille au Laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne à Dijon. Il est également astronome amateur et participe au développement du logiciel de traitement d’images Siril. Au sein de l’équipe SMPCA, il analyse des spectres moléculaires haute résolution obtenus en laboratoire.

Il nous explique en quoi consiste son travail : “Lorsqu’une molécule absorbe un photon, les lois de la physique prévoient que la molécule réémet un photon d’une autre énergie, et donc d’une longueur d’onde dépendante de ladite molécule. Mon travail consiste, en utilisant les équations de la mécanique quantique, à analyser le spectre haute résolution de cette molécule pour le modéliser informatiquement. Cette modélisation sert de point de départ à la recherche de l’espèce étudiée dans l’espace. Et parfois, grâce à cette étroite collaboration entre astronomes et théoriciens en laboratoire, on peut détecter une nouvelle molécule au voisinage d’une étoile en formation. Ce fut le cas cette année avec le diméthyléther doublement deutéré. “

Détection du diméthyléther doublement deutéré au voisinage d’une étoile en formation. Les courbes noires représentent les données du télescope ALMA. En bleu, la modélisation des spectres des composés déjà détectés. En rouge, les raies correspondantes au diméthyléther doublement deutéré. © Cyril Richard/SMPCA
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