Le premier jour de 2018 coïncidait avec la plus grosse Pleine Lune de l’année, la Super Lune. Un rendez-vous incertain en raison de la tempête Carmen.
Super Lune est le terme utilisé pour désigner les plus grosses Pleines Lunes, celles qui se produisent autour du périgée. Notre satellite naturel ayant une orbite elliptique autour de la Terre, sa distance peut fluctuer de 356.000 à 406.000 km environ, ce qui se traduit par une variation de son diamètre apparent de près de 13%. Cette différence de taille apparente n’est pas discernable à l’œil nu mais peut être visualisée à l’aide d’un montage photographique comme ci-dessous (à gauche la Pleine Lune au périgée, à droite à l’apogée).
En janvier 2018 il y aura de quoi lever les yeux au ciel : une nouvelle Super Lune, des rapprochements apparents entre planètes et même une Lune bleue.
Cette nouvelle année va nous apporter son lot de spectacles célestes, la plupart accessibles à l’œil nu ou muni d’une simple longue-vue. Rapprochements entre la Lune et les planètes, éclipses, pluies d’étoiles filantes, explorations lunaires avec un petit instrument (la dernière nous a entraîné dans le Golfe des Iris), il y en aura pour tous les goûts.
On commence donc avec les phénomènes astronomiques à ne pas manquer en janvier 2018.
2 janvier : la première Pleine Lune de l’année est aussi la plus grosse. Tout juste remis de votre réveillon, vous devrez braver le froid (lire avant les5 conseils pour observer sans avoir froid) pour admirer notre satellite naturel dont le diamètre apparent sera de 33,5 minutes d’arc, un peu plus que la Super Lune de 2017 le mois dernier. À suivre à l’œil nu.
3 janvier : pluie d’étoiles filantes des Quadrantides, l’une des plus importantes de l’année ; malheureusement la présence du lampadaire lunaire ne permettra de voir que les plus brillants météores. À suivre à l’œil nu.
4janvier : la Lune gibbeuse passe la nuit à côté de Régulus, la plus brillante étoile de la constellation du Lion. À suivre dans une paire de jumelles.
4 janvier : découverte le 2 octobre dernier, la comète Heinze (C/2017 T1) passe à 33 millions de kilomètres de la Terre. Sa magnitude devrait être proche de 9. Attendez les nuits sans Lune pour la rechercher en vous aidant de la carte ci-dessous. À suivre dans une longue-vue ou un télescope.
7 janvier : vous pourrez découvrir à l’aube le rapprochement serré entre les planètes Jupiter et Mars (12′ d’écart apparent). La planète géante gazeuse est actuellement 20 fois plus brillante que la Planète rouge mais cette dernière ne cesse de se rapprocher de la Terre jusqu’à sa spectaculaire opposition le 27 juillet 2018. À suivre à l’œil nu.
13 janvier : nouveau rapprochement planétaire à l’aube, cette fois-ci beaucoup plus délicat à observer entre Saturne et Mercure. Deux jours plus tard le vieux croissant de Lune sera à moins de 3° apparents. À suivre dans une paire de jumelles.
17 janvier : Nouvelle Lune. C’est au cours des soirées qui précèdent la Nouvelle Lune qu’on peut le mieux admirer les constellations du ciel hivernal comme la majestueuse constellation d’Orion ou encore le Triangle d’hiver. Pour vous orienter dans le ciel, pensez à consulter la carte du ciel interactive de Stelvision. À suivre à l’œil nu.
31 janvier : deuxième Pleine Lune dans un même mois qui porte le nom de Lune bleue. Cette particularité s’est produite en juillet 2015 et se renouvellera en mars 2018. À suivre à l’œil nu.
J’en profite pour vous dire que CIELMANIA, qui fêtera ses 4 ans d’existence au mois de mai, va passer d’ici quelques jours le cap des 1.000 articles. Si vous aimez le contenu de ce blog, n’hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux, avec votre entourage ou même vos élèves ! Merci d’avance.
Ce soir on peut admirer une curieuse formation lunaire, un “X” produit par l’éclairage rasant le long du terminateur.
Spectacles lunaires :
Vous pensiez peut-être que l’observation de la Lune est monotone ? Détrompez-vous ! Au fil d’une lunaison on découvre sur notre satellite naturel une multitude de petits et de grands cratères comme Clavius, Platon ou Copernic. On peut aussi admirer des cratères rayonnants (dont Tycho est le plus bel exemple) et des chaînes de montagnes (comme celle des Apennins). Sans oublier les fausses mers (dont la plus célèbre, la mer de la Tranquillité, a vu se poser les premiers hommes en juillet 1969) :
Pour échapper à la pollution lumineuse galopante, il reste quelques régions où se rendre, comme la Réserve touristique de ciel étoilé d’Alqueva au Portugal.
La « Dark Sky Alqueva Reserve » a vu le jour en 2009 à l’occasion de l’Année mondiale de l’astronomie. Dans une région qui compte en moyenne 286 nuits claires par an et un très faible taux d’humidité, les municipalités se sont engagées à limiter l’éclairage nocturne à l’intérieur d’une zone de 3.000 km² centrée sur le lac d’Alqueva, plus grand lac artificiel d’Europe.
La pluie d’étoiles filantes de l’essaim des Géminides le 14 décembre a été immortalisée depuis l’un des sommets de l’archipel des Canaries.
Parmi les nombreuses trouvailles du télescope spatial infrarouge IRAS figure l’astéroïde (3200) Phaéton. Il a été découvert le 11 octobre 1983 sur des images analysées par les astronomes Simon Green et John K. Davies et il est passé le 16 décembre à 10 millions de km de la Terre. L’orbite de (3200) Phaéton correspond à la pluie d’étoiles filantes des Géminides (le radiant de l’essaim se situe dans la constellation des Gémeaux, non loin des étoiles jumelles Castor et Pollux).
L’activité de cet essaim est assez récente puisqu’on ne le mentionne que depuis 150 ans, à la différence par exemple des célèbres Perséides dont les premiers rapports d’observation en Chine remontent à l’an 36. Le maximum d’activité des Géminides se produit entre le 12 et le 14 décembre avec un taux horaire qui peut atteindre 75 météores.
Vous aviez oublié que la Terre tourne ? En photographiant longuement le ciel étoilé au-dessus d’une cabotte, je vous en apporte la preuve.
Cadole, cadioule, cabioute, cabotte, caborne… sont quelques-uns des noms donnés aux anciennes cabanes que l’on trouve dans les vignobles, noms qui varient selon les régions. Il s’agit de petites maisonnettes rectangulaires ou circulaires, bâties en pierres maçonnées ou en pisé et couvertes d’une bâtière de tuiles, d’ardoises ou de pierres. Elles servaient autrefois d’abri au vigneron en cas d’averse et il y laissait ses outils.
En cette fin d’année il est facile de repérer à l’aube les planètes Jupiter et Mars qui ne cessent de se rapprocher de la Terre.
Jupiter et Mars vont occuper les astronomes amoureux de planètes une bonne partie de l’année 2018 puisqu’elles passeront toutes les deux à l’opposition. Pour la géante gazeuse ce sera le 9 mai (veille du début de la vingtième édition des Rencontres Astronomiques de Printemps) et pour la Planète rouge ce sera le 27 juillet.
On n’y pense pas toujours, mais la longue-vue est un instrument qui convient très bien pour s’initier à l’observation du ciel.
Pour démarrer simplement :
Combien de télescopes et de lunettes astronomiques dorment dans leur emballage, leurs acquéreurs ayant renoncé à pouvoir les mettre en service ? Combien de vocations réduites à néant devant la complexité des réglages des montures et des optiques ? L’enthousiasme du débutant retombe souvent quand il ouvre les cartons contenant l’instrument tant désiré ; sans parler des achats destinés aux enfants et qui se révèlent rapidement inadaptés.
Ce n’est pas la première fois que des astrophotographes talentueux filment la Station spatiale internationale devant la Lune. En juin 2016 Dylan O’Donnell avait saisi l’ISS devant notre satellite naturel juste avant le retour sur Terre de l’astronaute anglais Tim Peake. Et en novembre 2015 c’est un autre astronome amateur australien, Dennis Simmons, qui était parvenu au même résultat. Continuer la lecture de La Station spatiale passe devant la Super Lune→
L’aveuglante Super Lune du dimanche 3 décembre n’a pas empêché les aurores d’illuminer le ciel nordique, pour la plus grande joie des astrophotographes.
Sauf s’ils ont décidé de lui tirer le portrait, les astronomes sont nombreux à ne pas sortir leurs télescopes au moment de la Pleine Lune. Il faut dire que l’éclat de notre satellite naturel (on parle de sa magnitude) est tel que seules quelques brillantes étoiles restent visibles dans un ciel d’une rare clarté. Le phénomène est encore plus prononcé dans le cas d’une Super Lune hivernale qui passe presque au zénith.
Alors qu’elle circule actuellement dans la constellation d’Orion, la comète C/2016 R2 Panstarrs semble avoir libéré un nuage gazeux bleuté.
Découverte le 7 septembre 2016 à la magnitude 19,1 par le réseau de surveillance d’astéroïdes Pan-Starrs (Panoramic Survey Telescope and Rapid Response System)installé à Hawaii (un télescope qui a également déniché C/2014 Q1 Panstarrs), C/2016 R2 Panstarrs est une comète périodique à très longue période (elle effectue sa révolution en 20.327 ans) que l’on peut suivre actuellement dans la belle constellation d’Orion avec une magnitude de 11.
En partant à la recherche de la Super Lune de ce dernier mois de l’année, j’ai rencontré une girafe ! Mais au fait, c’est quoi la Super Lune ?
Le 3 décembre avait lieu la Super Lune, la plus grosse Pleine Lune de l’année 2017. Comme je vous l’avais expliqué dans les éphémérides, cette Pleine Lune du castor se trouvait à 358.000 km de nous, ce qui lui conférait un diamètre apparent de 33,4 minutes d’arc. Par comparaison la Pleine Lune des fraises du mois de juin dernier qui était la plus éloignée avec un peu plus de 406.000 km était 12% moins grosse.
Le montage ci-dessus permet de se rendre compte de la différence de diamètre apparent entre la Pleine Lune au périgée à gauche (celle de décembre) et à l’apogée (celle de juin). Pour être complet sachez que la Pleine Lune suivante, celle du 2 janvier 2018, sera encore un peu plus grande (33,5 minutes d’arc), et sera donc la Super Lune de 2018. Continuer la lecture de La Super Lune du 3 décembre et la girafe bourguignonne→
La plus grosse Pleine Lune de l’année, une pluie d’étoiles filantes ou encore l’occultation d’Aldébaran : décembre 2017 sera riche en spectacles célestes.
Si vous avez prévu ne ne pas trop sortir pour observer le ciel nocturne au cours de ce mois de décembre 2017, vous allez sans doute changer d’avis une fois que vous aurez lu les éphémérides. Ce dernier mois de l’année nous offre en effet quelques rendez-vous astronomiques que vous ne pouvez manquer sous aucun prétexte, à condition que la météo y mette du sien !
Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte du Golfe des Iris.
Cette septième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer nous entraîne dans l’hémisphère nord lunaire à l’OUEST de Platon et Vallis Alpes, pour découvrir le Golfe des Iris (Sinus Iridum) que l’on peut observer avec un éclairage rasant aux 10ème et 24ème jours de la lunaison. Le Golfe des Iris apparaît déjà dans une paire de jumelles bien calée mais une lunette astronomique ou un petit télescope en montreront toute la richesse.
C’est à l’occasion du Premier Quartier qu’a été réalisée cette image qui nous permet d’admirer le château du Clos de Vougeot illuminé sous la Lune.
Situé le long de la route des Grands Crus de Bourgogne entre Gevrey-Chambertin et Nuits-Saint-Georges, le château du Clos de Vougeot n’était au XIIème siècle qu’un ensemble de bâtiments à usage viticole construits au milieu des vignes par les moines de l’abbaye de Cîteaux. C’est à partir du XVIème siècle qu’apparut le corps de logis de style Renaissance que l’on peut admirer aujourd’hui.
Tout juste sortie de l’éclipse totale du 21 août 2017, la ville américaine de Carbondale a rendez-vous avec son prochain Soleil noir dans seulement 7 ans !
Selon les experts de la NASA, il faut attendre en moyenne 375 ans pour revoir une éclipse totale de Soleil en restant au même endroit. Voilà qui explique pourquoi les passionnés de Soleil noir sont dans l’obligation de parcourir plusieurs milliers de kilomètres chaque fois qu’ils veulent en admirer une.
Ce fut le cas le 21 août dernier où des milliers d’étrangers sont allés aux USA pour se placer dans l’ombre de la Lune (comme l’a fait le français Olivier Sauzereau), sans parler des millions d’Américains qui se sont rendus sur la ligne de centralité.
Mardi 21 novembre en soirée, la jeune Lune passait au-dessus du château de Corton André, un joyau architectural situé dans la commune d’Aloxe-Corton.
Entre Dijon et Beaune, la côte viticole bourguignonne est riche de quelques beaux châteaux plantés au milieu des vignes ou presque. On peut citer du Nord au Sud le château de Brochon, le château du Clos de Vougeot, le château de la Tour et le château d’Aloxe-Corton que je vous présente aujourd’hui.
Joyau architectural en cours de rénovation dans la Réserve touristique de ciel étoilé d’Alqueva au Portugal, voici le couvent d’Orada sous les étoiles.
Le couvent d’Orada se trouve près du village de Telheiro, au pied d’une colline sur laquelle est implantée la petite ville de Monsaraz. Située au cœur de la plaine de l’Alentejo, cette région est incluse dans le périmètre de la première Réserve touristique de ciel étoilé au monde à Alqueva. La « Dark Sky Alqueva Reserve » a vu le jour en 2009 à l’occasion de l’Année mondiale de l’astronomie.
Dans une région qui compte en moyenne 286 nuits claires par an et un très faible taux d’humidité, les municipalités se sont engagées à limiter l’éclairage nocturne à l’intérieur d’une zone qui s’étend sur 3.000 km² autour du lac d’Alqueva, plus grand lac artificiel d’Europe.
29 heures après la Nouvelle Lune, voici le retour d’un jeune croissant déformé par l’atmosphère dans la soirée du 19 novembre.
L’avant-dernière lunaison de cette année 2017 a débuté dans la soirée du dimanche 19 novembre avec la brève apparition d’un jeune croissant sur l’horizon OUEST, une quarantaine de minutes après le coucher du Soleil. Comme ce jeune croissant était très proche de l’horizon, il est déformé par l’atmosphère (un phénomène qu’on peut découvrir sur une spectaculaire image réalisée par l’astrophotographe Petr Horálek dans le désert d’Atacama).
L’apparition d’une lueur dans le ciel nocturne donne souvent lieu à des interprétations farfelues. Voici comment ne pas confondre comète et étoile filante.
“Soudain j’ai vu une comète qui a traversé le ciel devant moi en 3 secondes en allant de gauche à droite”, “Une comète s’est présentée alors que je regardais par la fenêtre. Un flash comme un appareil photo très puissant”… Des témoignages comme ceux-ci, on peut en entendre et en lire à chaque apparition d’une brillante étoile filante.
La comète Hale-Bopp à gauche et une étoile filante à droite.