Le 21 juin la Russie a connu une nouvelle chute de météorite impressionnante dont plusieurs échantillons ont déjà été récoltés.
Avec plus de 17 millions de km², la Russie est l’état dont le territoire est le plus vaste de la planète. C’est ce qui explique qu’on y observe un nombre important de grosses chutes météoritiques. Alors qu’on vient de commémorer le cent-dixième anniversaire de l’événement de la Toungouska et un peu plus de cinq ans après une incroyable explosion dans le ciel de Tcheliabinsk, une impressionnante chute de météorite s’est produite le jour du solstice d’été au-dessus de la région de Lipetsk, une ville située sur les bords de la rivière Voronej à 500 km au sud-est de Moscou.
L’opposition de la planète Mars et une éclipse totale de Lune sont les grands événements célestes de ce mois de juillet. Des rendez-vous à ne pas manquer !
Nous commençons à nous éloigner du solstice et les nuits s’allongent lentement ; même s’il est encore un peu tôt pour traquer nébuleuses et galaxies, ce mois de juillet 2018 nous offre la possibilité d’observer deux phénomènes astronomiques assez peu courants : un passage de la Lune dans le cône d’ombre terrestre et la plus courte distance entre nous et la planète Mars depuis 15 ans, deux événements qui tombent à la même date, le 27 ! Nous n’en oublierons pas pour autant quelques jolis rapprochements entre la Lune et les planètes.
Ce 27 juin c’est l’opposition de Saturne. La planète aux anneaux est au plus près de la Terre, le meilleur moment pour admirer le joyau du Système solaire.
La nuit du 31 mai au 1er juin, vous avez peut-être comme moi assisté a un joli flirt entre Saturne et la Lune, l’occasion de repérer le petit point brillant (magnitude 0) de la plus belle planète du Système solaire qui se trouve actuellement dans la constellation du Sagittaire. Planète gazeuse géante neuf fois plus grande que la Terre, Saturne passe en cette fin de mois à l’opposition (elle est à l’opposé du Soleil par rapport à notre planète) à 1,35 milliard de km.
Vous avez une paire de jumelles ? Pointez-la en soirée en direction de l’éclatante Vénus et de l’amas d’étoiles Messier 44, l’amas de la Crèche.
À quelques heures du solstice d’été, le crépuscule semble interminable : les premières étoiles font leur apparition tardivement et on ne sait pas trop quoi observer en début de nuit à part la Lune, Jupiter et Saturne. Pour patienter, je vous invite à repérer Vénus en train de se rapprocher de l’horizon OUEST vers 23 heures et à l’observer aux jumelles.
La seconde planète du Système solaire est actuellement dans la constellation du Cancer, juste à côté d’un célèbre amas d’étoiles (Messier 44), comme le montre ce cliché réalisé le 19 juin (objectif de 50 mm de focale, 3200 iso, pose de 5 sec). Continuer la lecture de Vénus passe à côté de l’amas d’étoiles de la Crèche→
Une tempête de sable ne cesse de prendre de l’ampleur sur Mars. Un événement climatique prévisible alors que la Planète rouge se rapproche de nous.
Les ingénieurs de la NASA l’ont annoncé le 12 juin : ils n’ont plus aucun contact avec le rover Opportunity qui affronte sa pire tempête de sable depuis son arrivée sur Mars au début de l’année 2004. Installé près du cratère Endeavour, dans Perseverance Valley, le robot américain a certainement mis en veille tous ses circuits pour économiser l’énergie qui fait défaut : en raison d’une violente tempête de sable, les panneaux solaires du rover ne reçoivent plus assez de lumière pour un fonctionnement correct.
Détectée pour la première fois le 30 mai par le vaisseau MRO depuis son orbite, cette tempête s’étendait sur 35 millions de kilomètres carrés (le quart de la surface martienne) le 12 juin et pourrait à terme recouvrir toute la planète comme ce fut le cas en 2001 (images ci-dessus). Continuer la lecture de Tempête de sable géante sur la planète Mars→
Se rapprochant chaque jour un peu plus avant son opposition le 27 juillet, La planète Mars est désormais plus brillante que n’importe quelle étoile du ciel.
Le 27 juillet prochain, la planète Mars (sur laquelle on vient de découvrir d’intrigantes molécules organiques) sera à l’opposition, ce qui signifie qu’elle sera à l’opposé du Soleil vue de la Terre. C’est aussi l’époque où la distance qui nous sépare de cet astre sera la plus courte : un peu moins de 58 millions de kilomètres.
Les oppositions martiennes se produisent tous les 780 jours en moyenne, mais en raison de la forte excentricité de l’orbite martienne, la plus courte distance Terre-Mars varie énormément : de 56 à 101 millions de km. Cet été nous aurons donc droit à la plus proche opposition martienne depuis celle (exceptionnelle) de 2003 ; il faudra ensuite attendre 2035 pour connaître mieux. Continuer la lecture de Plus brillante que les étoiles, la planète Mars se rapproche→
Comme tous les anciens observatoires, celui de Bordeaux (situé à Floirac) est riche d’un patrimoine scientifique exceptionnel. Mais qu’en faire aujourd’hui ?
L’avenir des observatoires astronomiques anciens est aujourd’hui très incertain. Si certains s’en sortent bien, comme l’Observatoire de Paris qui a fêté l’an dernier 350 ans de science, ou encore celui du Pic du Midi sauvé dans les années 1990 grâce à la mobilisation de la région Midi-Pyrénées, d’autres connaissent des jours difficiles, comme celui de Camille Flammarion en région parisienne, de Pulkovo en Russie ou de Yerkes aux États-Unis.
Attendus chaque été, les nuages noctiluques sont de retour depuis le début du mois de juin. Pour le moment ils n’ont été observés qu’à de hautes latitudes.
Il se passe chaque été quelque chose d’étrange et de merveilleux dans le ciel au-dessus des pôles terrestres. Des nuages de très haute altitude prennent une couleur d’un bleu électrique alors que le Soleil est passé depuis longtemps sous l’horizon.
Les nuages noctiluques (noctilucent clouds ou NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 km d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C) des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers rayons solaires. La vidéo ci-dessus nous montre l’activité de ces nuages saisie en 2007 par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere). Continuer la lecture de La saison des nuages noctiluques est ouverte→
La nuit du 31 mai au 1er juin, la planète Saturne se trouvait juste à côté de la Lune gibbeuse décroissante. Un spectacle à ne pas manquer.
Sixième planète du Système solaire en partant du Soleil et seconde après Jupiter si l’on classe les planètes selon leur taille ou leur masse, Saturne est sans aucun doute l’astre qui fascine le plus et qui est à l’origine de très nombreuses vocations d’astronomes. Une simple paire de jumelles ou mieux encore une petite longue-vue suffisent à dévoiler ses magnifiques anneaux. Composés principalement de particules de glace et de poussière, les anneaux ont été observés pour la première fois par Galilée en 1610 qui ne comprit pas pourquoi la planète avait des oreilles (la mauvaise qualité optique de sa lunette ne permettait pas au savant italien de bien voir cet astre).
Il faut attendre 1656 pour que l’astronome Christian Huygens, en utilisant un télescope bien plus puissant, comprenne que la planète est en réalité entourée d’un anneau (qu’il pense être solide). Continuer la lecture de Quand Saturne flirte avec la Lune→
L’opposition de Saturne sera l’événement de ce mois de juin qui offre également quelques beaux rapprochements entre la Lune et les planètes.
Juin est le mois de l’année où les nuits sont les plus courtes (le solstice, date à laquelle le Soleil atteint sa plus haute déclinaison, a lieu le 21) ; autant dire que les nuits noires sont inexistantes. Ce n’est donc pas le mois pendant lequel vous pourrez traquer de faibles nébuleuses ou de lointaines galaxies. Il vaudra mieux en profiter pour admirer la Lune et les planètes, ces dernières étant à l’honneur avec l’opposition de Saturne le 27 juin, un peu plus d’un mois après celle de Jupiter et 30 jours avant celle de Mars !
L’Observatoire de Meudon a développé l’un des prototypes du « Cherenkov Telescope Array », un futur grand réseau international de télescopes gamma.
Certains astres exotiques (comme les pulsars, les trous noirs, les noyaux actifs de galaxies…), émettent des rayonnements à très haute énergie lors de phénomènes cosmiques violents. Ce sont des sursauts gamma dont l’énergie se mesure en GeV (Giga-électron-Volt).
L’arrivée dans l’atmosphère terrestre de ces rayons gamma produit une cascade de particules dont la lumière bleutée (appelée lumière Cherenkov) peut être captée et analysée par des dispositifs particuliers, les télescopes à imagerie Cherenkov atmosphérique. Continuer la lecture de Un télescope Cherenkov à l’Observatoire de Meudon→
La caméra de la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) a photographié un cratère creusé récemment par une météorite sur la Planète rouge.
Découvrir un nouveau cratère d’impact sur Mars est assez rare et toujours passionnant pour les planétologues. C’est le cas sur l’image ci-dessous qui a été obtenue grâce à la caméra HiRISE installée à bord de l’orbiteur MRO. Ce cratère (d’environ 7 mètres de diamètre) est très récent puisqu’il est apparu entre deux survols de l’orbiteur en 2006 et 2011. En perçant la couche claire superficielle, la météorite qui est tombée là a fait jaillir du sous-sol de la poussière plus sombre.
En général les planétologues, gens très patients, observent des changements à la surface des astres sur des durées beaucoup plus longues qui se chiffrent en milliers, voire millions d’années. Ce cratère a eu la bonne idée de se former presque en direct sous l’œil de MRO ! Continuer la lecture de Des météorites heurtent toujours le sol martien→
Un Cubesat qui accompagne la mission Insight en direction de la planète Mars a photographié le couple Terre-Lune à 1 million de kilomètres.
Le 5 mai 2018, la mission américaine InSight (INterior exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport) a quitté la Terre en direction de la Planète rouge avec à son bord le sismomètre français Seis (Seismic Experiment for Interior Structures). L’atterrissage est prévu le 26 novembre prochain dans Elysium Planitia, pas très loin du rover Curiosity. La station Insight est accompagnée par deux Cubesat, MarCO A et B, qui assureront la transmission des données télémétriques de la station pendant sa traversée de l’atmosphère martienne.
Le 9 mai, à 1 million de kilomètres de la Terre, les ingénieurs de la NASA ont réalisé une image à l’aide de la caméra fisheye de MarCO-B pour s’assurer que l’antenne à gain élevé placée à bord de ce Cubesat s’était bien déployée. Opération réussie, avec en prime une image du couple Terre-Lune. Continuer la lecture de En route pour Mars, un Cubesat photographie la Terre→
Inauguré en septembre 2017, le radiotélescope canadien Chime va étudier la façon dont était réparti l’hydrogène dans l’Univers il y a plusieurs milliards d’années.
Composé de quatre réflecteurs cylindriques de 100 m de long et 20 de large, l’instrument Chime (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment, ce qui signifie Expérience canadienne de cartographie de l’intensité de l’hydrogène) est un tout nouveau radiotélescope interféromètre installé dans la vallée de l’Okanagan en Colombie-Britannique et géré par trois universités (Colombie-Britannique/McGill/Toronto) et l’Observatoire fédéral de radioastrophysique.
Les données fournies par 1.024 récepteurs radio sensibles à des fréquences de 400 à 800 MHz sont traitées par 256 ordinateurs équipés simplement de puissantes cartes pour jeux vidéo, ce qui donne à Chime l’avantage de n’avoir coûté que 16 millions de dollars, beaucoup moins que FAST ou ALMA . Continuer la lecture de Chime, le radiotélescope qui traque l’énergie noire→
C’est l’opposition de Jupiter, la meilleure période pour admirer la planète géante gazeuse. Ne manquez pas ce rendez-vous !
Le 9 mai 2018 Jupiter est à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 658 millions de km de nous, soit un diamètre apparent de 44,8 sec d’arc et une magnitude de -2,5. En 2017 l’opposition s’était produite le 7 avril, la planète gazeuse géante se trouvant alors 7 millions de km plus loin de nous (ce qui ne change guère le diamètre apparent de l’astre).
L’opposition de Jupiter, les Rencontres Astronomiques de Printemps et la Pleine Lune des fraises sont quelques-uns des rendez-vous astronomiques de ce mois de mai.
Les journées continuent de s’allonger à l’approche du solstice d’été le 21 juin ; pour autant ce mois de mai nous offre encore des nuits assez noires pour explorer la voûte céleste et y faire de jolies découvertes. Si vous avez envie de voyager à quelques millions d’années-lumière, je ne peux que vous recommander Le ciel aux jumelles, un excellent petit guide pour vous aider à admirer quelques lointaines galaxies dans une paire de jumelles ou une longue-vue.
Les concentrations de pollens de bouleaux battent actuellement des records en France, un phénomène que l’on peut même observer autour de la Lune !
Peut-être avez-vous déjà vu des couronnes colorées autour de la Lune quand sa lumière nous parvient après avoir traversé les gouttelettes d’eau présentes dans certains nuages. On parle alors de couronne lunaire. Mais hier soir le spectacle était bien différent : deux jours après le Premier Quartier, la Lune se présentait auréolée d’un étrange anneau jaune.
L’orbiteur européen Mars Express a photographié de près le cratère Ismenia Patera situé dans l’hémisphère nord de la Planète rouge.
Dans la grande famille des sondes qui ont survolé la Planète rouge depuis Mariner 4 en 1965, l’orbiteur européen Mars Express tient une place tout à fait honorable. Lancé du cosmodrome de Baïkonour le 2 juin 2003, Mars Express se satellise 6 mois plus tard autour de la Planète rouge. Près de 15 années se sont écoulées depuis et la sonde poursuit toujours son travail : cartographie des reliefs, étude de l’évolution des calottes polaires, analyse de l’atmosphère et de son interaction avec le vent solaire.
Le 1er avril en soirée la Station spatiale (ISS) survolait le château du Clos de Vougeot, quelques heures avant la désintégration de Tiangong-1.
C’est finalement dans les premières heures du lundi 2 avril que s’est désintégrée Tiangong-1, la première station spatiale chinoise lancée en 2011 et qui avait accueilli un an plus tard la taïkonaute Liu Yang. Une chute que l’on attendait depuis plusieurs jours et qui s’est produite au-dessus du Pacifique. C’est le sort que connaissent tôt ou tard tous les engins spatiaux installés sur une orbite basse (à un peu moins de 500 km de la surface terrestre) et c’est celui que connaîtra dans quelques années la Station spatiale internationale.
Si elle ne s’est pas encore désintégrée, la station spatiale chinoise Tiangong-1 devrait être visible sur l’horizon SUD dimanche 1er avril avant l’aube.
La station spatiale Tiangong-1 (Palais Céleste 1) vit ses dernières heures. La trajectoire de ce vaisseau de 8,5 tonnes (développé par l’agence spatiale chinoise CNSA) qui avait été placé en orbite basse sans équipage le 29 septembre 2011 n’est plus contrôlée ; Tiangong-1 est passée sous la barre des 200 kilomètres d’altitude et poursuit inexorablement sa descente à raison d’environ 5 kilomètres par jour tout en accélérant.