Beaucoup se souviendront de ce vendredi 27 juillet : l’opposition de la planète Mars coïncidait avec une éclipse totale de Lune, le tout dans les nuages…
Il y a des dates qui marquent les esprits et celle du 27 juillet 2018 en fait indéniablement partie. Les amoureux des spectacles célestes n’auraient manqué pour rien au monde cette soirée. Pensez donc ! deux astres séparés de 7° apparents tenaient la vedette : la Lune, qui traversait le cône d’ombre terrestre en nous promettant de mettre ses plus beaux habits rouges, et Mars dont c’était la meilleure approche depuis 15 ans (à environ 58 millions de kilomètres). Tout s’annonçait donc pour le mieux… si ce n’est la météo.
Photographié par l’orbiteur Viking 1 en juillet 1976, le visage de Mars a révélé sa véritable nature lors des missions d’exploration ultérieures.
Le 25 juillet 1976, cinq jour après l’arrivée sur le sol de la Planète rouge de son module d’atterrissage, l’orbiteur Viking 1 photographie une très belle illusion d’optique au sein d’une zone appelée Cydonia dans Arabia Terra (cette région martienne fortement cratérisée reprend la dénomination attribuée par Giovanni Schiaparelli, l’astronome italien qui observa dans sa lunette astronomique une zone contrastée dont la forme générale évoquait l’Arabie).
Il s’agit d’un relief qui ressemble à une tête humaine. Les scientifiques se rendent immédiatement compte qu’ils sont face à une simple illusion d’optique : la résolution insuffisante de la caméra de l’orbiteur (47 mètres par pixel), l’angle d’éclairage du Soleil et le relief à la surface de cette formation produisent des ombres portées qui semblent représenter deux yeux, un nez et une bouche.
Le 27 juillet la Lune se glissera dans le cône d’ombre de la Terre, prenant une belle couleur rouge sang ; un spectacle à photographier.
Si vous consultez régulièrement les éphémérides, vous savez déjà que le 27 juillet nous aurons droit à deux événements astronomiques rares : l’opposition de la planète Mars (actuellement recouverte par une tempête de sable) à suivre dans un télescope, et une éclipse totale de Lune (la précédente, inobservable en France, a eu lieu le 31 janvier) dont tout le monde pourra profiter à l’œil nu si la météo est clémente.
Retour sur l’une des belles images de la banlieue de Saturne recueillies par la sonde Cassini, un cliché des satellites Titan et Encelade.
Le 15 septembre 2017, la sonde Cassini effectuait un grand plongeon dans les entrailles de Saturne, mettant fin à plus d’une décennie d’exploration de la planète gazeuse géante, de ses anneaux et de ses principales lunes. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine a réalisé une multitude d’observations à l’aide de ses 12 instruments scientifiques et d’incroyables photographies.
Cassini était l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle mesurait près de 7 mètres de haut pour 4 mètres de largeur et pesait 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens (largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. Continuer la lecture de Titan et Encelade, deux satellites bien différents→
Le 2 juin dernier, un petit astéroïde de 2 mètres, 2018 LA, a explosé dans le ciel du Bostwana. Des chercheurs viennent d’en retrouver un premier fragment.
Le 2 juin 2018 de nombreux habitants du Bostwana et des pays voisins ont assisté à la désintégration d’une météorite lors de son entrée dans l’atmosphère. L’explosion de cet astéroïde dans le ciel d’Afrique a également été enregistrée par de nombreuses caméras de sécurité. Quelques heures auparavant l’objet en question avait été repéré par le Catalina Sky Survey, un réseau de surveillance des astéroïdes (et des comètes comme C / 2013 US10) exploité par l’Université de l’Arizona et parrainé par la NASA.
Découverte d’un des fragments de l’astéroïde 2018 LA. Crédit : Peter Jenniskens
La semaine du 7 au 14 juillet a été pour moi l’occasion de découvrir le ciel nocturne du Livradois à l’occasion d’un séjour en gîte.
Limité à l’EST par les monts du Forez, le Livradois est une région naturelle française située au centre du Massif central, dans le département du Puy-de-Dôme. La ville la plus importante est Thiers, capitale de la coutellerie. C’est à côté de Courpière, à une dizaine de kilomètres au SUD de Thiers, que se trouve le gîte du Grillon, un endroit idéal pour passer des vacances en famille… et tester les qualités du ciel nocturne de cette région (voir ci-dessous la carte de pollution lumineuse proposée par l’association AVEX).
Il aura suffit d’un mois pour que la tempête de sable apparue fin mai sur Mars se répande sur toute la surface de la Planète rouge.
Comment naissent les tempêtes de sable sur Mars ? C’est pendant le printemps martien (qui a débuté le 22 mai), quand la Planète rouge se rapproche du Soleil (plus courte distance fin juillet), que le réchauffement de la calotte polaire Sud provoque une sublimation rapide du dioxyde de carbone dont elle est constituée. Des courants thermiques se forment entre les régions recouvertes de givre et celles qui dégèlent, donnant parfois naissance à de puissantes tempêtes : les poussières de sable sont alors soulevées sur plusieurs milliers de mètres d’altitude et emportées dans toutes les directions par des vents dont la vitesse peut dépasser 100 km/h.
Le 21 juin la Russie a connu une nouvelle chute de météorite impressionnante dont plusieurs échantillons ont déjà été récoltés.
Avec plus de 17 millions de km², la Russie est l’état dont le territoire est le plus vaste de la planète. C’est ce qui explique qu’on y observe un nombre important de grosses chutes météoritiques. Alors qu’on vient de commémorer le cent-dixième anniversaire de l’événement de la Toungouska et un peu plus de cinq ans après une incroyable explosion dans le ciel de Tcheliabinsk, une impressionnante chute de météorite s’est produite le jour du solstice d’été au-dessus de la région de Lipetsk, une ville située sur les bords de la rivière Voronej à 500 km au sud-est de Moscou.
L’opposition de la planète Mars et une éclipse totale de Lune sont les grands événements célestes de ce mois de juillet. Des rendez-vous à ne pas manquer !
Nous commençons à nous éloigner du solstice et les nuits s’allongent lentement ; même s’il est encore un peu tôt pour traquer nébuleuses et galaxies, ce mois de juillet 2018 nous offre la possibilité d’observer deux phénomènes astronomiques assez peu courants : un passage de la Lune dans le cône d’ombre terrestre et la plus courte distance entre nous et la planète Mars depuis 15 ans, deux événements qui tombent à la même date, le 27 ! Nous n’en oublierons pas pour autant quelques jolis rapprochements entre la Lune et les planètes.
Le 30 juin 1908 la plus grosse explosion d’une météorite se produisit dans l’atmosphère au-dessus de la rivière Toungouska dans la forêt sibérienne.
Cataclysme sibérien :
Le 30 juin 1908, les paysans vivant sur les plateaux de Sibérie centrale ont sans doute cru que le ciel leur tombait sur la tête. Vers 7 heures du matin, un objet trop brillant pour être observé à l’œil nu traversa le ciel avant de se désintégrer dans un bruit formidable. L’explosion fut entendue à 1.000 km de là et s’accompagna d’un séisme de magnitude 5 que l’on enregistra jusqu’aux États-Unis.
La carte ci-dessus donne une idée de l’ampleur de l’événement. En rouge, il s’agit de la zone centrale de 40 km de diamètre entièrement dévastée. L’orange correspond à de forts dégâts à 100 km à la ronde. En dégradé bleu, on peut visualiser la portée du bruit généré par l’explosion. Continuer la lecture de 30 juin 1908 : explosion dans le ciel de la Toungouska→
La nuit du 27 au 28 juin avait lieu la septième Pleine Lune de l’année ; retour sur son lever dans l’axe d’une girouette au cours d’une chaude soirée.
Vous avez bien lu : en juin (sixième mois de l’année), nous assistons à la septième Pleine Lune de l’année. Souvenez-vous que les mois de janvier et mars ont vu se lever deux fois la Pleine Lune (la seconde étant surnommée Lune bleue selon la tradition) avec un mois de février sans.
Hier soir nous avions donc un nouveau rendez-vous avec la belle bouille ronde de notre satellite naturel dont j’ai pu saisir le lever en début de soirée dans l’axe d’une girouette installée sur la maison d’un particulier. Continuer la lecture de La Pleine Lune de juin et la girouette→
Ce 27 juin c’est l’opposition de Saturne. La planète aux anneaux est au plus près de la Terre, le meilleur moment pour admirer le joyau du Système solaire.
La nuit du 31 mai au 1er juin, vous avez peut-être comme moi assisté a un joli flirt entre Saturne et la Lune, l’occasion de repérer le petit point brillant (magnitude 0) de la plus belle planète du Système solaire qui se trouve actuellement dans la constellation du Sagittaire. Planète gazeuse géante neuf fois plus grande que la Terre, Saturne passe en cette fin de mois à l’opposition (elle est à l’opposé du Soleil par rapport à notre planète) à 1,35 milliard de km.
Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte du cratère Aristarque.
Cette dixième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer nous entraîne dans l’hémisphère NORD-OUEST lunaire pour découvrir dans l’océan des Tempêtes (Oceanus Procellarum) le cratère Aristarque et l’étonnante vallée de Schröter, une région que l’on peut observer avec un éclairage rasant aux 12ème et 26ème jours de la lunaison dans une paire de jumelles bien calée ou mieux encore à l’aide d’une longue-vue, d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope qui en révéleront toute la richesse.
En étudiant des images de Pluton prises quelques semaines plus tôt, l’astronome James Christy découvrit le 22 juin 1978 un satellite qu’il appela Charon.
Le 22 juin 1978 les astronomes James Christy et Robert Harrington étudiaient des clichés de Pluton réalisés en avril et mai de la même année avec le télescope de 1,55 m de l’USNO (United States Naval Observatory) en vue d’affiner l’orbite de ce qui était alors la neuvième planète du Système solaire (en 2006 l’UAI a reclassé Pluton dans la catégorie des planètes naines). James Christy remarqua que les images de Pluton étaient très légèrement allongées, comme si un corps s’était déplacé autour de la planète. Des images supplémentaires ont confirmé la découverte du premier satellite de Pluton qui en fait le tour en un peu plus de 6 jours.
Vous avez une paire de jumelles ? Pointez-la en soirée en direction de l’éclatante Vénus et de l’amas d’étoiles Messier 44, l’amas de la Crèche.
À quelques heures du solstice d’été, le crépuscule semble interminable : les premières étoiles font leur apparition tardivement et on ne sait pas trop quoi observer en début de nuit à part la Lune, Jupiter et Saturne. Pour patienter, je vous invite à repérer Vénus en train de se rapprocher de l’horizon OUEST vers 23 heures et à l’observer aux jumelles.
La seconde planète du Système solaire est actuellement dans la constellation du Cancer, juste à côté d’un célèbre amas d’étoiles (Messier 44), comme le montre ce cliché réalisé le 19 juin (objectif de 50 mm de focale, 3200 iso, pose de 5 sec). Continuer la lecture de Vénus passe à côté de l’amas d’étoiles de la Crèche→
Une tempête de sable ne cesse de prendre de l’ampleur sur Mars. Un événement climatique prévisible alors que la Planète rouge se rapproche de nous.
Les ingénieurs de la NASA l’ont annoncé le 12 juin : ils n’ont plus aucun contact avec le rover Opportunity qui affronte sa pire tempête de sable depuis son arrivée sur Mars au début de l’année 2004. Installé près du cratère Endeavour, dans Perseverance Valley, le robot américain a certainement mis en veille tous ses circuits pour économiser l’énergie qui fait défaut : en raison d’une violente tempête de sable, les panneaux solaires du rover ne reçoivent plus assez de lumière pour un fonctionnement correct.
Détectée pour la première fois le 30 mai par le vaisseau MRO depuis son orbite, cette tempête s’étendait sur 35 millions de kilomètres carrés (le quart de la surface martienne) le 12 juin et pourrait à terme recouvrir toute la planète comme ce fut le cas en 2001 (images ci-dessus). Continuer la lecture de Tempête de sable géante sur la planète Mars→
Se rapprochant chaque jour un peu plus avant son opposition le 27 juillet, La planète Mars est désormais plus brillante que n’importe quelle étoile du ciel.
Le 27 juillet prochain, la planète Mars (sur laquelle on vient de découvrir d’intrigantes molécules organiques) sera à l’opposition, ce qui signifie qu’elle sera à l’opposé du Soleil vue de la Terre. C’est aussi l’époque où la distance qui nous sépare de cet astre sera la plus courte : un peu moins de 58 millions de kilomètres.
Les oppositions martiennes se produisent tous les 780 jours en moyenne, mais en raison de la forte excentricité de l’orbite martienne, la plus courte distance Terre-Mars varie énormément : de 56 à 101 millions de km. Cet été nous aurons donc droit à la plus proche opposition martienne depuis celle (exceptionnelle) de 2003 ; il faudra ensuite attendre 2035 pour connaître mieux. Continuer la lecture de Plus brillante que les étoiles, la planète Mars se rapproche→
Comme tous les anciens observatoires, celui de Bordeaux (situé à Floirac) est riche d’un patrimoine scientifique exceptionnel. Mais qu’en faire aujourd’hui ?
L’avenir des observatoires astronomiques anciens est aujourd’hui très incertain. Si certains s’en sortent bien, comme l’Observatoire de Paris qui a fêté l’an dernier 350 ans de science, ou encore celui du Pic du Midi sauvé dans les années 1990 grâce à la mobilisation de la région Midi-Pyrénées, d’autres connaissent des jours difficiles, comme celui de Camille Flammarion en région parisienne, de Pulkovo en Russie ou de Yerkes aux États-Unis.
Attendus chaque été, les nuages noctiluques sont de retour depuis le début du mois de juin. Pour le moment ils n’ont été observés qu’à de hautes latitudes.
Il se passe chaque été quelque chose d’étrange et de merveilleux dans le ciel au-dessus des pôles terrestres. Des nuages de très haute altitude prennent une couleur d’un bleu électrique alors que le Soleil est passé depuis longtemps sous l’horizon.
Les nuages noctiluques (noctilucent clouds ou NLC en anglais) ou nuages polaires mésosphériques se forment à 80 km d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C) des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers rayons solaires. La vidéo ci-dessus nous montre l’activité de ces nuages saisie en 2007 par le satellite américain AIM (Aeronomy of Ice in the Mesosphere). Continuer la lecture de La saison des nuages noctiluques est ouverte→
Vous cherchez des cibles astronomiques faciles à observer avec votre longue-vue ? Pointez l’étoile polaire et découvrez la Bague de fiançailles.
Je recommande souvent la longue-vue à ceux qui veulent débuter facilement en astronomie pour sa simplicité d’utilisation : compacité, facilité de mise en œuvre, absence de réglages, réutilisation en journée (ornithologie)… Mais que peut-on réellement voir dans ce genre d’instrument ?