Mimas et Prométhée devant les anneaux de Saturne

La sonde Cassini a photographié ensemble Mimas et Prométhée, deux satellites de Saturne qui ne se ressemblent pas du tout. 

Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine Cassini poursuit inlassablement ses observations scientifiques, nous envoyant régulièrement d’incroyables images de la planète, de ses anneaux et de ses satellites. Cassini est l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle pèse 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens (qui a été largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. La sonde mesure près de 7 mètres de haut et 4 mètres de largeur et emporte 12 instruments scientifiques.

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L’image ci-dessus nous montre les satellites Mimas et Prométhée. Mimas, découvert en 1789 par l’astronome germano-britannique William Herschel, est le satellite sphéroïde le plus petit de Saturne avec un diamètre d’environ 400 km. Continuer la lecture de Mimas et Prométhée devant les anneaux de Saturne

20 juin : Pleine Lune des fraises pour un solstice d’été

Pleine Lune des fraises et solstice d’été s’étaient donnés rendez-vous ce lundi 20 juin, veille de la fête de la musique en France.

Cela ne s’était pas produit depuis 1967 et ne se reverra pas avant 2062. Ce 20 juin, premier jour de l’été, coïncidait avec la Pleine Lune. Cela va-t-il changer nos vies ? Souvenez-vous : l’été 1967 fut l’été de l’amour (Summer of Love) quand des milliers de jeunes du monde entier se rassemblèrent à San Francisco en Californie pour participer à l’expérience hippie. Tout y était libre : la nourriture, les drogues, l’amour…

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Quarante-neuf ans plus tard (si l’on fait abstraction de la Pleine Lune qui s’est produite à l’occasion du solstice d’hiver en décembre 2010) la Pleine Lune a de nouveau rendez-vous avec le solstice d’été (pour l’hémisphère nord) : un printemps pluvieux et un Championnat d’Europe de football seront sans doute les souvenirs que nous garderons de cette période…

En images : les rotations d’étoiles

La Terre tourne et le ciel nocturne nous en apporte une nouvelle preuve. Voici un florilège de rotations d’étoiles qui vont vous donner le tournis !

Si vous pointez le ciel nocturne avec votre appareil photographique en direction du nord et que vous effectuez une longue pose (en général plusieurs minutes) vous remarquerez que les étoiles laissent des arcs de cercle lumineux centrés sur Alpha Ursae Minoris, l’étoile la plus brillante de la constellation de la Petite Ourse.

C’est en effet cette direction que pointe actuellement l’axe de rotation de la Terre mais cela n’a pas toujours été le cas. Cet axe variant sur une période d’environ 26.000 ans (un phénomène appelé la précession des équinoxes), les étoiles situées dans son prolongement ne sont pas toujours les mêmes : il y a 5.000 ans par exemple c’est Alpha Draconis, une modeste étoile de magnitude 3,7 qui se situe dans la queue de la constellation du Dragon qui indiquait le pôle nord céleste.

En pointant votre appareil photo dans d’autres directions, les longues poses vous donneront des traînées d’étoiles plus ou moins longues.

L’ISS devant la Lune avant le retour de Tim Peake

L’astrophotographe Dylan O’Donnell a photographié l’ISS devant la Lune gibbeuse quelques heures avant le retour sur Terre de l’astronaute Tim Peake.

Après avoir passé six mois à bord de la Station spatiale internationale (ISS), les astronautes Tim Peake (premier britannique à effectuer une mission à bord de la Station), Iouri Malenchenko (russe) et Tim Kopra (américain) sont revenus sur Terre le 18 juin à bord d’un module Soyouz et ont atterri à 11 heures (heure française) dans les steppes du Kazakhstan.

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Quelques heures plus tôt l’astrophotographe Dylan O’Donnell a saisi la Station spatiale devant la Lune gibbeuse depuis Byron Bay, la ville la plus à l’EST du continent australien d’où le photographe Luke Taylor avait déjà immortalisé un superbe lever de Pleine Lune le 31 juillet 2015. Continuer la lecture de L’ISS devant la Lune avant le retour de Tim Peake

Solstice d’été : quand le Soleil se lève sur Stonehenge

Le 20 juin 2016 aura lieu le solstice d’été dans l’hémisphère nord, un événement particulièrement spectaculaire depuis le monument mégalithique de Stonehenge. 

Le solstice de juin marque le moment où le Soleil atteint sa position la plus au nord sur la sphère céleste, une sphère imaginaire sur laquelle on positionne tous les astres vus depuis la Terre. Ce sera le cas le 20 juin, date du début de l’été dans l’hémisphère nord et de l’hiver dans l’hémisphère sud.

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Il y a un peu plus de 4000 ans, des hommes ont dressé d’immenses structures circulaires à l’aide de pierres dans le comté du Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

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Une couronne lunaire entre Saturne et Mars

Le 17 juin en début de nuit quelques nuages opportuns m’ont offert le spectacle d’une couronne lunaire encadrée par Saturne et Mars, les planètes du moment.

Avez-vous déjà admiré des couronnes, ces cercles concentriques colorés qu’on observe parfois autour de la Lune et plus difficilement autour du Soleil (car il est trop lumineux) ? Si les halos se forment en présence de cristaux de glace, ce sont les gouttelettes d’eau des nuages ou du brouillard qui sont à l’origine des couronnes. Les plus belles couronnes (avec des couleurs vives et bien séparées) apparaissent quand toutes les gouttelettes ont le même diamètre mais c’est rarement le cas ; les couronnes sont alors imparfaites et l’on observe simplement des nuages irisés.

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Vendredi 17 juin la Lune gibbeuse (trois jours avant la Pleine Lune des fraises) se trouvait dans la constellation de la Balance, encadrée par Saturne et Mars, les deux planètes qui étaient à l’opposition il y a peu. Continuer la lecture de Une couronne lunaire entre Saturne et Mars

Quand Voyager 2 immortalisait Neptune et Triton

Les images acquises par les sondes Voyager il y a plus de 25 ans font toujours rêver, comme ce portrait des croissants de Neptune et Triton. 

Neptune a été découverte le 23 septembre 1846 par l’astronome allemand Johann Gottfried Galle qui se basa sur les calculs que lui avait transmis l’astronome et mathématicien français Urbain Le Verrier. La sonde américaine Voyager 2, qui avait quitté la Terre le 20 août 1977, survola Neptune en août 1989, trois ans après son passage à proximité d’Uranus.

Dix-sept fois plus massive que la Terre, la huitième planète du Système solaire met plus de 160 ans à parcourir son orbite autour du Soleil. Comme Uranus, Neptune est une géante de glace dont l’atmosphère se compose principalement d’hydrogène, d’hélium et de méthane qui lui donne son étonnante couleur bleue.

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Quant à Triton, le plus gros des 14 satellites de Neptune avec un diamètre d’environ 2.760 kilomètres,il a été découvert  le 10 octobre 1846 par l’astronome britannique William Lassell. Triton a sans doute été capturé par Neptune comme semble l’indiquer son orbite rétrograde (le satellite tourne dans le sens inverse de la rotation de la planète).  Continuer la lecture de Quand Voyager 2 immortalisait Neptune et Triton

Comment se forme un halo autour du Soleil ?

Photométéore assez fréquent, le halo solaire (du grec phôtόs « lumière » et meteôros « dans les airs ») demande de la lumière et des cristaux de glace. 

Entre 7 et 12 km d’altitude on rencontre des nuages fins appelés cirrus. Les gouttes d’eau qui les composent gèlent et se transforment en petits cristaux de glace en général de forme hexagonale. En traversant ces cristaux les rayons solaires subissent plusieurs réflexions et ressortent selon certains angles, produisant ainsi des halos solaires.

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Celui que l’on observe sur cette image réalisée pendant les Rencontres Astronomiques de Printemps (voir au bas de l’article) forme un cercle de 44° centré sur le Soleil ; on parle d’un halo de 22° (son rayon) ou petit halo. Il est beaucoup plus rarement accompagné d’un halo de 46° (lui aussi centré sur le Soleil) appelé également grand halo. Continuer la lecture de Comment se forme un halo autour du Soleil ?

En vidéo : les images du concours Earth and Sky 2016

Le palmarès de la septième édition de l’International Earth and Sky Photo Contest est connu. Voici la sélection des plus belles images. 

Ils sont chaque année un peu plus nombreux à proposer leurs images de la planète Terre sous le ciel nocturne au jury de l’International Earth and Sky Photo Contest, un prestigieux concours (dont c’est la septième édition) organisé par The World at Night (TWAN), le National Optical Astronomy Observatory (NOAO) et l’association Astronomers Without Borders.

Lancé en 2008, ce concours a pris une ampleur internationale depuis 2009 et l’Année Mondiale de l’Astronomie. Il est présidé par l’astrophotographe Babak Tafreshi, fondateur de TWAN et auteur entre autres d’une vidéo du Kilimanjaro sous les étoiles et d’une photographie des pénitents de glace la nuit dans le désert d’Atacama. Continuer la lecture de En vidéo : les images du concours Earth and Sky 2016

Mission Juno : les astronomes amateurs y participent aussi !

Les scientifiques qui travaillent sur la mission Juno font appel aux astronomes amateurs pour surveiller l’activité atmosphérique sur Jupiter.

Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, la sonde Juno procédera à sa mise en orbite autour de Jupiter au terme d’un voyage de près de cinq ans. La sonde se satellisera sur une orbite polaire très excentrique (sa distance à Jupiter variera de 5.000 à 2,8 millions de kilomètres) pour étudier pendant au moins un an la plus grosse planète du Système solaire.

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Dans le cadre du programme de la commission européenne « Horizon 2020 » et du projet « Europlanet 2020 Research Infrastructure », l’astronome amateur Marc Delcroix a organisé un atelier à l’Observatoire de Nice les 12 et 13 mai 2016 réunissant une vingtaine d’astronomes amateurs de toute l’Europe et une dizaine de professionnels.

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Un événement exceptionnel qu’il nous raconte :

“Ce workshop était dirigé par Ricardo Hueso (astronome professionnel très lié au monde amateur), John Rogers (un amateur spécialiste de la planète Jupiter, membre de la Bristish Astronomical Association), et les professionnels François Colas (IMCCE, Pic du Midi) et Glenn S. Orton (JPL, USA).

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Le premier thème abordé était centré sur la mission Juno et la science de Jupiter. Glenn Orton, responsable de la caméra Junocam, a notamment expliqué la mission, ainsi que le fonctionnement de la caméra Junocam qui va photographier Jupiter dans le visible, et comment le grand public pourra « voter » pour sélectionner les formations à observer sur la planète, en se basant sur les images des astronomes amateurs (à télécharger sur le site web de la mission). Il est important que les amateurs fournissent des observations avant et pendant la mission car elles permettent aux professionnels de replacer les observations de la sonde dans un contexte plus général.

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Les différents techniques et observations pour faire de la haute résolution on fait l’objet de nombreuses présentations, notamment par les amateurs planétaires renommés comme Damian Peach et Christopher Go, ainsi que par Emil Kraiikamp, concepteur du logiciel de traitement d’images Autostakkert.

Enfin nous avons abordé des sujets scientifiques plus généraux, notamment la détection d’impacts sur Jupiter, avec une présentation par moi-même et par John McKeon qui a eu la chance de filmer l’impact du 17 mars 2016. Cet atelier, qui a rassemblé la communauté astronomie planétaire internationale, a été riche d’informations et de rencontres : une initiative à reconduire !”

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Des aurores australes sur l’horizon en Nouvelle-Zélande

Moins souvent photographiées que les aurores boréales, les aurores australes viennent parfois illuminer le ciel de l’hémisphère sud.

Les aurores australes et boréales proviennent de l’excitation des atomes d’oxygène et d’azote présents dans l’atmosphère terrestre lorsque le vent solaire chargé en particules énergétiques vient balayer notre planète.

La plupart des photographies d’aurores polaires montrent des aurores boréales : il est en effet plus facile pour les photographes de se rendre à proximité du pôle Nord, que ce soit en Islande comme le français Stéphane Vetter, en Alaska comme le coréen Sangku Kim ou encore en Norvège comme l’espagnol Horacio Llorens.

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Mais les aurores polaires se développent également au-dessus du pôle Sud, même si les observateurs sont moins nombreux à les signaler. Les chercheurs en hivernage à la station scientifique franco-italienne de Concordia sur le Plateau antarctique admirent régulièrement ces magnifiques draperies célestes qui deviennent parfois visibles en Australie et en Nouvelle-Zélande. Continuer la lecture de Des aurores australes sur l’horizon en Nouvelle-Zélande

Jeune croissant de Lune sur Manhattan

Lundi soir 6 juin le jeune croissant de Lune planait dans la soirée au-dessus du quartier de Manhattan, une quarantaine d’heures après la Nouvelle Lune.

Comme à chaque début de lunaison, c’est un spectacle enchanteur qui attend les observateurs quand la nuit tombe. Entre deux et quatre jours après la Nouvelle Lune, un petit croissant lunaire nous adresse un sourire lumineux, accompagné d’une délicate lueur sur le reste du disque lunaire, la lumière cendrée ou clair de Terre. Imaginez un astronaute placé sur la Lune à cette époque : il verrait dans le ciel la Pleine Terre presque cent fois plus lumineuse que la Pleine Lune lorsque nous l’admirons depuis notre planète !

Reprenons la chronologie lunaire depuis la Nouvelle Lune qui s’est produite le dimanche 5 juillet vers 5 heures du matin (heure de Paris) : le 5 juin dans la soirée un très fin croissant âgé d’une quinzaine d’heures était observable avec un instrument astronomique au sud de l’Afrique, donnant par la même occasion le coup d’envoi du Ramadan.

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Le 6 juin ce croissant avait pris de l’embonpoint tout en s’écartant de la direction du Soleil : il devenait alors visible en soirée partout dans le monde accompagné d’un peu de lumière cendrée, le ciel étant encore assez lumineux. C’est l’instant qu’a choisi le photographe Stan Honda pour réaliser cette image à l’aide d’un téléobjectif depuis Central Park alors que le jeune croissant de Lune allait se glisser derrière quelques-uns des célèbres gratte-ciel construits sur l’île de Manhattan, un des cinq arrondissements de la ville de New York. Continuer la lecture de Jeune croissant de Lune sur Manhattan

Insolite : une grotte martienne vue par MRO

L’orbiteur MRO a photographié une grotte martienne, une cavité qui est apparue suite à l’effondrement du plancher au fond d’un cratère d’impact.

On connaissait les grottes lunaires, des puits naturels qui correspondent à d’anciens tubes de lave dont le plafond s’est affaissé. C’est la sonde lunaire américaine LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter) qui les a débusquées il y a quelques années, les deux plus connues se trouvant dans Marius Hills, une région de l’océan des Tempêtes et dans Mare Ingenii sur la face cachée.

En vidéo : 10 ans d’images de la Planète rouge prises par MRO

Il semble que de telles formations géologiques se rencontrent également sur la Planète rouge. Sur cette image obtenue par l’orbiteur MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) on aperçoit un trou au fond d’un cratère d’impact sur les flans de Pavonis Mons, un volcan bouclier situé au niveau de l’équateur de la planète Mars. Cette grotte souterraine a une ouverture de 35 mètres de diamètre et une profondeur de 20 mètres (le fond est en partie éclairé par la lumière solaire).

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Les scientifiques pensent que de telles grottes sont particulièrement favorables pour permettre le développement et la persistance de la vie car elles peuvent maintenir des conditions d’environnement stable pendant un long moment. Continuer la lecture de Insolite : une grotte martienne vue par MRO

FRIPON, un réseau de caméras pour surveiller le ciel français

Le réseau FRIPON vient d’être inauguré. À terme ce sont 100 caméras qui traqueront la désintégration des météorites dans le ciel de France.

La très grande majorité des météorites qui sont attirées par notre planète se consument dans l’atmosphère terrestre mais il arrive que des morceaux plus ou moins gros atteignent le sol. On se souvient par exemple de l’explosion d’une météorite de 12.000 tonnes au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk le 15 février 2013 qui se solda par la récupération de nombreux fragments dont un morceau de 650 kg tombé au fond du lac Tchebarkoul.

En vidéo : l’explosion d’un petit astéroïde dans le ciel de Tcheliabinsk le 15 février 2013

Pourtant la majorité des chutes passent inaperçues : on estime qu’il tombe chaque année sur le sol français une dizaine de météorites mais on n’en retrouve en moyenne qu’une par décennie, un taux 5 fois plus faible qu’au XIXe siècle. Il est vrai que l’homme moderne passe plus de temps à regarder des écrans que le ciel nocturne, et même si l’envie lui prend de flâner le nez en l’air, la pollution lumineuse a souvent raison de sa bonne volonté. Continuer la lecture de FRIPON, un réseau de caméras pour surveiller le ciel français

En images : Cassini-Huygens explore Saturne et ses lunes

Depuis 2004 la sonde américaine Cassini nous fait découvrir Saturne et ses lunes, dont Titan qui a reçu la visite du module Huygens en 2005.

C’est une exploration qui dure depuis plus d’une décennie. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine Cassini poursuit inlassablement ses observations scientifiques, nous envoyant régulièrement d’incroyables images de la planète, de ses anneaux et de ses satellites. Cassini est l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle pèse 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. La sonde mesure près de 7 mètres de haut et 4 mètres de largeur et emporte 12 instruments scientifiques.

Quant au module Huygens (un peu plus de 300 kg), il a été largué le 14 janvier 2005  sur l’un des satellites de Saturne, Titan. C’est à ce jour le record d’atterrissage le plus éloigné de la Terre (1,2 milliard de km). Au cours de sa descente sous un parachute, le module Huygens n’a cessé de nous transmettre des données sur cet étonnant satellite naturel glacé sur lequel on a découvert des lacs de méthane et d’éthane liquide. Le module Huygens s’est posé sur un sol à -180°C, dont la consistance s’apparente à du sable gorgé de liquide, et a encore fonctionné pendant deux heures.

Mise à jour : la sonde Cassini a terminé sa mission en septembre 2017 par un grand plongeon vers Saturne

La prochaine jeune Lune marquera le début du Ramadan

Plus de 1,6 milliard de musulmans guettent le retour prochain en soirée de la jeune Lune, un croissant qui annoncera le début du Ramadan.

Les éphémérides nous l’enseignent : la prochaine Nouvelle Lune se produira dimanche 5 juin aux alentours de 5 heures du matin (heure française). Il faudra attendre une quinzaine d’heures pour tenter de distinguer un très fin croissant de jeune Lune, ce qui en théorie est donc possible dans la soirée du 5 juin. La plupart des pays attendent l’observation de ce croissant pour démarrer le Ramadan (le calendrier musulman étant un calendrier lunaire, les dates importantes qui le jalonnent ne sont jamais connues à l’avance et diffèrent selon les endroits).

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À la Grande Mosquée de Paris les membres du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et un certain nombre de représentants de la communauté musulmane de France ont décidé de respecter la tradition et de se retrouver dimanche soir pour tenter d’observer cette très jeune Lune, le hilal, au cours de la nuit du doute : si l’observation est positive, le Ramadan débutera lundi 6 juin, sinon ce sera le 7 juin que commencera le mois du jeûne. Continuer la lecture de La prochaine jeune Lune marquera le début du Ramadan

Admirez la planète Saturne au plus près de la Terre

Le 3 juin la planète Saturne passe à l’opposition, sa plus courte distance à la Terre. C’est le moment de l’observer dans la constellation d’Ophiuchus.

Les planètes nous gâtent en cette première moitié de l’année : après l’opposition de Jupiter le 8 mars et celle de la Planète rouge le 22 mai, c’est au tour de Saturne de prendre place à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. La planète aux anneaux passe à l’opposition le 3 juin à une distance légèrement supérieure à 9 Unités Astronomiques (l’U.A. vaut 150 millions de km, la distance Terre-Soleil).

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Bien que les anneaux de Saturne commencent à apparaître dans une simple paire de jumelles (ils approchent les 275.000 km de diamètre), le mieux pour les admirer est de se munir d’une petite lunette astronomique grossissant une cinquantaine de fois.   Continuer la lecture de Admirez la planète Saturne au plus près de la Terre

Sappho, la poétesse grecque qui aimait les étoiles

Il y a 2.500 ans, la célèbre poétesse grecque Sappho rendait déjà hommage aux beauté du ciel nocturne dans plusieurs de ses textes.

Si Sappho, poétesse grecque de l’Antiquité (elle serait née vers 630 av. J. C.) semble avoir été très célèbre à son époque, il ne subsiste aujourd’hui que des fragments de son œuvre poétique. Bien qu’elle ne cache pas dans ses textes son amour pour les jeunes filles (l’homosexualité était une chose courante dans le milieu aristocratique de la Grèce archaïque qui n’empêchait pas de se marier), Sappho accorde aussi beaucoup d’importance aux astres comme en témoignent les vers qu’elle a rédigés à propos de la Lune, l’amas des Pléiades ou encore la planète Vénus.

Trois scientifiques, Manfred Cuntz, Levent Gurdemir (University of Texas) et Martin Georges (National Astronomical Research Institute of Thailand) se sont intéressés à un texte de Sappho intitulé « poème de minuit ». La synthèse de leur travail a été publiée dans le Journal of Astronomical History and Heritage.

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Ce poème évoque l’observation par la poétesse de l’amas des Pléiades sur l’horizon il y a 2.500 ans depuis l’île grecque de Lesbos. En paramétrant le logiciel de cartographie céleste Starry Night qui permet de visualiser le ciel selon le lieu et l’époque, les trois chercheurs en ont déduit que cette observation n’a pu avoir lieu qu’entre la fin de l’hiver et le début du printemps.

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En vidéo : Pleine Lune derrière le pic du Teide

L’astrophotographe Daniel Lopez a filmé le coucher de la Pleine Lune derrière le pic du Teide, le plus haut volcan d’Espagne sur l’île de Tenerife.

L’archipel des Canaries, au large du Maroc, est constitué de sept îles volcaniques. Ces îles, qui font partie des communautés autonomes d’Espagne, sont un paradis pour les touristes mais également pour les astronomes. Outre une pollution lumineuse contenue, elles bénéficient d’un climat ensoleillé et de plusieurs sommets propices à l’étude du ciel. C’est pour cette raison que deux observatoires astronomiques y sont installés : l’Observatoire du Roque de Los Muchachos sur l’île de la Palma et l’Observatoire du Teide sur l’île de Tenerife.

Avec 3.715 mètres d’altitude le Teide est le plus haut sommet d’Espagne. C’est également le troisième plus grand volcan du monde depuis sa base après le Mauna Loa et le Mauna Kea sur l’île d’Hawaii. Continuer la lecture de En vidéo : Pleine Lune derrière le pic du Teide

L’Hypertélescope, un instrument pour voir grand et loin

Une équipe de passionnés installe depuis quelques années dans une vallée des Alpes de Haute-Provence un instrument étonnant, l’Hypertélescope.

Ils sont 24 (scientifiques, enseignants, chercheurs, ingénieurs, astronomes amateurs, étudiants…) réunis autour d’un projet un peu fou, l’Hypertélescope, sous la direction d’Antoine Labeyrie et Denis Mourard.

Le premier, professeur émérite au Collège de France aujourd’hui à la retraite, est un spécialiste des techniques d’interférométrie optique qu’il a développées au CERGA (Centre d’Étude et de Recherches en Géodynamique et Astronomie) dans les années 1970. Il a reçu de nombreuses distinctions et un astéroïde, (8788) Labeyrie, porte son nom.

Le second est astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur et a développé l’instrument VEGA (Visible spEctroGraph and polArimeter) qui équipe le grand interféromètre CHARA (Center for High Angular Resolution Astronomy) à l’Observatoire du mont Wilson en Californie.

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On sait depuis longtemps que c’est le diamètre d’un télescope qui conditionne son pouvoir séparateur (les plus fins détails qu’il permet de discerner) et sa capacité à détecter des objets très faiblement lumineux. C’est pour cette raison que l’on imagine des télescopes de plus en plus grands comme l’E-ELT (European Extremely Large Telescope). Cet instrument dont le miroir segmenté aura 39 m de diamètre est actuellement en construction pour le compte de l’ESO au sommet du Cerro Armazones, une montagne qui culmine à 3.000 mètres d’altitude dans le désert d’Atacama au nord du Chili. Continuer la lecture de L’Hypertélescope, un instrument pour voir grand et loin

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh