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Décembre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

Un alignement planétaire le soir, une comète en fin de nuit et la plus haute Pleine Lune de l’année : en décembre 2021, le ciel est en fête ! 

Menu céleste chargé :

Pour les amoureux des étoiles, décembre 2021 sera un mois particulièrement intéressant. Il y en a pour tous les goûts, que vous soyez en ville ou à la campagne. Depuis un jardin ou un balcon, voire une fenêtre ouverte, le ciel nocturne vous dévoilera ses merveilles. Mais pour que vos soirées ne tournent pas au cauchemar, relisez d’abord mes 5 conseils pour observer sans avoir froid :

En décembre, sortez bien couvert pour admirer le ciel étoilé. © Jean-Baptiste Feldmann

N’oubliez pas non plus d’utiliser la carte du ciel étoilé en temps réel pour vous orienter sous les étoiles. Et si vous venez de faire l’acquisition d’un instrument d’astronomie, le Ciel au télescope vous sera d’une aide précieuse.

Nuits de décembre :  
  • Le 2 et 3 à l’aube, le vieux croissant de Lune chemine à proximité de la planète Mars.
  • Le 3, avant le lever du jour, admirez dans un petit télescope la comète Leonard à côté de l’amas globulaire Messier 3 dans les Chiens de Chasse.
  • Le 4, c’est la Nouvelle Lune. Elle coïncide avec une éclipse de Soleil qui ne sera totale qu’en Antarctique.
  • Du 6 au 9, au crépuscule, le fin croissant de Lune escalade l’écliptique à proximité de l’alignement planétaire Vénus-Saturne-Jupiter (d’Ouest en Est).
Jupiter, Saturne et Vénus le 22/11 au-dessus de Stonehenge. © Stonehenge Dronescapes
  • Le 11, c’est le Premier Quartier de Lune. Mais que voit-on lors d’un Premier Quartier de Lune ?
  • Le 12, la comète Leonard passe au plus près de la Terre. Elle est observable sur l’horizon Est avant le lever du jour.
  • Le 14, c’est le maximum d’activité des Géminides. En raison de la présence de la Lune, il faut attendre la seconde partie de nuit pour l’observer.
Pluie de Géminides depuis l’Observatoire de Las Campanas au Chili. © Yuri Beletsky
  • La nuit du 18 au 19, la plus haute Pleine Lune de l’année passe au-dessus de votre tête.
  • Le 21, c’est le solstice de décembre, début de l’hiver dans l’hémisphère nord.
  • Le 27, c’est le Dernier Quartier. La Lune se levant de plus en plus tard, profitez des dernières soirées de l’année pour admirer le retour de la belle constellation d’Orion.
Admirez la constellation d’Orion avec une paire de jumelles. © Jean-Baptiste Feldmann
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Comète Leonard : flirt cosmique avec deux jolies galaxies

Continuant de se rapprocher de nous, la comète C/2021 A1 (Leonard) est passée à proximité de deux galaxies des Chiens de Chasse. 

Perspective cosmique :

Cette belle image de la comète Leonard a été réalisée le 25 novembre par l’amateur autrichien Michael Jäger. L’astre chevelu se trouvait alors devant la constellation boréale des Chiens de Chasse (à l’OUEST de la Grande Ourse). Au second plan se détachent deux curieuses galaxies, beaucoup plus éloignées. Proche de la tête de la comète, on trouve  NGC 4656, qui a la forme d’une crosse de hockey. Cette galaxie spirale barrée (photographiée au télescope de quatre mètres du Kitt Peak National Observatory) a été découverte en 1787 par William Herschel.

La comète C/2021 A1 le 25 novembre 2021 dans les Chiens de Chasse.  © Michael Jäger

À sa droite, il y a une autre galaxie spirale barrée, NGC 4631. Elle est surnommée la galaxie de la Baleine en raison d’un léger renflement dans sa structure allongée qui évoque la forme du célèbre cétacé. Une petite galaxie elliptique, NGC 4627, est logée juste à côté. Les trois galaxies (en interaction gravitationnelle) se situent à environ 30 millions d’années-lumière. La comète se trouve “seulement” à quelques dizaines de millions de kilomètres. La belle couleur verte de sa tête est provoquée  par une forte émission de carbone diatomique.

À savoir :

Découverte le 3 janvier 2021 par l’astronome Greg Leonard, la comète C/2021 A1 mobilise les astronomes depuis plusieurs semaines. La courbe de luminosité prévisionnelle laisse espérer un beau passage en fin d’année. Début décembre, la magnitude de l’astre chevelu pourrait être comprise entre 3 et 6. Si tel est le cas, il s’agira de la comète la plus brillante de l’année 2021.

Déplacement de la comète Leonard fin 2021. © Chris Marriott’s SkyMap/Sky & Telescope

L’astre chevelu circulant près de l’horizon Est en fin de nuit, une paire de jumelles sera sans doute nécessaire pour bien en profiter. Des cartes de repérage et des estimations d’éclat sont disponibles sur AstroVanbuitenen et sur EarthSky.

Dernières nouvelles :

Il y a quelques heures, le bruit a couru d’une possible désintégration du noyau de la comète. Si c’est vraiment le cas, l’astre chevelu perdra son éclat et son passage sera beaucoup moins spectaculaire que ce que nous espérions. Une telle mésaventure était par exemple arrivée au printemps 2020 à la comète C/2019 Y4 (Atlas) :

Le télescope spatial Hubble a photographié les morceaux de la comète Atlas. © NASA

Mais rien n’est confirmé pour l’instant. On peut suivre l’évolution de la situation concernant C/2021 A1 sur ce compte Twitter ou ce compte Facebook par exemple.

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Spectaculaire alignement planétaire en cette fin d’année

Pour bien terminer cette année 2021, Jupiter, Saturne et Vénus nous offrent un très bel alignement planétaire au crépuscule.

Ciel pour tous :

Que diriez-vous d’un bel alignement planétaire visible par tous en cette fin d’année ? C’est le spectacle auquel nous convient Jupiter, Saturne et Vénus avant de quitter le ciel du soir. Si la visibilité de la comète Léonard reste toujours incertaine, vous ne pourrez par contre pas manquer cet alignement. Même en pleine ville, pourvu que vous puissiez regarder le ciel en direction du Sud-Ouest, les trois planètes sont facilement repérables.

Jupiter, Saturne et Vénus sont immanquables le 22 novembre 2021 au-dessus du très célèbre site mégalithique de Stonehenge en Angleterre. © Stonehenge Dronescapes

En particulier Vénus, la plus à l’Ouest et la plus basse, qui étincelle avec une magnitude de -4,7. Beaucoup plus haute, Jupiter n’est pas mal non plus, avec une magnitude de -2,4. Entre les deux, Saturne est un peu plus discrète (magnitude de 0,6). Continuer la lecture

À suivre : la planète naine Cérès est au plus près de la Terre

Cérès passe à l’opposition le 27 novembre 2021. C’est donc la meilleure période pour repérer la plus petite planète naine connue.

Un astéroïde devenu planète naine :

Cérès a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, le directeur de l’Observatoire de Palerme en Sicile. Elle porte le nom de la déesse romaine de l’agriculture et de la fécondité. C’est en 2006 que l’Union astronomique internationale a reclassé Cérès (considérée alors comme un astéroïde) dans la famille des planètes naines en raison de sa forme sphérique. Avec un diamètre d’environ 950 km, c’est la plus petite des cinq planètes naines connues à ce jour (il y a aussi Hauméa, Eris, Makémaké et Pluton).

Ahuna Mons (photographié par la sonde Dawn), un cryovolcan sur Cérès. © NASA

Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet, elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré ce corps céleste de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018. Continuer la lecture

Les Terriens ont admiré l’éclipse de Lune du 19 novembre

Du Nord au Sud des Amériques, les Terriens n’ont pas manqué d’immortaliser l’une des plus longues éclipses partielles de Lune. 

Spectacle céleste :

Pour nombre de Terriens, ce vendredi 19 novembre 2021 aura été l’occasion d’admirer un très beau spectacle céleste. Se glissant dans le cône d’ombre de la Terre, la Lune a changé de couleur pendant quelques heures.

On pourrait penser que, privée de lumière, la Lune devient invisible pendant une éclipse. Mais le rayonnement solaire est en partie filtré lorsqu’il traverse l’atmosphère terrestre. Les rayons rouges sont déviés vers l’intérieur du cône d’ombre, les rayons bleus vers l’extérieur. Voilà pourquoi la Lune éclipsée se pare de magnifiques teintes variant de l’orange léger au rouge vif.

Les Amériques favorisées :

Depuis la France, cette éclipse partielle n’était guère observable. Pour les habitants les mieux placés, à l’Ouest du pays, la Lune se couchait au début de l’éclipse. Mais depuis les Amériques, on pouvait suivre le phénomène dans son intégralité. Comble de chance, la Lune éclipsée n’était pas très loin du bel amas d’étoiles des Pléiades :

Du Canada à l’Argentine, les astrophotographes ne se sont pas privés d’immortaliser le spectacle. Et ils ont eu raison : une éclipse partielle de Lune aussi longue ne se reproduira pas avant février 2669. Mais rassurez-vous, nous n’aurons qu’à attendre jusqu’au 16 mai 2022 pour admirer une éclipse totale de Lune en France.

Quels mystères nous cache encore la Lune ?

Ce sera le thème de l’un des 4 dossiers que vous découvrirez dans la première édition du Mag Futura. Cette belle revue papier de plus de 200 pages verra le jour en 2022, année des 20 ans de Futura. Une aventure à laquelle vous pouvez contribuer ici :

https://www.youtube.com/watch?v=Ulfso5HuM0g&t=2s

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La comète Leonard pourrait devenir la plus brillante de l’année

La comète C/2021 A1 (Leonard) continue de s’approcher de la Terre et pourrait nous offrir un beau spectacle au mois de décembre.

Une année pour nous rejoindre :

Le 3 janvier 2021, l’astronome Greg Leonard a découvert une comète de magnitude 19 sur des images réalisées à l’Observatoire du Mont Lemmon en Arizona. L’astre chevelu , enregistré sous le matricule C/2021 A1 (Leonard), se trouvait alors dans les Chiens de Chasse. Cette constellation circumpolaire (proche de l’étoile Polaire, elle ne se couche jamais pour les observateurs français) est surtout connue pour héberger la superbe galaxie Messier 51.

La comète Neowise lors de son passage en juillet 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

Il aura fallu un an à C/2021 A1 pour venir nous voir. La comète est en effet attendue au plus près du Soleil, son périhélie, le 3 janvier 2022. Les astronomes ont aussi calculé qu’elle passerait à 35 millions de kilomètres de la Terre le 12 décembre. Six jours plus tard l’astre chevelu se trouvera à seulement 4,2 millions de kilomètres de Vénus. Continuer la lecture

Au Japon, les astronomes ont vu la Lune passer devant Vénus

La spectaculaire occultation de Vénus par la Lune le 8 novembre dernier a pu être immortalisée par des astronomes au Japon.

Spectacle céleste :

Au Japon, l’astronome amateur Tomio Akutsu fait partie des meilleurs photographes planétaires au monde. Il a notamment réalisé de très belles images de la planète Mars. Mais ce 8 novembre 2021, c’est vers Vénus qu’il a pointé son télescope. La seconde planète du Système solaire avait en effet rendez-vous avec la Lune. Une occultation visible seulement depuis le Japon et l’Asie aux alentours de 5 heures TU. L’observation était impossible en France, les deux astres n’étant pas encore levés à une heure aussi matinale.

Planche réunissant plusieurs clichés de l’occultation de Vénus (actuellement nous voyons un Quartier de Vénus) par le croissant de Lune le 8 novembre 2021. © Tomio Akutsu

Bien qu’il fasse jour au Japon au moment de l’occultation, on pouvait quand même suivre cette rencontre céleste avec un instrument astronomique en raison de l’éclat élevé de la Lune et de Vénus (magnitude de -4,5 pour cette dernière). L’astronome amateur Paul Krizak avait eu la chance de filmer un spectacle similaire depuis San Diego en Californie en 2015. Sa vidéo nous permet d’admirer la lente disparition de Vénus derrière la Lune :

Quelques heures après cette partie de cache-cache, alors que la nuit tombait en France, je photographiais à mon tour les deux astres qui avaient repris leur distance :

Le rapprochement Lune-Vénus immortalisé dans la soirée du 8 novembre 2021 avec la complicité de Christine, quelques heures après l’occultation. © Jean-Baptiste Feldmann
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Le 11 novembre, une étoile va s’éteindre pendant 20 secondes

Le 11 novembre avant l’aube, la lumière d’une étoile dans la constellation du Triangle sera masquée par le passage d’un astéroïde.

Des occultations très utiles :

Le 11 novembre 2021, avant que le jour ne se lève en Europe, de nombreux astronomes seront derrière leur télescope. Un peu avant 4 heures, ils guetteront l’extinction de l’étoile UCAC4 616-007599. Cet astre de magnitude 11,7 est situé dans la constellation du Triangle. Il sera occulté par l’astéroïde 2002 TC 302 pendant une vingtaine de secondes au maximum. Observer l’extinction d’une étoile est une manière élégante d’en savoir un peu plus sur l’astéroïde auquel on ne peut pas rendre visite.

L’observation d’une occultation d’étoile par un astéroïde permet de révéler la forme de ce dernier. Chaque trait correspond à la mesure de lumière obtenue par un observateur. Les astronomes se répartissent sur une ligne perpendiculaire à la trajectoire de l’ombre de l’astéroïde pour en définir le contour. © IOTA

En mesurant la durée d’occultation de l’étoile depuis différents endroits, on peut déterminer la forme (voir ci-dessus) et l’albédo (l’éclat) de ce corps céleste. En 2014, les astronomes avaient par exemple étudié trois occultations d’étoiles par 2014 MU69. Continuer la lecture

Ciel de novembre : la planète Vénus fait le spectacle

Pour ce mois de novembre 2021, je vous propose de tourner vos regards et vos boîtiers vers l’étincelante planète Vénus.

Vénus à son maximum :

Cela fait plusieurs semaines qu’elle scintille sur l’horizon Sud-Ouest juste après le coucher du Soleil. La seconde planète du Système solaire se rapprochant de la Terre, son éclat ne cesse d’augmenter. Il atteindra la magnitude -4,7 à la fin du mois. Hormis la Lune, aucun astre nocturne ne peut donc rivaliser avec Vénus. Si vous utilisez un petit instrument (une longue-vue par exemple) pour l’observer, vous constaterez une nette évolution entre le début et la fin du mois.

Vénus en soirée depuis les hauteurs de Beaumes-de-Venise. © Jean-Baptiste Feldmann

La planète de l’Amour se présente en un Quartier qui va se transformer en croissant de plus en plus grand. Mais saviez-vous que de récentes recherches laissent entendre que Vénus aurait été habitable dans le passé ?    Continuer la lecture

La célèbre comète Tchouri revient nous rendre visite

Survolée par la sonde européenne Rosetta en 2015, la célèbre comète Tchouri (67P/Churyumov-Gerasimenko) est de retour.

Découverte russe :

L’histoire de la comète Tchouri débute en octobre 1969. Sur des plaques photographiques réalisées par Svetlana Ivanovna Gerasimenko à l’Institut d’astrophysique d’Alma-Ata , Klim Churyumov remarque une petite tache floue .

Klim Churyumov, l’un des découvreurs de la comète Tchouri, est décédé en 2016. © ESA

L’astre en question, qui s’est déplacé devant le fond des étoiles, est une nouvelle comète périodique. Elle prend le nom des deux astronomes russes, 67P/Churyumov-Gerasimenko. Même si elle revient tous les 6,42 ans, la comète 67P retombe ensuite dans l’oubli pendant plusieurs décennies. Continuer la lecture

Des amateurs découvrent une immense nébuleuse planétaire

Un groupe d’astronomes amateurs vient de révéler l’existence d’une immense nébuleuse planétaire dans la constellation d’Andromède.

Gigantesque bulle de gaz :

La constellation d’Andromède est surtout connue pour sa galaxie Messier 31. Cette spirale située à un peu plus de deux millions d’années-lumière est le seul objet extragalactique visible à l’œil nu, pour peu qu’on s’éloigne de toute pollution lumineuse.  Mais des astronomes amateurs viennent de découvrir dans cette constellation un autre objet particulièrement impressionnant par sa taille. Patchick-Strottner-Drechsler 9 (PN-G : 140.4-21.2) est une probable nébuleuse planétaire. Probable, car il faudra attendre la confirmation de son statut par spectroscopie.

Emplacement de la probable nébuleuse planétaire PaStDr 9. © Marcel Drechsler

Si c’est le cas, PaStDr 9 (que ses découvreurs ont surnommé The Titan Nebula) deviendra l’une des trois plus grandes nébuleuses planétaires connues. Elle a en effet une taille apparente de 90 minutes d’arc, l’équivalent de trois fois la Pleine Lune ! On estime sa taille réelle à 27 années-lumière pour une distance d’un peu plus de 1.000 années-lumière.

Travail d’équipe :

Elle a été découverte par un groupe d’astronomes amateurs composé de Dana Patchick (USA), Marcel Drechsler (Allemagne) et Xavier Strottner (France).

Début 2021, ils ont identifié une potentielle naine blanche sur des images prises par le télescope spatial GALEX. En recherchant l’astre dans un autre catalogue, le Digitized Sky Survey, ils ont remarqué la présence de faibles nébulosités. Il fallait ensuite faire appel à un astrophotographe chevronné pour faire des clichés plus détaillés de cette portion du ciel. C’est l’Allemand Andreas Zirke qui a accepté de photographier PaStDr 9.

Il lui a fallu pas moins de 129 heures de poses cumulées pour révéler les moindres détails de cette probable nébuleuse planétaire. Preuve qu’il est encore possible de faire de belles découvertes en astronomie !

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Des cryovolcans à l’origine des sursauts de la comète 29P/S-W

La comète 29P/S-W est connue pour montrer d’importants sursauts de luminosité. Des cryovolcans en sont peut-être responsables.

Astre chevelu imprévisible :

Le 15 novembre 1927, deux astronomes allemands, F. Schwassmann et A. Wachmann découvrent une comète à l’Observatoire de Hambourg (Allemagne). L’astre chevelu, surnommé 29P/S-W, orbite un peu au delà de Jupiter, avec une période de 14,7 ans. C’est une très grosse comète d’environ 60 kilomètres de diamètre. Mais ce qui intrigue les astronomes, ce sont les brusques sursauts d’éclat de la comète. En quelques semaines, sa luminosité saute de la magnitude 16 à la magnitude 10. Cela signifie qu’elle devient environ 250 fois plus brillante !

Montage photo montrant l’évolution d’éclat de la comète 29P/S-W entre le 16 juin 2013 (en bas à gauche) et le 28 juillet 2013. © Damian Peach

On a ainsi calculé que la comète 29P/S-W (29P/Schwassmann-Wachmann) avait explosé un peu plus de 7 fois par an en moyenne depuis 1927. Certaines années, il y a eu jusqu’à 20 sursauts d’éclat. Ce mystérieux comportement pourrait s’expliquer par une activité volcanique particulière.

Des éruptions de glace :

Sur Terre, les volcans crachent de la lave, comme nous l’observons actuellement avec le Cumbre Vieja dans l’archipel des Îles Canaries. Mais il existe dans le Système solaire une autre forme de volcanisme avec des volcans de glace. Bien qu’il soit inactif, Ahuna Mons (sur l’astéroïde Cérès) en est un exemple. Un cryovolcan recrache des éléments volatils comme de l’eau, de l’ammoniac, du monoxyde de carbone ou du méthane. Ces rejets peuvent être liquides ou se présenter sous forme de vapeur.

Ahuna Mons (photographié par la sonde Dawn), un cryovolcan sur Cérès. © NASA

L’astronome Richard Miles s’intéresse particulièrement au comportement de la comète 29P/S-W. Il rassemble toutes les informations au sujet de cet objet céleste dans la rubrique Mission 29P au sein de la British Astronomical Association. Il propose d’expliquer les sursauts d’éclat de la comète par le cryovolcanisme. Sous l’action du Soleil, la surface de la comète fondrait par endroits, libérant brutalement d’énormes quantités de gaz et de poussière. Des éruptions régulières qui expliqueraient les sursauts d’éclat observés depuis presque un siècle.

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Jour de la Nuit le 9 octobre : la Lune et Vénus ont rendez-vous

La treizième édition du Jour de la Nuit coïncide avec un superbe rapprochement au crépuscule entre le croissant de Lune et Vénus. 

Protéger le ciel nocturne :

La première édition du Jour de la Nuit eu lieu en 2009 à l’occasion de l’Année mondiale de l’astronomie. Il s’agissait de faire prendre conscience au grand public de l’importance de la préservation du ciel nocturne. Une nécessité pour que chacun puisse admirer les étoiles, mais également pour préserver la biodiversité nocturne. Si quelques dizaines de manifestations marquèrent la toute première édition, plusieurs centaines sont programmées pour ce samedi 9 octobre.

Le Jour de la Nuit est l’occasion de sensibiliser le public à la beauté du ciel nocturne et aux méfaits de la pollution lumineuse. © Jean-Baptiste Feldmann

Il y en a pour tous les goûts : des sorties nature, des observations du ciel étoilé, et surtout l’extinction d’une partie des lumières dans de nombreux sites urbains. Vous trouverez la liste des manifestations en consultant le site internet dédié au Jour de la Nuit.

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Octobre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

Pour ce mois d’octobre 2021, en plus des traditionnels rapprochements avec la Lune, je vous propose d’observer Uranus et Neptune.

Planètes lointaines :

Durant ce mois d’octobre 2021, les nuits vont continuer de s’allonger. Un plaisir pour l’observateur nocturne qui peut s’adonner à sa passion favorite sans veiller trop tard. Dès que le ciel est assez sombre, jetez un coup d’œil sur la carte du ciel étoilé en temps réel. Les géantes gazeuses Jupiter et Saturne apparaissent en direction du Sud. Vénus continue de briller côté Ouest après le coucher du Soleil. Quant à Mercure, elle revient en fin de mois dans le ciel du matin.

Le croissant de Lune et les planètes Jupiter et Saturne à l’aube. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce mois d’octobre pourrait être l’occasion, pour ceux qui ne l’ont jamais fait, de pointer deux planètes lointaines à portée de jumelles. Comme leur éclat est assez modeste, choisissez les périodes sans Lune. Pour vous guider dans cette découverte, je vous invite à lire les excellents sujets rédigés sur Stelvision concernant Uranus et Neptune.

Nuits d’octobre :
Un simulateur permet de visualiser les déplacements des lunes de Jupiter. © Shallowsky
  • Le 6, c’est la Nouvelle Lune. Les nuits qui précèdent sont donc propices à l’observation du ciel profond. À partir de cette date, cherchez avant l’aube la lumière zodiacale. Elle est observable uniquement loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 au crépuscule, Vénus est juste à côté d’un mince croissant de Lune, un spectacle de toute beauté sur l’horizon Ouest. Vous avez une dizaine de jours pour admirer en fin de nuit la très belle constellation d’Orion en l’absence de Lune.
Rapprochement apparent entre Vénus et le croissant de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Les deux soirs suivants, notre satellite naturel s’approche de Saturne (le 14) puis de Jupiter (le 15).
  • Le 16, Vénus est à côté d’Antarès, la plus brillante étoile de la constellation du Scorpion.
  • Le 20, c’est la Pleine Lune. La nuit suivante, elle n’est qu’à 1,2° d’Uranus, mais l’éclat de notre satellite naturel ne permet pas de repérer la lointaine planète.
Pleine Lune depuis la chapelle de Chevennes en Beaujolais. © Jean-Baptiste Feldmann
  • À partir du 27 et pendant un mois, Cérès (magnitude 8) traverse l’amas d’étoiles des Hyades. Un spectacle à suivre dans un petit télescope. La planète naine passe à l’opposition le 27 novembre prochain.
  • Le 28, c’est le Dernier Quartier de Lune.

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2021 SG, l’inquiétant astéroïde que personne n’a vu arriver

Le 16 septembre 2021, l’astéroïde 2021 SG s’est approché de la Terre à grande vitesse. Un passage qui n’a été découvert que le lendemain !

Peur rétrospective :

Tous les astéroïdes ne finissent pas leur course dans l’atmosphère de Jupiter, comme cela a été observé le 13 septembre dernier. Prenez 2021 SG, un bon gros caillou dont on estime le diamètre à environ 70 mètres. Le 16 septembre 2021, il est passé en trombe (24 kilomètres par seconde) à environ la moitié de la distance qui nous sépare de la Lune. Voilà qui devrait nous rassurer. Dans le passé, certains astéroïdes se sont aventurés beaucoup plus près. On pense par exemple à 2020 QG, qui nous a survolé à seulement 3.000 kilomètres en août 2020.

Mais ce qui est inquiétant avec 2021 SG, c’est qu’il n’a été découvert que le 17 septembre, alors qu’il s’éloignait ! S’il a échappé au réseau de télescopes qui surveillent le ciel nocturne, c’est tout simplement qu’il venait de la direction du Soleil, ce qui l’a rendu indétectable. Continuer la lecture

En vidéo : un petit corps céleste entre en collision avec Jupiter

Le 13 septembre, un petit corps céleste a terminé sa course dans les nuages de Jupiter, générant un spectaculaire flash lumineux.

Collision filmée :

Astéroïde ou comète ? Personne ne connaît pour le moment la nature du petit corps céleste qui est venu heurter Jupiter dans la nuit du 13 au 14 septembre. Au vu de l’intensité du flash lumineux observé, on estime sa taille à une centaine de mètres. L’alerte a été donnée par plusieurs amateurs dans le monde entier. C’est le cas de José Luis Pereira au Brésil, dont les images ont été traitées par Marc Delcroix. On peut citer également Harald Paleske en Allemagne, autre témoin privilégié à avoir filmé par hasard cette violente rencontre.

Même chance pour une équipe d’amateurs de la Société Lorraine d’Astronomie en mission à l’observatoire associatif Astroqueyras. La collision céleste est visible sur une vidéo (ci-dessus) qu’ils étaient en train de réaliser avec un télescope de 62 centimètres.  Continuer la lecture

Le Soleil se réveille, les taches se multiplient à sa surface

Actuellement, les observateurs du Soleil peuvent suivre le développement de quatre groupes de taches à la surface de notre étoile.

Une histoire de magnétisme :

Les taches solaires sont des zones sombres (moins chaudes) qui apparaissent périodiquement à la surface de notre étoile. Elles trahissent une intense activité magnétique. Il semble que la plus ancienne observation avérée de ces zones sombres soit chinoise et remonte à l’an -28. Galilée fut le premier à les observer en 1612 avec une lunette astronomique. La périodicité de l’apparition de ces taches fut évoquée par Heinrich Schwabe en 1848. Puis l’astronome Rudolph Wolf détermina la durée moyenne d’un cycle solaire : environ 11 ans. En hommage à ses recherches, on désigne désormais par nombre de Wolf l’activité solaire (nombre cumulé de taches et de groupes de taches).

Le Soleil le 6 septembre 2021 avec quatre groupes de taches à sa surface. © SDO/HMI

Ces taches sont numérotées dans l’ordre d’apparition par la NOAA, (National Oceanic and Atmospheric Administration), le numéro étant précédé par les lettres AR qui signifient Active Region.

Nouveau cycle :

En décembre 2019 les astronomes ont constaté que le magnétisme du Soleil avait changé de polarité. Une inversion qui annonçait le début d’un nouveau cycle solaire, le 25e, dont le maximum est prévu pour 2025. Aujourd’hui, pas moins de quatre groupes de taches sont observables. Il portent les numéros AR 2863, AR 2864, AR 2866 et AR 2868. L’observation de notre étoile avec un télescope nécessite impérativement l’adjonction d’un filtre. Sans cet accessoire, ne pointez jamais le Soleil ! Mais vous pourrez quand même suivre sans danger l’évolution de ces groupes sur la page des satellites solaires SOHO (SOlar and Heliospheric Observatory) ou SDO (Solar Dynamics Observatory).

Ils devraient rester observables un certain temps. Il faut en effet 15 jours pour voir migrer les taches d’un bord à l’autre du Soleil qui tourne sur lui-même en un mois environ.

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Septembre 2021 : voici ce que le ciel nocturne nous réserve

En septembre les nuits continuent de s’allonger et les températures restent clémentes. Le ciel nocturne est à vous !

Le retour des nuits sombres :

En septembre l’été touche à sa fin, mais ce n’est pas une raison pour ne plus lever les yeux au ciel. Bien au contraire, puisque les nuits s’allongent ! Après leur opposition en août, Jupiter et Saturne continuent de briller toute la nuit. Si vous ne l’avez pas encore fait, pointez une longue-vue dans leur direction. C’est un spectacle dont on ne se lasse pas. Et quand la Lune se fait discrète, éloignez-vous des lumières des villes. En début de nuit (qui arrive de plus en plus tôt), la Voie lactée serpente au-dessus de vos têtes.

Je vous invite d’abord à retrouver le ciel du mois de septembre présenté par Astroculus. Cette chaîne YouTube nous propose régulièrement une liste d’observations intéressantes.

À ne pas manquer :
  •    Le 2, peu après le lever du croissant de vieille Lune au-dessus de l’horizon Est, vous verrez réapparaître Mebsuta. Cette étoile des Gémeaux de magnitude 3,1 est en effet occultée par notre satellite naturel. En seconde partie de lunaison, les réapparitions d’étoiles occultées ont toujours lieu sur le bord sombre de notre satellite. Mebsuta redeviendra visible peu avant 1 h (TU) du matin.
  •    Le 4 avant l’aube, le vieux croissant de Lune et la lumière cendrée brillent à proximité de l’amas d’étoiles ouvert de la Crèche. Le spectacle est magnifique dans une paire de jumelles.
La Lune, Vénus et l’amas de la Crèche en septembre 2020. © Jean-Baptiste Feldmann
Vous pouvez visualiser les déplacements des lunes de Jupiter avec le logiciel Shallowsky.
  • Le 7, c’est la Nouvelle Lune. Profitez des soirées précédentes pour admirer la Voie lactée loin de toute pollution lumineuse.
  • Le 9 et le 10 en soirée, le fin croissant de la jeune Lune côtoie l’éclatante Vénus sur l’horizon Ouest.
  • Le 13, c’est le Premier Quartier de Lune. Si vous observez le terminateur durant la nuit, vous apercevrez peut-être le X lunaire.
Le “X” sur la Lune, un curieux jeu d’ombre et de lumière. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Entre le 16 et le 18, la Lune gibbeuse passe à proximité de Saturne puis Jupiter.
  • Le 20, admirez la Pleine Lune qui se lève à l’Est peu de temps après la disparition du Soleil à l’Ouest.
  • Le 22, c’est l’équinoxe de septembre. Début de l’automne dans l’hémisphère Nord.

  •  Le 29, c’est le Dernier Quartier de Lune. Comme notre satellite se lève de plus en plus tard, vous retrouvez la Voie lactée en début de nuit si votre ciel est bien sombre.

Les heures sont indiquées en Temps Universel, ajoutez 2 heures si vous observez depuis le territoire français.

Vous pourriez aimer :

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Cielmania vous donne rendez-vous en Maurienne

Vous avez envie de découvrir le ciel en Maurienne le weekend prochain ? Je vous y donne rendez-vous pour deux belles soirées.

Astronomie en Maurienne :

Les 20 et 21 août, je vous donne rendez-vous pour deux soirées sous les étoiles en Maurienne, en compagnie du groupe Astro Maurienne. La première se déroulera vendredi 20 août au cinéma Le Savoie à Saint-Michel-de-Maurienne. La seconde à la station du Corbier le samedi 21 août.

Programme de ces deux soirées :
  • diffusion du documentaire “In the Starlight”. Réalisé par Mathieu Le Lay, il raconte les aventures du photographe canadien Paul Zizka. Ce dernier arpente la planète à la recherche des endroits les plus sauvages pour y photographier le ciel nocturne. L’occasion d’expliquer l’origine de quelques beaux phénomènes astronomiques comme les aurores boréales. Et d’évoquer également le problème de la pollution lumineuse qui a un impact fort sur l’homme, la faune et la flore.

  • présentation d’images astronomiques et de matériel d’observation. Lunettes et télescopes n’auront plus de secrets pour vous !
  • observation du ciel : la Lune (elle sera pleine le 22), Jupiter et Saturne au plus près de la Terre, ainsi que les principales constellations.

Si vous êtes dans la région, n’hésitez pas à venir nous voir ! En attendant, suivez l’actualité astronomique et découvrez mes images du ciel en vous abonnant à Cielmania sur Facebook ou Twitter.

Carolyn Shoemaker a rejoint son mari dans les étoiles

Son nom restera associé à la comète qui percuta Jupiter en juillet 1994. L’astronome Carolyn Shoemaker s’est éteinte le 13 août 2021.

Un couple dans les étoiles :

Carolyn Shoemaker (24 juin 1929 – 13 août 2021) va pouvoir retrouver son mari Eugene. Ils avaient brutalement été séparés en 1997 par un terrible accident de la route. Le couple s’était marié 46 ans plus tôt. À l’époque, Eugene finissait son doctorat de géologie. Carolyn (22 ans), poursuivait des études universitaires sans grande conviction. Elle décida donc de se consacrer à l’éducation de leurs trois enfants.

Dans les années 1960, Eugene Shoemaker étudia le Meteor Crater en Arizona. © USGS

Eugene, lui, était très occupé par ses recherches au USGS Center for Astrogeology qu’il avait fondé en 1961. Passionné par les cratères d’impact, il était devenu planétologue.

Vocation tardive :

En 1980, Carolyn se retrouva désœuvrée, les enfants partis. Eugene lui proposa alors d’intégrer un petit groupe chargé de débusquer des géocroiseurs. Il n’existait pas encore de télescopes automatisés pour traquer les astéroïdes potentiellement dangereux. Il fallait donc analyser visuellement des clichés.

Les astronomes Carolyn et Eugene Shoemaker en 1986. © NASA

Et Carolyn Shoemaker excellait dans ce travail de patience. Au cours d’une carrière commencée à 51 ans, elle découvrit ainsi 800 astéroïdes et 32 comètes, dont la célèbre Shoemaker-Levy 9. Continuer la lecture