Six météorites ont déjà été récupérées dans le Mississippi après la désintégration d’un bolide le 27 avril dans le ciel du Sud des États-Unis.
Boule de feu :
Le mercredi 27 avril 2022, en début de matinée, de nombreux habitants de la ville de Natchez dans le Mississippi ont assisté à un étonnant spectacle. Un bolide d’une luminosité dix fois supérieure à la Pleine Lune s’est désintégré dans le ciel. Plusieurs dizaines de témoins ont adressé un rapport d’observation à l’American Meteor Society.
Cette association a dressé une carte (ci-dessus) avec la position des observateurs (répartis dans les États du Mississippi, de l’Arkansas et de la Louisiane) et la trajectoire du bolide (flèche bleue). Continuer la lecture →
Le 30 avril, une éclipse partielle de Soleil était observable en Amérique du Sud. Le spectacle s’est achevé dans l’océan Pacifique.
Lointaine éclipse :
Il fallait se rendre au bord de l’océan Pacifique pour assister à l’éclipse partielle de Soleil du 30 avril 2022. Ce phénomène est beaucoup moins spectaculaire qu’une éclipse totale de Soleil (lire à ce sujet le récit d’un chasseur d’éclipses). De nombreux photographes avaient cependant fait le déplacement. Installés au Chili ou en Argentine, ils ont pu voir le Soleil peu à peu grignoté par la Lune. Au maximum, 40% du disque solaire était masqué. Joerg Schoppmeyer a immortalisé le Soleil éclipsé lorsqu’il plongeait dans l’océan Pacifique :
Atmosphère, atmosphère :
Cette image nous montre plusieurs phénomènes provoqués par l’épaisseur de l’atmosphère terrestre à l’horizon. Il y a bien sûr la couleur du Soleil qui passe du jaune à l’orange : plus on descend et plus la dispersion des couleurs est importante, le rouge étant moins dévié que le bleu. Autre conséquence de la dispersion et de l’absorption des couleurs dans l’atmosphère, l’apparition d’un léger rayon vert contre le bord lunaire. Remarquez également que la turbulence déforme les bords de la Lune et du Soleil. Notez enfin que plusieurs taches solaires sont visibles sur notre étoile.
À ne pas manquer :
Nous n’aurons pas besoin d’aller si loin le lundi 16 mai prochain. Ce jour-là, une belle éclipse totale de Lune sera observable à l’aube en France. Nous verrons la Lune se coucher éclipsée sur l’horizon Sud-Ouest, ce qui permettra de belles compositions photographiques avec le paysage. Le site Stelvision vous donne toutes les informations nécessaires concernant le déroulement de cette éclipse.
En plus de l’éclipse totale de Lune qui sera l’événement de ce mois de mai, vous pourrez profiter de quelques jolis rendez-vous célestes.
Coucher de Lune rouge :
Trois ans après la dernière éclipse totale de Lune visible en Europe, notre satellite naturel a la bonne idée de se glisser à nouveau dans le cône d’ombre terrestre à l’aube du 16 mai 2022. En France, nous verrons la Lune se coucher direction Sud-Ouest durant la totalité, ce qui permettra de belles compositions photographiques avec le paysage. Stelvision vous donne toutes les précisions concernant le déroulement de cette éclipse.
Le lundi 16 à l’aube, la Lune se couchera totalement éclipsée entre 6 et 7 heures, selon votre position géographique (les observateurs habitant l’Ouest du pays seront privilégiés). Prévoyez donc de vous installer au moins une heure plus tôt sur un site d’observation parfaitement dégagé en direction du Sud-Ouest. Continuer la lecture →
Ne vous emballez pas : contrairement à ce qu’annoncent certains médias, il n’y aura pas de Pleine Lune rose à l’occasion de Pâques.
Une Lune pas vraiment rose :
Personne n’a jamais vu la Pleine Lune rose, et ça ne sera pas le cas ce weekend de Pâques. Tout au plus, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur orangée à son lever, comme peut le faire le Soleil. Lorsque ces astres sont sur l’horizon, leur lumière est décomposée en traversant une couche d’atmosphère beaucoup plus importante. Les rayons de courte longueur d’onde (vert, bleu) sont plus déviés que les rayons de grande longueur d’onde (rouge, orange) qui sont les seuls à nous parvenir.
Plus l’astre s’élève et plus cette dispersion se réduit, comme le révèle le montage ci-dessus réalisé à raison d’un cliché toutes les deux minutes. Vous ne verrez donc pas la Pleine Lune rose. Cette appellation fait uniquement référence à la couleur de certains arbres en fleurs à cette époque de l’année.
Conseils pour admirer la Pleine Lune :
La Pleine Lune de ce mois d’avril se produira le samedi 16 vers 19 heures. Vous pourrez donc admirer son lever sur l’horizon EST en début de soirée les 16 et 17. Le 16, elle sera levée juste avant que le Soleil ne disparaisse à l’OUEST. Le 17, son lever interviendra plus tard, environ une heure après la disparition du Soleil.
N’attendez pas que la Lune soit trop haute pour admirer le spectacle. Ensuite, elle deviendra rapidement très brillante dans un ciel de plus en plus sombre. Si vous la photographiez, arrangez-vous pour choisir un joli premier plan !
En avril 2022, les principales planètes forment un Défilé céleste le long de l’Écliptique en fin de nuit, un spectacle à ne pas manquer.
Alignement planétaire :
En raison de leurs mouvements propres le long de l’Écliptique, les planètes se retrouvent régulièrement alignées. Ce fut le cas par exemple en décembre 2021 pour Jupiter, Saturne et Vénus. Les Américains utilisent une charmante appellation pour l’occasion : Celestial Parade, Défilé céleste. Plus il y a d’astres concernés et plus le spectacle vaut le détour.
Durant le mois d’avril, quatre planètes s’aligneront en fin de nuit, bientôt rejointes par la Lune. Ce sera le joli spectacle de ce début de printemps, avec quelques autres rendez-vous célestes que nous allons maintenant détailler. La carte du ciel de Stelvision vous permettra de ne rien manquer. Continuer la lecture →
La présence d’un troisième satellite autour d’Elektra laisse présager la découverte future de nombreuses lunes autour d’autres astéroïdes.
Elektra et ses trois satellites :
(130) Elektra est un des nombreux astéroïdes qui constituent la ceinture principale située entre les orbites de Mars et Jupiter. Il a été déniché le 17 février 1873 par l’astronome américain Christian Peters. On lui attribue un diamètre de 182 kilomètres. Depuis vingt ans, les progrès réalisés en astronomie ont permis de lui découvrir trois lunes. La première, en 2003, mesure 7 kilomètres de diamètre. Elle tourne autour d’Elektra en 5,3 jours à une distance de 1.300 kilomètres. La seconde, découverte en 2014, mesure 5,2 kilomètres de diamètre. Elle fait le tour d’Elektra en 1,3 jour à environ 500 kilomètres.
La dernière lune (diamètre de 1,6 kilomètre seulement), orbite à 345 kilomètres de l’astéroïde en 0,7 jour. Elle vient d’être dénichée par le spectro-imageur (IFS) de SPHERE, monté sur l’un des VLT (lire le communiqué de l’INSU). Continuer la lecture →
La Voie lactée sera l’un des quatre domaines d’exploration du futur grand télescope qui équipera le Rubin Observatory dans les Andes.
L’observatoire du futur :
Si la mise en service dans l’espace du JWST promet de belles découvertes, les observations menées depuis la Terre n’ont pas dit leur dernier mot. D’ici deux ans, le Rubin Observatory devrait entrer en service et révolutionner lui aussi l’astronomie. Cet observatoire est en construction dans la Cordillère des Andes, un site très prisé des astronomes pour la qualité de son ciel. La preuve : un sommet voisin accueille déjà l’Observatoire interaméricain du Cerro Tololo.
Le Rubin Observatory sera équipé d’un télescope de 8,4 mètres de diamètre. Mais c’est surtout la caméra placée derrière cet instrument qui a de quoi faire rêver. C’est le plus grand capteur numérique jamais conçu avec 3,2 milliards de pixels. Continuer la lecture →
En deux décennies, l’Advanced Camera for Surveys (ACS), la caméra qui équipe le télescope Hubble, a réalisé plus de 125.000 clichés.
Quand l’ACS remplace la FOC :
C’est début mars 2002 qu’a lieu la 27e mission de la navette spatiale Columbia. Numérotée STS-109, elle a pour objectif principal le remplacement de la caméra du télescope spatial Hubble. Depuis 1990, l’instrument était équipé de la FOC, la Faint Object Camera. Le 7 mars 2002, les astronautes James Newman et Michael Massimino installent l’ACS à la place de la FOC au cours d’une sortie extravéhiculaire de plus de sept heures :
Cette nouvelle caméra va décupler les capacités d’observations du télescope spatial. Avec l’ Advanced Camera for Surveys, sa sensibilité augmente d’un facteur dix. En outre, il est désormais possible de photographier le ciel de l’ultraviolet au proche infrarouge. Continuer la lecture →
Au cours de ce mois de mars 2022, le retour du printemps s’accompagne d’un trio planétaire dans le ciel du matin.
Les planètes reviennent à l’aube :
Si nous avons admiré les planètes en soirée à la fin de l’année dernière, elles s’installent maintenant dans le ciel du matin. En ce mois de mars 2022, Vénus, Mars et Saturne vous donnent rendez-vous en fin de nuit. Jupiter, en conjonction avec le Soleil, les rejoindra le mois prochain. Quant à Mercure, nous la retrouverons également en avril, mais le soir.
Si vous préférez observer le ciel en première partie de nuit, vous pourrez multiplier les observations lunaires. Et lorsque notre satellite ne vous éclairera plus, il vous restera toujours la belle constellation d’Orion à admirer. Continuer la lecture →
Les satellites artificiels sont de plus en plus nombreux. Une pollution du ciel nocturne qui vient s’ajouter aux multiples éclairages.
Rayures lumineuses :
Cinq minutes. C’est le temps nécessaire à l’astrophotographe russe Yulia Zhulikova pour révéler l’ampleur du désastre. Une multitude de traits lumineux zèbrent son cliché du ciel nocturne, cliché réalisé en juillet 2021. Des satellites artificiels passent dans tous les sens, une pollution grandissante qui inquiète de plus en plus les astronomes. Yulia Zhulikova avait pourtant choisi de fuir les lumières parasites en s’installant sur les bords du lac de Toktogoul dans le Kirghizistan. Mais même loin des villes, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur.
On estime aujourd’hui que plus de 4.000 objets artificiels tournent autour de la Terre. Un chiffre qui va considérablement augmenter avec la multiplication des nouvelles constellations de satellites. Continuer la lecture →
C’est un phénomène très rare : on observe actuellement trois supernovae dans NGC 5605, une lointaine galaxie spirale.
Explosions cataclysmiques :
Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernovae. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :
Aucune supernova n’a été observée dans la Voie lactée depuis l’invention de la lunette astronomique par Galilée. La plus proche de ces explosions a eu lieu en 1987 dans le Grand Nuage de Magellan. Le phénomène est donc relativement peu fréquent dans une galaxie. Autant dire que l’observation de trois supernovae simultanément dans NGC 5605 est un événement rarissime. Continuer la lecture →
En 2022, nous suivrons le retour de Mars, au plus près le 8 décembre. La Planète rouge est actuellement observable du côté de Vénus.
Une planète intrigante :
Mars est sans conteste la planète qui nous fascine le plus. Sa couleur ocre (en raison de la présence d’oxyde de fer à sa surface) et ses variations de luminosité (sa distance peut varier de 50 à 400 millions de kilomètres) avaient été remarquées depuis l’Antiquité. Les premières observations télescopiques débutèrent avec Galilée. L’amélioration des instruments apporta de nouveaux indices troublants. La Planète rouge tournait sur elle-même à la même vitesse que la Terre, et on y observait des calottes polaires dont l’aspect change au fil des saisons.
Avec Perseverance, mais également toutes les autres missions en cours, l’exploration de Mars se poursuit. Les scientifiques espèrent y trouver des traces de vie passée. Et les agences spatiales rêvent d’y poser le pied dans quelques décennies. Continuer la lecture →
L’Hexagone d’hiver en soirée et trois planètes de retour dans le ciel du matin sont au menu des éphémérides de ce mois de février 2022.
Ciel d’hiver :
Pour ce mois de février, je vous propose de découvrir l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Observez-le avant le 8 février, date du Premier Quartier, puis après la Pleine Lune du 16.
Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :
Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
Aldébaran : située à 66 années-lumière, la plus brillante étoile de la constellation du Taureau a une magnitude de 0,9.
Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4) est située à 11,4 années-lumière.
Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).
L’actualité du ciel en février :
Le 1, c’est le Nouvel An chinois qui ouvre l’année du Tigre. C’est également la Nouvelle Lune.
Le 2 et 3 au crépuscule, un très fin croissant lunaire glisse sous Jupiter au-dessus de l’horizon Sud-Sud Ouest.
Le 7, Vénus atteint son éclat maximum (magnitude -4,7). La seconde planète du Système solaire est visible au Sud Est à l’aube.
Le 10 en soirée, admirez le magnifique cirque lunaire Copernic qui reçoit ses premiers rayons de Soleil.
Le 16 à l’aube, Vénus, Mars et Mercure sont proches en direction de l’horizon Sud Est. Si la première est très brillante, les deux autres planètes sont un peu plus délicates à distinguer dans le jour naissant. C’est la Pleine Lune.
Le 23, c’est le Dernier Quartier.
Le 27 et 28 à l’aube, le fin croissant de vieille Lune rend visite au trio planétaire évoqué le 16. Saturne s’invite en-dessous de Mercure pour l’occasion. Un horizon Est-Sud Est parfaitement dégagé est indispensable.
La NASA vient de classer 2022 AE1 en tête des astéroïdes potentiellement dangereux. Faut-il vraiment s’en inquiéter ?
Un nouvel Apollon :
L’astéroïde 2022 AE1 a été repéré pour la première fois le 6 janvier 2022 à 1,3 million de kilomètres de la Terre. La découverte a été réalisée dans le cadre du Catalina Sky Survey, un programme de recherche d’objets géocroiseurs. Rapidement, la NASA a inscrit cet astéroïde de 70 mètres en tête de la liste des corps susceptibles de rencontrer la Terre :
Pour classer la dangerosité des astéroïdes, les astronomes utilisent l’échelle de Turin. Elle est graduée de 0 (aucun risque de collision) à 10 (collision inévitable entraînant une catastrophe climatique). L’astéroïde 2022 AE1 (un nouveau membre dans la famille des géocroiseurs Apollon) est actuellement au niveau 1. Tous les autres géocroiseurs connus à ce jour sont au niveau 0. Continuer la lecture →
Les prévisionnistes n’avaient pas prévu la tempête géomagnétique qui a eu lieu ce 14 janvier, pour le plus grand bonheur des observateurs.
Surveillance solaire :
Les astronomes savent que la formation d’un trou coronal sur le Soleil s’accompagne de violentes bouffées de vent solaire. Si elles frappent la Terre, ces particules énergétiques peuvent provoquer des dysfonctionnements dans les réseaux électriques. C’est pour anticiper ces inconvénients que la surveillance de l’activité solaire existe depuis quelques décennies. Une charge qui incombe à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), qui lance alors un avis de tempête géomagnétique. Leur niveau varie de G1 (phénomène mineur) à G5 (tempête extrême).
Surprenant les prévisionnistes, une brèche s’est ouverte dans le champ magnétique de notre planète le 14 janvier 2022. Le bouclier qui protège la Terre n’étant plus aussi efficace, le vent solaire a pu s’engouffrer dans l’atmosphère et y provoquer des aurores.
Spectacle sous la Lune :
Vendredi dernier, trois jours avant la Pleine Lune, le ciel nocturne était baigné par la lumière de notre satellite naturel. Les astronomes n’avaient alors plus grand chose à observer. Mais le niveau G2 de cette tempête géomagnétique a été suffisant pour que les aurores boréales fassent une apparition remarquée. Encore fallait-il que des photographes mettent le nez dehors alors qu’aucune alerte n’avait été lancée. En Finlande, Jari Ylioja a eu la bonne idée de sortir et de braver le froid pour immortaliser le spectacle :
Le ciel s’est paré de magnifiques couleurs vertes et rouges un peu partout en Europe du Nord et jusqu’en Allemagne, où Laura Kranich en a également profité. Bien que le maximum de l’activité solaire ne soit pas attendu avant 2025, il semble que le réveil de notre étoile ne fasse plus aucun doute !
En ce mois de janvier 2022, outre les étoiles filantes des Quadrantides, on suivra le basculement de Vénus du crépuscule à l’aube.
Le froid, ennemi de l’astronome :
En astronomie, l’hiver est une saison peu appréciée en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les observateurs du ciel nocturne. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Je vous invite donc à mettre le nez dehors en ce mois de janvier 2022 après avoir appliqué mes 5 conseils pour observer sans avoir froid :
Voici quelques jolis phénomènes célestes que vous pourrez tenter d’admirer si la météo est clémente. Comme toujours, la carte du ciel de Stelvision est une alliée indispensable pour vous orienter sous la voûte céleste. Et pour commencer, découvrons le ciel du mois présenté par la chaîne YouTube Astroculus :
Janvier 2022 dans le détail :
Le 2, c’est la Nouvelle Lune. À la veille du maximum d’activité de l’essaim des Quadrantides, les conditions sont idéales pour admirer le passage de quelques jolis météores. Vous pourrez en profiter si vous avez pris la peine de vous éloigner de la pollution lumineuse.
Le 3, la comète C/2021 A1 (Leonard) est à sa plus courte distance du Soleil (92 millions de kilomètres). Seuls les observateurs situés dans l’hémisphère Sud pourront voir si elle résiste au chauffage solaire.
Du 4 au 6, le jeune croissant de Lune s’éloigne progressivement de l’horizon Sud-Ouest en début de soirée. Au cours de cette ascension, le croissant passe successivement à quelques encâblures de Mercure, Saturne (le 4) et Jupiter (5 et 6 janvier).
Le 9, c’est le Premier Quartier. C’est aussi la conjonction inférieure de Vénus. Cela signifie que cette planète se trouve entre nous et le Soleil, précisément 5° au Nord de notre étoile. Au cours des soirs précédents, Vénus plonge en direction du Soleil. Passée la conjonction, elle redevient progressivement observable à l’aube.
Le 29 à l’aube, on peut admirer Vénus, Mars et le vieux croissant de Lune posés sur l’horizon Sud-Est. 2022 sera une année martienne, la Planète rouge ne cessant de se rapprocher jusqu’à l’opposition du 8 décembre prochain.
Continuant de s’approcher du Soleil, la comète C/2021 A1 (Leonard) offre un spectacle étonnant depuis l’île de La Palma aux Canaries.
Entre volcan et ciel étoilé :
On a beaucoup parlé de La Palma ces derniers mois. C’est en effet sur cette île de l’archipel des Canaries qu’est entré en éruption le Cumbre Vieja. En activité depuis le 19 septembre 2021, le volcan s’est éteint un peu avant Noël. Mais les volcanologues ne sont pas les seuls à fréquenter cette île. Les astronomes y ont mis en service depuis 2007 le plus grand télescope optique du monde. Il s’agit du Gran Telescopio Canarias construit à 2.400 mètres d’altitude :
Cet instrument géant (300 tonnes monture comprise) fait partie de l’Observatoire del Roque de los Muchachos. Sous une coupole de 32 mètres de diamètre, son miroir primaire est composé de 36 miroirs hexagonaux. La surface collectrice totale est de 75,7 m², soit l’équivalent d’un miroir sphérique de 10,4 mètres de diamètre. Continuer la lecture →
Savez-vous que le mince croissant de Vénus est actuellement visible avec une simple paire de jumelles ? Suivez le guide !
Une planète qui se rapproche :
Installée depuis des mois dans le ciel du soir, Vénus, la seconde planète du Système solaire, continue de se rapprocher du Soleil. Elle sera en conjonction avec notre étoile le 9 janvier prochain. Il s’agira d’une conjonction inférieure (la planète se trouve entre nous et notre étoile), Vénus passant à 5° au nord du disque solaire. Si l’orbite de la planète n’était pas inclinée, nous assisterions alors à un transit de Vénus devant le Soleil comme ce fut le cas les 5 et 6 juin 2012 :
C’est lors des conjonctions inférieures que Vénus se rapproche le plus de la Terre. Le 9 janvier 2022, elle sera à moins de 40 millions de kilomètres de nous. C’est aussi l’époque où l’on peut observer le croissant de Vénus. Car tout comme la Lune, Vénus présente des phases. Suivant la configuration Soleil-Vénus-Terre, on peut ainsi la voir en croissant, en quartier ou même gibbeuse :
Croissant vénusien au crépuscule :
Lors d’une conjonction inférieure la planète se situe au plus près de la Terre et peut atteindre en théorie un diamètre apparent de 68 secondes d’arc (cette fois le maximum sera de 63,2 secondes d’arc le 9 janvier 2022). Un tel diamètre permet donc de repérer le croissant de Vénus avec une simple paire de jumelles ou une petite lunette astronomique puisque la forme devient évidente avec un grossissement d’au moins une dizaine de fois. On peut le constater sur l’image que j’ai réalisée au cours de l’été 2015 :
Attention : à l’approche de la conjonction, la distance apparente entre Vénus et notre étoile diminue chaque jour. Prenez garde de ne pas pointer accidentellement le Soleil quand vous visez Vénus !
Comment procéder :
Pointez Vénus une fois le Soleil couché. Vous trouverez facilement la planète, particulièrement brillante au-dessus de l’horizon Sud-Ouest, dans le prolongement de l’axe Jupiter-Saturne :
Vous pouvez stabiliser votre paire de jumelles en l’appuyant sur un pied photo, ou en posant vos coudes sur une table. Une longue-vue d’ornithologie est également bien adaptée à ce type d’observation. À la fin du mois, vous verrez un croissant d’une minute d’arc (1/30e de la taille apparente de la Lune) dont la fraction éclairée représente seulement 4% du disque vénusien. Après sa conjonction inférieure le 9 janvier 2022, Vénus redeviendra observable, mais cette fois à l’aube.
Désormais visible aux jumelles en soirée, la comète C/2021 A1 (Leonard) sera proche de Vénus dans la soirée du 18 décembre.
Noël avant l’heure :
Cette semaine, le ciel nous offre un beau cadeau si la météo le veut bien. Il s’agit de la conjonction de deux spectacles célestes. D’un côté, un bel alignement planétaire observable depuis quelques semaines. De l’autre, l’arrivée dans le ciel du soir de la comète C/2021 A1 (Leonard). L’astre chevelu sera au plus près de Vénus les 17 et 18 décembre, mais on peut le suivre toute la semaine avec une paire de jumelles :
Alignement d’astres :
Commençons par les planètes : Vénus, Saturne et Jupiter sont spectaculaires après le coucher du Soleil. En particulier Vénus, la plus à l’Ouest et la plus basse, qui étincelle avec une magnitude de -4,7. Beaucoup plus haute, Jupiter n’est pas mal non plus, avec une magnitude de -2,4. Entre les deux, Saturne est un peu plus discrète (magnitude de 0,6).
Neptune et Mercure encadrent ce bel alignement. Mais sans une bonne paire de jumelles, vous ne les verrez pas. Neptune est trop peu lumineuse ; quant à Mercure, elle est noyée dans les lueurs du couchant. Toute la semaine en France, la comète Leonard va glisser sur l’horizon dans le sens Ouest-Sud-Ouest. Pour les observateurs situés dans l’hémisphère Sud, C/2021 A1 sera particulièrement bien placée à partir de la fin de la semaine :
Comète attendue :
La comète C/2021 A1 (Leonard) est sous surveillance depuis le 3 janvier 2021, date de sa découverte par l’astronome Greg Leonard. Ce dernier avait déniché l’astre chevelu sur des images réalisées à l’Observatoire du Mont Lemmon en Arizona. Les calculs ont montré depuis que cette comète pourrait atteindre un éclat suffisant pour être observable avec une paire de jumelles au cours de ce mois de décembre.
Après son passage au plus près de la Terre (35 millions de kilomètres) le 12 décembre, C/2021 A1 continue de s’approcher du Soleil (le périhélie est prévu le 3 janvier 2022). Ce 18 décembre, la comète se trouve entre l’horizon Ouest et l’éclatante Vénus. Puis elle filera en direction du Soleil. Si elle ne se fragmente pas en s’approchant de notre étoile, elle redeviendra observable depuis l’hémisphère Sud après le 15 janvier.
Pleine Lune :
Ce 18 décembre, c’est aussi la plus haute Pleine Lune de l’année ! Une fois que vous en aurez terminé avec la comète et les planètes côté Ouest, regardez notre satellite naturel qui s’est levé à l’Est. Au fil des heures, la Lune va escalader la voûte céleste. Vers minuit, elle trônera très haut au-dessus de nos têtes. Un véritable lustre céleste qui éclairera les paysages de façon spectaculaire !
Pour les observateurs installés sous un ciel bien noir, il est désormais possible de distinguer la comète C/2021 A1 (Leonard) à l’œil nu.
Imprévisibles comètes :
Le bruit avait couru fin novembre que le noyau de la comète C/2021 A1 (Leonard) s’était peut-être fragmenté. Mais les images obtenues les nuits suivantes ont infirmé cette annonce. Heureusement, car si tel avait été le cas, l’astre chevelu aurait perdu de son éclat. Une telle mésaventure était par exemple arrivée au printemps 2020 à la comète C/2019 Y4 (Atlas). Pas de souci pour Leonard, qui continue de s’approcher de la Terre.
Depuis quelques heures, c’est fait ! C/2021 A1 (Leonard) a franchi la barre symbolique de la magnitude 6. Cette valeur correspond à la limite de visibilité d’un astre à l’œil nu. Bien entendu, il faut que l’observateur soit installé sous un bon ciel, loin de toute pollution lumineuse.