Étienne Trouvelot, l’art au service de l’astronomie

Le peintre Étienne Léopold Trouvelot (1827-1895) est l’auteur d’une magnifique série de chromolithographies mariant art et astronomie.  

De l’entomologie à l’astronomie :

Rien ne semblait prédestiner Étienne Léopold Trouvelot à devenir un artiste astronome. Né à Guyencourt (Aisne) en 1827, il émigre aux USA en 1855, probablement pour des raisons politiques. Il exerce le métier de portraitiste dans le Massachusetts puis dans la banlieue de Boston. C’est là qu’il se lance dans une expérience malheureuse. Passionné d’entomologie, il décide d’élever dans son jardin des œufs de Bombyx disparate. Malheureusement les papillons s’échappent et infestent les arbres tout autour.

Étienne Léopold Trouvelot (auteur inconnu).

Les chenilles de cette espèce, particulièrement invasive, causent depuis des dégâts importants sur les feuillus américains. En France, elles font aussi régulièrement l’actualité (6.000 hectares de forêt dévastés par des chenilles voraces dans le Var). Découragé, Trouvelot se tourne alors vers l’astronomie. En 1870, il réalise plusieurs dessins des aurores boréales observables dans le pays.

Profession peintre-astronome :

Avec ses pastels astronomiques, Trouvelot attire l’attention des astronomes. Il entre en 1872 à l’Observatoire du Harvard College où il apprend à utiliser les instruments astronomiques. En 1875-76, il poursuit ses observations à la grande lunette Clark/Saegmüller du  Mount Washington Observatory. Chaque séjour dans un observatoire est l’occasion de réaliser de nouveaux dessins :

Sa notoriété grandissante lui offre l’opportunité de présenter ses œuvres astronomiques durant l’Exposition universelle de 1876 à Philadelphie. En 1882, il revient en France et s’installe à l’Observatoire de Meudon jusqu’à sa mort en 1895. Il se consacre principalement à l’observation de la planète Mars avec une lunette de 38 centimètres de diamètre. Comme d’autres observateurs de son époque, il pense que les variations de couleur à la surface de Mars sont provoquées par de la végétation.

Une œuvre majeure :

La même année, il publie Astronomical drawings, un ensemble monumental de quinze pastels astronomiques. Pour obtenir des dessins les plus fidèles possibles, Trouvelot a l’idée de placer une plaque en verre dépoli devant l’oculaire de son télescope pour y projeter l’image. Il pose ensuite sur cette plaque un papier quadrillé sur lequel il réalise ses esquisses. Ces dernières sont ensuite transformées en pastels. Chaque pastel fait alors l’objet d’une reproduction en couleurs au format 76X100 centimètres grâce à la technique de la chromolithographie.

L’ensemble, monumental, est unique dans l’histoire de l’imagerie astronomique. Cette œuvre s’adresse à l’époque aux astronomes comme au grand public (fortuné).

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