Je vous propose de découvrir un nouveau diaporama pédagogique consacré à la Voie lactée et réalisé à partir d’images acquises ces trois dernières années.
Les nuits sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, il est possible d’admirer dans le ciel la Voie lactée. Nous savons depuis les observations de Galilée que cette bande laiteuse est constituée d’une multitude d’étoiles. Les développements de l’astronomie au cours du siècle dernier nous ont permis de comprendre que ce chemin de lait représente notre Galaxie vue par la tranche depuis notre observatoire terrestre situé à la périphérie. Mais avant de connaître cette explication scientifique, les hommes avaient imaginé d’autres origines à ce spectacle nocturne.
Récit de la soirée du 14 août à la chapelle des Saintes Puelles à côté de Tautavel. Après le coucher de la jeune Lune, le ciel étoilé se dévoile.
Suite de mon été dans les Pyrénées-Orientales : après avoir participé au festival d’astronomie de Tautavel, j’ai profité de vacances dans la région pour découvrir quelques jolis sites.
Du papier, des crayons, de la patience et un bon sens de l’observation, voilà ce qu’il vous faut pour vous lancer dans le dessin astronomique.
Après avoir dessiné la Mer du Nectar et le cratère Deslandres, je vous propose de retrouver l’imposant Clavius, une immense plaine murée. Ce dessin a été réalisé le 24 mai 2018 au neuvième jour de la lunaison avec une longue-vue Bresser de 100 mm de diamètre dotée d’un grossissement de 75 fois.
La technique est la suivante :
faire un croquis derrière l’oculaire pendant une trentaine de minutes avec une cotation pour indiquer les zones blanches, grises et noires.
Reprendre le croquis ultérieurement pour réaliser un dessin plus réaliste
scanner le dessin, mettre en place un fond gris et reprendre les parties à blanchir ou à noircir avant d’ajouter les noms, tout cela avec le logiciel PhotoFiltre
Connue par les amateurs de préhistoire, la ville de Tautavel a aussi son festival d’astronomie. Zoom sur la 11ème édition qui s’est déroulée du 9 au 12 août.
Située dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie, la commune de Tautavel doit sa renommée à la Caune de l’Arago, un site mondialement connu pour les fouilles archéologiques qui y sont menées depuis plusieurs décennies. C’est dans cette grotte perchée que l’équipe du professeur Henry de Lumley a découvert en 1971 des fragments de crâne humain datant d’environ 450.000 ans, un Homo heidelbergensis que l’on a surnommé l’Homme de Tautavel.
Pour les amoureux des étoiles, Tautavel est aussi un rendez-vous incontournable avec un festival d’astronomie dont c’était la 11ème édition cette année. Initié et porté par Cyril Calvet, astronome amateur et Coordinateur du Service de Médiation scientifique du musée de Tautavel, ce festival permet au public de découvrir le ciel et ses merveilles. Expositions, stands, ateliers (fusées à eau, cadrans solaires), séances de planétarium, conférences et observations du ciel sont au menu de ces 4 jours et 3 nuits, le tout dans une ambiance chaleureuse.
Le Palais des congrès de Tautavel accueille le festival d’astronomie.
Conférence de Jean-Louis Delon sur les planètes géantes gazeuses.
Observations solaires animées par Katja Breda.
Atelier de confection de cadrans solaires.
Séance de planétarium avec Raymond Sadin.
Collimation d’un télescope avant la nuit.
Conférence en plein air de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair.
Mise en station d’un instrument avant la nuit.
Préparation des observations nocturnes.
L’observation de la planète Mars était au menu de ces soirées.
Observations sous la Voie lactée.
Deux nuits bien dégagées ont permis d’admirer les beautés du ciel nocturne.
Le ciel d’été, source inépuisable d’observations.
Des lasers verts permettaient au public de mieux s’orienter au milieu des étoiles.
Au menu de ce mois d’août il y aura les Nuits des étoiles, un bon cru pour les Perséides, quatre planètes qui se courent après et une comète surprise !
Août c’est le mois des vacances, c’est aussi celui des températures estivales et des nuits qui commencent à s’allonger. Trois bonnes raisons pour prendre le temps de découvrir les beautés du ciel nocturne, en particulier à l’occasion des Nuits des étoiles 2018 qui se tiendront les 3, 4 et 5 août un peu partout en France à l’initiative de l’Association Française d’Astronomie (consultez la carte des manifestations).
Les clubs d’astronomie vous ouvriront leurs portes et leur coupoles pour deux ou trois soirées de découverte du ciel (avec animations et observations du Soleil en journée), un peu comme le fait chaque année le Club d’Astronomie de Lyon Ampère (CALA) en organisant au printemps la Nuit de l’Équinoxe (vidéo ci-dessus) dans le cadre remarquable du Théâtre Antique de Lyon sur la colline de Fourvière. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne au mois d’août 2018→
Beaucoup se souviendront de ce vendredi 27 juillet : l’opposition de la planète Mars coïncidait avec une éclipse totale de Lune, le tout dans les nuages…
Il y a des dates qui marquent les esprits et celle du 27 juillet 2018 en fait indéniablement partie. Les amoureux des spectacles célestes n’auraient manqué pour rien au monde cette soirée. Pensez donc ! deux astres séparés de 7° apparents tenaient la vedette : la Lune, qui traversait le cône d’ombre terrestre en nous promettant de mettre ses plus beaux habits rouges, et Mars dont c’était la meilleure approche depuis 15 ans (à environ 58 millions de kilomètres). Tout s’annonçait donc pour le mieux… si ce n’est la météo.
Photographié par l’orbiteur Viking 1 en juillet 1976, le visage de Mars a révélé sa véritable nature lors des missions d’exploration ultérieures.
Le 25 juillet 1976, cinq jour après l’arrivée sur le sol de la Planète rouge de son module d’atterrissage, l’orbiteur Viking 1 photographie une très belle illusion d’optique au sein d’une zone appelée Cydonia dans Arabia Terra (cette région martienne fortement cratérisée reprend la dénomination attribuée par Giovanni Schiaparelli, l’astronome italien qui observa dans sa lunette astronomique une zone contrastée dont la forme générale évoquait l’Arabie).
Il s’agit d’un relief qui ressemble à une tête humaine. Les scientifiques se rendent immédiatement compte qu’ils sont face à une simple illusion d’optique : la résolution insuffisante de la caméra de l’orbiteur (47 mètres par pixel), l’angle d’éclairage du Soleil et le relief à la surface de cette formation produisent des ombres portées qui semblent représenter deux yeux, un nez et une bouche.
Le 27 juillet la Lune se glissera dans le cône d’ombre de la Terre, prenant une belle couleur rouge sang ; un spectacle à photographier.
Si vous consultez régulièrement les éphémérides, vous savez déjà que le 27 juillet nous aurons droit à deux événements astronomiques rares : l’opposition de la planète Mars (actuellement recouverte par une tempête de sable) à suivre dans un télescope, et une éclipse totale de Lune (la précédente, inobservable en France, a eu lieu le 31 janvier) dont tout le monde pourra profiter à l’œil nu si la météo est clémente.
Retour sur l’une des belles images de la banlieue de Saturne recueillies par la sonde Cassini, un cliché des satellites Titan et Encelade.
Le 15 septembre 2017, la sonde Cassini effectuait un grand plongeon dans les entrailles de Saturne, mettant fin à plus d’une décennie d’exploration de la planète gazeuse géante, de ses anneaux et de ses principales lunes. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine a réalisé une multitude d’observations à l’aide de ses 12 instruments scientifiques et d’incroyables photographies.
Cassini était l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle mesurait près de 7 mètres de haut pour 4 mètres de largeur et pesait 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens (largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. Continuer la lecture de Titan et Encelade, deux satellites bien différents→
Le 2 juin dernier, un petit astéroïde de 2 mètres, 2018 LA, a explosé dans le ciel du Bostwana. Des chercheurs viennent d’en retrouver un premier fragment.
Le 2 juin 2018 de nombreux habitants du Bostwana et des pays voisins ont assisté à la désintégration d’une météorite lors de son entrée dans l’atmosphère. L’explosion de cet astéroïde dans le ciel d’Afrique a également été enregistrée par de nombreuses caméras de sécurité. Quelques heures auparavant l’objet en question avait été repéré par le Catalina Sky Survey, un réseau de surveillance des astéroïdes (et des comètes comme C / 2013 US10) exploité par l’Université de l’Arizona et parrainé par la NASA.
Découverte d’un des fragments de l’astéroïde 2018 LA. Crédit : Peter Jenniskens
La semaine du 7 au 14 juillet a été pour moi l’occasion de découvrir le ciel nocturne du Livradois à l’occasion d’un séjour en gîte.
Limité à l’EST par les monts du Forez, le Livradois est une région naturelle française située au centre du Massif central, dans le département du Puy-de-Dôme. La ville la plus importante est Thiers, capitale de la coutellerie. C’est à côté de Courpière, à une dizaine de kilomètres au SUD de Thiers, que se trouve le gîte du Grillon, un endroit idéal pour passer des vacances en famille… et tester les qualités du ciel nocturne de cette région (voir ci-dessous la carte de pollution lumineuse proposée par l’association AVEX).
Il aura suffit d’un mois pour que la tempête de sable apparue fin mai sur Mars se répande sur toute la surface de la Planète rouge.
Comment naissent les tempêtes de sable sur Mars ? C’est pendant le printemps martien (qui a débuté le 22 mai), quand la Planète rouge se rapproche du Soleil (plus courte distance fin juillet), que le réchauffement de la calotte polaire Sud provoque une sublimation rapide du dioxyde de carbone dont elle est constituée. Des courants thermiques se forment entre les régions recouvertes de givre et celles qui dégèlent, donnant parfois naissance à de puissantes tempêtes : les poussières de sable sont alors soulevées sur plusieurs milliers de mètres d’altitude et emportées dans toutes les directions par des vents dont la vitesse peut dépasser 100 km/h.
Le 21 juin la Russie a connu une nouvelle chute de météorite impressionnante dont plusieurs échantillons ont déjà été récoltés.
Avec plus de 17 millions de km², la Russie est l’état dont le territoire est le plus vaste de la planète. C’est ce qui explique qu’on y observe un nombre important de grosses chutes météoritiques. Alors qu’on vient de commémorer le cent-dixième anniversaire de l’événement de la Toungouska et un peu plus de cinq ans après une incroyable explosion dans le ciel de Tcheliabinsk, une impressionnante chute de météorite s’est produite le jour du solstice d’été au-dessus de la région de Lipetsk, une ville située sur les bords de la rivière Voronej à 500 km au sud-est de Moscou.
L’opposition de la planète Mars et une éclipse totale de Lune sont les grands événements célestes de ce mois de juillet. Des rendez-vous à ne pas manquer !
Nous commençons à nous éloigner du solstice et les nuits s’allongent lentement ; même s’il est encore un peu tôt pour traquer nébuleuses et galaxies, ce mois de juillet 2018 nous offre la possibilité d’observer deux phénomènes astronomiques assez peu courants : un passage de la Lune dans le cône d’ombre terrestre et la plus courte distance entre nous et la planète Mars depuis 15 ans, deux événements qui tombent à la même date, le 27 ! Nous n’en oublierons pas pour autant quelques jolis rapprochements entre la Lune et les planètes.
Le 30 juin 1908 la plus grosse explosion d’une météorite se produisit dans l’atmosphère au-dessus de la rivière Toungouska dans la forêt sibérienne.
Cataclysme sibérien :
Le 30 juin 1908, les paysans vivant sur les plateaux de Sibérie centrale ont sans doute cru que le ciel leur tombait sur la tête. Vers 7 heures du matin, un objet trop brillant pour être observé à l’œil nu traversa le ciel avant de se désintégrer dans un bruit formidable. L’explosion fut entendue à 1.000 km de là et s’accompagna d’un séisme de magnitude 5 que l’on enregistra jusqu’aux États-Unis.
La carte ci-dessus donne une idée de l’ampleur de l’événement. En rouge, il s’agit de la zone centrale de 40 km de diamètre entièrement dévastée. L’orange correspond à de forts dégâts à 100 km à la ronde. En dégradé bleu, on peut visualiser la portée du bruit généré par l’explosion. Continuer la lecture de 30 juin 1908 : explosion dans le ciel de la Toungouska→
La nuit du 27 au 28 juin avait lieu la septième Pleine Lune de l’année ; retour sur son lever dans l’axe d’une girouette au cours d’une chaude soirée.
Vous avez bien lu : en juin (sixième mois de l’année), nous assistons à la septième Pleine Lune de l’année. Souvenez-vous que les mois de janvier et mars ont vu se lever deux fois la Pleine Lune (la seconde étant surnommée Lune bleue selon la tradition) avec un mois de février sans.
Hier soir nous avions donc un nouveau rendez-vous avec la belle bouille ronde de notre satellite naturel dont j’ai pu saisir le lever en début de soirée dans l’axe d’une girouette installée sur la maison d’un particulier. Continuer la lecture de La Pleine Lune de juin et la girouette→
Ce 27 juin c’est l’opposition de Saturne. La planète aux anneaux est au plus près de la Terre, le meilleur moment pour admirer le joyau du Système solaire.
La nuit du 31 mai au 1er juin, vous avez peut-être comme moi assisté a un joli flirt entre Saturne et la Lune, l’occasion de repérer le petit point brillant (magnitude 0) de la plus belle planète du Système solaire qui se trouve actuellement dans la constellation du Sagittaire. Planète gazeuse géante neuf fois plus grande que la Terre, Saturne passe en cette fin de mois à l’opposition (elle est à l’opposé du Soleil par rapport à notre planète) à 1,35 milliard de km.
Une simple lunette astronomique ou un petit télescope permettent de merveilleuses observations lunaires. Partons à la découverte du cratère Aristarque.
Cette dixième chronique dédiée aux paysages lunaires à explorer nous entraîne dans l’hémisphère NORD-OUEST lunaire pour découvrir dans l’océan des Tempêtes (Oceanus Procellarum) le cratère Aristarque et l’étonnante vallée de Schröter, une région que l’on peut observer avec un éclairage rasant aux 12ème et 26ème jours de la lunaison dans une paire de jumelles bien calée ou mieux encore à l’aide d’une longue-vue, d’une lunette astronomique ou d’un petit télescope qui en révéleront toute la richesse.
En étudiant des images de Pluton prises quelques semaines plus tôt, l’astronome James Christy découvrit le 22 juin 1978 un satellite qu’il appela Charon.
Le 22 juin 1978 les astronomes James Christy et Robert Harrington étudiaient des clichés de Pluton réalisés en avril et mai de la même année avec le télescope de 1,55 m de l’USNO (United States Naval Observatory) en vue d’affiner l’orbite de ce qui était alors la neuvième planète du Système solaire (en 2006 l’UAI a reclassé Pluton dans la catégorie des planètes naines). James Christy remarqua que les images de Pluton étaient très légèrement allongées, comme si un corps s’était déplacé autour de la planète. Des images supplémentaires ont confirmé la découverte du premier satellite de Pluton qui en fait le tour en un peu plus de 6 jours.
Vous avez une paire de jumelles ? Pointez-la en soirée en direction de l’éclatante Vénus et de l’amas d’étoiles Messier 44, l’amas de la Crèche.
À quelques heures du solstice d’été, le crépuscule semble interminable : les premières étoiles font leur apparition tardivement et on ne sait pas trop quoi observer en début de nuit à part la Lune, Jupiter et Saturne. Pour patienter, je vous invite à repérer Vénus en train de se rapprocher de l’horizon OUEST vers 23 heures et à l’observer aux jumelles.
La seconde planète du Système solaire est actuellement dans la constellation du Cancer, juste à côté d’un célèbre amas d’étoiles (Messier 44), comme le montre ce cliché réalisé le 19 juin (objectif de 50 mm de focale, 3200 iso, pose de 5 sec). Continuer la lecture de Vénus passe à côté de l’amas d’étoiles de la Crèche→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh