L’éclipse totale de Lune du 7 sera l’un des spectacles célestes à ne pas manquer durant ce mois de septembre 2025.
Éclipse à l’horizon :
Le dimanche 7 septembre 2025, nous assisterons à la seconde éclipse totale de Lune de l’année, après celle du 14 mars. Aux alentours de vingt heures, vous verrez notre satellite naturel se lever à l’Est, entièrement plongé dans l’ombre terrestre :
Si le ciel est dégagé, ce sera l’occasion de réaliser de belles images avec un premier plan terrestre. Je vous rappelle que lors des éclipses de Lune, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur cuivrée, provoquée par la réfraction de la lumière solaire (explications). Mais bien que ce joli phénomène soit particulièrement photogénique, il ne sera pas le seul à intéresser les amoureux du ciel durant ce mois de septembre. Je vous propose donc de voir maintenant ce que le ciel nous réserve. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025→
Ce matin 12 août, spectacle assuré avec la conjonction Jupiter-Vénus, avec en prime le passage d’une belle étoile filante.
Rencontre céleste :
Le spectacle annoncé a bien eu lieu ! Comme prévu, on pouvait admirer le rendez-vous entre Vénus et Jupiter en fin de nuit. Un rapprochement planétaire qui n’était qu’apparent, puisque les deux planètes ne sont pas à la même distance. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !
Il fallait composer avec l’éclairage lunaire, deux jours après la Pleine Lune. On voit bien la clarté du ciel sur l’image ci-dessus, prise avec une focale de 75 millimètres. Mais ce 12 août, c’est aussi la date du maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Et un joli météore s’est invité sur un de mes clichés, glissant au-dessus de la constellation d’Orion :
Vénus va poursuivre sa descente en direction de l’horizon Est jusqu’à sa conjonction avec le Soleil le 6 janvier 2026. Quant à Jupiter, elle a entamé le mouvement inverse. Elle va s’élever au fil des nuits, allongeant sa période d’observation jusqu’à son opposition le 10 janvier 2026. Avec Saturne, le duo planétaire va enchanter les astronomes dans les semaines qui viennent.
Prélude à leur rencontre le 12 août 2025, les planètes Vénus et Jupiter ont entamé un rapprochement apparent dans le ciel de l’aube.
Rencontre céleste :
C’est à l’aube que se déroule actuellement un joli spectacle céleste. Comme elles le font régulièrement, les planètes Vénus et Jupiter vont se croiser. Un rapprochement qui n’est qu’apparent : si, à l’aube du 12 août, moins d’un degré séparera les deux astres, ils sont en réalité très éloignés. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !
Le charme de ces rendez-vous planétaires, c’est qu’ils sont observables par tous. Pour les suivre, pas besoin d’une lunette astronomique ou d’un télescope, car l’éclat des deux astres est très important. Figurez-vous que Vénus a une magnitude de -4 et Jupiter de -2. Autant dire que vous n’aurez aucune difficulté pour les repérer à l’œil nu :
Vous pouvez donc admirer dès maintenant ce spectacle (que je vous annonçais dans les éphémérides), à condition de vous lever aux alentours de cinq heures du matin. En portant votre regard en direction de l’Est, vous ne pourrez pas manquer les deux planètes. Pour mémoire, leur dernier rapprochement apparent a eu lieu dans la soirée du 2 mars 2023 :
Au cours de ce mois de mai 2025, traditionnellement riche en rencontres astronomiques, la Lune croisera quatre planètes.
Rencontres entre passionnés :
Comme les années précédentes, mai 2025 sera l’occasion pour les astronomes amateurs de se retrouver. Tout d’abord, le samedi 17 mai, se dérouleront les Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE) à Imphy (58). Le même jour en Loire-Atlantique, les passionnés se donneront rendez-vous à l’Astro-44. Puis ce sera le pont de l’Ascension qui offre quatre jours et trois nuits sans Lune, une aubaine si la météo est clémente. Les astronomes amateurs se retrouveront durant les Rencontres Astronomiques de Printemps (RAP, 27ème édition) ou les Nuits Astronomiques de Touraine (NAT, 13ème édition). Notez que dans le Sud de la France se déroulera la première édition des Nuits Astronomiques du Verdon (NAV) :
Ces rencontres seront une belle occasion pour observer et échanger entre passionnés. En outre, de nombreux ateliers et conférences permettront de s’initier ou de se perfectionner dans différents domaines comme le dessin, l’astrophoto, les observations solaires…
Le ciel en mai 2025 :
Le 1er au crépuscule, le croissant de Lune domine Jupiter au-dessus de l’horizon Ouest.
Le 3, veille du Premier Quartier, la Lune accompagne Mars. La Planète rouge entame pour trois nuits son passage au Nord de l’amas d’étoiles de la Crèche, un spectacle à suivre aux jumelles.
Le 12, c’est la Pleine Lune. La nuit du 13 au 14, elle accompagne Antarès, la brillante étoile du Scorpion.
Le 20, c’est le Dernier quartier de Lune.
Le 22 et le 23 avant l’aube, le croissant de Lune glisse du côté de Saturne. Le 24, il s’approche de Vénus.
Le 27, c’est la Nouvelle Lune. Un croissant âgé de 17 heures seulement est théoriquement observable au crépuscule.
Le 28 en soirée, le croissant de Lune surplombe à nouveau Jupiter, près de l’horizon Ouest.
Le 31 en soirée, le croissant retrouve la planète Mars.
Les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
Outre une magnifique occultation des Pléiades par la Lune, je vous propose de découvrir une superbe galaxie en ce mois d’avril 2025.
Du côté des Chiens de Chasse :
Ce mois d’avril 2025, profitez d’une nuit sans Lune pour viser les Chiens de Chasse, au zénith en milieu de nuit. Cette petite constellation située juste à côté de la Grande Ourse recèle un trésor. Il s’agit de la galaxie spirale Messier 51. Vous pouvez commencer à la rechercher avec une longue-vue ou une paire de jumelles (cartes de repérage sur BinocularSky) :
On surnomme également Messier 51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool). Elle est le résultat de la rencontre de deux galaxies. Une grande qui a une structure en spirale et une petite que l’on voit au bout d’un des « bras » de la spirale. Dans le New General Catalogue, la structure en spirale se nomme NGC 5194 et la petite galaxie au bout du bras NGC 5195. Depuis sa découverte par Charles Messier le 13 octobre 1773, cette double galaxie fait le bonheur des observateurs. Quant aux astrophotographes, ils ne se lassent pas de l’imager :
Le 1er avril dans la soirée, le jeune croissant de Lune occulte une à une les étoiles de l’amas des Pléiades. Il s’agit du plus beau spectacle céleste du mois, à suivre dans une paire de jumelles à partir de 23 heures :
Le 2 en soirée, la jeune Lune est à un peu moins de 6 degrés apparents de Jupiter.
Deux éclipses, une de Lune et une de Soleil, ainsi qu’une farandole de planètes sont au menu de ce mois de mars 2025.
Le Soleil a rendez-vous avec la Lune :
En mars 2025, vous allez pouvoir admirer deux éclipses. La première est une éclipse de Lune. À l’aube du vendredi 14 mars, la Pleine Lune se couchera partiellement éclipsée. Pour profiter du spectacle, choisissez un horizon Ouest parfaitement dégagé. À l’œil nu ou dans une paire de jumelles, vous pourrez admirer l’ombre de la Terre mordant sur le disque lunaire :
Second rendez-vous, le samedi 29 mars vers midi. Cette fois, c’est la Lune qui masquera le Soleil en partie :
Attention, il faut impérativement protéger vos yeux pour admirer ce spectacle sans danger. Si vous observez avec une lunette ou un télescope, placez un filtre approprié devant le tube (lire : comment observer l’activité solaire en toute sécurité). Si vous observez à l’œil nu, protégez-vous avec des lunettes spéciales. Et sans lunettes, utilisez une écumoire pour voir plein de petits croissants de Soleil se former sur une feuille de papier :
Le 6, c’est le Premier quartier. En soirée, pointez la Lune avec un petit télescope. Vous pourrez observer un joli jeu d’ombre et de lumière, le X lunaire.
Le 8, La Lune gibbeuse croissante est aux côtés de la planète Mars, dans les Gémeaux.
Les 10 et 11 en soirée, tentez d’apercevoir Mercure aux jumelles, à proximité de Vénus, beaucoup plus brillante.
Le 14 à l’aube, éclipse de Lune (voir plus haut).
Le 20, c’est l’équinoxe, premier jour du printemps dans l’hémisphère Nord.
Le 22, c’est le Dernier quartier.
Le 26 à l’aube, tentez de repérer Vénus à l’Est du croissant de Lune. Après sa conjonction avec le Soleil, la seconde planète du Système solaire est désormais observable en fin de nuit.
Le 29 à midi, éclipse partielle de Soleil (voir plus haut).
Sauf mention contraire, les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
En orbite autour de Jupiter, la sonde Juno a enregistré une nouvelle éruption volcanique sur Io, la plus puissante à ce jour.
Planète sous surveillance :
La sonde Juno étudie la planète géante gazeuse Jupiter depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a une vingtaine d’années. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde nous laissent sans voix :
Mais Juno pointe également ses instruments vers les lunes galiléennes chaque fois qu’elle s’en rapproche. Comme le rapporte la BAA, les planétologues ont noté l’apparition d’une nouvelle éruption volcanique sur le satellite Io durant le perijove 68 :
Les données acquises au cours de ce survol sont époustouflantes. Selon Scott Bolton, chercheur principal de la mission, « il s’agit de l’événement volcanique le plus puissant jamais enregistré sur le monde le plus volcanique de notre Système solaire, ce qui n’est pas peu dire. »
Ce mois de février 2025 est propice à l’observation des planètes qui occupent le ciel en première partie de nuit.
L’Hexagone d’hiver :
En ce mois de février 2025, je vous propose de partir à la découverte de l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante (évitez la période du 5 au 15). Cette année, les planètes Mars et Jupiter ont rejoint cet astérisme hivernal :
Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :
Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).
Depuis quelques jours, les médias annoncent un nouvel alignement planétaire. Mais combien de planètes pourrez-vous réellement voir ?
Géométrie céleste :
“Alignement planétaire, un phénomène rare” : vous l’avez remarqué, plusieurs médias relayent cette information. De quoi s’agit-il ? En raison de leur vitesse de révolution (différente pour chacune), les planètes se retrouvent régulièrement dans une même portion de ciel. Comme elles se déplacent le long de l’écliptique, elles semblent “alignées” d’Est en Ouest. L’originalité de ces rendez-vous planétaires dépend du nombre d’astres concernés et de leur écart apparent. Voici ce que l’on observe au crépuscule en ce début d’année, immortalisé par l’astrophotographe Dario Giannobile :
La situation évolue au fil des soirs : Vénus et Saturne se rapprochent dans le ciel, et après le 18 janvier, la planète aux anneaux sera la première à se coucher à l’Ouest. Quant aux planètes les plus brillantes (Mars, Jupiter et Vénus), l’écart apparent diminue entre elles. Ce qui nous donnera la disposition suivante le 21 janvier :
La première soirée de l’année a été riche en observations : le croissant de Lune, une aurore boréale et l’émersion d’un satellite de Jupiter.
Spectacles variés :
La dernière aurore boréale que j’avais photographiée date du 10 octobre (à retrouver ici). Le spectacle s’est renouvelé le premier soir de cette nouvelle année :
J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4. En cette année de maximum d’activité solaire, c’est encore une fois l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale qui a coloré le ciel du Beaujolais. La soirée avait commencé par la chasse au fin croissant de Lune, armé de mon boîtier Panasonic FZ 82 sur trépied :
Après l’aurore boréale, j’ai profité d’un ciel dégagé pour pointer Jupiter au télescope Celestron 6XLT avec sa tête binoculaire :
Peu après 22 heures, Europe est sorti de l’ombre de la planète gazeuse géante. Étonnant spectacle que de voir ce satellite se “rallumer” progressivement en quelques minutes :
Vous retrouverez la liste des prochains spectacles célestes dans les éphémérides de janvier. En espérant des ciels dégagés pour pouvoir les admirer !
Au cours de ce mois de janvier 2025, les regards seront tournés vers les planètes Mars et Saturne qui nous réservent de belles surprises.
Le froid, ennemi de l’astronome :
En ce mois de janvier 2025, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :
Jupiter au plus près de la Terre, Mars qui fait un demi-tour et Vénus étincelante, ce mois de décembre 2024 est planétaire.
Une planète géante au plus près :
Le 7 décembre 2024, Jupiter est à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 612 millions de kilomètres de nous. La planète gazeuse géante nous présente un diamètre apparent de 48,1 secondes d’arc et une magnitude de -2,8. Autant dire que vous n’aurez aucun mal à la repérer au milieu des étoiles de la constellation du Taureau :
Son observation est possible avec de petits instruments. Ne vous privez pas de la pointer, de belles surprises vous attendent ! Vous trouverez des idées d’observations dans cet article.
À quelques jours de son opposition, la planète géante Jupiter a été magistralement immortalisée par deux astrophotographes.
Planète bien placée :
La prochaine opposition (définition) de Jupiter se produira le 7 décembre 2024. À cette date, la planète sera à l’opposé du Soleil : elle se lèvera quand il se couchera. C’est donc la meilleure période pour admirer la géante gazeuse, au plus près de la Terre. Installée dans la constellation du Taureau, la planète franchit le méridien très haut dans le ciel. Une opportunité pour échapper à une bonne partie de la turbulence atmosphérique qui brouille les images. Le 29 novembre, à quelques heures d’intervalle, deux astrophotographes chevronnés on immortalisé la planète gazeuse :
Le premier, Jean-Paul Oger, a utilisé son télescope de 400 millimètres de diamètre. Il y a quelques semaines, il nous faisait profiter de son expérience pour réussir nos photographies planétaires. Il a réalisé un superbe cliché révélant un luxe de détails dans les bandes nuageuses, avec en prime la Grande Tache rouge. Le second, Greg Terrance, opérait un peu plus tard avec son télescope de 500 millimètres. Comme Jupiter tourne sur elle-même en moins de dix heures, la planète nous présente un tout autre visage. On peut notamment y voir la récente éruption dans la Bande équatoriale Sud.
Une éruption vient de se produire dans la Bande équatoriale Sud de Jupiter, quelques semaines avant son passage à l’opposition.
Cumulonimbus sur une géante gazeuse :
Le 11 novembre 2024, l’astronome amateur Moisés Portillo a signalé une éruption dans la South Equatorial Belt de Jupiter. La SEB est une bande nuageuse qui disparaît puis réapparaît en moyenne tous les quinze ans depuis un demi-siècle. L’astrophotographe installé en Amérique centrale a d’abord photographié un petit point blanc dans cette bande avec son télescope de 280 millimètres de diamètre. Vingt-quatre heures plus tard, le spot brillant s’était transformé en une “plume” convective enregistrée par Christopher Go depuis son observatoire aux Philippines :
Par la voix de John Rogers, la British Astronomical Association (BAA) a immédiatement lancé un appel pour mobiliser les observateurs. Ils sont invités à photographier la SEB dans différentes longueurs d’onde. Un premier cliché réalisé avec un filtre à bande méthane (CH4) a confirmé la brillance du panache nuageux. Preuve que ce cumulonimbus venu des profondeurs de la planète remonte bien au-dessus des autres couches nuageuses :
Vous avez envie de réaliser de belles images planétaires ? Nous avons demandé à Jean-Paul Oger de nous donner quelques conseils.
Semestre planétaire :
Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais nous sommes entrés dans une période faste pour les amoureux des planètes. Les oppositions vont se succéder : Saturne le 8 septembre, Jupiter le 7 décembre et Mars le 16 janvier 2025. Une suite de rapprochements très favorables qui pourraient vous donner envie d’immortaliser ces astres. Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les conseils de l’astrophotographe Jean-Paul Oger (à suivre sur Instagram), dont les superbes images illustrent cet article :
Bien choisir son matériel :
L’instrument : privilégiez les télescopes plutôt que les lunettes. Un modèle du type Cassegrain ou Dall-Kirkham est parfait, mais on peut opter pour un Newton de gros diamètre ou un Schmidt-Cassegrain. Bien que de qualité, le Maksutov est limité en diamètre. Quant au Ritchey-Chrétien, il a une obstruction centrale trop importante à l’origine d’une perte de contraste.
La caméra : les capteurs couleurs permettent aujourd’hui de réaliser de très bonnes images. Mais si le seeing est excellent, une caméra N et B avec des filtres sera encore plus performante.
L’indispensable ADC : apparu depuis quelques années, le correcteur de dispersion atmosphérique ou ADC est un petit accessoire indispensable sous nos latitudes. Plus les planètes sont basses et plus l’atmosphère agit comme un prisme en créant des liserés colorés sur le bord des astres. L’ADC permet d’éliminer la plus grande partie de ces défauts qui affectent la résolution finale des images.
Le spectaculaire rapprochement Mars-Jupiter a tenu ses promesses, sous le regard bienveillant de l’amas d’étoiles des Pléiades.
Rencontre planétaire :
Ce n’était pas gagné ! Pourtant, après une nuit d’orages, le ciel s’est dégagé pour me laisser admirer le rapprochement très serré entre les planètes Mars et Jupiter (la plus brillante), le tout sous l’amas d’étoiles des Pléiades. Ce cliché (une seule pose de 15 sec à 800 iso, boîtier Nikon D3200 et focale de 27 millimètres) en atteste, alors que l’on distingue le front nuageux qui s’évacue vers l’Est :
Dans le champ de l’oculaire du télescope (avec un grossissement de 50 fois), le spectacle était étonnant. Imaginez le petit point orangé de Mars à côté de Jupiter avec ses quatre satellites alignés. Une capture d’écran de Stellarium donne une idée de ce qui attendait l’observateur :
Demain, vous pourrez encore profiter de ce rapprochement apparent. Puis vous verrez les deux astres s’éloigner un peu plus chaque fin de nuit. Mais ils ne nous quitteront pas pour autant. Jupiter comme Mars continuent de se rapprocher de nous. La première sera à l’opposition le 7 décembre, la seconde le 16 janvier 2025. En attendant, je vous donne rendez-vous le 21 août avant l’aube pour admirer l’occultation de Saturne par la Lune. Un événement que je vous présenterai prochainement.
Les nuits prochaines seront propices à l’observation des Perséides. Mais un rapprochement Mars-Jupiter devrait aussi retenir votre attention.
Rendez-vous incontournable :
C’est une tradition désormais bien établie : chaque mois d’août, les astronomes amateurs ont rendez-vous avec les Perséides. Ces étoiles filantes sont les restes poussiéreux abandonnés le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle. Ils viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum d’activité dans la nuit du 12 au 13 août. On leur donne le nom de Perséides car le radiant (l’endroit d’où elles semblent jaillir) est localisé dans la constellation de Persée :
Une météo en général clémente et une période de grandes vacances expliquent l’intérêt porté à cet essaim. Confortablement installé dans une chaise longue, vous pourrez guetter ces fugaces trainées. Mais si vous observez en fin de nuit, un curieux spectacle devrait attirer votre attention. Continuer la lecture de Pendant les Perséides, Mars rattrape Jupiter→
Une récente étude révèle que la Grande Tache rouge serait visible depuis 1831 sur Jupiter, et non pas depuis 1665 comme on le pensait.
Anticyclone géant :
C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire. La GTR (Grande Tache rouge) est un gigantesque anticyclone orangé que l’on observe sur Jupiter. Sa couleur pourrait s’expliquer par l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface :
L’info fait actuellement le buzz : pourrons-nous observer six planètes alignées à l’aube du 3 juin ? Pas vraiment, et voici pourquoi.
Faux scoop :
Depuis quelques jours, certains médias nous promettent l’observation de six planètes réunies à l’aube du lundi 3 juin. L’événement est annoncé comme rarissime et les superlatifs ne manquent pas. En consultant une application comme Stellarium, on remarque effectivement qu’il y a bien un regroupement planétaire à l’Est. S’étirant le long de l’écliptique, on trouve en partant de l’horizon Est Jupiter, Mercure, Uranus, Mars, Neptune et Saturne. Le montage ci-dessous permet de visualiser cet alignement :
Ne manque à l’appel que Vénus (la brillante étoile du Berger), inobservable actuellement avant son retour en soirée cet été. Mais attention, toutes les planètes n’ont pas le même éclat. N’espérez pas voir Neptune, Uranus ni même Mercure : leur luminosité est insuffisante pour qu’on puisse les distinguer dans un ciel clair. Quant à Jupiter, des jumelles seront peut-être nécessaires pour la localiser dans les lueurs de l’horizon. Continuer la lecture de Alignement planétaire : que verra-t-on vraiment le 3 juin ?→
Le 10 avril, au-dessus de l’horizon Ouest, on pouvait observer la discrète comète 12P/Pons-Brooks sous la jeune Lune et Jupiter.
Comète au crépuscule :
Il vous reste peu de temps pour repérer 12P/Pons-Brooks au-dessus de l’horizon. La comète du moment file en direction du Soleil et ne sera bientôt plus observable. Comme je vous l’avais déjà laissé entendre, cet astre chevelu n’est pas vraiment spectaculaire. Dans une paire de jumelles, sous un ciel de campagne, elle se montre timidement. La photo ci-dessous, réalisée avec un objectif de 50 millimètres monté sur un boîtier Nikon D7100, illustre bien le peu d’éclat de cette lointaine visiteuse :