Une prometteuse comète et deux belles planètes vont nous offrir quelques occasions de sortir la nuit durant ce mois de novembre 2025.
Une comète au périhélie :
Le 8 novembre 2025, la comète Lemmon (C/2025 A6) atteindra son périhélie, soit sa plus courte distance au Soleil (79 millions de kilomètres). Nous avons été nombreux durant le mois d’octobre à essayer d’observer et de photographier cette belle voyageuse. Pour ma part, j’ai pu l’observer depuis le Beaujolais. et sur Cielmania, je vous ai présenté les images de Christian Bertincourt, Pierre-Paul Feyte ou encore Gerald Rhemann et Michael Jäger. Il faudra rechercher l’astre chevelu au-dessus de l’horizon Ouest à la tombée de la nuit :
C’est un spectacle à suivre avec un petit télescope ou une lunette : une, deux et parfois trois ombres se déplacent sur le disque de Jupiter.
Jupiter se rapproche :
Savez-vous que Jupiter sera au plus près de la Terre le 9 janvier 2026 ? À cette date, la planète gazeuse géante, qui se trouvera à 920 millions de kilomètres, présentera un diamètre apparent de 46 secondes d’arc. Autant dire que son observation sera passionnante dans une lunette ou un télescope. D’autant qu’elle se trouve dans les Gémeaux, donc dans d’excellentes conditions de visibilité pour les observateurs européens. Les astrophotographes n’ont d’ailleurs pas attendu l’opposition de janvier. Depuis quelques semaines, ils ont pris l’habitude de se lever très tôt pour l’immortaliser avant l’aube :
Si les différentes ceintures du système nuageux de Jupiter et la Grande Tache rouge sont des sujets d’intérêt, c’est aussi le cas des quatre satellites galiléens (Io, Europe, Ganymède et Callisto). Leurs passages et leurs ombres offrent un fascinant spectacle, comme le montre le cliché de Pierre Gilet réalisé le 13 octobre 2025.
Jeux d’ombres :
Avec une lunette ou un télescope, on peut s’amuser à suivre les ombres des satellites qui se projettent sur la planète. Pour connaître à l’avance ces phénomènes, utilisez un simulateur comme Shallowsky ou une application comme Stellarium :
Vous constaterez que le transit d’une ombre sur le globe se produit assez régulièrement. Moins fréquents sont les transits de deux ombres. Ce fut le cas le 13 octobre (voir plus haut), ce sera le cas la nuit du 29 octobre ainsi que les 5 et 21 novembre. D’ailleurs, pour ne pas les manquer, il vous suffit de consulter régulièrement les éphémérides. Et qu’en est-il de trois ombres ? Et bien sachez que le dernier transit triple d’ombres s’est produit le 24 janvier 2015, et qu’il a même été immortalisé par le télescope spatial Hubble. Quant au prochain, il aura lieu en 2032 par deux fois, le 20 mars et le 30 décembre !
Le 14 octobre 2025 avant l’aube, Ganymède, une lune de Jupiter, doit occulter une étoile de magnitude 7,5. Un spectacle rarissime.
Satellite galiléen :
Tout comme les satellites Io, Europe et Callisto, Ganymède a été observé pour la première fois par Galilée en 1610. Cette lune fut ensuite étudiée de près par les sondes Pioneer 10 (décembre 1973), puis Voyager (1979) et Galileo (1995-2002). On a découvert sur un tiers de sa surface des régions sombres très anciennes fortement cratérisées. Quant au reste, il est constitué de zones plus claires et plus jeunes traversées par de profonds sillons :
En plus des traditionnels rapprochements célestes, deux comètes s’invitent dans le ciel de ce mois d’octobre 2025.
Astres chevelus au menu :
Si j’avais préparé ces éphémérides d’octobre 2025 il y a quelques semaines, il n’aurait pas été question de comètes. Mais l’imprévu est venu se glisser au milieu de phénomènes établis depuis longtemps par les lois de la mécanique céleste. Et pour notre plus grand plaisir, nous allons pouvoir suivre non pas une, mais deux comètes. Commençons par C/2025 R2 (SWAN) dont je vous parlais ici : si elle est désormais observable en début de nuit dans le ciel boréal, son éclat n’a pas atteint les valeurs espérées. Elle ne devrait pas dépasser la magnitude 6, elle sera donc réservée aux possesseurs de jumelles et télescopes :
C’est la comète C/2025 A6 (Lemmon) qui est la plus prometteuse. Comme je vous l’explique ici, elle pourrait atteindre la magnitude 2 à la fin du mois. Observable avant l’aube dans le Lynx, elle va filer en direction du Serpent en passant par le Bouvier, basculant progressivement dans le ciel du soir :
Signalons enfin la présence d’une troisième comète, C/2025 K1 (ATLAS), qui, avec une magnitude de 10, est réservée aux possesseurs de gros télescopes. Délaissons maintenant les astres chevelus et regardons le reste de l’actualité céleste de ce mois d’octobre 2025.
Phénomènes à ne pas manquer :
Le 6, veille de la Pleine Lune, notre satellite naturel escorte Saturne. Après avoir admiré les deux astres, faites un tour du côté de Cérès. La planète naine est passée à l’opposition quatre jours plus tôt avec une magnitude de 7,6.
Le 8 à l’aube, admirez dans un instrument le bel alignement des quatre principales lunes de Jupiter. L’amas d’étoiles NGC 2420 complète ce joli tableau céleste.
Le 10 à l’aube, la Lune gibbeuse décroissante est toute proche du célèbre amas d’étoiles des Pléiades.
Le 13, c’est le Dernier quartier de Lune. En fin de nuit, les ombres de Ganymède et Io vont visibles simultanément sur le disque de Jupiter. Un télescope est indispensable pour admirer ce spectacle.
Le 14 avant l’aube, Ganymède devrait occulter l’étoile HIP 37442 (magnitude 7,5). Un phénomène rare, pour lequel on trouvera plus d’infos ici.
Les 16 et 17 en fin de nuit, cherchez la comète C/2025 A6 (Lemmon) juste à côté de Cor Caroli, la célèbre étoile double des Chiens de Chasse.
Le 19 avant l’aube, le fin croissant de Lune décroissante surplombe l’horizon Est, non loin de la brillante Vénus. La très discrète comète C/2025 K1 (ATLAS) est également présente.
Le 21, c’est la Nouvelle Lune.
Les 22 et 29 en seconde partie de nuit, un télescope vous permettra d’admirer de nouveau le lent transit des ombres de deux lunes de Jupiter sur le disque de la planète.
L’été s’achève doucement, Orion est de retour, Jupiter et Vénus scintillent à l’aube et la Lune leur rend visite.
Brillantes planètes :
Il ne vous a pas échappé que Jupiter et Vénus occupent le ciel en fin de nuit. La première ne cesse de gagner en visibilité (elle se lève de plus en plus tôt) avant son opposition le 10 janvier 2026. La seconde se dirige tranquillement vers l’horizon, avant sa conjonction solaire le 6 janvier prochain. Quant à la Lune, après son éclipse totale il y a quelques jours, elle sera nouvelle le 21 septembre. Mais attention, deux jours plus tôt, le 19 en milieu de journée, elle occultera Vénus !
En attendant ce rendez-vous céleste, on pouvait observer ces astres en fin de nuit, alors que la célèbre constellation d’Orion est de retour. À l’horizon, la brillante Sirius attire l’œil, tandis que plus haut, les inséparables Castor et Pollux surplombent la Lune. l’image ci-dessous a été réalisée avec un boîtier Nikon D3200 équipé d’un objectif Samyang de 12 millimètres de focale. La pose a été de 4 secondes à 800 iso :
Si le beau temps persiste, vous pourrez suivre la descente du croissant de Lune en direction de Vénus les deux prochains matins.
L’éclipse totale de Lune du 7 sera l’un des spectacles célestes à ne pas manquer durant ce mois de septembre 2025.
Éclipse à l’horizon :
Le dimanche 7 septembre 2025, nous assisterons à la seconde éclipse totale de Lune de l’année, après celle du 14 mars. Aux alentours de vingt heures, vous verrez notre satellite naturel se lever à l’Est, entièrement plongé dans l’ombre terrestre :
Si le ciel est dégagé, ce sera l’occasion de réaliser de belles images avec un premier plan terrestre. Je vous rappelle que lors des éclipses de Lune, notre satellite naturel se pare d’une belle couleur cuivrée, provoquée par la réfraction de la lumière solaire (explications). Mais bien que ce joli phénomène soit particulièrement photogénique, il ne sera pas le seul à intéresser les amoureux du ciel durant ce mois de septembre. Je vous propose donc de voir maintenant ce que le ciel nous réserve. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de septembre 2025→
Ce matin 12 août, spectacle assuré avec la conjonction Jupiter-Vénus, avec en prime le passage d’une belle étoile filante.
Rencontre céleste :
Le spectacle annoncé a bien eu lieu ! Comme prévu, on pouvait admirer le rendez-vous entre Vénus et Jupiter en fin de nuit. Un rapprochement planétaire qui n’était qu’apparent, puisque les deux planètes ne sont pas à la même distance. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !
Il fallait composer avec l’éclairage lunaire, deux jours après la Pleine Lune. On voit bien la clarté du ciel sur l’image ci-dessus, prise avec une focale de 75 millimètres. Mais ce 12 août, c’est aussi la date du maximum d’activité de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides. Et un joli météore s’est invité sur un de mes clichés, glissant au-dessus de la constellation d’Orion :
Vénus va poursuivre sa descente en direction de l’horizon Est jusqu’à sa conjonction avec le Soleil le 6 janvier 2026. Quant à Jupiter, elle a entamé le mouvement inverse. Elle va s’élever au fil des nuits, allongeant sa période d’observation jusqu’à son opposition le 10 janvier 2026. Avec Saturne, le duo planétaire va enchanter les astronomes dans les semaines qui viennent.
Prélude à leur rencontre le 12 août 2025, les planètes Vénus et Jupiter ont entamé un rapprochement apparent dans le ciel de l’aube.
Rencontre céleste :
C’est à l’aube que se déroule actuellement un joli spectacle céleste. Comme elles le font régulièrement, les planètes Vénus et Jupiter vont se croiser. Un rapprochement qui n’est qu’apparent : si, à l’aube du 12 août, moins d’un degré séparera les deux astres, ils sont en réalité très éloignés. Vénus se situe en effet à 180 millions de kilomètres, alors que Jupiter vogue à 900 millions de kilomètres !
Le charme de ces rendez-vous planétaires, c’est qu’ils sont observables par tous. Pour les suivre, pas besoin d’une lunette astronomique ou d’un télescope, car l’éclat des deux astres est très important. Figurez-vous que Vénus a une magnitude de -4 et Jupiter de -2. Autant dire que vous n’aurez aucune difficulté pour les repérer à l’œil nu :
Vous pouvez donc admirer dès maintenant ce spectacle (que je vous annonçais dans les éphémérides), à condition de vous lever aux alentours de cinq heures du matin. En portant votre regard en direction de l’Est, vous ne pourrez pas manquer les deux planètes. Pour mémoire, leur dernier rapprochement apparent a eu lieu dans la soirée du 2 mars 2023 :
Au cours de ce mois de mai 2025, traditionnellement riche en rencontres astronomiques, la Lune croisera quatre planètes.
Rencontres entre passionnés :
Comme les années précédentes, mai 2025 sera l’occasion pour les astronomes amateurs de se retrouver. Tout d’abord, le samedi 17 mai, se dérouleront les Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE) à Imphy (58). Le même jour en Loire-Atlantique, les passionnés se donneront rendez-vous à l’Astro-44. Puis ce sera le pont de l’Ascension qui offre quatre jours et trois nuits sans Lune, une aubaine si la météo est clémente. Les astronomes amateurs se retrouveront durant les Rencontres Astronomiques de Printemps (RAP, 27ème édition) ou les Nuits Astronomiques de Touraine (NAT, 13ème édition). Notez que dans le Sud de la France se déroulera la première édition des Nuits Astronomiques du Verdon (NAV) :
Ces rencontres seront une belle occasion pour observer et échanger entre passionnés. En outre, de nombreux ateliers et conférences permettront de s’initier ou de se perfectionner dans différents domaines comme le dessin, l’astrophoto, les observations solaires…
Le ciel en mai 2025 :
Le 1er au crépuscule, le croissant de Lune domine Jupiter au-dessus de l’horizon Ouest.
Le 3, veille du Premier Quartier, la Lune accompagne Mars. La Planète rouge entame pour trois nuits son passage au Nord de l’amas d’étoiles de la Crèche, un spectacle à suivre aux jumelles.
Le 12, c’est la Pleine Lune. La nuit du 13 au 14, elle accompagne Antarès, la brillante étoile du Scorpion.
Le 20, c’est le Dernier quartier de Lune.
Le 22 et le 23 avant l’aube, le croissant de Lune glisse du côté de Saturne. Le 24, il s’approche de Vénus.
Le 27, c’est la Nouvelle Lune. Un croissant âgé de 17 heures seulement est théoriquement observable au crépuscule.
Le 28 en soirée, le croissant de Lune surplombe à nouveau Jupiter, près de l’horizon Ouest.
Le 31 en soirée, le croissant retrouve la planète Mars.
Les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
Outre une magnifique occultation des Pléiades par la Lune, je vous propose de découvrir une superbe galaxie en ce mois d’avril 2025.
Du côté des Chiens de Chasse :
Ce mois d’avril 2025, profitez d’une nuit sans Lune pour viser les Chiens de Chasse, au zénith en milieu de nuit. Cette petite constellation située juste à côté de la Grande Ourse recèle un trésor. Il s’agit de la galaxie spirale Messier 51. Vous pouvez commencer à la rechercher avec une longue-vue ou une paire de jumelles (cartes de repérage sur BinocularSky) :
On surnomme également Messier 51 la galaxie du Tourbillon (Whirlpool). Elle est le résultat de la rencontre de deux galaxies. Une grande qui a une structure en spirale et une petite que l’on voit au bout d’un des « bras » de la spirale. Dans le New General Catalogue, la structure en spirale se nomme NGC 5194 et la petite galaxie au bout du bras NGC 5195. Depuis sa découverte par Charles Messier le 13 octobre 1773, cette double galaxie fait le bonheur des observateurs. Quant aux astrophotographes, ils ne se lassent pas de l’imager :
Le 1er avril dans la soirée, le jeune croissant de Lune occulte une à une les étoiles de l’amas des Pléiades. Il s’agit du plus beau spectacle céleste du mois, à suivre dans une paire de jumelles à partir de 23 heures :
Le 2 en soirée, la jeune Lune est à un peu moins de 6 degrés apparents de Jupiter.
Deux éclipses, une de Lune et une de Soleil, ainsi qu’une farandole de planètes sont au menu de ce mois de mars 2025.
Le Soleil a rendez-vous avec la Lune :
En mars 2025, vous allez pouvoir admirer deux éclipses. La première est une éclipse de Lune. À l’aube du vendredi 14 mars, la Pleine Lune se couchera partiellement éclipsée. Pour profiter du spectacle, choisissez un horizon Ouest parfaitement dégagé. À l’œil nu ou dans une paire de jumelles, vous pourrez admirer l’ombre de la Terre mordant sur le disque lunaire :
Second rendez-vous, le samedi 29 mars vers midi. Cette fois, c’est la Lune qui masquera le Soleil en partie :
Attention, il faut impérativement protéger vos yeux pour admirer ce spectacle sans danger. Si vous observez avec une lunette ou un télescope, placez un filtre approprié devant le tube (lire : comment observer l’activité solaire en toute sécurité). Si vous observez à l’œil nu, protégez-vous avec des lunettes spéciales. Et sans lunettes, utilisez une écumoire pour voir plein de petits croissants de Soleil se former sur une feuille de papier :
Le 6, c’est le Premier quartier. En soirée, pointez la Lune avec un petit télescope. Vous pourrez observer un joli jeu d’ombre et de lumière, le X lunaire.
Le 8, La Lune gibbeuse croissante est aux côtés de la planète Mars, dans les Gémeaux.
Les 10 et 11 en soirée, tentez d’apercevoir Mercure aux jumelles, à proximité de Vénus, beaucoup plus brillante.
Le 14 à l’aube, éclipse de Lune (voir plus haut).
Le 20, c’est l’équinoxe, premier jour du printemps dans l’hémisphère Nord.
Le 22, c’est le Dernier quartier.
Le 26 à l’aube, tentez de repérer Vénus à l’Est du croissant de Lune. Après sa conjonction avec le Soleil, la seconde planète du Système solaire est désormais observable en fin de nuit.
Le 29 à midi, éclipse partielle de Soleil (voir plus haut).
Sauf mention contraire, les captures d’écran qui illustrent ces éphémérides ont été réalisées à l’aide du logiciel Stellarium, indispensable pour vos soirées d’astronomie.
En orbite autour de Jupiter, la sonde Juno a enregistré une nouvelle éruption volcanique sur Io, la plus puissante à ce jour.
Planète sous surveillance :
La sonde Juno étudie la planète géante gazeuse Jupiter depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a une vingtaine d’années. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde nous laissent sans voix :
Mais Juno pointe également ses instruments vers les lunes galiléennes chaque fois qu’elle s’en rapproche. Comme le rapporte la BAA, les planétologues ont noté l’apparition d’une nouvelle éruption volcanique sur le satellite Io durant le perijove 68 :
Les données acquises au cours de ce survol sont époustouflantes. Selon Scott Bolton, chercheur principal de la mission, « il s’agit de l’événement volcanique le plus puissant jamais enregistré sur le monde le plus volcanique de notre Système solaire, ce qui n’est pas peu dire. »
Ce mois de février 2025 est propice à l’observation des planètes qui occupent le ciel en première partie de nuit.
L’Hexagone d’hiver :
En ce mois de février 2025, je vous propose de partir à la découverte de l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante (évitez la période du 5 au 15). Cette année, les planètes Mars et Jupiter ont rejoint cet astérisme hivernal :
Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :
Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
Aldébaran : à 66 années-lumière, c’est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau (magnitude 0,9).
Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4), située à 11,4 années-lumière.
Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).
Depuis quelques jours, les médias annoncent un nouvel alignement planétaire. Mais combien de planètes pourrez-vous réellement voir ?
Géométrie céleste :
“Alignement planétaire, un phénomène rare” : vous l’avez remarqué, plusieurs médias relayent cette information. De quoi s’agit-il ? En raison de leur vitesse de révolution (différente pour chacune), les planètes se retrouvent régulièrement dans une même portion de ciel. Comme elles se déplacent le long de l’écliptique, elles semblent “alignées” d’Est en Ouest. L’originalité de ces rendez-vous planétaires dépend du nombre d’astres concernés et de leur écart apparent. Voici ce que l’on observe au crépuscule en ce début d’année, immortalisé par l’astrophotographe Dario Giannobile :
La situation évolue au fil des soirs : Vénus et Saturne se rapprochent dans le ciel, et après le 18 janvier, la planète aux anneaux sera la première à se coucher à l’Ouest. Quant aux planètes les plus brillantes (Mars, Jupiter et Vénus), l’écart apparent diminue entre elles. Ce qui nous donnera la disposition suivante le 21 janvier :
La première soirée de l’année a été riche en observations : le croissant de Lune, une aurore boréale et l’émersion d’un satellite de Jupiter.
Spectacles variés :
La dernière aurore boréale que j’avais photographiée date du 10 octobre (à retrouver ici). Le spectacle s’est renouvelé le premier soir de cette nouvelle année :
J’ai réalisé le cliché ci-dessus en posant 15 secondes à 3200 iso avec un boîtier Nikon D7100 et un objectif de 50 millimètres de focale ouvert à 4. En cette année de maximum d’activité solaire, c’est encore une fois l’arrivée d’une puissante éjection de masse coronale qui a coloré le ciel du Beaujolais. La soirée avait commencé par la chasse au fin croissant de Lune, armé de mon boîtier Panasonic FZ 82 sur trépied :
Après l’aurore boréale, j’ai profité d’un ciel dégagé pour pointer Jupiter au télescope Celestron 6XLT avec sa tête binoculaire :
Peu après 22 heures, Europe est sorti de l’ombre de la planète gazeuse géante. Étonnant spectacle que de voir ce satellite se “rallumer” progressivement en quelques minutes :
Vous retrouverez la liste des prochains spectacles célestes dans les éphémérides de janvier. En espérant des ciels dégagés pour pouvoir les admirer !
Au cours de ce mois de janvier 2025, les regards seront tournés vers les planètes Mars et Saturne qui nous réservent de belles surprises.
Le froid, ennemi de l’astronome :
En ce mois de janvier 2025, il faudra être bien couvert pour profiter du ciel nocturne. L’hiver est peu apprécié par les observateurs en raison des basses températures. Elles peuvent en effet rapidement décourager les plus motivés. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé, il est particulièrement noir. Relisez mes 5 conseils pour observer sans avoir froid avant de mettre le nez dehors :
Jupiter au plus près de la Terre, Mars qui fait un demi-tour et Vénus étincelante, ce mois de décembre 2024 est planétaire.
Une planète géante au plus près :
Le 7 décembre 2024, Jupiter est à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 612 millions de kilomètres de nous. La planète gazeuse géante nous présente un diamètre apparent de 48,1 secondes d’arc et une magnitude de -2,8. Autant dire que vous n’aurez aucun mal à la repérer au milieu des étoiles de la constellation du Taureau :
Son observation est possible avec de petits instruments. Ne vous privez pas de la pointer, de belles surprises vous attendent ! Vous trouverez des idées d’observations dans cet article.
À quelques jours de son opposition, la planète géante Jupiter a été magistralement immortalisée par deux astrophotographes.
Planète bien placée :
La prochaine opposition (définition) de Jupiter se produira le 7 décembre 2024. À cette date, la planète sera à l’opposé du Soleil : elle se lèvera quand il se couchera. C’est donc la meilleure période pour admirer la géante gazeuse, au plus près de la Terre. Installée dans la constellation du Taureau, la planète franchit le méridien très haut dans le ciel. Une opportunité pour échapper à une bonne partie de la turbulence atmosphérique qui brouille les images. Le 29 novembre, à quelques heures d’intervalle, deux astrophotographes chevronnés on immortalisé la planète gazeuse :
Le premier, Jean-Paul Oger, a utilisé son télescope de 400 millimètres de diamètre. Il y a quelques semaines, il nous faisait profiter de son expérience pour réussir nos photographies planétaires. Il a réalisé un superbe cliché révélant un luxe de détails dans les bandes nuageuses, avec en prime la Grande Tache rouge. Le second, Greg Terrance, opérait un peu plus tard avec son télescope de 500 millimètres. Comme Jupiter tourne sur elle-même en moins de dix heures, la planète nous présente un tout autre visage. On peut notamment y voir la récente éruption dans la Bande équatoriale Sud.
Une éruption vient de se produire dans la Bande équatoriale Sud de Jupiter, quelques semaines avant son passage à l’opposition.
Cumulonimbus sur une géante gazeuse :
Le 11 novembre 2024, l’astronome amateur Moisés Portillo a signalé une éruption dans la South Equatorial Belt de Jupiter. La SEB est une bande nuageuse qui disparaît puis réapparaît en moyenne tous les quinze ans depuis un demi-siècle. L’astrophotographe installé en Amérique centrale a d’abord photographié un petit point blanc dans cette bande avec son télescope de 280 millimètres de diamètre. Vingt-quatre heures plus tard, le spot brillant s’était transformé en une “plume” convective enregistrée par Christopher Go depuis son observatoire aux Philippines :
Par la voix de John Rogers, la British Astronomical Association (BAA) a immédiatement lancé un appel pour mobiliser les observateurs. Ils sont invités à photographier la SEB dans différentes longueurs d’onde. Un premier cliché réalisé avec un filtre à bande méthane (CH4) a confirmé la brillance du panache nuageux. Preuve que ce cumulonimbus venu des profondeurs de la planète remonte bien au-dessus des autres couches nuageuses :
Vous avez envie de réaliser de belles images planétaires ? Nous avons demandé à Jean-Paul Oger de nous donner quelques conseils.
Semestre planétaire :
Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais nous sommes entrés dans une période faste pour les amoureux des planètes. Les oppositions vont se succéder : Saturne le 8 septembre, Jupiter le 7 décembre et Mars le 16 janvier 2025. Une suite de rapprochements très favorables qui pourraient vous donner envie d’immortaliser ces astres. Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les conseils de l’astrophotographe Jean-Paul Oger (à suivre sur Instagram), dont les superbes images illustrent cet article :
Bien choisir son matériel :
L’instrument : privilégiez les télescopes plutôt que les lunettes. Un modèle du type Cassegrain ou Dall-Kirkham est parfait, mais on peut opter pour un Newton de gros diamètre ou un Schmidt-Cassegrain. Bien que de qualité, le Maksutov est limité en diamètre. Quant au Ritchey-Chrétien, il a une obstruction centrale trop importante à l’origine d’une perte de contraste.
La caméra : les capteurs couleurs permettent aujourd’hui de réaliser de très bonnes images. Mais si le seeing est excellent, une caméra N et B avec des filtres sera encore plus performante.
L’indispensable ADC : apparu depuis quelques années, le correcteur de dispersion atmosphérique ou ADC est un petit accessoire indispensable sous nos latitudes. Plus les planètes sont basses et plus l’atmosphère agit comme un prisme en créant des liserés colorés sur le bord des astres. L’ADC permet d’éliminer la plus grande partie de ces défauts qui affectent la résolution finale des images.