Au cœur de la ceinture d’astéroïdes, Cérès est un sphéroïde de 940 km de diamètre. Son plus haut sommet est un cryovolcan, Ahuna Mons.
Planète naine la plus proche de nous, Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. C’est dire si son exploration par la sonde Dawn a été riche d’enseignements.
Après avoir orbité autour de Vesta entre juillet 2011 et septembre 2012, la sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) est arrivée à proximité de Cérès au mois de mars 2015. Elle a transmis des données jusqu’à une panne d’hydrazine fin 2018. La découverte d’Ahuna Mons restera l’un des grands moments de la mission. Continuer la lecture →
La sonde Juno a immortalisé sur le même cliché la Grande Tache rouge (GTR) et l’ovale BA, les deux plus grands anticyclones observables sur Jupiter.
Un vortex étudié depuis 1665 :
Les astronomes qui scrutent les surfaces planétaires sont unanimes : sur Jupiter, ce sont les anticyclones qui font le spectacle. Ces immenses vortex ont la particularité d’être observables pendant des décennies, voire des siècles pour le plus grand d’entre eux, la GTR. La Grande Tache rouge fut découverte par l’astronome français Jean-Dominique Cassini en 1665. C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire.
Ce gigantesque anticyclone orangé doit sa couleur à l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface. Un petit télescope d’amateur permet déjà de l’admirer. Au printemps 2019 la GTR a connu d’importantes modifications. Continuer la lecture →
Après son opposition du mois de juin, Jupiter continue de briller aux côtés d’Antarès en début de nuit. Prenez le temps d’admirer ce duo céleste.
Le 10 juin 2019 Jupiter passait à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 645 millions de km de nous, soit un diamètre apparent de 46 sec d’arc et une magnitude de -2,6. Depuis cette date la planète géante gazeuse s’éloigne de nous mais son éclat est toujours aussi vif. Lorsque la nuit tombe, dirigez votre regard vers le sud-ouest. Jupiter est l’astre le plus brillant : il apparaît dans un ciel encore clair avant toutes les étoiles. Sa voisine Antarès est une étoile supergéante rouge de magnitude 1 qui brille dans la constellation du Scorpion. Le VLTI a permis d’obtenir une superbe image de cet astre.
Si l’œil nu est suffisant pour repérer les deux astres, ne laissez pas dormir votre paire de jumelles. Bien calée entre vos mains (coudes posés sur une table), elle vous permettra d’admirer le ballet des 4 principales lunes qui sont Io, Europe, Ganymède et Callisto, les satellites galiléens (ils ont été découverts en 1610 par Galilée). Avec un peu d’attention et une atmosphère stable, on devine parfois les deux principales bandes sombres qui ceinturent l’astre. Mais pour espérer voir plus de détails sur la planète il faut disposer d’une lunette astronomique ou d’un télescope bien réglés.
Retour sur une incroyable image réalisée en 1977 par l’orbiteur Viking 1 qui survola le satellite Phobos sur fond de cratère martien.
Les deux satellites naturels de Mars, Phobos et Deimos, ont été découverts en 1877 à l’occasion d’une opposition particulièrement favorable : le 5 septembre la Planète rouge n’était qu’à 56,2 millions de kilomètres de nous et de nombreux télescopes essayèrent alors d’en percer quelques-uns des secrets. À l’Observatoire naval de Washington (USNO) l’astronome Asaph Hall avait décidé dès le mois d’août de chercher d’éventuels satellites. Ne voyant rien, il était prêt à abandonner son projet mais sa femme Angelina Stickney l’exhorta à ne pas renoncer : Hall retourna observer… et découvrit Deimos le 12 août 1877 et Phobos 5 jours plus tard !
L’image ci-dessus a été prise presque un siècle plus tard, le 26 septembre 1977, par Viking Orbiter 1 et colorisée en 2003 par l’artiste Michael Benson. Continuer la lecture →
Orbitant très près de la planète gazeuse géante Jupiter, Io est un satellite qui connaît une activité volcanique intense découverte en 1979.
Lorsqu’il pointe le 8 janvier 1610 sa modeste lunette en direction de Jupiter, le savant italien Galilée constate que 4 satellites gravitent autour de la planète gazeuse géante : Io, Europe, Ganymède et Callisto.
Des quatre lunes galiléennes, Io est sans doute la plus surprenante. Ce brillant satellite de magnitude 5 (il serait même visible à l’œil nu s’il n’était pas perdu dans l’éclat éblouissant de Jupiter) un peu plus gros que la Lune orbite à 350.000 kilomètres de son imposante voisine, ce qui déclenche d’importants effets de marée en son sein.
Le 9 mars 1979, alors qu’elle analysait l’une des images transmises par la sonde Voyager 1, Linda Morabito, membre du Jet Propulsion Laboratory, détecta un nuage sur Io : elle venait de découvrir le premier exemple de volcanisme actif en dehors de la Terre. Continuer la lecture →
Vous avez quelques soirées pour repérer la discrète planète Mercure au-dessus de l’horizon. Voici quelques conseils pour la trouver.
Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.
En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce alors que chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture →
Vénus et Jupiter ont échangé leurs positions dans le ciel de l’aube en quelques semaines. Explications concernant ce chassé-croisé planétaire.
Si vous observez régulièrement l’aspect du ciel avant l’aube, vous avez peut-être remarqué que les planètes Vénus et Jupiter ont échangé leur position en un peu moins d’un mois. Comme vous le constatez sur ce montage photographique, Vénus, qui occupait la position la plus élevée à la mi-janvier est désormais en dessous de Jupiter.
Les astronomes préfèrent dire que l’on observait d’EST en OUEST le long de l’écliptique le couple Jupiter-Vénus il y a 3 semaines et que cet ordre est désormais inversé. Pourquoi ce chassé-croisé planétaire ? Continuer la lecture →
C’est à l’aube que se déroule le premier spectacle planétaire de 2019 avec un très beau rapprochement entre Vénus et Jupiter.
Cela fait déjà quelques semaines que vous pouvez admirer la brillante Vénus en fin de nuit ; je vous l’avais présentée avec Mercure et le Mont-Blanc le 12 décembre. Vénus a retrouvé sa place dans le ciel du matin après sa conjonction inférieure avec le Soleil le 26 octobre : à cette occasion la planète est passée entre la Terre et le Soleil mais l’alignement Terre-Vénus-Soleil n’était pas assez parfait pour assister à un transit.
Depuis cette date la seconde planète du Système solaire brille de mille feux à l’aube (magnitude -4,4) et elle est rejointe actuellement par Jupiter. Continuer la lecture →
Même si Jupiter est un peu moins brillante que Vénus, on ne pouvait pas la manquer aux côtés de la vieille Lune à l’aube de ce 3 janvier.
Nous avions pu admirer Jupiter une dernière fois en soirée le 13 octobre avant sa conjonction solaire du 26 novembre (alignement Terre-Soleil-Jupiter). La planète géante gazeuse est désormais de retour à l’aube pour notre plus grand plaisir. En ce troisième jour de l’année 2019 elle trônait aux côtés de la vieille Lune (la Nouvelle Lune se produit le 6) avant le lever du jour.
Remarquez Vénus beaucoup plus haute ainsi que le massif du Mont-Blanc à l’horizon (voir à ce propos le cliché du 12 décembre) sur cette image obtenue à l’aide d’un boîtier Panasonic DC-FZ82. La magnitude de Jupiter est de -1,8 et celle de Vénus de -4,4 ! Continuer la lecture →
Alors que le froid s’est installé en Bourgogne, je suis parti à l’aube en quête de deux planètes. Elles se sont dévoilées au-dessus du massif du Mont-Blanc.
6 heures : le thermomètre affiche -4° et la voiture est couverte de givre. Hier soir le ciel s’est enfin dégagé, laissant le chasseur Orion prendre peu à peu possession du ciel d’hiver, non loin des Pléiades et de la comète 46P/Wirtanen qui passera à proximité de cet amas d’étoiles le weekend prochain. Mais ce matin j’ai rendez-vous avec Vénus et je l’espère Mercure. Après avoir gratté mon pare-brise, je m’éloigne de la pollution lumineuse et je gagne les hauteurs entre Dijon et Beaune.
Plein EST, je sais que je vais pouvoir admirer les deux premières planètes du Système solaire et peut-être même la silhouette du massif du Mont-Blanc à l’horizon (240 kilomètres m’en séparent à vol d’oiseau). Continuer la lecture →
Après sa conjonction inférieure avec le Soleil le mois dernier, Vénus est de retour à l’aube sous la forme d’un petit croissant. Explications.
Tout comme la Lune, la planète Vénus présente des phases ; on peut ainsi la voir en croissant, en quartier ou même gibbeuse. Une simple paire de jumelles ou une longue-vue permettent de faire cette amusante observation. Si vous regardez actuellement l’horizon EST vers 7 heures du matin, vous repairerez facilement la brillante planète (magnitude -4) et un instrument grossissant quelques dizaines de fois vous révélera son croissant d’environ 1 minute d’arc.
Après avoir étincelé pendant des mois dans le ciel du soir, la seconde planète du Système solaire (que l’on voit ici au-dessus du phare de Sanary-sur-Mer) est revenue dans le ciel du matin. Continuer la lecture →
Tous les 15 ans environ la planète Mars est au plus près de la Terre (c’est le cas en 2018) et on peut presque la toucher du doigt. Explications.
Cela ne vous a pas échappé : en 2018 la Planète rouge (une couleur provoquée par la présence d’oxyde de fer à sa surface) était particulièrement visible dans le ciel au moment de son opposition en juillet, et c’est encore le cas sur cette image réalisée trois mois plus tard en présente de la Lune (un rapprochement apparent qui s’est produit le 18 octobre) ; l’occasion de toucher du doigt la planète si chère à Camille Flammarion. Un spectacle qui ne s’était pas produit depuis 2003. Pourquoi un tel intervalle de 15 ans ? Explications.
Les oppositions martiennes (c’est le moment où la Terre s’interpose entre le Soleil et Mars) se produisent à un intervalle de 2 ans et 49 jours. Continuer la lecture →
Par sa beauté, Saturne est sans aucun doute l’astre qui fascine le plus ceux qui regardent pour la première fois dans un télescope.
Saturne est la plus éloignée et la moins lumineuse des cinq planètes que l’on peut observer à l’œil nu. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors des oppositions (la dernière opposition a eu lieu le 27 juin) qui se produisent en moyenne tous les 378 jours. À cette époque la sixième planète du Système solaire se situe à environ 9 unités astronomiques de nous, un peu plus de 1,34 milliard de km tout de même.
En raison de son éclat et de son mouvement apparent, on peut penser que Saturne est observée depuis la préhistoire, mais c’est au XVIIème siècle que l’on va découvrir la particularité de cet astre. Continuer la lecture →
Retour sur l’une des belles images de la banlieue de Saturne recueillies par la sonde Cassini, un cliché des satellites Titan et Encelade.
Le 15 septembre 2017, la sonde Cassini effectuait un grand plongeon dans les entrailles de Saturne, mettant fin à plus d’une décennie d’exploration de la planète gazeuse géante, de ses anneaux et de ses principales lunes. Arrivée aux abords de Saturne en juin 2004, la sonde américaine a réalisé une multitude d’observations à l’aide de ses 12 instruments scientifiques et d’incroyables photographies.
Cassini était l’une des plus grosses sondes interplanétaires jamais construites : elle mesurait près de 7 mètres de haut pour 4 mètres de largeur et pesait 2.150 kg sans compter les 350 kg du module Huygens (largué sur Titan le 14 janvier 2005) et plus de 3 tonnes d’hydrazine pour la propulsion. Continuer la lecture →
Il aura suffit d’un mois pour que la tempête de sable apparue fin mai sur Mars se répande sur toute la surface de la Planète rouge.
Comment naissent les tempêtes de sable sur Mars ? C’est pendant le printemps martien (qui a débuté le 22 mai), quand la Planète rouge se rapproche du Soleil (plus courte distance fin juillet), que le réchauffement de la calotte polaire Sud provoque une sublimation rapide du dioxyde de carbone dont elle est constituée. Des courants thermiques se forment entre les régions recouvertes de givre et celles qui dégèlent, donnant parfois naissance à de puissantes tempêtes : les poussières de sable sont alors soulevées sur plusieurs milliers de mètres d’altitude et emportées dans toutes les directions par des vents dont la vitesse peut dépasser 100 km/h.
Le 30 mai l’orbiteur MRO a enregistré les premiers signes d’une tempête qui a mis un mois pour recouvrir tout le paysage. Continuer la lecture →
Cette incroyable image montre l’ombre d’Europe, l’un des satellites de Jupiter, en train de se projeter sur la Grande tache rouge.
L’image est ancienne et pourtant elle fait toujours rêver ; prise par la sonde américaine Galileo le 22 mai 2000, elle montre l’ombre d’une des lunes de Jupiter (Europe) qui se projette sur la Grande tache rouge, un gigantesque anticyclone d’environ 15.000 km de long que l’on peut observer depuis sa découverte par l’astronome Jean-Dominique Cassini en 1665.
Cette tache située à 22° sud de latitude dans laquelle le vent circule à près de 700 km/h est un peu plus grande que la Terre mais elle a beaucoup rétréci depuis 350 ans qu’on l’étudie. Continuer la lecture →
C’est le moment de découvrir la planète Vénus qui étincelle au crépuscule. Le 17 avril la jeune Lune était de retour à proximité.
Vénus est pour quelques mois l’astre ponctuel le plus brillant dans le ciel du soir (sa magnitude avoisine -4). Après sa conjonction supérieure avec le Soleil en janvier dernier, la seconde planète du Système solaire est remontée au-dessus de l’horizon OUEST et plane désormais loin des lueurs du couchant. Le 19 avril un jeune croissant de Lune accompagné d’une discrète lumière cendrée se situait à un peu plus de 5° en dessous.
Vénus est-elle vraiment fidèle à l’image que l’on se fait de la déesse de l’amour, de la séduction et de la beauté ? Continuer la lecture →
Leur éclat est presque comparable et moins de 2° apparents les séparent : Saturne et Mars sont actuellement visibles dans le Sagittaire à l’aube.
Saturne et Mars, c’est un peu le couple planétaire mythique : la première a fait naître de nombreuses vocations d’astronomes chez de simples curieux qui découvraient pour la première fois ses magnifiques anneaux dans un télescope, la seconde a toujours fasciné les hommes (comme Camille Flammarion) tant elle ressemble à la Terre. En ce moment elles forment un joli duo en fin de nuit dans la constellation du Sagittaire, en direction du SUD-EST.
Cette image a été réalisée à l’aube du 4 avril avec une focale de 50 mm et une pose de 8 secondes à 1200 iso. Continuer la lecture →
C’est à proximité de la constellation du Scorpion que vous retrouverez à l’aube Mars et Jupiter, les deux planètes à ne pas manquer en 2018.
La constellation du Scorpion est une constellation du zodiaque située dans l’hémisphère sud que le Soleil traverse du 23 octobre au 29 novembre. Elle est placée entre la Balance à l’OUEST et le Sagittaire à l’EST. Dans la mythologie grecque le scorpion est l’animal qui piqua et tua le vaniteux chasseur Orion. Les deux ont ensuite été placés à l’opposé dans le ciel pour ne jamais se rencontrer : la constellation du Scorpion se lève quand la constellation d’Orion se couche.
Tentant d’échapper aux pinces de cet arthropode, Mars et Jupiter gagnent peu à peu en éclat comme le montre cette image réalisée à l’aube du 13 février (boîtier Nikon D7100 muni d’un objectif 18-105 mm). Continuer la lecture →
La caméra placée à bord de l’orbiteur martien MRO a photographié des glissements de terrain sur les pentes de certaines vallées.
Alors que les astronomes se préparent pour la prochaine opposition martienne (la Planète rouge sera au plus près de la Terre le 27 juillet 2018), les planétologues continuent d’étudier la surface de la quatrième planète du Système solaire grâce à l’orbiteur américain MRO (Mars Reconnaissance Orbiter).
Si l’instrument CRISM (Compact Reconnaissance Imaging Spectrometer for Mars) a beaucoup fait parler de lui ces derniers temps (il a permis de confirmer la présence de glace en grande quantité sous la surface), c’est la caméra HiRISE qui a réalisé cette curieuse photo obtenue lors d’un survol de la région d’Acheron Fossae, une dépression qui s’étire sur 700 km de long et qui se situe au nord d’Olympus Mons, le plus grand volcan du Système solaire. Continuer la lecture →
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh