Percival Lowell, l’homme qui aimait (trop) la planète Mars

Son nom est irrémédiablement associé à l’histoire des canaux martiens. Retour sur la vie de l’astronome amateur américain Percival Lowell. 

Né le 13 mars 1855 à Boston (Massachusetts) dans une famille aisée, Percival Lowell commence sa carrière dans les affaires : après un diplôme de mathématiques en 1876, il fait fortune dans l’industrie textile aux côtés de son grand-père. À 28 ans il décide de se consacrer à la littérature et aux voyages, la plupart en Extrême-Orient qu’il décrit dans plusieurs ouvrages. Conseiller et secrétaire aux affaires étrangères de la Mission américaine en Corée, il finit par rentrer aux États-Unis en 1893.

Percival Lowell observant Mars depuis son observatoire en Arizona. Dessin C. Sasiad

En lisant les ouvrages de Camille Flammarion (qu’il ira rencontrer quelques années plus tard à Juvisy), Lowell se découvre une passion pour la planète Mars et décide de s’y consacrer entièrement. 

Avec sa fortune il achète en 1894 un terrain à 2.300 mètres d’altitude dans les montagnes de l’Arizona à proximité de la ville de Flagstaff et s’y fait construire son propre observatoire qu’il équipe d’une lunette de 60 cm de diamètre. Observant assidûment la Planète rouge, il croit y voir un dense réseau de canaux (qu’il dessine) et défend la théorie maintenant abandonnée selon laquelle des habitants intelligents ont construit un immense système d’irrigation à l’échelle de la planète destiné à amener l’eau des calottes polaires jusqu’aux régions équatoriales arides.

Carte des canaux martiens réalisée par Percival Lowell à partir de ses observations.

Lowell est convaincu qu’il observe des bandes de végétation cultivée le long de ces canaux et il développe ses théories dans de nombreux ouvrages comme Mars et ses canaux paru en 1906 (d’où est extraite la carte ci-dessus).

Aveuglé par sa passion pour Mars, Percival Lowell est en réalité victime d’illusions d’optique provoquées par la turbulence atmosphérique et la fatigue visuelle ; l’affaire des canaux martiens prendra définitivement fin en 1909 avec les observations beaucoup plus précises d’Eugène Antoniadi derrière la grande lunette (83 cm de diamètre) de Meudon et celles du comte de la Baume Pluvinel qui utilise la même année le télescope Baillaud de 50 cm au Pic du Midi de Bigorre, dans les Pyrénées.

Lowell consacrera les dernières années de sa vie (il meurt le 13 novembre 1916) à traquer une neuvième planète au-delà de Neptune ; c’est à Clyde Tombaugh que reviendra l’honneur de découvrir Pluton en 1930 à l’aide d’un télescope installé … à l’observatoire Lowell !

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