Archives pour la catégorie Soleil et planètes

La surface de la lointaine Pluton nous est étrangement familière

Une nouvelle analyse des données recueillies par la sonde New Horizons montre des similitudes entre les paysages de Pluton et ceux de la Terre.

Pluton, planète déchue :

Le 18 février 1930, l’astronome américain Clyde William Tombaugh, âgé de 24 ans, dénichait Pluton. La découverte fut réalisée en comparant des plaques photographiques obtenues avec un nouveau télescope de 13 pouces (environ 32,5 cm de diamètre). L’instrument était installé à l’Observatoire Lowell (celui de Percival Lowell) près de Flagstaff en Arizona. Pluton devenait alors la neuvième planète du Système solaire. Mais elle a été reclassée en 2006 dans le groupe des planètes naines par l’Union Astronomique Internationale (IAU).

Il a fallu attendre ensuite 2015 pour qu’une sonde survole Pluton. Cet honneur est revenu à New Horizons qui avait été lancée 9 ans plus tôt. Continuer la lecture

Planète Mars : spectaculaire image de la calotte polaire sud

Cette année l’opposition de Mars nous permet d’admirer la fonte de la calotte polaire sud. On y observe des phénomènes particulièrement photogéniques.

Zoom sur l’hémisphère sud :

Si vous avez suivi sur les réseaux sociaux les images de la planète Mars proposées depuis quelques semaines, vous avez sans doute remarqué la présence d’une tache blanche, la calotte polaire. En 2020 l’inclinaison de la Planète rouge nous permet d’observer le pôle sud en train de fondre en partie. Sur Mars l’été a débuté le 2 septembre dans l’hémisphère sud et la calotte polaire n’a cessé de rétrécir semaine après semaine.

La calotte polaire sud encore imposante au début du mois d’août. © Tomio Akutsu

Les premières observations des calottes polaires de Mars remontent à la fin du XVIIe siècle. Elles intriguèrent plus tard les observateurs comme Camille Flammarion ou Percival Lowell.  Continuer la lecture

En images : la beauté des dunes sur la planète Mars

Parmi les innombrables images réalisées par l’orbiteur MRO, celles qui nous montrent les dunes sur la Planète rouge sont sans aucun doute les plus belles. 

Mars vue d’orbite :

Chaque mission spatiale tournée vers Mars nous apporte son lot de magnifiques images. Si les clichés obtenus par les rovers comme Curiosity sont spectaculaires, les engins en orbite nous offrent de leur côté des visions saisissantes. C’est le cas de MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) qui est installé sur une orbite polaire basse autour de Mars depuis 2006. Sa caméra HiRIZE est constituée d’un télescope de 0,5 mètre de diamètre pour une longueur focale de 12 mètres.

C’est à ce jour la plus grosse caméra jamais embarquée sur une sonde spatiale. Elle peut saisir des détails de 0,3 mètre au sol depuis une altitude de 300 kilomètres. Continuer la lecture

La sonde Juno immortalise l’ombre de Io sur Jupiter

La sonde Juno nous propose une spectaculaire image de l’ombre du satellite Io se projetant sur la haute atmosphère de la planète géante Jupiter.

Ombres sur une planète géante :

Depuis l’été 2016 la sonde américaine Juno est en orbite autour de la plus grosse planète du Système solaire. Elle nous envoie régulièrement de superbes clichés comme par exemple une saisissante image des deux anticyclones géants de Jupiter. Cette fois la caméra JunoCam a capturé l’ombre du satellite Io (en anglais ici).

L’ombre du satellite Io sur Jupiter. © NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Kevin M. Gill (CC-BY)

Si nous pouvions nous installer au sommet des couches nuageuses de Jupiter, nous observerions régulièrement des éclipses en raison du nombre élevé de satellites. Une étude récente suggère que plus de 600 lunes pourraient graviter autour de la géante gazeuse ! Continuer la lecture

Sur Mars, le cratère Galle nous fait un beau sourire

Le cratère Galle fait partie des curiosités martiennes. Zoom sur Happy Face crater un mois avant le passage de la Planète rouge au plus près de la Terre.

Mars nous fascine depuis longtemps. Beaucoup ont succombé à ses charmes, comme Percival Lowell, l’homme qui était persuadé d’y observer des canaux. Nous avons tellement fantasmé sur cette planète que nous y avons même vu pendant longtemps un visage dans Cydonia MensaeNous savons aujourd’hui qu’il s’agissait d’une paréidolie (quand notre cerveau associe une forme familière à une image.

Le visage de Mars photographié par l’orbiteur Viking 1 le 25 juillet 1976. © NASA

Autre exemple de paréidolie : le cratère Galle. Attention à ne pas le confondre avec le cratère Gale, plus petit (155 kilomètres), qu’a sillonné le rover Curiosity. Continuer la lecture

Jupiter étincelle au-dessus de l’abbaye de Maillezais

Avez-vous remarqué cet astre qui étincelle en direction du sud en début de soirée ? C’est Jupiter, ici au-dessus de l’abbaye de Maillezais. 

La cathédrale des marais :

Les ruines de l’abbaye Saint-Pierre de Maillezais se dressent fièrement dans le Marais poitevin. Vers 970 un chevalier décida d’élever un monastère sur ce qui était alors une île au milieu d’une zone insalubre. Pendant cinq siècles celle qu’on appelle encore la cathédrale du marais va prospérer. Les Guerres de Religion scelleront le destin du site.

Jupiter étincelle au-dessus de l’abbaye de Maillezais. © Jean-Baptiste Feldmann

Après le départ des moines l’abbaye est laissée à l’abandon et l’on vient s’y fournir en pierres. Elle fait l’objet de restaurations régulières depuis quelques décennies. Elle est désormais propriété du département de la Vendée. Continuer la lecture

De la saumure remonte à la surface de la planète naine Cérès

Occator, un cratère situé sur Cérès, commence à livrer ses secrets. Son dôme central serait constitué de saumure provenant d’un océan souterrain.

Dawn à l’assaut de Cérès :

Avec 940 km de diamètre, Cérès est la plus petite planète naine connue. Située au cœur de la ceinture d’astéroïdes, elle a été découverte le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi. La sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) a exploré Cérès de très près (35 km d’altitude) de février 2015 à octobre 2018. Elle avait auparavant orbité autour de Vesta entre juillet 2011 et septembre 2012. L’exploration de Cérès a soulevé de nombreuses interrogations. En particulier la présence de 130 points lumineux a beaucoup intrigué les planétologues. C’était incongru et inexpliqué sur un astre aussi sombre que de l’asphalte.

Un grand nombre de ces taches brillantes sont présentes dans le fond du cratère Occator. C’est une excavation de 92 km de diamètre et 4 km de profondeur. Au centre du cratère se trouve un dôme. Il est recouvert d’un mystérieux matériau lumineux parcouru par de nombreuses crevasses qui partent du sommet (photo ci-dessus). Continuer la lecture

Ciel de juillet : quatre planètes vous attendent à l’aube

Si vous êtes un lève-tôt, vous ne serez pas déçu en mettant le nez dehors. Les planètes les plus brillantes du Système solaire sont à votre portée. 

Quatre joyaux sur l’écliptique :

Votre horizon nord n’est pas assez dégagé pour observer la comète Neowise ? Un lampadaire ruine tous vos espoirs d’admirer l’astre chevelu ? Rassurez-vous, le ciel nocturne a d’autres trésors à vous dévoiler. Ils sont beaucoup plus faciles à repérer car moins sensibles à la pollution lumineuse. Ce sont les quatre plus brillantes planètes du Système solaire. En fin de nuit il s’agit dans l’ordre (d’est en ouest) de Vénus, Mars, Saturne et Jupiter.

Leur repérage est extrêmement facile pour deux raisons. D’une part elles sont brillantes et il ne reste plus qu’elles quand le ciel commence à s’éclaircir. D’autre part elles sont situées le long de l’écliptique. C’est une bande imaginaire dans laquelle nous voyons circuler le Soleil toute l’année (c’est le trait vert sur le schéma ci-dessus). Voici ce que vous allez pouvoir observer. Continuer la lecture

Toledo Montes, la mystérieuse crête équatoriale de Japet

C’est un curieux bourrelet équatorial découvert par la sonde Cassini qui ceinture Japet, une des lunes de Saturne. Zoom sur Toledo Montes.

Une lune en noir et blanc :

Quand on parle des satellites de Saturne, on pense immédiatement à Titan, le plus gros, dont les océans d’hydrocarbures nous fascinent, et qui a reçu la visite du module Huygens en 2005. D’autres lunes de Saturne intéressent beaucoup les scientifiques, à l’image de Japet. Troisième satellite de Saturne par la taille (après Titan et Rhéa), Japet a été découvert en 1671 par l’astronome Jean-Dominique Cassini. Les mesures de densité indiquent qu’il est composé principalement de glace et d’environ 20 % de matière rocheuse.

Japet, un satellite noir et blanc qui gravite autour de Saturne. © NASA

Tournant sur lui-même en un peu plus de 79 jours, Japet a la particularité de présenter deux hémisphères cratérisés de couleurs très différentes. Sa face avant (qui capture les poussières quand le satellite avance sur son orbite) est noire comme du charbon, alors que sa face arrière est blanche comme neige. Continuer la lecture

Vénus s’approche sous la forme d’un très fin croissant

Dans les semaines qui encadrent sa conjonction avec le Soleil, la planète Vénus se présente en croissant, un phénomène comparable aux phases de la Lune.

Des phases pour Vénus :

Tout comme Mercure, l’autre planète intérieure (leurs orbites sont comprises entre la Terre et le Soleil), Vénus présente des phases très marquées. Le phénomène est spectaculaire quand on s’approche de la conjonction. Celle qui se produit le 3 juin est une conjonction inférieure, ce qui signifie que la planète passe entre nous et notre étoile. L’alignement entre les trois astres ne sera pas rigoureusement exact et nous n’assisterons donc pas à un transit de Vénus devant notre étoile comme ce fut le cas le 6 juin 2012.

Le très fin croissant de Vénus au crépuscule. © Jean-Baptiste Feldmann

En attendant on assiste à la chute de Vénus sur l’horizon OUEST après le coucher du Soleil et il devient difficile de localiser la planète dans un ciel très lumineux. Continuer la lecture

Escortée par la Lune, Vénus se dirige vers les Pléiades

Le ciel du soir offre un joli spectacle actuellement : la Lune circule du côté de la brillante planète Vénus qui ne cesse de se rapprocher des Pléiades.

Éclatante Vénus :

Vénus est le phare céleste qui agrémente nos soirées en cette période de confinement. Avec sa magnitude de -4, la seconde planète du Système solaire est éclatante. C’est le premier astre visible après le coucher du Soleil si on ne tient pas compte de la Lune. Notre satellite naturel était à côté dans la soirée du 28 mars comme l’illustre ce cliché.

Accompagnée par la Lune, Vénus se dirige vers les Pléiades. © Jean-Baptiste Feldmann

J’ai réalisé cette image avec un boîtier Nikon D3200, un objectif de 50 mm de focal diaphragmé à 4 et une pose de 3 secondes à 800 iso. Si vous regardez attentivement cette photo, vous y découvrirez un groupe d’étoiles vers lequel se dirige Vénus. Continuer la lecture

Ballet céleste à l’aube entre la Lune et trois planètes

C’est un joli rassemblement céleste entre la vieille Lune et trois planètes brillantes que l’on peut suivre actuellement à l’aube.

Confiné sous les étoiles :

L’épidémie de coronavirus oblige désormais chacun de nous à se confiner. Reste la possibilité de regarder le ciel étoilé depuis une fenêtre, un balcon ou un jardin. Certains ont la chance de n’avoir que quelques pas à faire pour admirer un spectacle céleste en pleine nature. Pour moi c’est possible dans les vignes bourguignonnes qui entourent mon petit village. Autant vous dire que je ne me prive pas de sortir la nuit quand le ciel est dégagé. Comme vous pouvez vous en douter je ne croise personne !

La Lune et trois planètes étaient visibles à l’aube du 18 mars. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce matin la vieille Lune (dont on devinait la lumière cendrée) était accompagnée d’astres brillants. Les éphémérides nous indiquaient qu’il y avait Mars et Jupiter. Saturne suivait plus à l’EST et le croissant lunaire l’accompagnera demain 19 mars à l’aube. Continuer la lecture

Vénus-Lune : alignement céleste au crépuscule depuis Thionville

Ce 26 février Vénus et le jeune croissant de Lune étaient alignés verticalement, un spectacle photographié pour l’occasion depuis Thionville.

Au cœur du Grand Est :

En Moselle, Thionville est la petite sœur de Metz.  C’est la seconde ville du département en nombre d’habitants (50.000). On apprécie de flâner dans ses rues piétonnes qui mènent au beffroi dont la construction remonte au XIVeme siècle. Haut de 45 mètres, l’édifice dépasse les bâtiments qui l’entourent.

Alignement Vénus-Lune depuis Thionville. © Jean-Baptiste Feldmann

On le repère sur la gauche de cette image réalisée dans la soirée du 26 février avec un boîtier Panasonic Lumix DC-FZ82. Continuer la lecture

Hippocampe, la petite lune de Neptune qui n’est pas à sa place

Découverte autour de Neptune en 2013, la petite lune Hippocampe est sans doute un fragment de Protée dont elle est beaucoup trop proche.

Chasseur de lunes :

L’astronome américain Mark Showalter aime bien traquer les lointaines petites lunes dans le Système solaire. On lui doit les découvertes de Pan autour de Saturne, Mab et Cupid du côté d’Uranus et Kerberos et Styx qui gravitent autour de Pluton. En 2013 il a rajouté Hippocampe à son tableau de chasse. Excepté pour Pan, toutes ses découvertes ont été réalisées en analysant les images prises par le télescope spatial Hubble.

Tout au fond de la mer :

Hippocampe est un caillou d’une trentaine de kilomètres de diamètre. Dénicher un objet aussi petit à plus de 4 milliards de kilomètres est un défi de taille, même avec le télescope spatial. Seule solution pour contourner la difficulté : superposer plusieurs clichés pour en augmenter la sensibilité et la résolution. Un procédé qu’utilisent tous les astrophotographes amateurs qui cherchent à révéler de faibles nébuleuses. En lui ayant choisi ce nom, Mark Showalter s’est fait plaisir (il est passionné de plongée) tout en restant dans le royaume de la mer du dieu Neptune. Continuer la lecture

Ahuna Mons, un étonnant cryovolcan sur Cérès

Au cœur de la ceinture d’astéroïdes, Cérès est un sphéroïde de 940 km de diamètre. Son plus haut sommet est un cryovolcan, Ahuna Mons.

Planète naine la plus proche de nous,  Cérès occupe une place particulière dans le Système solaire. En effet elle s’intercale entre les planètes humides (la Terre et Mars) et les planètes gazeuses comme Jupiter et Saturne. C’est dire si son exploration par la sonde Dawn a été riche d’enseignements.

Ahuna Mons (photographié par la sonde Dawn), un cryovolcan sur Cérès. © NASA

Après avoir orbité autour de Vesta entre juillet 2011 et septembre 2012, la sonde Dawn (lancée le 27 septembre 2007) est arrivée à proximité de Cérès au mois de mars 2015. Elle a transmis des données jusqu’à une panne d’hydrazine fin 2018. La découverte d’Ahuna Mons restera l’un des grands moments de la mission. Continuer la lecture

Saisissante image des deux anticyclones géants de Jupiter

La sonde Juno a immortalisé sur le même cliché la Grande Tache rouge (GTR) et l’ovale BA, les deux plus grands anticyclones observables sur Jupiter. 

Un vortex étudié depuis 1665 :

Les astronomes qui scrutent les surfaces planétaires sont unanimes : sur Jupiter, ce sont les anticyclones qui font le spectacle. Ces immenses vortex ont la particularité d’être observables pendant des décennies, voire des siècles pour le plus grand d’entre eux, la GTR. La Grande Tache rouge fut découverte  par l’astronome français Jean-Dominique Cassini en 1665. C’est la plus célèbre tempête de tout le Système solaire.

Saisissante image de la Grande Tache rouge et de l’ovale BA, deux anticyclones géants sur Jupiter. © NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Gerald Eichstädt/Seán Doran

Ce gigantesque anticyclone orangé doit sa couleur à l’action des rayons cosmiques sur les molécules d’hydrosulfure d’ammonium qui remontent du fond de la Tache jusqu’à sa surface. Un petit télescope d’amateur permet déjà de l’admirer. Au printemps 2019 la GTR a connu d’importantes modifications. Continuer la lecture

Spectacle céleste : Jupiter à proximité de l’étoile supergéante Antarès

Après son opposition du mois de juin, Jupiter continue de briller aux côtés d’Antarès en début de nuit. Prenez le temps d’admirer ce duo céleste.

Le  10 juin 2019 Jupiter passait à l’opposition (alignement Soleil-Terre-Jupiter) à 645 millions de km de nous, soit un diamètre apparent de 46 sec d’arc et une magnitude de -2,6. Depuis cette date la planète géante gazeuse s’éloigne de nous mais son éclat est toujours aussi vif. Lorsque la nuit tombe, dirigez votre regard vers le sud-ouest. Jupiter est l’astre le plus brillant : il apparaît dans un ciel encore clair avant toutes les étoiles. Sa voisine Antarès est une étoile supergéante rouge de magnitude 1 qui brille dans la constellation du Scorpion. Le VLTI a permis d’obtenir une superbe image de cet astre.

Jupiter et Antarès sont observables sur l’horizon sud-ouest. © Jean-Baptiste Feldmann

Si l’œil nu est suffisant pour repérer les deux astres, ne laissez pas dormir votre paire de jumelles. Bien calée entre vos mains (coudes posés sur une table), elle vous permettra d’admirer le ballet des 4 principales lunes qui sont IoEurope, Ganymède et Callisto, les satellites galiléens (ils ont été découverts en 1610 par Galilée). Avec un peu d’attention et une atmosphère stable, on devine parfois les deux principales bandes sombres qui ceinturent l’astre. Mais pour espérer voir plus de détails sur la planète il faut disposer d’une lunette astronomique ou d’un télescope bien réglés.

Vu du ciel, Phobos survole le cratère martien Herschel

Retour sur une incroyable image réalisée en 1977 par l’orbiteur Viking 1 qui survola le satellite Phobos sur fond de cratère martien.

Les deux satellites naturels de Mars, Phobos et Deimos, ont été découverts en 1877 à l’occasion d’une opposition particulièrement favorable : le 5 septembre la Planète rouge n’était qu’à 56,2 millions de kilomètres de nous et de nombreux télescopes essayèrent alors d’en percer quelques-uns des secrets. À l’Observatoire naval de Washington (USNO) l’astronome Asaph Hall avait décidé dès le mois d’août de chercher d’éventuels satellites. Ne voyant rien, il était prêt à abandonner son projet mais sa femme Angelina Stickney l’exhorta à ne pas renoncer : Hall retourna observer… et découvrit Deimos le 12 août 1877 et Phobos 5 jours plus tard !

Phobos se glisse entre l’orbiteur Viking 1 et la planète Mars. © NASA/Michael Benson

L’image ci-dessus a été prise presque un siècle plus tard, le 26 septembre 1977, par Viking Orbiter 1 et colorisée en 2003 par l’artiste Michael Benson. Continuer la lecture

Io, une lune volcanique très active autour de Jupiter

Orbitant très près de la planète gazeuse géante Jupiter, Io est un satellite qui connaît une activité volcanique intense découverte en 1979.

Lorsqu’il pointe le 8 janvier 1610 sa modeste lunette en direction de Jupiter, le savant italien Galilée constate que 4 satellites gravitent autour de la planète gazeuse géante : Io, Europe, Ganymède et Callisto.

Notes de Galilée rédigées en janvier 1610 au sujet des satellites de Jupiter. © Librairie de l’Université du Michigan

Des quatre lunes galiléennes, Io est sans doute la plus surprenante. Ce brillant satellite de magnitude 5 (il serait même visible à l’œil nu s’il n’était pas perdu dans l’éclat éblouissant de Jupiter) un peu plus gros que la Lune orbite à 350.000 kilomètres de son imposante voisine, ce qui déclenche d’importants effets de marée en son sein.

L. Morabito en 1979 à côté des écrans montrant un panache volcanique sur Io. © NASA

Le 9 mars 1979, alors qu’elle analysait l’une des images transmises par la sonde Voyager 1, Linda Morabito, membre du Jet Propulsion Laboratory, détecta un nuage sur Io : elle venait de découvrir le premier exemple de volcanisme actif en dehors de la Terre. Continuer la lecture

Guettez la fugace planète Mercure au crépuscule

Vous avez quelques soirées pour repérer la discrète planète Mercure au-dessus de l’horizon. Voici quelques conseils pour la trouver.

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.

La discrète planète Mercure dans la soirée du 25 février. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce alors que chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture