La surface de la lointaine Pluton nous est étrangement familière

Une nouvelle analyse des données recueillies par la sonde New Horizons montre des similitudes entre les paysages de Pluton et ceux de la Terre.

Pluton, planète déchue :

Le 18 février 1930, l’astronome américain Clyde William Tombaugh, âgé de 24 ans, dénichait Pluton. La découverte fut réalisée en comparant des plaques photographiques obtenues avec un nouveau télescope de 13 pouces (environ 32,5 cm de diamètre). L’instrument était installé à l’Observatoire Lowell (celui de Percival Lowell) près de Flagstaff en Arizona. Pluton devenait alors la neuvième planète du Système solaire. Mais elle a été reclassée en 2006 dans le groupe des planètes naines par l’Union Astronomique Internationale (IAU).

Il a fallu attendre ensuite 2015 pour qu’une sonde survole Pluton. Cet honneur est revenu à New Horizons qui avait été lancée 9 ans plus tôt.

Un long voyage :

New Horizons est une sonde américaine alimentée en énergie par 11 kg de plutonium. Elle vogue en effet trop loin du Soleil pour pouvoir utiliser des panneaux photovoltaïques. La sonde dispose de 8 instruments scientifiques dont un spectromètre et un imageur haute résolution LORRI (LOng Range Reconnaissance Imager). Le 14 juillet 2015 elle est passée à 11.000 kilomètres de Pluton, filant à la vitesse folle de 50.000 km/h. Les données acquises pendant cet hallucinant survol mettront des années à être toutes analysées. Toujours opérationnel, le vaisseau navigue actuellement aux confins de notre Système solaire.

Des paysages terrestres sur Pluton :

Une nouvelle analyse des données acquises en 2015 a été présentée le 13 octobre 2020 dans la revue Nature. Les chercheurs se sont penchés sur l’aspect des paysages glacés de la planète naine. Ils ont été frappés par leur ressemblance avec les chaînes terrestres comme les Rocheuses ou l’Himalaya. Les processus en jeu sont pourtant bien différents. Sur Terre, les sommets recouverts de glace résultent d’une accumulation de neige au fil du temps. Les températures étant plus basses à des altitudes plus élevées, ces sommets restent froids et la neige s’accumule pour former de la glace.

Pluton photographiée par la sonde New Horizons. Au centre agrandissement d’une zone montagneuse, Pigafetta Montes. Le cliché à droite en fausses couleurs permet de visualiser les pentes sur lesquelles se trouve de la glace de méthane. © NASA Ames Research Center
Glace de méthane :

Sur Pluton le processus diverge. En raison de la faible atmosphère de la planète naine, sa surface reste constamment froide. Quand le Soleil réchauffe sa fine atmosphère, les températures augmentent avec l’altitude. D’autre part la glace de Pluton n’est pas faite d’eau, mais de méthane (et parfois d’azote) congelé. Sur Terre la glace fond et se transforme en eau. Mais sur Pluton le méthane gelé se sublime, passant directement de l’état solide à l’état gazeux.

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