Encore une galaxie spirale, me direz-vous ? Mais celle que je vous propose aujourd’hui, IC 2233, est exceptionnellement fine. Voyez plutôt.
Aiguille argentée dans une botte de foin cosmique :
Le bestiaire galactique est d’une richesse inouïe. La moindre constellation en révèle un nombre impressionnant de spécimens, pourvu que l’on dispose du télescope nécessaire pour les dénicher. Prenez le Lynx, un astérisme très pauvre en étoiles brillantes. On se tournerait facilement vers sa célèbre voisine, la Grande Ourse. Et pourtant c’est dans le Lynx que se trouve la galaxie la plus fine que nous puissions observer.
Un nouveau vol de la fusée Falcon 9 a eu lieu le 4 février. L’occasion d’immortaliser le lanceur passant devant le Dernier Quartier de Lune.
Un lancement de plus :
C’est devenu la routine : le 4 février une fusée Falcon 9 s’est envolée avec à son bord une soixantaine de satellites. Une étape de plus dans la création de la mégaconstellation de satellites Starlink. Ce projet inquiète beaucoup les astronomes, même si Elon Musk se veut rassurant. Le Falcon 9 est un lanceur dont la taille varie entre 53 et 70 mètres selon les versions. Cette fusée en partie réutilisable peut placer plus de 22 tonnes en orbite basse.
Certaines photographies traversent le temps en gardant tout leur impact visuel. Exemple avec cet orage sur l’Observatoire de Kitt Peak.
Un observatoire dans le désert :
Situé en Arizona, le désert de Sonora est la plus grande zone aride de l’Amérique du Nord. On y trouve de magnifiques cactus Saguaro (Carnegiea gigantea) dont certains atteignent 15 mètres de haut. En raison de son climat, la région a été choisie en 1958 pour y créer un observatoire astronomique. L’Observatoire de Kitt Peak (KPNO) accueille actuellement 24 télescopes. 22 sont des télescopes optiques (dont le télescope Mayall de 4 mètres de diamètre) et 2 sont des radiotélescopes. Ce regroupement d’instruments est unique au monde.
Elle fut la première femme astronome de l’Histoire. Portrait de Caroline Herschel qui vécut dans l’ombre de son célèbre frère, William.
La musique pour conjurer le sort :
D’elle, nous n’avons que des portraits peu flatteurs, excepté celui que reproduit Camille Flammarion dans son “Astronomie populaire“. Il faut dire que Caroline Herschel est sévèrement marquée dans sa jeunesse par la variole et le typhus. Née le 16 mars 1750 à Hanovre dans une famille de musiciens, cette petite femme (1 mètre 40) au physique ingrat est destinée aux tâches ménagères, ce qui ne l’empêche pas de très bien chanter. En 1772, son frère aîné William la fait venir en Grande-Bretagne, où il est installé comme organiste.
Caroline Herschel en train de retranscrire les observations astronomiques de son frère William. Gravure extraite de “l’Astronomie populaire”, ouvrage de Camille Flammarion.
Caroline y apprend l’anglais et commence une belle carrière de soprano, se produisant régulièrement à Bath où elle réside avec son frère et dans la ville voisine de Bristol. Mais William s’est découvert une autre passion dans laquelle il va entraîner sa sœur : l’astronomie. Continuer la lecture de Caroline Herschel, astronome de l’ombre à la lumière→
Si les planètes ont déserté le ciel en février, la Lune reste fidèle. Et quand elle se fait discrète, c’est pour laisser la place à Orion.
Un début d’année calme :
En 2020, le ciel nocturne nous avait offert une succession d’événements rarissimes. Un passage de Vénus à proximité des Pléiades qu’on ne peut observer qu’une fois tous les huit ans, la Grande conjonction (c’est tous les 20 ans), ou encore la belle comète Neowise. Dans ce dernier cas, la fréquence est aléatoire, la dernière grande comète étant Hale-Bopp en 1997. Ce début d’année est beaucoup plus calme et ce mois de février le confirme.
Steeven Chapados aime la Lune, et quand il la dessine, c’est au format XXL. Rencontre avec cet artiste québécois.
Dessine-moi la Lune :
En 1985, l’astronome amateur français Georges Viscardy publiait son Atlas-guide photographique de la Lune. L’ouvrage, monumental, était accompagné d’un magnifique dessin de la Pleine Lune réalisé par Jacqueline Ciffreo. Cette astronome française, qui a découvert la comète 108P/Ciffreo, était parvenue à restituer une multitude de formations lunaires sur un disque de 50 centimètres de diamètre. Un travail monumental qui alliait rigueur cartographique et esthétisme indéniable.
Coup double pour le photographe suédois Magnus Emlén qui a saisi une aurore boréale en train de se déployer derrière un halo lunaire.
Froide nuit suédoise :
La scène se déroule la nuit du 25 janvier dans la région de Gällivare, à l’extrême nord de la Suède. Il fait -29°, une température qui ne rebute pas pour autant le photographe Magnus Emlén (voir son compte Instagram). Ce photographe aime traquer les aurores boréales, assez courantes à cette latitude. La reprise de l’activité solaire depuis quelques mois ne peut que favoriser l’apparition de ces belles draperies célestes. Mais cette nuit-là, le photographe sait qu’il faudra composer avec la clarté lunaire, trois jours avant la Pleine Lune.
Il faut croire que la chance sourit aux audacieux. Alors qu’un halo lunaire ceinture notre satellite naturel, Magnus Emlén voit se former une aurore. Il décide d’aligner les deux phénomènes et de les immortaliser avec un objectif grand angle (14 millimètres de focale) pour les intégrer dans un paysage enneigé. Continuer la lecture de En Suède, une aurore boréale danse derrière un halo lunaire→
En examinant un spectre de l’étoile de van Maanen pris en 1917, un chercheur a découvert des indices en faveur de l’existence d’exoplanètes.
Des exoplanètes par milliers :
La recherche d’exoplanètes est un sujet qui mobilise de nombreux instruments astronomiques depuis un peu plus d’un quart de siècle. C’est en effet le 6 octobre 1995 que les chercheurs suisses Michel Mayor et Didier Queloz ouvraient le bal avec la détection de la première planète extrasolaire. En utilisant le télescope de 1,93 m de l’Observatoire de Haute-Provence, ils révélèrent l’existence de 51 Pegasi b. Il s’agit de la toute première exoplanète repérée à proximité d’une étoile comparable à notre Soleil.
Après leur conjonction, les planètes Jupiter et Saturne sont désormais derrière le Soleil. On peut les suivre grâce au coronographe LASCO.
Un rapprochement rare :
Souvenez-vous ! Le 21 décembre dernier, nous avions rendez-vous avec la Grande conjonction. Un événement exceptionnel, au cours duquel Jupiter et Saturne étaient collées l’une à l’autre. Les plus belles images de ce rapprochement planétaire sont à revoir ici. Chacun a pu suivre au cours des mois précédents le lent rapprochement entre les deux astres.
Depuis leur rencontre dans la soirée du 21 décembre, les deux géantes gazeuses ont plongé derrière l’horizon OUEST. Vues de la Terre, elles sont en train de rejoindre le Soleil et de passer derrière. On dit qu’elles sont en conjonction avec notre étoile. Saturne était en conjonction avec le Soleil ce dimanche 24 janvier. Pour Jupiter, la conjonction se produira le 29 janvier. Continuer la lecture de Avec LASCO, suivez Jupiter et Saturne qui glissent derrière le Soleil→
L’Observatoire du Cerro Tololo au Chili fait partie du National Optical Astronomy Observatory. Il dispose d’un télescope de quatre mètres.
Sommet chilien :
Le CTIO (Cerro Tololo Inter-American Observatory) est installé à 2.200 mètres d’altitude sur le Cerro Tololo. C’est l’un des sommets qui encadrent la vallée de l’Elqui au Chili. L’air y est très sec et la pollution lumineuse absente. C’est ce qui explique la présence d’autres installations astronomiques dans la région. Le Gemini sud et le LSST (Large Synoptic Survey Telescope) sont construits sur un autre sommet, le Cerro Pachón. Le Cerro Tololo Inter-American Observatory est l’un des quatre observatoires rassemblés au sein du NOAO, une institution dont le siège est à Tucson, en Arizona.
Comment photographier la Station spatiale avec un télescope d’amateur alors qu’elle file à 28.000 km/h ? Réponse avec ce superbe cliché.
Meccano géant au-dessus de nos têtes :
La Station spatiale internationale (ISS en anglais pour International Space Station) circule à environ 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle est le fruit d’une coopération entre les agences spatiales américaine, russe, européenne, japonaise et canadienne. L’assemblage de cette structure de plus de 300 tonnes grande comme un terrain de football a commencé en 1998. Elle est occupée en permanence par des astronautes qui la rejoignent désormais avec la capsule Crew Dragon.
La première comète découverte cette année, C/2021 A1 (Leonard), présente des caractéristiques très prometteuses selon les astronomes.
Nouvelle visiteuse :
Le 3 janvier, l’astronome Greg Leonard a découvert une comète de magnitude 19 sur des images réalisées à l’Observatoire du Mont Lemmon en Arizona. L’astre chevelu , désormais enregistré sous le matricule C/2021 A1 (Leonard), circule actuellement entre les orbites de Mars et Jupiter. Il a été découvert dans la constellation des Chiens de Chasse, connue pour héberger la superbe galaxie Messier 51.
La comète C/2021 A1 (Leonard) imagée par le jeune amateur russe Filipp Romanov (23 ans) avec un télescope automatique, 3 jours seulement après sa découverte officielle.
Parmi la riche moisson d’images prises par le télescope Hubble, voici une étonnante scène de cannibalisme entre deux lointaines galaxies.
Voyage aux confins du Lynx :
L’image, spectaculaire, immortalise une scène de cannibalisme dans le cosmos. En cause, les galaxies NGC 2799 (à gauche) et NGC 2798. Elles sont localisées dans la petite constellation du Lynx, à l’ouest de la Grande Ourse. Si vous souhaitez vous y rendre, comptez un trajet de plus de 70 millions d’années à la vitesse de la lumière. Ces galaxies font partie de l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond.
Qu’elle soit pleine ou en croissant, la Lune nous offre de jolis rendez-vous tout au long de l’année. Voici ceux qu’on pourra vivre en 2021.
Faire ses classes sur la Lune :
Noël vous a peut-être apporté une longue-vue ou un petit télescope. Pour étrenner cet instrument, quoi de mieux que de belles observations lunaires ? Rien de plus facile : pas besoin de s’éloigner de la pollution lumineuse. Une simple fenêtre ouverte, un balcon ou un coin de jardin pour poser votre instrument, et vous voilà devenu sélénographe. Le pointage est rapide, le spectacle est garanti même avec du matériel modeste (pensez aux jumelles).
Des chercheurs américains ont mis au point le petit rover PitRanger. Sa mission : étudier le sous-sol de la Lune.
Des trous dans la Lune :
Les missions d’exploration lunaires par les orbiteurs LRO (américain) et Kaguya (japonais) nous ont permis de connaître les moindres détails de la surface de notre satellite naturel. Grâce aux télescopes embarqués sur ces sondes, il a été possible de découvrir de nouvelles formations géologiques. Les plus énigmatiques sont des puits. On a identifié environ 200 trous dont le diamètre varie de quelques mètres à un kilomètre.
Ces gouffres correspondent à l’effondrement d’une partie du plafond d’anciens tunnels de lave. Des grottes géantes qui peuvent s’étirer sur des dizaines de kilomètres. Voilà une aubaine pour de futurs colonisateurs qui pourraient s’y abriter des radiations intenses et y construire de véritables villes souterraines.
Au chapitre des curiosités que nous dévoile la planète Mars, les cratères inversés sont des formations qui intriguent les planétologues.
Le passage au plus près de la planète Mars au mois d’octobre nous a donné l’occasion d’en explorer les paysages. En effet nous avons déjà évoqué le sourire du cratère Galle, la fonte de la calotte polaire sud, le gigantisme du volcan Olympus Mons ou encore la beauté des dunes. Voici maintenant les cratères inversés. Ces étranges formations nous ont été révélées par MRO, cet orbiteur qui scanne à haute résolution les reliefs de la Planète rouge.
Les planétologues ont imaginé un scénario pour expliquer ces cratères inversés. Selon eux il s’agit probablement d’anciens cratères d’impacts qui se sont remplis de lave. Ce magma refroidi et solidifié a mieux résisté à l’érosion. L’abaissement du niveau du reste du paysage aurait ainsi laissé apparaître ces monticules circulaires. Continuer la lecture de D’où viennent les curieux cratères inversés sur Mars ?→
L’observation de la délicate lumière zodiacale, le ballet des planètes et de la Lune sont au programme de ce mois de janvier 2021.
Sortez couvert :
En astronomie l’hiver est une saison peu appréciée en raison des basses températures qui peuvent parfois décourager les observateurs. Pourtant, la saison a des atouts indéniables. Les nuits sont très longues et il n’est nul besoin de veiller très tard pour observer. D’autre part, lorsque le ciel nocturne est dégagé il est particulièrement noir, ce qui n’est pas le cas en été. Je vous invite donc à mettre le nez dehors en ce mois de janvier et je vous renvoie vers les 5 conseils pour observer sans avoir froid.
Des chercheurs ont pu préciser la date de la mort d’une impératrice byzantine en s’appuyant sur le passage de la Grande comète de 1240.
Nicée, un état éphémère :
Le XIIIe siècle a été marqué par la brève existence de l’Empire de Nicée. En 1204, la prise de Constantinople par les croisés signe la fin de l’Empire byzantin d’Alexis III. Son gendre, Théodore Laskaris, se réfugie à Nicée où il reconstitue un état qui s’étale de la mer Égée à la mer Noire. À sa mort en 1221, sa fille Irène Lascarine devient impératrice de Nicée (elle est mariée à Jean Vatatzès, le successeur de l’empereur Théodore Lascaris). L’Empire de Nicée disparaîtra en 1261 avec la reconquête de Constantinople.
Représentation de l’impératrice Irène Lascarine. https://albumromanski.pl/
L’impératrice Irène exerce le pouvoir aux côtés de son mari. Ensemble, ils établissent des relations amicales avec les états voisins. Selon les récits historiques, Irène est considérée comme une impératrice modeste et prudente tenue en haute estime par le peuple. Continuer la lecture de Une comète permet de dater la mort d’une impératrice byzantine→
Retour sur le rendez-vous Jupiter-Saturne. De Melbourne à Stonehenge en passant par la Russie, les Terriens ont immortalisé ce spectacle.
Un rendez-vous exceptionnel :
Considérée comme l’annonce d’une prochaine catastrophe au Moyen Âge (tout comme le passage des comètes), la Grande conjonction a été remarquée par les Hommes depuis l’Antiquité. De nombreux textes font mention de ce rapprochement entre Jupiter et Saturne qui se produit tous les 19,86 ans.
En raison de leur mouvement autour du Soleil, les deux planètes gazeuses géantes se rattrapent tous les 20 ans environ. C’est en tout cas l’impression que nous avons depuis notre observatoire terrestre. Le 21 décembre 2020, seulement 6 minutes d’arc séparaient les deux astres (équivalent au 1/5e du diamètre apparent de la Lune). Un écart minuscule qu’on n’avait pas connu depuis 1623 (c’était à l’époque de Galilée) et qu’on ne reverra pas avant 2080 !
Direction Sud-Ouest :
Chacun a pu suivre le rapprochement des deux astres tout au long du mois de décembre. Bien entendu il s’agissait d’un écart apparent. Jupiter est en effet situé à 5,86 Unités astronomiques, deux fois plus près que Saturne. Il suffisait de porter le regard une fois la nuit tombée en direction du Sud-Ouest. De nombreux Terriens ont ainsi découvert et photographié cette rencontre planétaire pendant plusieurs semaines.
Le 6 décembre, l’écart entre les deux planètes était de 1,5 degré (trois fois le diamètre de la Pleine Lune). Dix jours plus tard cet écart avait été divisé par trois et la jeune Lune était présente. À partir de cette date, une simple longue-vue permettait d’admirer les deux planètes ensemble. On pouvait déjà remarquer une ribambelle de satellites autour d’elles. Les quatre satellites galiléens d’un côté, Titan et ses principaux voisins de l’autre.
Le 21 décembre la séparation entre les deux géantes gazeuses était la plus petite. En France la météo a été très capricieuse mais ailleurs quelques astrophotographes ont eu le privilège d’assister au spectacle. La mécanique céleste étant immuable, les deux planètes vont poursuivre leur orbite et s’éloigner l’une de l’autre. Le prochain rendez-vous entre Jupiter et Saturne est fixé au 31 octobre 2040.
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La pluie d’étoiles filantes de l’essaim des Géminides le 14 décembre 2020 a été immortalisée depuis le parc national des Everglades en Floride.
Aux Etats-Unis, le parc national des Everglades est une zone humide classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le plus grand écosystème de mangrove du pays (il s’étend sur un peu plus de 6.000 km²). Il sert de refuge à une quarantaine d’espèces menacées (comme la panthère de Floride) et à plusieurs centaines d’espèces d’oiseaux et de poissons.