C’est le 28 juillet 1851 que l’astronome prussien Julius Berkowski réalisa la première image (un daguerréotype) d’une éclipse de Soleil.
Spectacle céleste :
Une éclipse de Soleil est sans doute le plus beau spectacle astronomique qui soit. Mais ce fut aussi pendant longtemps la seule occasion de pouvoir brièvement étudier la couronne solaire. Il n’est donc pas étonnant que les astronomes se soient mobilisés à l’occasion de chaque rendez-vous entre le Soleil et la Lune. En raison de la rareté des phénomènes, la science des éclipses est assez récente :
Bien sûr, la couronne solaire est observée depuis longtemps. Mais pour les protubérances, il faut attendre l’éclipse du 8 juillet 1842. À cette occasion, elles sont signalées pour la première fois par Francis Baily, l’astronome anglais qui a déjà découvert les grains de Baily en 1836. Mais comment immortaliser ces phénomènes de façon plus objective que le dessin ? Continuer la lecture de 28 juillet 1851, première image d’une éclipse de Soleil→
Retour sur une incroyable image réalisée en 1977 par l’orbiteur Viking 1 qui survola le satellite Phobos sur fond de cratère martien.
Un astronome soutenu par son épouse :
Les deux satellites naturels de Mars, Phobos et Deimos, ont été découverts en 1877. Cette année-là, l’opposition de la Planète rouge était particulièrement favorable. Le 5 septembre, elle n’était qu’à 56,2 millions de kilomètres de nous et de nombreux télescopes la pointèrent. Avec l’espoir de découvrir d’éventuels satellites, l’astronome Asaph Hall avait décidé de l’étudier à partir du mois d’août à l’Observatoire de Washington. Ne voyant rien, il était prêt à abandonner son projet, quand sa femme Angelina Stickney l’exhorta à ne pas renoncer. Une bonne idée, puisque Hall découvrit Deimos le 12 août 1877 et Phobos cinq jours plus tard !
L’image ci-dessus a été prise presque un siècle plus tard, le 26 septembre 1977, par Viking Orbiter 1. Elle a été ultérieurement colorisée (en 2003) par l’artiste Michael Benson. On y voit la lune (sombre) survoler le cratère d’impact Herschel, qui se situe dans Mare Tyrrhenum.
Elle a été l’une des plus belles comètes du XXe siècle. Zoom sur Hale-Bopp, un astre chevelu découvert par deux amateurs américains.
Découverte d’amateurs :
L’histoire débute dans la nuit du 23 juillet 1995. Deux astronomes amateurs américains qui ne se connaissent pas scrutent le ciel avec leur télescope : Alan Hale depuis le Nouveau-Mexique et Thomas Bopp en Arizona. En visant la constellation du Sagittaire, ils découvrent une petite tache diffuse qui n’est pas référencée dans leurs atlas célestes et en informent le Minor Planet Center. Il s’agit bien d’une nouvelle comète qui va prendre leur nom.
Il s’avère très rapidement que C/1995 O1 est une grosse comète très active (le télescope spatial Hubble permet d’estimer le diamètre de son noyau à quarante kilomètres).
Bételgeuse, la célèbre étoile supergéante rouge, a un discret compagnon, qui vient d’être découvert par le télescope Gemini Nord.
Vedette imprévisible :
S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Celle qui symbolise l’épaule du chasseur Orion fait en effet régulièrement parler d’elle. Ce fut le cas par exemple lorsqu’elle a été occultée par un astéroïde, et surtout au moment de son grand obscurcissement. Cet astre intriguant devrait même finir par exploser en supernova, devenant alors visible en plein jour ! Quand ? Cela, personne ne peut le prévoir. Peut-être la nuit prochaine ou dans cent mille ans, comme l’explique l’astrophysicienne Sylvie Vauclair. Dernièrement, une équipe internationale d’astrophysiciens a même suggéré que l’explosion s’était peut-être déjà produite…
En tout cas, une chose est sûre, c’est que les sautes d’humeur de cette supergéante rouge sont connues depuis longtemps. D’ailleurs, on en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (à lire sur arXiv). Continuer la lecture de On a trouvé un compagnon à Bételgeuse !→
Le 14 juillet 2015, la sonde américaine New Horizons nous transmettait d’incroyables images de la surface de Pluton.
Un long voyage :
New Horizons a survolé la planète naine Pluton le 14 juillet 2015 à une distance de 12.500 kilomètres. Lancée le 19 janvier 2006, la sonde américaine était alimentée en énergie par 11 kilogrammes de plutonium. En effet, son voyage l’emmenait trop loin du Soleil pour pouvoir utiliser des panneaux photovoltaïques. À son bord, huit instruments scientifiques dont un spectromètre qui a confirmé la présence de méthane sur Pluton sous forme de glace (la température de surface avoisine les -223°C).
En vidéo : survolez pour la première fois les plaines et montages gelées de Pluton
Surnommée Trifide ou nébuleuse du Trèfle, Messier 20 est une merveille céleste nichée dans la constellation du Sagittaire.
Une nébuleuse incontournable :
Depuis sa découverte en juin 1764 par Charles Messier, la nébuleuse du Trèfle fascine les amoureux du ciel nocturne. L’astronome français, qui la classa en vingtième position dans son célèbre catalogue, ne remarqua pas sa forme si particulière. Le mérite en revint à John Herschel (fils du célèbre William Herschel) soixante ans plus tard. Il constata que des chenaux sombres semblaient diviser la nébuleuse en trois et lui donna alors le nom de Trifide. Cette forme de trèfle est évidente sur les photographies de Messier 20 :
Outre la beauté qu’elles procurent à cette nébuleuse, les couleurs nous donnent également des informations scientifiques. La zone bleutée correspond à une nébuleuse par réflexion, dans laquelle la poussière diffuse la lumière de jeunes étoiles. Le rouge est typique des nébuleuses en émission, où l’hydrogène ionisé par le rayonnement stellaire produit cette coloration. Quant aux sillons sombres, aucune étoile n’y est encore née pour faire briller le gaz et la poussière qui les composent. Continuer la lecture de La nébuleuse du Trèfle, joyau du ciel d’été→
Faire des croquis de ses observations astronomiques, voilà une activité facile à mettre en œuvre et peu onéreuse.
Des croquis, plus simples que des dessins :
Le dessin astronomique connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, porté par quelques passionnés. On consultera avec plaisir les sites de Bertrand Laville, Serge Vieillard, Michel Deconinck ou encore Laurent Oumar. Mais tout le monde n’a pas la fibre artistique. Parlons plutôt de croquis astronomiques, une formule qui ne fera pas reculer les néophytes. Ce sont de simples représentations sur carnet réalisées l’œil à l’oculaire, puis mises au propre :
Savez-vous qu’on peut photographier la Station spatiale (ISS) en plein jour avec un télescope ? C’est le défi relevé par Charline Giroud.
Meccano géant au-dessus de nos têtes :
La Station spatiale internationale (ISS en anglais pour International Space Station) circule à environ 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle est le fruit d’une coopération entre les agences spatiales américaine, européenne, japonaise et canadienne. L’assemblage de cette structure de plus de 300 tonnes grande comme un terrain de football a commencé en 1998. Depuis, elle est occupée en permanence par des astronautes qui la rejoignent désormais avec la capsule Crew Dragon :
À l’œil nu, on peut facilement suivre le déplacement dans le ciel de l’ISS, qui est aussi brillante que Jupiter. On peut également photographier sa trace lumineuse (voir l’image ci-dessus). Mais c’est avec un télescope que l’astrophotographe Charline Giroud a choisi de la photographier, une tâche bien plus ardue. Continuer la lecture de Photographier l’ISS, le défi de Charline Giroud→
En juillet 2025, la Lune a rendez-vous avec quelques planètes ou étoiles brillantes, des rapprochements apparents à savourer aux jumelles.
Vision amplifiée :
La plupart des amoureux du ciel nocturne ont fait leur premiers pas avec une paire de jumelles. Grâce à sa simplicité d’utilisation, c’est l’instrument idéal pour commencer à scruter le ciel nocturne. Il peut même devenir l’instrument principal de l’observateur, tant il est polyvalent. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter “Le ciel aux jumelles“, un excellent guide pour optimiser ses observations :
En juillet 2025, vous pouvez dépoussiérer les jumelles qui dorment dans un tiroir ! Elles vont vous permettre de belles découvertes, la Lune servant de guide. Une application comme Stellariumpourra vous être utile pour repérer les astres les plus discrets aux côtés de notre satellite naturel. Continuer la lecture de Éphémérides : le ciel du mois de juillet 2025→
L’été est là, l’occasion de faire de belles observations avec d’agréables températures, comme durant les soirées des 26 et 27 juin.
Chaudes soirées :
C’est l’été, et il commence bien ! Depuis le 21 juin, date du solstice, nous sommes entrés dans la plus agréable des saisons. Certes, les nuits sont courtes, mais ne boudons pas notre plaisir ! Il fait beau et chaud, et c’est un plaisir de sortir une fois le Soleil couché. Si vous n’êtes pas harcelés par les moustiques, prenez une paire de jumelles pour explorer le ciel. Compagnon indispensable de vos excursions nocturnes, Le ciel aux jumelles nouvelle édition que nous propose Stelvision. 40 fiches d’observation pour admirer la Lune, les planètes et de nombreuses merveilles du ciel profond. Sans oublier d’excellents conseils pour choisir et optimiser cet instrument auquel on ne pense pas forcément :
Le 26 juin en soirée, le fin croissant de Lune (moins de 3%) s’est dévoilé sur l’horizon Nord-Ouest. Il fallait attendre que le ciel soit assez sombre pour le distinguer et l’immortaliser. L’image ci-dessous a été réalisée vers 22 heures 30 depuis le Beaujolais avec un boîtier Panasonic FZ 82. Notez la présence de Kappa Geminorum (une étoile de magnitude 3,6) juste à côté de la corne lunaire inférieure :
IDEFIX est un petit rover franco-allemand qui devrait rouler en 2029 à la surface de Phobos, l’une des deux lunes de Mars.
Phobos, une lune mystérieuse :
IDEFIX est le célèbre petit chien créé par Albert Uderzo et René Goscinny. C’est également le nom donné à un rover qui va bientôt s’envoler en direction de la planète Mars. Objectif : explorer Phobos, l’une des deux lunes martiennes. Rappelons au passage que Phobos et Deimos ont été découvertes en 1877 par l’astronome Asaph Hall. Phobos, la plus grande et la plus intérieure des deux lunes, est également la plus sombre de tout le Système solaire. Son orbite et sa couleur inhabituelles laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un astéroïde capturé par la Planète rouge :
Composée d’un mélange de glace et de roche, Phobos est recouverte comme la Lune d’un épais manteau de régolithe. Il s’agit d’une couche de roche pulvérisée qui résulte du bombardement météoritique.
Les astronomes suivent avec intérêt l’augmentation d’éclat de la nova V462 Lupi, découverte dans la constellation du Loup le 12 juin.
Nova en vue sur l’horizon Sud :
V462 Lupi a été découverte par l’un des télescopes automatiques du réseau de surveillance ASAS-SN le 12 juin. À cette date, la nova avait une magnitude de 8,7. Depuis, son éclat ne cesse d’augmenter et elle est désormais visible à l’œil nu. Elle a d’ailleurs été photographiée par plusieurs amateurs : Tomio Akutsu, Christopher Go ou encore Dawid Moździerski. Je vous invite à retrouver cartes et infos dans l’article proposé par Sky & Telescope :
Comme la nova se situe dans la constellation australe du Loup, il est préférable de l’observer depuis les basses latitudes. J’ai obtenu la carte ci-dessus sur Stellarium en choisissant de placer l’observateur à Marseille. Ci-dessous, je vous propose un champ plus réduit pour localiser la nova :
Une petite lunette astronomique ou un modeste télescope permettent de découvrir l’étonnant Mur droit ou Rupes recta.
L’épée dans la Lune :
Le Mur droit est sans doute la plus étonnante curiosité lunaire. Située sur la bordure Est de la Mer des Nuées (Mare Nubium), cette formation est observable avec un éclairage optimal juste après le Premier Quartier ou juste avant le Dernier Quartier. Pas besoin d’un gros instrument, un grossissement d’une cinquantaine de fois suffit pour la détailler :
Localisation du Mur droit en bordure de la mer des Nuées.
Cette curiosité fut découverte en 1650 par l’astronome et mathématicien hollandais Christian Huygens qui la surnommait l’épée dans la Lune. Si vous observez le Mur droit juste après le Premier Quartier (comme sur l’image ci-dessous réalisée par Aerts Leo) vous allez penser qu’il s’agit d’une haute falaise projetant son ombre dans la Mer des Nuées :
Il n’en est rien : c’est l’éclairage rasant qui produit cet effet. Rupes recta est en réalité une dénivellation de 300 mètres qui court sur 120 kilomètres de long. Cette longue pente douce résulte très probablement d’un affaissement du sol qui s’est produit lors du refroidissement de la mer des Nuées (une formation identique, Rupes Cauchy, est observable dans la Mer de la Tranquillité). L’astrodessinateur Laurent Oumar nous fait visiter cette région lunaire :
Lorsque vous aurez fini d’explorer Rupes recta, prenez un peu de temps pour admirer quelques jolis cratères d’impact de part et d’autre : à l’Est se trouve Thebit (57 km de diamètre) avec un second cratère, Thebit A (20 km) à cheval sur son rempart suivi d’un troisième encore plus petit (Thebit L, 12 km). À l’Ouest se trouvent les cratères Birt (17 km) et Birt A (7 km). Il faut un grand télescope et une atmosphère stable pour observer la faille Rima Birt :
À partir des clichés de trente astrophotographes, le collectif Overall Photons a reconstitué une incroyable image de la Chaîne de Markarian.
Galaxies de printemps :
Les galaxies de la Chaîne de Markarian s’observent au printemps. C’est en effet la saison idéale, en raison des nuits encore assez longues et des températures en hausse. Les astronomes apprécient particulièrement celles qui peuplent les constellations du Lion, de la Vierge et de la Chevelure de Bérénice. Parmi elles, une chaîne de huit galaxies à cheval entre la Vierge et la Chevelure de Bérénice. En 1961, l’astronome arménien Benjamin Markarian découvrit qu’elles étaient liées physiquement. De fait, l’étude de leur spectre révèle un mouvement identique dans l’espace :
Il s’agit de M84 (NGC 4374), M86 (NGC 4406), NGC 4477, NGC 4473, NGC 4461, NGC 4458, NGC 4438 et NGC 4435. Les deux plus brillantes (M 84 et M 86) ont été cataloguées par l’astronome français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Les six autres ont été référencées ultérieurement dans le New General Catalog of Nebulae and Clusters of Stars (NGC) établi par John Dreyer à la fin du XIXe siècle.
Le collectif Overall Photons vient de dévoiler un cliché époustouflant de cette région céleste. Il est le résultat de 660 heures de poses cumulées entre trente astrophotographes ! On n’ose imaginer le temps qu’il aura fallu pour assembler et harmoniser les différents clichés… L’image finale révèle de très faibles halos galactiques composés de gaz et d’étoiles, ainsi que des filaments d’hydrogène ionisé (en rouge) reliant les galaxies. Ce collectif a déjà réalisé une très belle image collaborative de l’amas de galaxies de Persée.
Fred Espenak était fasciné par les éclipses de Soleil. Depuis un demi-siècle, il parcourait le monde pour les admirer.
Monsieur Eclipse :
On avait fini par le surnommer “Mr Eclipse“. Depuis l’observation de sa première éclipse totale de Soleil en mars 1970, Fred Espenak n’avait jamais cessé de les admirer et d’en calculer les paramètres. Cet astrophysicien (à la retraite depuis 2009) en a observé plus d’une trentaine. Il avait l’habitude de dire : “ Sur l’échelle de la beauté des phénomènes naturels, une éclipse partielle de Soleil est de 3, et une éclipse totale est d’un million. Rien n’est comparable à une éclipse totale. Si vous habitez près de la trajectoire de l’éclipse totale, mais légèrement en dehors, et que vous décidez de ne pas vous y rendre le jour J, vos voisins et amis qui assisteront à l’éclipse vous en parleront et vous le regretterez. Alors, efforcez-vous d’aller voir l’éclipse totale si possible. »
Fred Espenak a observé plus d’une trentaine d’éclipses totales de Soleil. @ NASA
Lorsqu’il travaillait au Goddard Space Flight Center, Fred Espenak se consacrait au développement et à l’utilisation de spectromètres infrarouges pour sonder les atmosphères des planètes, une activité qui le conduisait à utiliser les plus grands télescopes de la planète. La surveillance de l’ozone dans l’atmosphère de Mars, la détection des vents sur Vénus, Mars et Titan, ou encore l’étude des hydrocarbures dans les stratosphères de Jupiter et Saturne n’avaient pas de secret pour lui. Continuer la lecture de Décès de Fred Espenak, célèbre chasseur d’éclipses→
Au cours de ce mois de juin 2025, la Lune est de nouveau à l’honneur et les nuages noctiluques pourraient vous étonner.
Pas de nuit noire :
Qu’observer en juin 2025, alors que les nuits sont les plus courtes de l’année ? Rassurez-vous, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre la nuit pour admirer le ciel. Outre l’étude des taches solaires (voir comment observer l’activité solaire en toute sécurité), nous entrons dans la bonne période pour guetter les fugaces nuages noctiluques (noctilucent clouds, NLC en anglais). Ces nuages polaires mésosphériques se forment à 80 kilomètres d’altitude. Dans un environnement glacé (-130° C), des traînées de vapeur d’eau se condensent autour des poussières d’étoiles filantes ou d’éruptions volcaniques pour former des cristaux de glace. Ce sont ces cristaux qui renvoient la lumière des derniers (le soir) ou premiers (le matin) rayons solaires :
Le télescope japonais Subaru a réalisé une pêche miraculeuse dans la Vierge, ramenant dans ses filets cette étonnante méduse cosmique.
Télescope japonais géant :
Au Japon, “subaru” désigne le célèbre amas d’étoiles des Pléiades. Mais c’est aussi le nom qui a été donné au plus grand télescope du pays. Cet instrument de 8,2 mètres de diamètre, opérationnel depuis 1998, est installé au sommet du Mauna Kea, dans l’archipel d’Hawaï. Le ciel y est particulièrement noir, et le télescope japonais n’est pas le seul à en bénéficier. On trouve également au sommet de ce volcan éteint le Gemini Nord, les deux Keck, ainsi que le CFHT :
En plongeant dans la belle constellation de la Vierge, le télescope japonais y a fait une étonnante trouvaille. Deux galaxies en interaction gravitationnelle (UGC 9326 et 9327) ressemblent à une méduse. UGC 9326 (que l’on distingue dans le filament central) a traversé UGC 9327 (qui a pris une forme d’ombrelle) il y a des millions d’années :
Il faut dire que de telles rencontres cosmiques ne sont pas rares : Arp 273, NGC 2442 ou encore Triplet de Wild en sont quelques exemples. À chaque fois, le processus est identique. Au début, on observe deux galaxies s’approchant un peu trop près l’une de l’autre. Elles sont ensuite déformées par les marées gravitationnelles. Elles s’arrachent alors mutuellement du gaz et des étoiles, nous offrant cet étonnant spectacle.
À savoir :
Le Uppsala General Catalogue of Galaxies (UGC) est un catalogue de galaxies recensant plus de 12.000 galaxies visibles dans l’hémisphère nord.
Les astronomes en rêvaient. C’est chose faite : le Morvan devient la septième Réserve internationale de ciel étoilé en France.
Les étoiles font le spectacle :
Les astronomes vous le diront : le Morvan, c’est d’abord une tache noire sur les images satellite nocturnes. Idéalement situé entre Paris et Lyon, son Parc naturel régional semble échapper à une envahissante pollution lumineuse. Une particularité qui lui permet d’entrer aujourd’hui dans le petit cercle des Réserves internationales de ciel étoilé (RICE). On en compte actuellement vingt-quatre dans le monde, dont sept en France.
La première RICE française est celle du pic du Midi de Bigorre, labellisée en 2013. Sont venues s’y ajouter celles des Cévennes, du Mercantour, du Limousin, du Vercors et des Landes de Gascogne. En ce qui concerne le Morvan, le prestigieux label, décerné par DarkSky International, est l’aboutissement d’une démarche entamée il y a neuf ans. Communes, syndicats d’énergie, associations, clubs d’astronomie et habitants qui s’étaient unis pour préserver leur ciel étoilé, voient aujourd’hui leurs efforts récompensés. La RICE concerne la partie sud du Parc et couvre 1.297 km² et 50 communes. Avec près de 100% des points lumineux éteints en moyenne entre 22 heures et 6 heures, on peut désormais dire : « En Morvan, les étoiles font le spectacle ! »
Ce 17 mai 2025, les amateurs avaient rendez-vous pour une nouvelle édition des Rencontres Astronomiques de Bourgogne et Environs (RABE).
Le rendez-vous des passionnés Bourguignons :
Les RABE rassemblent tous les deux ans les amateurs bourguignons. Ces Rencontres, crées en 1990 à l’initiative de l’astronome amateur Jean-Claude Merlin, se déroulent sur une journée. Elles permettent aux astronomes amateurs de la région Bourgogne-Franche-Comté et des environs de se rassembler. Près de 90 d’entre eux étaient présents pour cette édition 2025 qui se tenait à Imphy dans la Nièvre. Le succès de cette journée doit beaucoup aux membres du Club d’astronomie-MJC d’Imphy chargés de l’organisation.
Les intervenants :
Jean-Claude Merlin a présenté ses recherches d’astéroïdes en utilisant des télescopes à distance.
Pierre Causeret (Cygnus 21) a expliqué comment utiliser une sphère armillaire proposée en kit par le CLEA.
Franck Grière (Mirro Sphere) a dévoilé les détails du Travel Télescope, un instrument qui tient dans une sacoche d’ordinateur.
Michel Dumont s’est penché sur l’étude dynamique et spectrale de la nébuleuse du Crabe.
L’intervention de Marc Peigneux a porté sur la réalisation d’un radiotélescope amateur.
L’astrophysicien Dominique Proust a fait une présentation de son métier.
Les participants ont pu également observer le Soleil avec des instruments dédiés et visiter l’observatoire du club d’Imphy, équipé d’un télescope de 400 millimètres de diamètre.
Astronome amateur gallois, Hugh Percy Wilkins (1896-1960) fut l’auteur de nombreuses cartes de la Lune, dont une monumentale.
La Lune, rien que la Lune :
Hugh Percy Wilkins naquit au Pays de Galles le 4 décembre 1896. Contrairement à Étienne Léopold Trouvelot qui se mit à dessiner les spectacles célestes à plus de quarante ans, Wilkins commença beaucoup plus jeune. Il réalisa en effet ses premiers croquis de la Lune à l’âge de treize ans. Puis il entra en 1918 à la British Astronomical Association (BAA) où il occupa ultérieurement le poste de directeur de la Section lunaire. Il acheva de dessiner une première carte de la Lune en 1924. Elle allait être suivie de beaucoup d’autres, de plus en plus grandes et de plus en plus détaillées :
Au début, Wilkins réalisait ses dessins avec un télescope de 32 centimètres de diamètre qu’il remplaça ensuite par un autre de 40 centimètres de diamètre. C’est l’instrument que l’on voit dans le reportage ci-dessous, réalisé en 1953 :