Tous les articles par Jean-Baptiste FELDMANN

Que voir dans le ciel nocturne en juin 2020

Les rapprochements Lune-planètes et les nuages noctiluques sont au menu de ce mois de juin et de ses nuits les plus courtes de l’année. 

Le mois des planètes :

Nous voici aux portes de l’été. Nous espérons tous de belles nuits dégagées aux températures agréables. Mais nous savons déjà qu’elles seront très courtes en juin. Inutile donc d’espérer admirer nébuleuses et galaxies, il faudra nous concentrer sur la Lune et les planètes. Ça tombe bien, c’est de ce côté que le spectacle promet d’être au rendez-vous.

Vieux croissant de Lune à l’aube au-dessus des monts du Forez. © Jean-Baptiste Feldmann

À un mois de leur opposition (14 juillet pour Jupiter et 20 juillet pour Saturne) les deux planètes géantes gazeuses continuent de s’imposer au fil des nuits. Mars poursuit également son rapprochement (opposition le 13 octobre) et Vénus bascule dans le ciel du matin. Continuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne en juin 2020

Pourquoi (presque) personne n’a vu passer Crew Dragon

Vous étiez nombreux à espérer voir passer la capsule Crew Dragon après son lancement dans la soirée du 30 mai. Sans beaucoup de succès malheureusement.

Un lancement historique :

Tous les passionnés de la conquête spatiale se sont retrouvés devant leur écran hier soir pour assister au décollage de la capsule Crew Dragon. Le premier véhicule spatial construit par une entreprise privée (SpaceX de Elon Musk) devait emporter Bob Behnken et Doug Hurley en direction de la Station spatiale internationale (ISS).

Les deux astronautes ont d’ailleurs renommé leur capsule Endeavour en l’honneur de la navette spatiale dans laquelle ils avaient voyagé il y a environ une décennie.

Le passage de l’ISS au-dessus du château de Corton le 30 mai. © Jean-Baptiste Feldmann

Après un décollage parfait qui a ravi les aficionados, chacun est sorti pour tenter d’admirer la capsule dans le ciel. Malheureusement, si de nombreuses personnes ont vu l’ISS après 23 heures (passage que j’ai immortalisé en Bourgogne depuis le château de Corton, image ci-dessus), la capsule Crew Dragon a été particulièrement discrète. Continuer la lecture de Pourquoi (presque) personne n’a vu passer Crew Dragon

Vénus s’approche sous la forme d’un très fin croissant

Dans les semaines qui encadrent sa conjonction avec le Soleil, la planète Vénus se présente en croissant, un phénomène comparable aux phases de la Lune.

Des phases pour Vénus :

Tout comme Mercure, l’autre planète intérieure (leurs orbites sont comprises entre la Terre et le Soleil), Vénus présente des phases très marquées. Le phénomène est spectaculaire quand on s’approche de la conjonction. Celle qui se produit le 3 juin est une conjonction inférieure, ce qui signifie que la planète passe entre nous et notre étoile. L’alignement entre les trois astres ne sera pas rigoureusement exact et nous n’assisterons donc pas à un transit de Vénus devant notre étoile comme ce fut le cas le 6 juin 2012.

Le très fin croissant de Vénus au crépuscule. © Jean-Baptiste Feldmann

En attendant on assiste à la chute de Vénus sur l’horizon OUEST après le coucher du Soleil et il devient difficile de localiser la planète dans un ciel très lumineux. Continuer la lecture de Vénus s’approche sous la forme d’un très fin croissant

Vredefort, un cratère d’impact de 300 kilomètres de diamètre

En Afrique du Sud, la ville de Vredefort a donné son nom à l’immense cratère d’impact (le plus grand connu à ce jour sur Terre) dans laquelle elle se situe.

Structure géante :

À 120 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg (Afrique du Sud), on peut découvrir le plus grand cratère d’impact du monde, celui de Vredefort. L’astéroïde qui a creusé ce cratère de 300 km de diamètre devait avoir une taille comprise entre 10 et 15 km. L’impact s’est produit il y a un peu plus de 2 milliards d’années ce qui explique que le cratère soit très érodé. On parle d’ailleurs plutôt d’astroblème quand on se trouve face à un cratère fossile (comme dans le cas de Rochechouart).

Vredefort est à ce jour le plus grand cratère d’impact connu. © NASA

Sur les images prises depuis l’espace on ne repère que de vagues structures géologiques circulaires centrées sur un dôme de roches.  Ce dernier, appelé dôme de Vredefort (le nom de la ville logée dans le cratère), a un rayon d’environ 25 km. En raison de son intérêt scientifique le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Continuer la lecture de Vredefort, un cratère d’impact de 300 kilomètres de diamètre

24 mai : la jeune Lune, Vénus et une colonne solaire

Alors que la soirée du 24 mai semblait dédiée au rapprochement apparent entre la jeune Lune, Mercure et Vénus, une colonne solaire s’est invitée.

Deux clichés réalisés pendant la soirée du 24 mai montrent un curieux phénomène lumineux. Il s’agit d’un pilier de lumière appelé également colonne solaire. Elle est apparue peu après le coucher du Soleil. Un tel phénomène se produit par réflexion des rayons du Soleil sur des cristaux de glace plats à base hexagonale situés dans l’atmosphère.

Colonne solaire, jeune Lune et Vénus au crépuscule. © Jean-Baptiste Feldmann

Au départ j’avais prévu de photographier le ballet céleste entre Mercure, Vénus et la Lune. Trois jours plus tôt seules les deux planètes intérieures étaient visibles, l’occasion d’immortaliser leur rapprochement en présence d’une danseuse (image du 21 mai). Arrivé assez tôt sur le site d’observation, j’ai remarqué la présence d’une belle colonne solaire. Le ciel était encore trop clair pour y déceler les protagonistes célestes (premier cliché). Ce n’est qu’un peu plus tard que le jeune croissant de Lune est apparu ainsi que Vénus (second cliché). Plus faible, Mercure s’est montrée plus tard, alors que Vénus était cachée par l’église de Corton.

Une danseuse aux côtés des planètes Vénus et Mercure

Quoi de mieux qu’une gracieuse danseuse pour accompagner la chorégraphie des planètes Vénus et Mercure actuellement au crépuscule ?

Comme nous le rappelle François Aru dans ses Visions Nocturnes, les planètes intérieures Vénus et Mercure ont entamé une belle chorégraphie pour quelques soirs (je vous en ai également parlé ici) :

Dans la soirée du 21 les deux astres étaient alignés verticalement au-dessus de l’horizon OUEST peu après le coucher du Soleil. Avec la complicité de Christine, qui a bien voulu jouer le rôle d’une danseuse, nous avons immortalisé ce rapprochement apparent entre les deux planètes :

Une danseuse pour accompagner Vénus et Mercure. © Jean-Baptiste Feldmann

L’image a été réalisée avec un boîtier Nikon D3100, un objectif de 50 mm de focale diaphragmé à 5,6 et une pose d’1/4 de seconde à 400 iso. La petite étoile visible au bout de la main la plus haute est Beta Tauri. Connue également sous le nom de Elnath, c’est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation du Taureau, avec une magnitude apparente de 1,7. Continuer la lecture de Une danseuse aux côtés des planètes Vénus et Mercure

Ballet céleste entre Mercure, Vénus et la Lune du 19 au 25 mai

C’est une jolie chorégraphie qui se déroulera en soirée du 19 au 25 mai : Mercure va croiser Vénus. La Lune se joindra également au couple planétaire. 

Plus proche planète du Soleil, Mercure est toujours délicate à observer, perdue dans les lueurs de l’aube ou du crépuscule (les premiers Égyptiens ont d’ailleurs longtemps cru qu’il s’agissait de deux astres différents : un le soir, un autre le matin). Mais si vous savez à quel moment et dans quelle direction regarder, vous la trouverez relativement facilement en raison de son éclat en général assez élevé. C’est d’ailleurs sa luminosité qui avait permis aux Sumériens de la repérer dès l’Antiquité.

La planète Mercure dans la soirée du 25 février 2019. © Jean-Baptiste Feldmann

En raison de son déplacement très rapide (la planète met seulement 88 jours pour faire le tour du Soleil), les Romains lui avaient donné le nom du dieu du commerce alors que chez les Grecs cet astre était assimilé à Hermès, le Messager des Dieux. Continuer la lecture de Ballet céleste entre Mercure, Vénus et la Lune du 19 au 25 mai

Aurores boréales au-dessus de la rivière des Esclaves

Plongez dans la magie des aurores boréales avec une image réalisée par le photographe John McKinnon depuis les rapides de la rivière des Esclaves au Canada. 

Les amoureux de grands espaces et les kayakistes connaissent bien la rivière des Esclaves et ses rapides. Située au Canada dans les Territoires du Nord-Ouest, elle s’étire sur 435 kilomètres entre l’Alberta où elle prend naissance et le Grand lac des Esclaves dans lequel elle se jette. La ville américaine de Fort Smith, dans l’État de l’Arkansas, sert de point de rassemblement pour les pagayeurs.

Aurores boréales au-dessus de la rivière des Esclaves au Canada. © John McKinnon

Le 7 mai le photographe John McKinnon s’est rendu au bord de la rivière au crépuscule. Une superbe aurore boréale a pris naissance dans la haute atmosphère, attisée par le vent solaire. C’est ce courant de particules énergétiques qui est également à l’origine des modifications observables ces dernières nuits dans la queue de la comète Swan.

Sur le cliché de John McKinnon un astre brillant attire l’attention au-dessus de l’horizon OUEST. Il s’agit de la planète Vénus qui du 20 au 25 mai va réaliser une belle chorégraphie céleste avec Mercure et le croissant de Lune. Pour ne rien manquer de ce spectacle abonnez-vous à CIELMANIA sur Facebook ou Twitter !

En vidéo : le nettoyage des miroirs du Very Large Telescope

Les miroirs des 4 télescopes du VLT font l’objet d’un entretien régulier. Une opération délicate indispensable pour maintenir la qualité des observations.

4 télescopes exceptionnels :

Installé dans le désert chilien de l’Atacama au sommet du Cerro Paranal depuis plusieurs décennies, l’Observatoire européen austral (ESO) est constitué de nombreux instruments astronomiques parmi les plus puissants du monde qui opèrent sous l’un des ciels les plus purs de la planète. Les 4 télescopes qui composent le VLT (Very Large Telescope) sont les plus réputés. Ils sont équipés de miroirs primaires de 8,2 mètres de diamètre.

Chacun de ces télescopes peut travailler seul, mais on peut aussi les associer à 4 autres télescopes plus petits (1,8 mètre) et mobiles (ils circulent sur des rails) de façon à former un interféromètre géant, le VLTI, capable d’offrir des vues de l’Univers 25 fois plus précises qu’avec un seul des télescopes. Continuer la lecture de En vidéo : le nettoyage des miroirs du Very Large Telescope

Une supernova explose dans la galaxie spirale Messier 61

Messier 61, une galaxie spirale dans la constellation de la Vierge, attire l’attention des astronomes : une supernova vient d’y exploser.

La constellation de la Vierge est parfaitement visible durant les nuits du mois de mai. Quand la Lune est absente, les astronomes en profitent pour pointer leurs télescopes en direction des nombreux objets cosmiques que l’on peut admirer aux alentours de Spica, la plus brillante étoile de la constellation. Il y a bien sûr le superamas de la Vierge, un grand amas de galaxies situé à une distance de 15 à 22 Mégaparsec (entre 50 et 70 millions d’années-lumière). Mais la constellation abrite également  d’autres curiosités célestes comme l’étrange couple de galaxies Arp 116, Messier 98 ou encore Messier 104, le célèbre Sombrero céleste.

La belle galaxie spirale Messier 61 se trouve dans la constellation de la Vierge. © ESO

Attardons-nous sur l’une d’entre elles, la superbe galaxie spirale Messier 61 située à 55 millions d’années-lumière de nous. Si elle est assez discrète dans un télescope d’amateur avec une magnitude de 10, la galaxie M 61 révèle toute sa beauté dans un grand instrument, comme nous le prouve cette image proposée par l’ESO il y a quelques mois (image ci-dessus). Continuer la lecture de Une supernova explose dans la galaxie spirale Messier 61

La Pleine Lune se couche à l’aube du 7 mai

On a souvent tendance à photographier la Pleine Lune à son lever au crépuscule. On peut aussi lui tirer le portrait quand elle se couche à l’aube.

La cinquième Pleine Lune de l’année se produit le 7 mai à 10h45. Elle fait suite à la Super Lune du mois d’avril et ce matin encore elle avait encore un diamètre apparent respectable puisque elle se trouvait à un peu plus de 361.000 kilomètres de nous. En général il y a toujours plus de monde pour admirer le lever de notre satellite naturel au crépuscule plutôt que son coucher à l’aube.

La Pleine Lune se couche à l’aube du 7 mai 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

Ce matin les conditions étaient favorable pour réaliser de belles images, la Pleine Lune touchant l’horizon peu après 6 heures du matin. Continuer la lecture de La Pleine Lune se couche à l’aube du 7 mai

Que voir dans le ciel nocturne en mai 2020

Quelques jolis rapprochements planétaires, le retour de la Voie lactée en fin de nuit et la comète Swan sont au menu de ce mois de mai.

Pourra-t-on chanter joli mois de mai comme le faisait Bourvil ? Rien n’est moins sûr avec un confinement dont la levée est très incertaine. Ce que les passionnés d’astronomie savent déjà, c’est qu’ils ne pourront pas se retrouver aux traditionnelles Rencontres Astronomiques du Printemps annulées pour cause de coronavirus. Il faudra donc continuer d’observer au pire depuis sa fenêtre, au mieux dans un coin de jardin. Heureusement le ciel nous offre toujours de jolis spectacles facilement accessibles.

Comme à  chaque fois je ne peux que vous inviter à consulter la carte du ciel de Stelvision pour vous orienter sous la voûte céleste et repérer plus facilement les phénomènes décrits ci-dessous. Je vous rappelle également que le site Heavens Above vous permet de surveiller les passages d’un certain nombre d’engins volants : ISS, StarlinkContinuer la lecture de Que voir dans le ciel nocturne en mai 2020

L’incroyable finesse du croissant juste après la Nouvelle Lune

C’est une compétition à laquelle se livrent certains photographes : saisir le plus fin croissant qui suit la Nouvelle Lune.

Mécanique céleste :

Une lunaison s’étire sur 29 jours pendant lesquels la Lune passe progressivement de la Nouvelle Lune à la Pleine Lune. Ensuite elle décroît jusqu’à la Nouvelle Lune suivante. C’est à ce moment que notre satellite naturel se trouve à sa plus courte distance apparente du Soleil. Si la Lune passe alors devant notre étoile, il y a éclipse.

Saisir le croissant moins de 15 heures après la Nouvelle Lune est un exploit. © Chris Schur

On comprendra aisément qu’au cours des heures qui encadrent la Nouvelle Lune, on ne peut pas observer notre satellite naturel, trop proche du Soleil.  Continuer la lecture de L’incroyable finesse du croissant juste après la Nouvelle Lune

Le premier croissant de la nouvelle lunaison est de retour

La nouvelle lunaison qui débute a un intérêt tout particulier pour une grande partie de la planète puisqu’elle marque le début du Ramadan.

Un croissant très attendu :

Il y a chaque année une nouvelle lunaison qui revêt un caractère tout particulier. C’est le cas de celle qui a débuté le 23 avril à 2 h 26 avec la Nouvelle Lune. Hier 24 avril en soirée ils étaient plus de 1,6 milliard de musulmans à guetter le retour de la jeune Lune qui annonçait le début du Ramadan. La plupart des pays attendent l’observation de ce mince croissant (immortalisé ci-dessous) pour démarrer le jeûne, privilégiant l’observation lunaire comme le préconisait le Prophète : « ne jeûnez que lorsque vous verrez le croissant lunaire et rompez le jeûne lorsque vous le verrez aussi ».

Le premier croissant de la lunaison est de retour. © Jean-Baptiste Feldmann/CIELMANIA

Comme le calendrier musulman est un calendrier lunaire, les dates importantes qui le jalonnent ne sont jamais connues à l’avance et diffèrent selon les endroits. Continuer la lecture de Le premier croissant de la nouvelle lunaison est de retour

En vidéo : les monuments de la Vendée sous les étoiles

Chaque région française possède de superbes monuments et la Vendée n’échappe pas à la règle. Les voici présentés sous le ciel étoilé.

Stéphane Gonzalez est enseignant et vit en Vendée. Ce passionné de photographie et d’astronomie possède un télescope dobson de 400mm. Il est également vice-président du CAV (Centre Astronomique Vendéen). Il s’est lancé depuis 3 ans environ dans la réalisation d’un time-lapse dans lequel il met en valeur les monuments de sa région.

Les prises de vues sont réalisées avec un boitier photo Sony A7rIII et des objectifs de différentes focales. En général il reste 1 heure sur chaque site : il lui faut environ 200 photos de 15s chacune pour faire 8s de vidéo à raison de 25i/s. Il utilise les logiciels Lightroom, LR Timelpase et Sequator. Continuer la lecture de En vidéo : les monuments de la Vendée sous les étoiles

Le télescope Hubble le confirme : la comète Atlas s’est brisée

Le télescope spatial Hubble vient de le confirmer en image : la comète C/2019 Y4 (Atlas) s’est bien brisée en plusieurs morceaux.

Hubble, le télescope trentenaire :

Même s’il fêtera dans quelques jours son trentième anniversaire, le télescope spatial Hubble réalise toujours de magnifiques images. Elles allient esthétisme et information scientifique. Les astronomes viennent d’utiliser cet instrument pour pointer la comète C/2019 Y4 (Atlas). On soupçonnait depuis quelques jours que cet astre chevelu était en train de se désintégrer.

Le télescope spatial Hubble a photographié les morceaux de la comète Atlas. © NASA

Découverte fin 2019, la comète C/2019 Y4 (Atlas) s’annonçait très prometteuse. Sa  taille démesurée (une chevelure de 720.000 kilomètres de diamètre et une queue de gaz et de poussière longue de 3,3 millions de kilomètres) ainsi que l’augmentation régulière de sa luminosité laissaient espérer un beau spectacle lors de son passage au plus près du Soleil au mois de mai. Continuer la lecture de Le télescope Hubble le confirme : la comète Atlas s’est brisée

Spectaculaire rayon vert sur l’océan Pacifique

Le photographe Evan Zucker a immortalisé un incroyable rayon vert depuis San Diego lorsque le Soleil a plongé dans l’océan Pacifique. 

Le rayon vert est un photométéore qui a été rendu célèbre dans un roman de Jules Verne au titre éponyme. Publié en 1882, ce récit relate les pérégrinations d’un couple parti en Ecosse pour tenter d’observer ce curieux phénomène. De quoi s’agit-il ? Réponse avec cette vidéo :

Le rayon vert est donc la combinaison de deux phénomènes différents, la dispersion et la diffusion de la lumière par l’atmosphère  terrestre (beaucoup plus épaisse à l’horizon) qui joue le rôle d’un prisme. Continuer la lecture de Spectaculaire rayon vert sur l’océan Pacifique

L’International Dark Sky Week sous le signe du confinement

Cette année la nouvelle édition de l’International Dark Sky Week se déroulera dans des conditions particulières en raison des mesures de confinement.

Comment sensibiliser le grand public à la préservation du ciel nocturne sans pouvoir le faire observer ? C’est le défi que doivent relever cette année les membres de l’IDA (International Dark-Sky Association). Ce sont eux en effet qui organisent l’International Dark Sky Week, la semaine internationale du ciel noir. La période retenue (du 19 au 26 avril) avait été initialement choisie pour que la Lune ne vienne pas gêner les observations (la Nouvelle Lune se produit le 23).

Mais la pandémie de coronavirus et les mesures de confinement qui en découlent vont fortement modifier l’organisation de cette manifestation. Continuer la lecture de L’International Dark Sky Week sous le signe du confinement

Majestueuse, la comète Swan continue de s’approcher

Oubliée la comète Atlas dont le noyau s’est brisé en plusieurs morceaux. Voici la comète Swan, un nouvel astre chevelu qui lui a ravi la vedette.

Mise à jour du 29 mai :

La comète Swan ne cesse de perdre de son éclat et n’est plus désormais qu’un lointain souvenir, comme le confirme la courbe de lumière proposée par le site COBS :

Mise à jour du 24 mai :

D’après le site COBS, l’éclat de la comète Swan continue de diminuer avant le périhélie du 27 mai quand l’astre chevelu passera à 64 millions de kilomètres du Soleil :

On peut désormais tenter de la rechercher au crépuscule dans un ciel encore clair du côté de Vénus :

Mise à jour du 19 mai :

Une image réalisée par Mariusz Świętnicki – Fotografia montrant la comète Swan photographiée à l’aube en Pologne. La magnitude a été estimée à 5,6 aux jumelles, ce qui est conforme aux mesures enregistrées par le site COBS :

Et une autre réalisée par Jordi Fraxanet :

Si vous ne l’avez pas encore fait, pensez à visionner la vidéo proposée par François Aru dans ses Visions Nocturnes :

Mise à jour du 17 mai :

La comète Swan semble perdre de l’éclat mais la mesure est délicate dans un ciel aussi clair. Voici la dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS ainsi que deux images de Pierre Girard et Mohammad Odeh :

Mise à jour du 15 mai :

Voici la dernière courbe de luminosité de la comète Swan (C/2020 F8) présentée sur le site COBS :

Quelques images réalisées depuis l’hémisphère nord par Nick James (Grande-Bretagne), Marion Haligowski (USA), Paul Klauninger (Canada), Youssef Bach Hamba (Tunisie) ou encore Petr Horálek (République Tchèque) :

Si vous ne l’avez pas encore fait, pensez à visionner la vidéo proposée par François Aru dans ses Visions Nocturnes :

Mise à jour du 14 mai :

Au moment de la rédaction de ces lignes il semble que personne en Europe ne soit encore parvenu à immortaliser la comète Swan (C/2020 F8). Il faut dire que l’astre chevelu se trouve sur l’horizon EST dans les lueurs de l’aube (voir l’image de localisation réalisée par Stéphane Vetter le 12 mai) et que son éclat soit moins important que prévu (sa magnitude se situe entre 5 et 6). Continuez à utiliser la carte de Stuart Atkinson qui nous montre la position de la comète jusqu’au 25 mai depuis l’Angleterre, la visibilité étant comparable pour la France :

Voici ce qui est sans doute le dernier cliché réalisé depuis l’hémisphère sud le 12 mai en fin de nuit. On le doit à Gerald Rhemann :

Mise à jour du 13 mai :

Hier la comète Swan est passée à 83 millions de kilomètres de la Terre. Passage peu spectaculaire pour nous car sa magnitude reste aux alentours de 5,7 dans les lueurs de l’aube, elle est donc très difficile à saisir pour le moment. Elle va s’élever un peu sur l’horizon EST et le 27 mai passera à 64 millions de kilomètres du Soleil (le périhélie).

Mise à jour du 11 mai :

Aujourd’hui, dans ses Visions Nocturnes, François Aru nous dit tout ce qu’il faut retenir de l’arrivée de la comète Swan (C/2020 F8) qui devrait être visible à la fin de la nuit les prochains jours :

Quant à Stuart Atkinson, il nous propose cette représentation de la position de la comète pour les 15 jours qui viennent depuis l’Angleterre, la visibilité étant comparable pour la France :

La magnitude de la comète se situant actuellement entre 5 et 6 (voir ci-dessous la dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS), une paire de jumelles sera indispensable pour la repérer dans les lueurs de l’aube, sauf si elle nous gratifie d’un spectaculaire sursaut d’éclat.

Mise à jour du 10 mai :

Le photographe Fritz Helmut Hemmerich a saisi la comète Swan (C/2020 F8) depuis les Îles Canaries, entre les premières lueurs de l’aube et l’éclat de la Lune :

Le montage suivant permet de se faire une idée de la taille de la comète avec une mise à l’échelle de Neil Norman sur un cliché de Gerald Rhemann. Le couple Terre-Lune est représenté avec un grossissement de vingt fois pour être visible mais la distance entre les deux astres (400.000 km) est à l’échelle de la comète :

La dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS montre un tassement, la magnitude de la comète se stabilisant entre 5 et 6 :

On termine par ce comparatif intéressant entre deux astres chevelus. En haut la comète Lovejoy (C/2014 Q2), en bas la comète Swan (C/2020 F8) prises à 5 ans d’intervalle par Gerald Rhemann :

Mise à jour du 9 mai :

Les images de Gerald Rhemann prises le 4 mai laissent penser que la queue de la comète Swan (C/2020 F8) a été victime d’une tempête magnétique provoquée par le Soleil :

Des orages magnétiques dans les queues de comètes ont déjà été observés : en 2007 la sonde STEREO de la NASA avait filmé la rencontre entre une éjection de masse coronale échappée du Soleil (CME pour coronal mass ejection) et la comète Encke dont la queue avait été sectionnée :

Le 12 mai la comète Swan se trouvera à 83 millions de kilomètres de la Terre et le 27 mai à 64 millions de kilomètres du Soleil (le périhélie). La semaine prochaine on pourra tenter de repérer la comète depuis la France avant l’aube au-dessus de l’horizon EST :

Comment repérer la comète Swan depuis la France en mai à l’aube. © Ça Se Passe Là-Haut 
Mise à jour du 8 mai :

La dernière courbe de luminosité présentée sur le site COBS suggère un nouveau sursaut d’éclat de la comète Swan (C/2020 F8). Les estimations de magnitude des observateurs de l’hémisphère sud montrent une remontée d’éclat alors que la comète s’approche de la Terre pour un survol à 0,56 UA (Unité Astronomique, soit 150 millions de kilomètres) le 12 mai.

Cette image de D. Peach nous montre toute la complexité de la queue de la comète Swan qui s’étend désormais sur une longueur de 10 degrés, soit 20 fois le diamètre apparent de la Pleine Lune :

Mise à jour du 6 mai :

D’après le site COBS l’éclat de la comète Swan (C/2020 F8) serait en train de diminuer ; le noyau s’est-il fragmenté ou est-ce juste un phénomène passager ? Attendons de nouvelles mesures :

Le cliché ci-dessous a été réalisé le 4 mai par Michael Mattiazzo. Il estime la magnitude visuelle à 5.6 et le diamètre de la coma autour du noyau à 9′ (1/3 du diamètre apparent de la Lune). En utilisant des jumelles 8 x40 il évalue la longueur de la queue à plus de 7 degrés (14 fois la Pleine Lune). Il confirme que la comète a montré un léger déclin de la luminosité et présente une courbe de lumière erratique.

Mise à jour du 5 mai :

Voici les cartes (vous en retrouverez un certain nombre sur la page de Ça Se Passe Là-Haut) qui vous permettront de suivre la trajectoire de la comète Swan (C/2020 F8) à travers les constellations durant le mois de mai ainsi que les images du jour :

Comment repérer la comète Swan depuis la France en mai à l’aube. © Ça Se Passe Là-Haut 
Trajectoire de la comète Swan (C/2020 F8) devant les constellations au mois de mai.

Ci-dessus une animation réalisée depuis l’Île de la Réunion par Luc Perrot et ci-dessous une superbe image obtenue depuis l’Australie par Godward Photography :

Mise à jour du 4 mai :

La queue de la comète Swan (C/2020 F8) a subi de sérieuses transformations ces dernières 24 heures. En cause la pression grandissante du vent solaire (la comète ne cesse de s’approcher du Soleil) et/ou des variations dans la sublimation de la surface du noyau qui expliquent une modification de la quantité de gaz et de poussières éjectés.

Les observations visuelles permettent désormais de tracer le début de la courbe de luminosité de l’astre chevelu et d’extrapoler sur son éclat probable dans les semaines à venir.

Mise à jour du 3 mai :

Cette image réalisée le 2 mai au Bostwana par Stephen James O’Meara permet de se faire une idée assez précise de l’aspect de la comète Swan à l’œil nu.

La comète Swan photographiée le 2 mai au Bostwana.© Stephen James O’Meara

L’éclat du noyau est estimé aux alentours de la magnitude 5, ce qui le rend décelable sans instrument sous un ciel bien noir. La queue mesure environ 2° soit l’équivalent de quatre fois le diamètre de la Pleine Lune. L’astre chevelu se rapproche du Soleil et l’augmentation d’éclat va se poursuivre dans les jours qui viennent.

Comment repérer la comète Swan (C/2020 F8) depuis la France au mois de mai au-dessus de l’horizon EST dans les lueurs de l’aube. Une paire de jumelles sera peut-être nécessaire. © Ça Se Passe Là-Haut    

La comète Swan sera au plus près de la Terre le 12 mai à une distance de 0,56 UA (UA=Unité Astronomique, soit 150 millions de km). Si les tendances actuelles se confirment, elle pourrait atteindre la magnitude 3.

Mise à jour du 1er mai :

La comète Swan (C / 2020 F8) devient de plus en plus lumineuse. «Je viens juste de l’observer à l’œil nu», rapporte John Drummond, un observateur installé à Gisborne en Nouvelle-Zélande. “Il semble que la luminosité ait considérablement augmenté depuis la dernière fois que je l’ai vue il y a quelques nuits“. En effet, plusieurs observateurs ont estimé l’éclat de la comète à une magnitude de +5,5, ce qui la rend tout juste visible à l’œil nu. La comète Swan sera au plus près de la Terre le 12 mai à une distance de 0,56 UA. Si les tendances actuelles se confirment, elle pourrait atteindre la magnitude 3.

Mise à jour du 28 avril :

Cette superbe image a été réalisée le 27 avril. Elle nous montre la beauté de la comète Swan (C/2020 F8) découverte le 11 avril par l’astronome Michael Mattiazzo. Le noyau est entouré d’un halo verdâtre, couleur typique du cyanogène, un gaz très répandu dans les comètes. La longue queue présente de nombreuses torsades produites par des dégazages irréguliers du noyau soumis au vent solaire. Le bleu de ces volutes gazeuses correspond à la présence de monoxyde de carbone (CO). C’est un élément qui se forme au cœur des étoiles et se répand lors des explosions stellaires.

La superbe comète Swan (C/2020 F8) photographiée le 27 avril 2020 depuis la Namibie. © Gerald Rhemann

L’auteur de ce cliché est Gerald Rhemann qui a utilisé un télescope de 305 mm de diamètre installé en Namibie. Cet astrophotographe autrichien est un spécialiste de l’imagerie des comètes.

Visibilité de la comète Swan au mois de mai. ©  Ça Se Passe Là-Haut

Si son éclat continue de croître de la même façon, la comète Swan pourrait être visible à l’œil nu en France métropolitaine (mais surtout dans une paire de jumelles) au cours du mois de mai en fin de nuit juste au-dessus de l’horizon nord-est.

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Hommage : Michel Verdenet, amoureux des étoiles variables

Cet article reproduit intégralement l’hommage rédigé par Laurent Vadrot à l’occasion du décès de l’astronome amateur Michel Verdenet.

Michel Verdenet (décédé le 11/04/2020) était un astronome amateur qui se définissait essentiellement comme un observateur visuel. Il pratiqua également la photographie argentique mais n’utilisa jamais l’imagerie numérique. Il était dans la lignée de Pierre Bourge avec qui il avait correspondu et qu’il avait pu rencontrer.

Michel Verdenet, une vie dédiée à l’observation des étoiles variables. © Cielmania

Aîné d’une famille modeste, élève brillant, il est très vite remarqué par ses professeurs et il s’oriente vers un bac scientifique. Il découvre à cette période l’astronomie dans les livres de Camille Flammarion, Amédée Guillemin, Lucien Rudaux ou encore l’Abbé Moreux. Continuer la lecture de Hommage : Michel Verdenet, amoureux des étoiles variables