Archives pour l'étiquette ESO

L’atmosphère déforme un jeune croissant de Lune

Il s’en passe de belles dans le désert d’Atacama où l’on peut observer les étranges contorsions d’un jeune croissant de Lune à l’horizon.

L’astrophotographe Petr Horálek est l’un des ambassadeurs de l’ESO qui nous régale régulièrement de belles images célestes. Il a par exemple photographié une chapelle tchèque sous la galaxie d’Andromède, une féerie cosmique dans le ciel de La Silla ou encore les beautés du ciel nocturne dans le désert du Kalahari.  Cette fois c’est l’étrange coucher d’un jeune croissant de Lune qu’il a saisi dans le désert d’Atacama au Chili.

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Comment le fin croissant peut-il changer d’apparence et sembler se briser à l’horizon de cette façon ? Continuer la lecture

Messier 98, une galaxie riche en très jeunes étoiles

La galaxie Messier 98 (NGC 4192), riche de mille milliards d’étoiles dont beaucoup sont très jeunes, a été photographiée par l’un des télescopes de l’ESO.  

Située à environ 50 millions d’années-lumière dans la constellation de la Chevelure de Bérénice, Messier 98 est une galaxie spirale qui a été découverte par l’astronome français Pierre Méchain le 15 mars 1781 en même temps que les galaxies voisines Messier 99 et Messier 100. Charles Messier l’ajouta à son catalogue des objets nébuleux (le fameux catalogue Messier) le 13 avril 1781.

Messier 98 (tout comme Arp 116) est l’une des nombreuses galaxies qui constituent l’Amas de la Vierge,  une concentration de plus de 1.500 galaxies assez proches de nous (entre 50 et 70 millions d’années-lumière) qui fut découverte par Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Avec une magnitude proche de 11, cette galaxie est l’un des objets les plus faibles et les plus difficiles à observer du catalogue Messier.

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Cette image a été réalisée par le NTT ( New Technology Telescope) de l’ESO, un télescope de 3,6 mètres de diamètre qui fut inauguré en 1989. Il fut à l’époque le premier télescope au monde à disposer d’une optique adaptative, un dispositif qui modifie la forme du miroir pour compenser les effets néfastes de la turbulence atmosphérique. Continuer la lecture

VLT : un laser pointé vers le cœur de la Voie lactée

Comme beaucoup de télescopes équipés d’une optique adaptative, le Very Large Telescope utilise un laser pour créer une étoile artificielle.

Les étoiles, dont la lumière met au minimum plusieurs années avant de nous parvenir, sont des sources de lumière ponctuelles que nous voyons scintiller en raison des mouvements permanents et imprévisibles de notre atmosphère. Si nous essayons d’amplifier l’image de ces astres plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de fois à l’aide d’un télescope, nous obtiendrons des images brouillées très éloignées des caractéristiques optiques théoriques correspondant au diamètre de nos instruments.

Depuis plusieurs décennies les astronomes professionnels ont trouvé une façon élégante de contrer les méfaits de la turbulence atmosphérique en développant l’optique adaptative. Continuer la lecture

Ciel nocturne après la pluie dans le désert d’Atacama

Les averses sont brèves et rares dans le désert d’Atacama. Une sécheresse qui fait le bonheur des astronomes et des photographes nocturnes.

De l’eau dans le désert d’Atacama ! Voilà qui a de quoi surprendre dans cette région, l’une des plus arides du monde avec moins de 10 millimètres de précipitations par an. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’ESO y a implanté ses principaux observatoires dont le Very Large Telescope et le futur géant E-ELT. Protégé de la pluie par la barrière que forme la cordillère des Andes, le désert d’Atacama compte en effet plus de 300 nuits claires par an et une absence totale de pollution lumineuse, ce qui en fait l’un des meilleurs sites astronomiques au monde. Le très faible taux de vapeur d’eau présent dans l’atmosphère est également un atout pour observer dans certaines longueurs d’ondes comme le fait l’observatoire radiomillimétrique et submillimétrique ALMA.

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Sur cette image le plan d’eau au premier plan nous permet de dire qu’une rare averse s’est produite un peu plus tôt (le cliché a été réalisé début août en plein hiver austral). Le liquide va rapidement s’évaporer, laissant la place à un sol desséché parsemé de quelques végétaux qui auront profité de cette précipitation providentielle pour s’épanouir. Continuer la lecture

Abell 2151, un jeune amas de galaxies dans Hercule

Trônant au zénith pendant les nuits d’été, la discrète constellation d’Hercule recèle quelques beaux objets célestes comme l’amas de galaxies Abell 2151. 

C’est une plongée vertigineuse dans l’amas de galaxies Abell 2151 (découvert par l’astronome américain George Abell décédé en 1983) que nous offrent Bob et Janice Fera. Dans une superbe image qui a nécessité plusieurs heures de poses combinées, ils nous entraînent au cœur de cet amas de galaxies situé dans la constellation d’Hercule à près de 500 millions d’années-lumière de la Terre.

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Abell 2151 est bien différent des traditionnels amas de galaxies. Il abrite en effet une grande variété de types de galaxies, toutes très jeunes, dont des galaxies spirales riches en gaz où l’on observe la formation de nouvelles étoiles. Autre preuve de la jeunesse de cet amas, il ne semble pas contenir de galaxies elliptiques géantes alors que la plupart des galaxies des amas évolués sont elliptiques ou irrégulières. Continuer la lecture

Chili : des photographes au plus près des étoiles

Rien ne vaut les heures passées sous le ciel nocturne du Chili, depuis l’Observatoire Européen Austral, pour se sentir les rois de l’Univers.

Même si le siège de l’ESO (European Southern Observatory) se trouve à Garching  (Allemagne), les trois observatoires de l’organisation (qui compte quinze états membres) sont tous au Chili. Il y a l’Observatoire de La Silla (où l’ESO a implanté ses premières coupoles dans les années 1960), l’Observatoire du Cerro Paranal (qui héberge le VLT) et l’Observatoire du Llano de Chajnantor où poussent les antennes de l’Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA).

Nous voici au pied du VLT, sous un fourmillement d’étoiles (sans pollution lumineuse, le ciel de l’Observatoire du Cerro Paranal est l’un des plus noirs du monde). Sur une passerelle, l’astrophotographe Babak Tafreshi. Tout comme Stéphane Guisard, Yuri Beletsky ou encore Miguel Claro, Babak Tafreshi (photographié ici par son collègue  Petr Horálek)est l’un des ambassadeurs de l’ESO, un groupe de photographes qui réalisent des images destinées à mettre en valeur les différents sites astronomiques de l’Observatoire Européen Austral et les recherches qui y sont menées.

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Quel est ce nuage stellaire lumineux juste au-dessus de la tête du photographe ? Continuer la lecture

Le VLT se tourne vers Jupiter avant l’arrivée de la sonde Juno

Le Very Large Telescope a pointé Jupiter quelques jours avant que la sonde américaine Juno ne se mette en orbite autour de la géante gazeuse.

Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, la sonde Juno procédera à sa mise en orbite autour de Jupiter au terme d’un voyage qui a commencé le 5 août 2011. Treize ans après la fin de la mission Galileo, une nouvelle sonde va donc se satelliser autour de la plus grosse planète du Système solaire.

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L’objectif de Juno est de nous en apprendre plus sur la circulation atmosphérique très complexe et le cœur de Jupiter (on ne sait toujours pas si cette planète possède un noyau central ou pas). En se satellisant sur une orbite polaire fortement excentrique (sa distance à Jupiter variera de 5.000 à 2,8 millions de kilomètres), la sonde américaine devrait obtenir des mesures cent fois plus précises que celles acquises à ce jour.

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Pour optimiser le programme d’observation de la sonde Juno, la NASA a déjà fait appel aux astronomes amateurs qui se sont retrouvés à l’Observatoire de Nice les 12 et 13 mai dernier à l’initiative de Marc Delcroix pour coordonner leurs observations avec les professionnels (photo de droite ci-dessus). Continuer la lecture

L’Hypertélescope, un instrument pour voir grand et loin

Une équipe de passionnés installe depuis quelques années dans une vallée des Alpes de Haute-Provence un instrument étonnant, l’Hypertélescope.

Ils sont 24 (scientifiques, enseignants, chercheurs, ingénieurs, astronomes amateurs, étudiants…) réunis autour d’un projet un peu fou, l’Hypertélescope, sous la direction d’Antoine Labeyrie et Denis Mourard.

Le premier, professeur émérite au Collège de France aujourd’hui à la retraite, est un spécialiste des techniques d’interférométrie optique qu’il a développées au CERGA (Centre d’Étude et de Recherches en Géodynamique et Astronomie) dans les années 1970. Il a reçu de nombreuses distinctions et un astéroïde, (8788) Labeyrie, porte son nom.

Le second est astronome à l’Observatoire de la Côte d’Azur et a développé l’instrument VEGA (Visible spEctroGraph and polArimeter) qui équipe le grand interféromètre CHARA (Center for High Angular Resolution Astronomy) à l’Observatoire du mont Wilson en Californie.

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On sait depuis longtemps que c’est le diamètre d’un télescope qui conditionne son pouvoir séparateur (les plus fins détails qu’il permet de discerner) et sa capacité à détecter des objets très faiblement lumineux. C’est pour cette raison que l’on imagine des télescopes de plus en plus grands comme l’E-ELT (European Extremely Large Telescope). Cet instrument dont le miroir segmenté aura 39 m de diamètre est actuellement en construction pour le compte de l’ESO au sommet du Cerro Armazones, une montagne qui culmine à 3.000 mètres d’altitude dans le désert d’Atacama au nord du Chili. Continuer la lecture

Un deuxième satellite pour l’astéroïde (130) Électre

Le Very Large Telescope a permis de dénicher un second satellite autour de l’astéroïde (130) Électre, un morceau qui se serait détaché.

(130) Électre circule dans la ceinture principale d’astéroïdes, un ensemble de petits corps qui orbitent entre les planètes Mars et Jupiter. (130) Électre  a été repéré le 17 février 1873 par l’astronome américain Christian Peters (1813-1890), un des premiers chasseurs d’astéroïdes avec 48 découvertes à son actif en un peu moins de trois décennies.

En vidéo : la NASA projette de capturer un astéroïde pour le mettre en orbite lunaire

Une équipe internationale d’astronomes conduite par Bin Yang a utilisé au mois de décembre 2014 l’un d’un télescopes géants de l’ESO (Melipal, l’un des 4 réflecteurs de 8,2 m qui constituent le VLT) pour étudier (130) Électre.

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Représentation d’artiste d’un astéroïde triple comme (130) Électre 

Melipal est équipé de l’instrument SPHERE (Spectro Polarimetric High contrast Exoplanet REsearch), lequel a été conçu pour fournir directement des images des planètes extrasolaires ainsi que leurs caractéristiques spectrales et colorimétriques.

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Ces observations (dont les résultats sont présentés sur arXiv) ont d’abord permis de préciser la taille de (130) Électre (197 ± 20 km) et de S/2003 (130) 1, un petit satellite de 6.0 ± 1.5 km qui avait été détecté y a 13 ans par le télescope Keck II. L’équipe de Bin Yang a également découvert un second satellite (qui a été baptisé S/2014 (130) 1) dont la taille est estimée à 2.0 ± 1.5 km. Continuer la lecture

En vidéo : la lumière zodiacale dans le désert d’Atacama

Une nouvelle vidéo proposée par l’ESO nous explique ce qu’est la lumière zodiacale, cette faible lueur qui se révèle sous le ciel noir du désert d’Atacama. 

L’observation de la lumière zodiacale remonte fort loin ;  le savant et poète persan Omar Khayyam, qui vécut au XIème siècle, l’avait surnommée la main gauche de l’aube. On l’appelle aussi fausse aurore, tant sa forme triangulaire pointée vers le zénith en fin de nuit peut créer la confusion avec l’aube naissante. Mais le phénomène est observable également le soir :

Avant d’aller dormir, nous avons fait ensemble quelques pas sur le sentier qui conduit au cimetière… Maman a dit : “Cette clarté du ciel est la lumière zodiacale, l’été sera long et chaud”. (extrait de l’Âme de l’épervier de Jean Carrière).

La lumière zodiacale est la diffusion de la lumière solaire par la poussière interplanétaire constituée de minuscules grains de glace et de poussière abandonnés par les comètes. Ces particules se concentrent principalement dans le plan de l’écliptique, une bande céleste où l’on trouve le Soleil, la Lune, les planètes et les constellations du zodiaque, d’où son nom. Continuer la lecture

Zoom sur NGC 986, une superbe galaxie spirale barrée

L’ESO nous propose une nouvelle image réalisée à l’aide du Very Large Telescope. Il s’agit de NGC 986, une galaxie dans la constellation du Fourneau.

Entre 1750 et 1754 Nicolas-Louis de Lacaille effectua un grand voyage dans l’hémisphère sud où il avait été envoyé pour mesurer l’arc du méridien. L’astronome français en profita pour créer l’Observatoire du Cap (Afrique du Sud) où il réalisa un grand nombre d’observations astronomiques.

Il redécoupa le ciel austral en y glissant 14 nouvelles constellations. Celle du Fourneau est particulièrement discrète puisque l’étoile la plus brillante n’est que de magnitude 3,8 !

En vidéo : les 10 plus grandes découvertes des télescopes de l’ESO

C’est dans la constellation du Fourneau que se situe NGC 986, une galaxie spirale barrée de onzième magnitude qui fut découverte en 1828 par l’astronome australien James Dunlop depuis l’observatoire privé de Thomas Brisbane dont il était l’assistant.

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Les galaxies spirales barrées se caractérisent par la présence en leur centre d’une bande d’étoiles dont les extrémités se prolongent par des bras spiraux, contrairement aux galaxies spirales ordinaires dans lesquelles les bras émergent directement du noyau.

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Zoom sur la Croix du Sud, la plus petite des constellations

Une image prise au pied d’une des coupoles de l’Observatoire de La Silla nous permet de découvrir la minuscule constellation de la Croix du Sud.

Avec une superficie de 68 degrés², la Croix du Sud est la constellation la moins étendue, ce qui ne l’empêche pas d’être bien connue de tous les observateurs du ciel austral.

Elle est d’abord très utile pour trouver le pôle sud céleste : il suffit pour cela de prolonger 4,5 fois la distance entre les étoiles Gacrux et Acrux pour trouver le point par lequel passe l’axe de rotation de la Terre, dans une région céleste très pauvre en étoiles (l’étoile polaire bien connue sous nos latitudes n’a en effet pas d’équivalent dans l’hémisphère sud).

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La Croix du Sud est également un passage obligé pour trouver Alpha Centauri (Toliman) et Beta Centauri (Agéna), le système stellaire le plus proche du Soleil dont le troisième membre, le plus célèbre bien qu’il soit invisible à l’œil nu, est Proxima Centauri (cette naine rouge est peut-être accompagnée d’une exoplanète, une hypothèse séduisante que vise à confirmer le programme Pale Red Dot).

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Le site du Very Large Telescope au Chili vu de satellite

L’un des satellites Pléiades a photographié les 4 coupoles du Very Large Telescope, le fleuron de l’ESO implanté dans les Andes Chiliennes.

C’est depuis le centre spatial guyanais qu’ont été lancés les satellites Pléiades 1A en décembre 2011 et Pléiades 1B un an plus tard. Ces deux satellites, construits dans le cadre du programme franco-italien Orféo (Optical and Radar Federated Earth Observation), sont capables de réaliser chacun 500 images par jour grâce à un détecteur très sensible permettant de réduire les temps d’exposition. Ils observent la Terre à des fins civiles ou militaires depuis une orbite héliosynchrone basse (694 km d’altitude), venant ainsi compléter avec une meilleure résolution le travail des satellites Spot.

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L’image ci-dessus, proposée par le CNES, a été  acquise en 2013. Elle révèle l’un des sites les plus emblématiques de l’ESO, le Very Large Telescope.

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Des étoiles pauvres en métaux en pleine Voie lactée

2MASS J18082002–5104378 est une des premières étoiles qui se sont formées à la naissance de notre Voie lactée il y a plus de 13 milliards d’années.

En 2011 une équipe d’astronomes européens utilisant le VLT avait mis la main sur une curieuse étoile dans la constellation du Lion, SDSS J102915+172927 (cataloguée dans le Sloan Digital Sky Survey). Cet astre étrange avait une proportion de métaux (des éléments plus lourds que l’hélium) plus de 20.000 fois inférieure à celle du Soleil ce qui signifiait que nous observions une étoile très âgée.

En vidéo : les 10 plus grandes découvertes des télescopes de l’ESO

En effet chaque nouvelle génération d’étoiles s’enrichit des métaux dispersés par la génération précédente de supernovae ; une étoile pauvre en métaux est donc née peu après le Big Bang à partir des éléments chimiques les plus légers disponibles, l’hydrogène et l’hélium.

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C’est le cas également pour 2MASS J18082002–5104378, une autre étoile UMP (pour Ultra Metal Poor) en pleine Voie lactée qui a été étudiée par une équipe de chercheurs américano-brésiliens dirigée par Jorge Melendez (Université de São Paulo) à l’ESO. Cet astre, qui contient 10.000 fois moins de fer que le Soleil, a une magnitude de 11,9 ce qui en fait l’une des plus brillantes étoiles UMP connues.

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26 janvier 2015 : féerie cosmique dans le ciel de La Silla

Retour sur une incroyable image réalisée en janvier 2015 par le photographe  Petr Horálek depuis l’Observatoire de La Silla dans les Andes chiliennes.

Tout comme  Babak Tafreshi, Stéphane Guisard, Yuri Beletsky ou encore Miguel ClaroPetr Horálek est l’un des ambassadeurs de l’ESO, un groupe de photographes qui réalisent des images destinées à mettre en valeur les différents sites astronomiques de l’Observatoire Européen Austral et les recherches qui y sont menées.

En vidéo : un mystérieux phénomène lumineux brouille les observations des télescopes de l’ESO

En janvier 2015 Petr Horálek se trouvait à l’Observatoire de La Silla, un sommet des Andes Chiliennes (2400 mètres d’altitude) à 600 kilomètres au nord de Santiago où l’ESO a implanté ses premières coupoles dans les années 1960 (le plus gros télescope a un diamètre de 3,6 mètres).

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Le nouveau visage du système stellaire Alpha Centauri

En compilant une énorme quantité d’observations, deux astronomes belges viennent de dépoussiérer le portrait du système stellaire Alpha Centauri.  

Alpha Centauri est l’astre le plus brillant de la constellation australe du Centaure. Il s’agit en réalité d’un système stellaire triple composé de deux étoiles proches l’une de l’autre (les composantes A et B à 4,36 années-lumière de nous) et d’une troisième, Alpha Centauri C à 4,22 années-lumière (l’étoile la plus proche du Système solaire).

En vidéo : les 10 plus grandes découvertes des télescopes de l’ESO

Alpha Centauri A est une étoile très semblable au Soleil avec un type spectral G2. Sa voisine B (de type K1) est juste un peu moins lumineuse que notre étoile. Quant à Alpha Centauri C il s’agit d’une naine rouge beaucoup plus discrète que ses 2 voisines, mais qui doit sa célébrité à sa distance puisqu’il s’agit de l’étoile la plus proche, mieux connue sous le nom de Proxima Centauri.

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Pétroglyphes sous les étoiles dans le désert d’Atacama

Dans le désert d’Atacama, au Chili, coexistent les instruments très sophistiqués de l’Observatoire Européen Austral (ESO) et des pétroglyphes très anciens.

Des télescopes dans le désert :

Perchés dans les Andes chiliennes, les télescopes de l’ESO sont parmi les plus performants au monde. Là-bas la Voie lactée resplendit comme nulle part ailleurs sous un ciel exempt de toute pollution lumineuse. Seul l’airglow peut atténuer l’éclat des étoiles. Les astronomes disposent d’instruments gigantesques pour sonder l’Univers dans toutes les longueurs d’ondes (VLT, ALMA et bien d’autres…).

Le Very Large Telescope se compose de 4 télescopes de 8,2 mètres de diamètre. © ESO

Ce concentré de technologie ne doit pas nous faire oublier l’histoire du désert d’Atacama, cette terre qui de prime abord semble bien hostile à la vie. Continuer la lecture

En vidéo : l’airglow, l’étrange lumière du ciel nocturne

Même quand on l’observe dans le désert, le ciel nocturne n’est jamais totalement noir. Le responsable est l’airglow, un phénomène de chimiluminescence.

Depuis quelques années les photographies de la voûte céleste montrent d’étranges lueurs même lorsqu’elles sont réalisées dans des sites exempts de toute pollution lumineuse, comme au pied du VLT dans le désert d’Atacama.

C’est le rayonnement du Soleil qui est à l’origine de ces lueurs nocturnes que les astronomes surnomment l’airglow : les rayons solaires ultraviolets détruisent certaines molécules présentes dans notre atmosphère pendant la journée, entraînant des réactions chimiques complexes qui se poursuivent la nuit, avec parfois production de lumière, un phénomène appelé chimiluminescence.

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L’astrophotographe Yuri Beletsky voit régulièrement la signature de l’airglow sur ses images sous forme de draperies lumineuses qui masquent les plus discrètes nébuleuses, une nouvelle forme de pollution lumineuse qui inquiète les astronomes de l’ESO : ces derniers sont en effet installés dans une zone où cette chimiluminescence est plus importante en raison d’une faiblesse du bouclier magnétique terrestre connue sous le nom d’anomalie de l’Atlantique sud.

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ESO 593-IG 008, la fée Clochette dans le Sagittaire

ESO 593-IG 008 est le résultat d’une collision cosmique entre trois galaxies. Surnommé The bird (l’oiseau), son aspect évoque surtout celui d’une fée.

Situé à 650 millions d’années-lumière dans la constellation du Sagittaire, ESO 593-IG 008 est le résultat de la rencontre entre deux galaxies spirales et une galaxie irrégulière. Il aura fallu la puissance de l’instrument NACO pour en arriver à cette conclusion, alors qu’on a longtemps pensé que deux galaxies seulement étaient impliquées dans cette collision cosmique.

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NACO est la contraction de Nasmyth Adaptive Optics System (NAOS) et Near-Infrared Imager and Spectrograph (CONICA), un spectrographe qui travaille dans l’infrarouge couplé à un système d’optique adaptative destiné à corriger les turbulences de l’atmosphère terrestre.

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La nébuleuse de la Carène, une immense région H II

C’est depuis l’hémisphère sud qu’on peut admirer NGC 3372, la nébuleuse de la Carène, qui est l’une des nébuleuses en émission les plus étendues du ciel.

C’est en 1752 , alors qu’il effectue une mission dans l’hémisphère austral au cours de laquelle il doit mesurer l’arc du méridien, que l’astronome français Nicolas-Louis de Lacaille découvre la nébuleuse de la Carène. C’est l’une des plus grandes régions H II (hydrogène ionisé) de la Voie lactée : elle couvre une surface apparente de 3 degrés (soit six fois la Pleine Lune) ce qui, à une distance de près de 9000 années-lumière représente une taille réelle d’environ 460 années-lumière.

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L’objet le plus spectaculaire de la nébuleuse est l’étoile Eta Carinae, une hypergéante variable bleue. Nous voyons à peine cet astre à l’œil nu (sa magnitude est de 6,2), mais il a pourtant une masse 150 à 300 fois plus élevée que celle du Soleil et brille 5 millions de fois plus fort.

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