Pour fêter le Nouvel An chinois ce vendredi 12 février, début de l’Année du Buffle, un astrophotographe nous propose un clin d’œil céleste.
Ruminant cosmique :
Sur sa page Facebook, Jeff Dai (voir sa galerie Flickr) a posté une belle composition céleste pour saluer le Nouvel An chinois. Cet astrophotographe est le plus jeune membre du collectif TWAN (The World At Night). Comme ses collègues, il passe de nombreuses nuits dehors à immortaliser les paysages célestes. Sur ce cliché, nous voyons au centre la belle constellation d’Orion. L’étoile géante Bételgeuse, de couleur orangée, en marque la limite supérieure.
Le 9 février 1913, des observateurs virent défiler une succession de boules de feu que l’on surnomma la Grande procession de météores.
Inquiétant spectacle dans le ciel :
Certains phénomènes célestes marquent les esprits à tout jamais. On pense bien sûr aux éclipses totales de Soleil (celle par exemple du 11 août 1999 en France) ou aux brillantes comètes comme Neowise en 2020. Ce qui s’est passé le 9 février 1913 dans le ciel du Canada est bien différent. Plusieurs centaines d’observateurs médusés assistèrent au passage de nombreuses boules de feu. Elles se déplaçaient en groupes par vagues successives. Cette Grande procession de météores comme on la surnomma traversa le ciel nocturne du Canada jusqu’au Brésil. L’événement fut immortalisé par une gravure de l’artiste canadien Gustav Hahn :
L’artiste Gustav Hahn immortalisa la Grande procession de météores du 9 février 1913.
L’astronome canadien Clarence Chant (1865-1956) s’intéressa au phénomène et collecta plus d’une centaine de témoignages. Il en arriva à la conclusion qu’on avait observé les morceaux d’une petite lune temporaire de la Terre qui s’était désintégrée, une hypothèse parmi d’autres.
Dangereuses rencontres cosmiques :
Ce phénomène en rappelle deux autres, encore plus spectaculaires. Le 30 juin 1908, c’est probablement le rebond sur l’atmosphère d’un petit astéroïde qui provoqua l’événement de la Toungouska. Les rares témoins présents dans cette région du nord de la Sibérie assistèrent à une formidable explosion dans le ciel. Les arbres furent couchés sur une superficie de 2.000 km². Plus récemment, le 15 février 2013, c’est une météorite de 12.000 tonnes qui se désintégra dans le ciel de l’Oural, au-dessus de la ville de Tcheliabinsk, occasionnant d’importants dégâts.
On a enregistré en vingt ans l’arrivée dans notre atmosphère de 556 météorites d’une taille supérieure à 1 mètre de diamètre, soit en moyenne deux impacts chaque mois (graphique ci-dessus). Fort heureusement ces nombreuses rencontres se soldent presque toujours par la désintégration de la météorite.
Certaines photographies traversent le temps en gardant tout leur impact visuel. Exemple avec cet orage sur l’Observatoire de Kitt Peak.
Un observatoire dans le désert :
Situé en Arizona, le désert de Sonora est la plus grande zone aride de l’Amérique du Nord. On y trouve de magnifiques cactus Saguaro (Carnegiea gigantea) dont certains atteignent 15 mètres de haut. En raison de son climat, la région a été choisie en 1958 pour y créer un observatoire astronomique. L’Observatoire de Kitt Peak (KPNO) accueille actuellement 24 télescopes. 22 sont des télescopes optiques (dont le télescope Mayall de 4 mètres de diamètre) et 2 sont des radiotélescopes. Ce regroupement d’instruments est unique au monde.
Elle fut la première femme astronome de l’Histoire. Portrait de Caroline Herschel qui vécut dans l’ombre de son célèbre frère, William.
La musique pour conjurer le sort :
D’elle, nous n’avons que des portraits peu flatteurs, excepté celui que reproduit Camille Flammarion dans son “Astronomie populaire“. Il faut dire que Caroline Herschel est sévèrement marquée dans sa jeunesse par la variole et le typhus. Née le 16 mars 1750 à Hanovre dans une famille de musiciens, cette petite femme (1 mètre 40) au physique ingrat est destinée aux tâches ménagères, ce qui ne l’empêche pas de très bien chanter. En 1772, son frère aîné William la fait venir en Grande-Bretagne, où il est installé comme organiste.
Caroline Herschel en train de retranscrire les observations astronomiques de son frère William. Gravure extraite de “l’Astronomie populaire”, ouvrage de Camille Flammarion.
Caroline y apprend l’anglais et commence une belle carrière de soprano, se produisant régulièrement à Bath où elle réside avec son frère et dans la ville voisine de Bristol. Mais William s’est découvert une autre passion dans laquelle il va entraîner sa sœur : l’astronomie. Continuer la lecture de Caroline Herschel, astronome de l’ombre à la lumière→
L’Observatoire du Cerro Tololo au Chili fait partie du National Optical Astronomy Observatory. Il dispose d’un télescope de quatre mètres.
Sommet chilien :
Le CTIO (Cerro Tololo Inter-American Observatory) est installé à 2.200 mètres d’altitude sur le Cerro Tololo. C’est l’un des sommets qui encadrent la vallée de l’Elqui au Chili. L’air y est très sec et la pollution lumineuse absente. C’est ce qui explique la présence d’autres installations astronomiques dans la région. Le Gemini sud et le LSST (Large Synoptic Survey Telescope) sont construits sur un autre sommet, le Cerro Pachón. Le Cerro Tololo Inter-American Observatory est l’un des quatre observatoires rassemblés au sein du NOAO, une institution dont le siège est à Tucson, en Arizona.
Comment photographier la Station spatiale avec un télescope d’amateur alors qu’elle file à 28.000 km/h ? Réponse avec ce superbe cliché.
Meccano géant au-dessus de nos têtes :
La Station spatiale internationale (ISS en anglais pour International Space Station) circule à environ 400 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle est le fruit d’une coopération entre les agences spatiales américaine, russe, européenne, japonaise et canadienne. L’assemblage de cette structure de plus de 300 tonnes grande comme un terrain de football a commencé en 1998. Elle est occupée en permanence par des astronautes qui la rejoignent désormais avec la capsule Crew Dragon.
Des chercheurs ont pu préciser la date de la mort d’une impératrice byzantine en s’appuyant sur le passage de la Grande comète de 1240.
Nicée, un état éphémère :
Le XIIIe siècle a été marqué par la brève existence de l’Empire de Nicée. En 1204, la prise de Constantinople par les croisés signe la fin de l’Empire byzantin d’Alexis III. Son gendre, Théodore Laskaris, se réfugie à Nicée où il reconstitue un état qui s’étale de la mer Égée à la mer Noire. À sa mort en 1221, sa fille Irène Lascarine devient impératrice de Nicée (elle est mariée à Jean Vatatzès, le successeur de l’empereur Théodore Lascaris). L’Empire de Nicée disparaîtra en 1261 avec la reconquête de Constantinople.
Représentation de l’impératrice Irène Lascarine. https://albumromanski.pl/
L’impératrice Irène exerce le pouvoir aux côtés de son mari. Ensemble, ils établissent des relations amicales avec les états voisins. Selon les récits historiques, Irène est considérée comme une impératrice modeste et prudente tenue en haute estime par le peuple. Continuer la lecture de Une comète permet de dater la mort d’une impératrice byzantine→
Les douze mois écoulés ont été très riches en événements astronomiques. Retour en images sur les spectacles célestes de 2020.
Alors que pour beaucoup 2020 laissera un goût amer en raison de la pandémie, les amoureux du ciel nocturne ont connu une très belle année. Astronomes amateurs et astrophotographes ont pu se délecter avec de nombreux spectacles célestes. Je vous propose d’en retrouver quelques-uns que j’ai pu immortaliser avec la complicité de Christine, ma compagne. Ce diaporama composé d’une trentaine de clichés est accompagné du Prélude en Do Majeur de Jean-Sébastien Bach.
Le partage d’un montage photo sur les réseaux sociaux a parfois des conséquences inattendues. Exemple avec cette Pleine Lune au bout d’une route.
Le succès de cette photo est indéniable. Des centaines de milliers de “like“, une multitude de partages, la publication sur des pages d’organismes de nature… Serai-je en train de vous parler de l’une des superbes images primées au concours BigPicture Natural World ? Pas du tout ! Le cliché en question n’est qu’un très mauvais montage photo. On y voit la Pleine Lune dans un ciel d’encre au bout d’une route enneigée.
Au-dessus du VLT, cet ensemble de télescopes implantés au sommet du Cerro Paranal, un tourbillon d’étoiles a été immortalisé par un photographe de l’ESO.
La Terre tourne, pas le ciel :
La Terre tourne sur elle-même autour d’un axe imaginaire, un mouvement à l’origine de l’alternance des jours et des nuits. Cette rotation explique pourquoi nous voyons le Soleil et la Lune se lever à l’EST et se coucher à l’OUEST environ 12 heures plus tard. Si vous admirez le ciel nocturne vous noterez les mêmes déplacements des étoiles : les constellations semblent circuler d’EST en OUEST également. Il en est de même pour les planètes. Vous le constaterez en vous plaçant en début de nuit face au SUD : Saturne et Jupiter s’enfuient à l’OUEST pendant que Mars se lève à l’EST.
Considéré comme le premier grand observateur des temps modernes, Tycho Brahe est surtout connu pour avoir découvert la supernova de 1572.
Naissance d’une passion :
Tycho Brahe est né le 14 décembre 1546 au Danemark. Elève intelligent, il entre à l’Université en 1559. Un an plus tard, il observe une éclipse de Soleil et se découvre une passion pour le Ciel. Abandonnant des études de droit, il se tourne alors vers les mathématiques. Après avoir voyagé en Europe où il rencontre d’autres scientifiques, il revient chez lui en 1571 à la mort de son père. Il décide alors de se consacrer pleinement à l’observation des astres :
En vidéo : l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet (découvrez son blog LUMINESCIENCES) nous raconte l’histoire de Tycho Brahe
Toujours en pleine exploration depuis qu’il s’est posé sur Mars en août 2012, le rover martien Curiosity est une des plus belles réussites de la NASA.
Une exploration inédite :
Visionnée près de 25 millions de fois depuis sa présentation, l’animation mettant en scène le rover martien Curiosity est un modèle du genre. À l’occasion de la Fête de la Science, alors que la planète Mars est au plus près de nous, revivez en vidéo la saga du plus ambitieux programme d’exploration planétaire.
Pour cette mission la NASA a mis les petits plats dans les grands, dépensant 2,5 milliards de dollars. Curiosity emporte 75 kg de matériel scientifique dont deux laboratoires. Ces derniers seront approvisionnés en échantillons prélevés par une foreuse. Pour faire face à la rigueur des hivers martiens le rover est équipé d’un générateur thermoélectrique à radioisotope. Il est en outre conçu pour parcourir 20 km et gravir des pentes à 45°. Continuer la lecture de Vidéo : revivez l’extraordinaire odyssée du rover Curiosity→
Une coopération internationale a permis d’observer avec succès une occultation d’étoile par Polymèle. Cet astéroïde doit être survolé par une sonde en 2027.
Des Troyens pour Lucy :
En octobre 2021, la NASA a prévu de lancer Lucy. Cette sonde doit survoler pas moins de six astéroïdes entre 2027 et 2033. Si Donaldjohanson est un membre de la ceinture principale, les cinq autres sont des astéroïdes troyens. Ces derniers se situent aux points de Lagrange L4 et L5 de Jupiter.
La mesure des distances dans l’univers implique l’emploi d’unités spécifiques. L’unité astronomique est utilisée pour la banlieue du Système solaire.
Une question de distance :
Devant l’immensité de notre Univers, les astronomes ont été dans l’obligation d’inventer de nouvelles unités de mesure. Il était en effet impossible de compter en kilomètres les distances qui nous séparent des astres dès que l’on quitte le Système solaire. L’unité astronomique a fait son apparition en 1958 : elle représentait la distance Terre-Soleil. Mais comme cette distance varie au cours de l’année, elle a été redéfinie en 2012 lors de la 28e assemblée générale de l’Union astronomique internationale (IAU).
En Afrique du Sud, la ville de Vredefort a donné son nom à l’immense cratère d’impact (le plus grand connu à ce jour sur Terre) dans laquelle elle se situe.
Structure géante :
À 120 kilomètres au sud-ouest de Johannesburg (Afrique du Sud), on peut découvrir le plus grand cratère d’impact du monde, celui de Vredefort. L’astéroïde qui a creusé ce cratère de 300 km de diamètre devait avoir une taille comprise entre 10 et 15 km. L’impact s’est produit il y a un peu plus de 2 milliards d’années ce qui explique que le cratère soit très érodé. On parle d’ailleurs plutôt d’astroblème quand on se trouve face à un cratère fossile (comme dans le cas de Rochechouart).
Quoi de mieux qu’une gracieuse danseuse pour accompagner la chorégraphie des planètes Vénus et Mercure actuellement au crépuscule ?
Comme nous le rappelle François Aru dans ses Visions Nocturnes, les planètes intérieures Vénus et Mercure ont entamé une belle chorégraphie pour quelques soirs (je vous en ai également parlé ici) :
Dans la soirée du 21 les deux astres étaient alignés verticalement au-dessus de l’horizon OUEST peu après le coucher du Soleil. Avec la complicité de Christine, qui a bien voulu jouer le rôle d’une danseuse, nous avons immortalisé ce rapprochement apparent entre les deux planètes :
L’image a été réalisée avec un boîtier Nikon D3100, un objectif de 50 mm de focale diaphragmé à 5,6 et une pose d’1/4 de seconde à 400 iso. La petite étoile visible au bout de la main la plus haute est Beta Tauri. Connue également sous le nom de Elnath, c’est la deuxième étoile la plus brillante de la constellation du Taureau, avec une magnitude apparente de 1,7. Continuer la lecture de Une danseuse aux côtés des planètes Vénus et Mercure→
Les miroirs des 4 télescopes du VLT font l’objet d’un entretien régulier. Une opération délicate indispensable pour maintenir la qualité des observations.
4 télescopes exceptionnels :
Installé dans le désert chilien de l’Atacama au sommet du Cerro Paranal depuis plusieurs décennies, l’Observatoire européen austral (ESO) est constitué de nombreux instruments astronomiques parmi les plus puissants du monde qui opèrent sous l’un des ciels les plus purs de la planète. Les 4 télescopes qui composent le VLT (Very Large Telescope) sont les plus réputés. Ils sont équipés de miroirs primaires de 8,2 mètres de diamètre.
Chacun de ces télescopes peut travailler seul, mais on peut aussi les associer à 4 autres télescopes plus petits (1,8 mètre) et mobiles (ils circulent sur des rails) de façon à former un interféromètre géant, le VLTI, capable d’offrir des vues de l’Univers 25 fois plus précises qu’avec un seul des télescopes. Continuer la lecture de En vidéo : le nettoyage des miroirs du Very Large Telescope→
Cet article reproduit intégralement l’hommage rédigé par Laurent Vadrot à l’occasion du décès de l’astronome amateur Michel Verdenet.
Michel Verdenet (décédé le 11/04/2020) était un astronome amateur qui se définissait essentiellement comme un observateur visuel. Il pratiqua également la photographie argentique mais n’utilisa jamais l’imagerie numérique. Il était dans la lignée de Pierre Bourge avec qui il avait correspondu et qu’il avait pu rencontrer.
On la trouve dans les sarcophages ou gravée sur le plafond des tombes. Nout est l’une des plus anciennes divinités dans l’Égypte antique.
Neuf divinités régissent l’univers
Lorsqu’on se penche sur l’astronomie dans l’Égypte antique, on découvre de très nombreuses représentations de Nout, la divinité du ciel. Elle a le plus souvent la forme d’une femme nue couverte d’étoiles. Ses membres prennent appui aux quatre coins de la Terre. Ils symbolisent les quatre points cardinaux. Avec Atoum, Tefnout, Shou, Geb, Osiris, Isis, Seth et Nephthys, elle constitue l’ensemble des divinités à l’origine de toutes les forces présentes dans l’univers. On parle de l’« Ennéade » à propos de ce groupe de neuf dieux vénérés à Héliopolis, la capitale religieuse du pays.
Certains égyptologues voient en Nout une représentation de la Voie lactée.