Comment immortaliser la comète Tsuchinshan-ATLAS

Quand une belle comète se présente, on a tous envie d’en garder la trace. Préparez-vous, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS arrive !

Comète à l’horizon :

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS (que l’on peut encore suivre dans le coronographe de la sonde SOHO), va devenir visible sur l’horizon Ouest en fin de journée à partir du 12 octobre. Si son éclat est conforme aux prévisions, elle sera observable à l’œil nu. Elle “grimpera” chaque soir un peu plus dans le ciel, devenant visible de plus en plus longtemps. Dans le même temps, son éclat (on parle de magnitude) va diminuer progressivement car elle s’éloigne du Soleil. Voici quelques conseils pour la photographier.

Avec un appareil photo :

Les premiers soirs, l’astre chevelu sera assez bas, l’occasion de réaliser de jolies compositions avec un premier plan. Un appareil photo sur pied avec des focales de 50 à 200 millimètres fournira de beaux clichés. La sensibilité (de 100 à 3200 iso) et la vitesse de prise de vues (de une à cinq secondes) dépendront de la luminosité de la comète et de la clarté du fond du ciel. Déclenchez l’appareil sans le toucher (avec un retardateur ou un câble dédié) pour éviter les vibrations. Voici quelques images réalisées en 2020 lors du passage de la comète Neowise :

Début juillet à l’aube. Boîtier Panasonic FZ 82, focale de 35 millimètres (zoom) et une pose de 4 secondes à 100 iso avec le château de Murol (Auvergne) au premier clan.
Mi-juillet à l’aube, Nikon D3200, focale de 75 millimètres (zoom) et une pose d’une seconde à 800 iso. Christine prend la pose à une dizaine de mètres.
Fin juillet en soirée sous le ciel particulièrement pur du Morvan. Une pose de 5 secondes à 3200 iso, boîtier Nikkon D7100, objectif de 50 mm focale fixe.
Avec un smartphone :

Les téléphones mobiles ne cessent d’évoluer, en particulier en photographie. Capteurs de plus en plus sensibles et fonctionnalités enrichies offrent de nouvelles possibilités de prises de vues. Au point que certains n’hésitent plus à pointer leur smartphone en direction du ciel nocturne. C’est le choix qu’a fait Yann Grouselle. Les conseils qu’il donne pour photographier la Voie lactée s’appliquent également aux comètes :

Conseils valables pour l’ensemble des smartphones disponibles aujourd’hui, pour peu qu’il soit possible de régler leur sensibilité et de faire des poses longues de plusieurs secondes.

Avec un télescope :

La plupart des comètes ne sont pas assez lumineuses et/ou pas assez étendues pour être photographiées avec un simple appareil photo ou un smartphone. Pour celles et ceux qui attraperont le virus des comètes, un télescope deviendra vite indispensable. L’instrument devra être motorisé, puisqu’il faudra en même temps compenser la rotation de la Terre et le mouvement propre de la comète devant les étoiles. Écoutons Christophe de la Chapelle (La Chaîne Astro) à l’occasion du passage de la comète 46P/Wirtanen en 2018 :

J’espère que tous ces conseils pourront vous être utiles. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser plus bas en laissant un commentaire !

Vous pourriez aimer :

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La sonde SOHO éblouie par la comète C/2023 A3

Se glissant entre le Soleil et la Terre, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS est observable dans le coronographe de la sonde SOHO.

Observatoire solaire :

Lancée fin 1995, la sonde SOHO (Solar and Heliospheric Observatory) fournit quotidiennement un bulletin de santé du Soleil dans différentes longueurs d’onde. Elle est équipée de deux coronographes LASCO (Large Angle and Spectrometric Coronagraph) destinés à étudier la couronne solaire. Le principe du coronographe a été mis au point dans les années 1930 par l’astronome français Bernard Lyot. Un cache central sert à masquer le Soleil, trop lumineux, de façon à pouvoir observer ce qui se passe autour. Grâce à ce procédé, SOHO a déjà découvert plus de 5.000 comètes ! C’est dans le champ de LASCO C3 que l’on peut actuellement observer la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS :

La planète Mercure (magnitude -1) est également présente dans le champ du coronographe. Durant cette traversée, qui va durer quatre jours, la comète se situe environ à 80 millions de kilomètres de la Terre et 70 millions de kilomètres du Soleil :

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L’éclatante planète Vénus est de retour en soirée

Sa brillance la rend incontournable. Revoici Vénus dans le ciel du soir, un spectacle qui va durer plusieurs mois.

Phare céleste :

Si certains objets astronomiques nécessitent l’usage d’un télescope, ce n’est vraiment pas le cas de Vénus. Avec une magnitude toujours négative (entre -3 et -4), la seconde planète du Système solaire est immanquable. Vous allez pouvoir en profiter pendant plusieurs mois, puisque l’astre en question est installé dans le ciel du soir pour un moment. Vénus va en effet progressivement s’élever au-dessus de l’horizon Ouest, s’écartant de plus en plus du Soleil. L’élongation (l’écart Soleil-Vénus) sera maximale en février 2025 :

Hier soir, Vénus se trouvait au-dessus du jeune croissant de Lune en train de glisser derrière les monts du Beaujolais. Un spectacle que j’ai photographié avec mon boîtier Panasonic FZ 82. Continuer la lecture de L’éclatante planète Vénus est de retour en soirée

Surprise ! Une nouvelle comète s’annonce spectaculaire !

Alors qu’on attend l’arrivée de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, un nouvel astre chevelu très prometteur vient d’être découvert. 

Màj du 02/10/24 :

La comète A11bP7I s’appelle désormais C/2024 S1 (ATLAS).

Surprise céleste :

Depuis quelques semaines, on ne parle que de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS. Déjà belle depuis l’hémisphère Sud, elle passera dans quelques jours entre le Soleil et la Terre. Puis ce sera au tour des observateurs de l’hémisphère Nord de se régaler, car elle devrait gagner en luminosité. Je vous renvoie vers les éphémérides d’octobre 2024 pour tout savoir sur l’arrivée de cette belle voyageuse :

Superbe cliché de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS réalisé le 27 septembre 2024 par l’astrophotographe Alan Dyer depuis Bryce Canyon dans le Sud de l’Utah (USA).

Et voilà qu’une nouvelle comète très prometteuse entre en scène ! Découverte elle aussi par le réseau de surveillance ATLAS, elle porte le matricule provisoire A11bP7I (lire sur COBS). Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle pourrait nous offrir un superbe spectacle… Continuer la lecture de Surprise ! Une nouvelle comète s’annonce spectaculaire !

Éphémérides : le ciel du mois d’octobre 2024

L’arrivée de la comète Tsuchinshan-ATLAS durant ce mois d’octobre 2024 ne doit pas nous faire oublier quelques jolis rendez-vous célestes.

Comète très attendue :

Octobre 2024 devrait nous libérer d’une longue attente. Depuis sa découverte le 23 février 2023 par l’un des télescopes du réseau de surveillance ATLAS, C/2023 A3 fait beaucoup parler d’elle. Pour le moment l’astre chevelu se porte bien (lire ici), même s’il est un peu moins brillant que prévu. L’image ci-dessous a été prise à l’aube du 28 septembre dans le Sud de la France par Denis Huber :

Le 29 septembre, je parvenais à enregistrer l’astre chevelu vers 6 heures 40 depuis mon belvédère dans les hauteurs du Beaujolais, avec à sa gauche le Mont-Blanc (il se situe à 160 kilomètres de mon poste d’observation). Boîtier Nikon D7100, focale de 300 millimètres, une seule pose de 4 secondes à 3200 iso. Comète invisible aux jumelles 8X50 :

Depuis l’Île de la Réunion, elle est beaucoup plus spectaculaire, comme nous le prouve Luc Perrot :

C’est d’ailleurs le cas pour tous les observateurs installés en dessous de quarante degrés de latitude Nord, qui voient la comète plus haute sur l’horizon Est. Admirez par exemple ce superbe cliché réalisé par Alan Dyer depuis Bryce Canyon dans le Sud de l’Utah (USA) :

Ou encore cette magnifique image obtenue à l’aide d’un télescope depuis la Namibie par Gerald Rhemann, Michael Jäger et Denis Möller :

En France, on peut essayer de repérer la comète à l’aube sur l’horizon EST jusqu’au 02 octobre, mais patientons encore quelques jours. Une fois passé entre la Terre et le Soleil, l’astre chevelu redeviendra visible (s’il ne s’est pas disloqué) le soir à l’OUEST après le 10 octobre. Le spectacle sera alors beaucoup plus beau depuis l’hémisphère Nord, les conditions de visibilité s’inversant entre les deux hémisphères (à lire également sur Sky and Telescope).

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Rayon vert au pied du Mont-Blanc

Le Soleil qui pointe son museau derrière les sommets du massif du Mont-Blanc, et c’est un rayon vert qui s’invite brièvement.
Un curieux phénomène :

Le rayon vert est un photométéore qui a été rendu célèbre dans un roman de Jules Verne au titre éponyme. Publié en 1882, ce récit relate les pérégrinations d’un couple parti en Ecosse pour tenter d’observer ce curieux phénomène. De quoi s’agit-il ? Réponse avec cette vidéo :

Le rayon vert est donc la combinaison de deux phénomènes optiques différents, la dispersion et la diffusion de la lumière solaire par l’atmosphère  terrestre. Cette dernière, beaucoup plus épaisse à l’horizon, joue le rôle d’un prisme. Continuer la lecture de Rayon vert au pied du Mont-Blanc

La comète Tsuchinshan-ATLAS survole Bryce Canyon

Avant de s’approcher du Soleil, la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS se dévoile aux basses latitudes, comme ici à Bryce Canyon.

Spectacle à l’aube :

Situé dans le Sud de l’Utah, le parc national de Bryce Canyon est réputé pour ses formations géologiques. Ses sculptures colorées  âgées de plusieurs millions d’années sont le résultat d’une lente érosion. Mais ce n’est pas par amour pour ses cheminées de fée que le photographe Alan Dyer (AmazingSKY) s’y est rendu avant l’aube, le 27 septembre 2024. Il voulait immortaliser l’arrivée de la comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS :

L’astre chevelu, dont on pensait un temps qu’il s’était disloqué (lire ici), se porte bien. Et ce sont les observateurs situés aux basses latitudes qui en profitent pour le moment. Continuer la lecture de La comète Tsuchinshan-ATLAS survole Bryce Canyon

Féérie céleste au-dessus du WIYN Télescope

Le ciel nocturne offre régulièrement de très beaux spectacles. Exemple avec ce cliché pris depuis le WIYN Télescope en Arizona.

Un observatoire dans le désert :

Avec son miroir de 3,5 mètres, le WIYN Télescope (Wisconsin-Indiana-Yale-NOIRLab Telescope) est l’un des plus gros instruments de l’Observatoire de Kitt Peak (KPNO). Seul le télescope Mayall de 4 mètres de diamètre le surpasse. L’observatoire est situé en Arizona dans le désert de Sonora, la plus grande zone aride de l’Amérique du Nord. On y trouve de magnifiques cactus Saguaro (Carnegiea gigantea) dont certains atteignent 15 mètres de haut, et les orages y sont très spectaculaires :

Orage sur l’Observatoire de Kitt Peak le 4 juin 1972. © Gary Ladd/KPNO/NOIRLab

En raison de son climat sec et ensoleillé, la région a été choisie en 1958 pour y installer l’observatoire. Il compte actuellement deux radiotélescopes et vingt-deux télescopes optiques. Continuer la lecture de Féérie céleste au-dessus du WIYN Télescope

La nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) revisitée

L’astrophotographe Bob Fera vient de réaliser un somptueux portrait de la nébuleuse de l’Hélice (NGC 7293) dans le  Verseau.

Spectacle cosmique éphémère :

La nébuleuse planétaire de l’Hélice (NGC 7293) se situe à 650 années-lumière dans la constellation du Verseau. C’est Karl Ludwig Harding qui l’observa le premier en 1824. Cet astronome allemand était déjà célèbre pour avoir découvert la planète naine Junon vingt ans plus tôt. Mais au fait, qu’est-ce qu’une nébuleuse planétaire ? Lorsqu’une étoile de moins de huit masses solaires arrive en fin de vie, elle projette dans l’espace ses couches externes qui forment une bulle gazeuse en expansion. Le  cœur de cet astre (qui va devenir une naine blanche) émet alors un puissant rayonnement ultraviolet qui ionise le gaz de la nébuleuse, lui donnant ses couleurs :

Cette magnifique image est l’œuvre de l’astrophotographe Bob Fera. Elle a nécessité plus de 29 heures de poses cumulées avec différents filtres. Quant au télescope utilisé, son diamètre est de 43 centimètres. C’est un spectacle éphémère à l’échelle de l’Univers, quelques dizaines de milliers d’années tout au plus avant que le gaz de la nébuleuse ne se dilue complètement dans l’espace.

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Comment repérer Neptune au plus près de la Terre

Neptune est à l’opposition le 21 septembre 2024. Voici quelques conseils pour localiser la dernière planète du Système solaire. 

Lointaine planète :

Neptune est la huitième et dernière planète du Système solaire. Elle est la seule dont l’existence avait été prédite par le calcul avant d’être observée. Au XIXe siècle, deux astronomes ont imaginé la présence d’une planète alors inconnue pour expliquer les perturbations de l’orbite d’Uranus. L’Anglais John Couch Adams (en 1843) et le Français Urbain Le Verrier (en 1846) ont alors calculé sa position théorique. Neptune a finalement été observée le 23 septembre 1846 par l’astronome allemand Johann Gottfried Galle. Comme la planète se trouvait à seulement 1 degré de la position calculée par Le Verrier (contre 12 degrés pour Adams), c’est le Français qui a été considéré comme le découvreur :

Neptune photographiée en 1989 par la sonde Voyager 2. @ NASA/JPL

Dans un télescope, Neptune présente un petit disque bleuté. Cette couleur provient du méthane présent dans l’atmosphère de la planète. Avec un diamètre équatorial proche de 50.000 kilomètres, on la range dans la famille des géantes gazeuses, tout comme Jupiter et Saturne. Continuer la lecture de Comment repérer Neptune au plus près de la Terre

L’éclipse de Lune (très) partielle du 18 septembre 2024

Cette fin de nuit a été l’occasion d’observer une très partielle éclipse de Lune avant la prochaine éclipse totale du 14 mars 2025.

Entre ombre et lumière :

Chaque éclipse de Lune (il y en a en moyenne deux par an) attire les photographes et les amoureux du ciel nocturne. Lorsqu’une éclipse est totale, la Lune ne disparaît pas totalement dans le cône d’ombre de notre planète. Curieusement, elle se pare de magnifiques teintes rouges. Le phénomène s’explique par la réfraction des rayons solaires lors de leur traversée de l’atmosphère terrestre. Les rayons rouges sont déviés à l’intérieur du cône d’ombre, les autres couleurs du spectre se dispersent à l’extérieur. Mais ce 18 septembre, la Lune n’a fait qu’effleurer l’ombre de la Terre :

Comme on peut le constater sur ce cliché, le Nord de notre satellite naturel présentait une nette échancrure sombre vers 4 heures 45. Le cliché a été réalisé avec un boîtier Panasonic FZ 82 et son zoom de 1200 millimètres. Ci-dessous une image de mon installation dans la nature. Je l’ai réalisée avec un boîtier Nikon D3200 et un objectif Samyang de 12 millimètres de focale :

La prochaine  éclipse totale de Lune aura lieu le 14 mars 2025. Le phénomène se produisant en fin de nuit pour la France, les habitants de l’Ouest du pays seront les mieux placés pour admirer un coucher de Lune éclipsée. Continuer la lecture de L’éclipse de Lune (très) partielle du 18 septembre 2024

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS se porte bien

On craignait qu’elle ne se désintègre, mais il n’en est rien : la comète C/2023 A3 se rapproche et tient en haleine les astronomes.

Fausse crainte :

On croyait C/2023 A3 perdue. Le 8 juillet dernier, Zdeněk Sekanina avait annoncé que la prometteuse comète était en train de se fragmenter. Ce grand spécialiste s’appuyait sur la courbe de lumière de l’astre chevelu (moins élevée que prévu) pour annoncer sa fin prochaine. Mais finalement, C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS se porte plutôt bien. La preuve avec cette image réalisée à l’aube du 16 septembre. Elle a été prise depuis l’Australie par Terry Lovejoy, une autre célébrité dans le monde des comètes :

À cette date, il estime la magnitude de l’astre chevelu à 4,4. La comète devient donc de plus en plus lumineuse. Petit bémol, elle brille moins que ce que laissaient espérer les premières estimations. Continuer la lecture de La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS se porte bien

Vision insolite de la constellation d’Orion

Je vous propose aujourd’hui une image inhabituelle de la constellation d’Orion, qui fascine les hommes depuis des millénaires. 

Vision insolite :

La célèbre constellation est de retour en fin de nuit. L’image que je vous propose a été réalisée avec un boîtier Nikon D7100, un objectif de 50 millimètres de focale et une pose de 15 secondes avec une sensibilité de 3200 iso. Grâce à la mise au point sur le premier plan (un télescope Celestron 6 XLT), on obtient des étoiles défocalisées :

Un procédé qui permet de mieux voir leurs couleurs : l’éclat orangé de la supergéante Bételgeuse, l’azur des géantes bleues du baudrier ou encore le rose pâle de Messier 42, la nébuleuse d’Orion. Continuer la lecture de Vision insolite de la constellation d’Orion

Saturne : dix ans d’imagerie depuis un balcon lyonnais

Depuis son balcon lyonnais, l’astronome amateur Lionel Guyonnet a patiemment photographié Saturne et ses anneaux pendant une décennie.

Saturne au balcon :

Tous les astronomes amateurs n’ont pas la chance de disposer d’un véritable observatoire dans leur jardin. Ceux qui habitent en ville doivent s’adapter. Certains (comme Christian Bertincourt) prennent la route, d’autres (comme James Dias) se contentent d’une fenêtre ouverte. Lionnel Guyonnet, lui, dispose d’un balcon en plein cœur de Lyon. Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais cet électricien a su en tirer profit :

Il suffit pour s’en convaincre de faire un tour sur ses galeries AstroBin et Flickr. Avec patience et ténacité, il a photographié Saturne pendant une décennie. Le résultat permet d’apprécier le balancement des anneaux de Saturne, un phénomène qui fascine les astronomes depuis longtemps. Continuer la lecture de Saturne : dix ans d’imagerie depuis un balcon lyonnais

En vidéo : la Lune insolite de Darya Kawa Mirza

En multipliant les traitements informatiques, l’astrophotographe Darya Kawa Mirza réalise d’étonnantes images lunaires.  

Astrophotographe irakien :

À Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, le jeune astrophotographe Darya Kawa Mirza (31 ans) s’est spécialisé dans l’imagerie lunaire. Depuis plusieurs années, il photographie la surface cratérisée de notre satellite naturel. Il n’est certes pas le seul, mais ses images se remarquent d’emblée. Grâce à de nombreux traitements informatiques (coloration, accentuation des reliefs…), Darya Kawa Mirza nous montre la Lune sous un nouveau jour :

Une démarche qui a retenu l’attention des administrateurs de l’APOD en 2023, et qui lui vaut également une belle notoriété sur Instagram. Continuer la lecture de En vidéo : la Lune insolite de Darya Kawa Mirza

Spectacle : Saturne au plus près de la Terre

Au plus près de la Terre le 8 septembre 2024, la planète Saturne nous offre le spectacle fascinant de ses anneaux. Un régal dans un télescope.

Lointaine merveille :

Saturne est une planète géante gazeuse, la seconde après Jupiter. Sa magnitude apparente peut atteindre 0 lors de son opposition (elle est alors à l’opposé du Soleil, formant l’alignement Soleil-Terre-Saturne). Pour cette opposition 2024, la sixième planète du Système solaire se situe à un peu moins de 1,3 milliard de kilomètres, dans la constellation du Verseau. Le diamètre apparent du disque de la planète est de 19 secondes d’arc, porté à 43 secondes d’arc pour la limite des anneaux :

Ce superbe cliché a été réalisé une dizaine de jours avant l’opposition. Outre les bandes gazeuses qui ceinturent le disque de la planète, on distingue également deux de ses nombreux satellites.  © Simon Labergère et Robin Le Guern

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Spica frôle le jeune croissant de Lune

Dans la soirée du 6 septembre, on pouvait admirer l’étoile Spica juste à côté de la Lune, alors qu’en Amérique on assistait à une occultation.

Un phare dans la Vierge :

Spica (Alpha Virginis) est la plus brillante étoile de la Vierge. Cette constellation est surtout connue pour abriter un amas de plus de 1.500 galaxies dont Arp 116. Alpha Virginis (appelée aussi l’Épi) se situe à plus de 250 années-lumière. Avec une magnitude de 1, c’est la quinzième étoile la plus brillante du ciel nocturne. Je vous rappelle que la première est Sirius dans la constellation du Grand Chien. L’Épi est en réalité une binaire à éclipses dont l’éclat varie de seulement 6/100ème de magnitude tous les quatre jours environ.

Spica à côté du croissant de Lune le 6 septembre 2024. © Jean-Baptiste Feldmann

La déclinaison de Spica (-11°) lui vaut d’être régulièrement occultée par la Lune, beaucoup plus rarement par Mercure et Vénus. Hier soir, la plus brillante étoile de la Vierge se trouvait à proximité du croissant, alors qu’une occultation était visible en Amérique du Nord. Continuer la lecture de Spica frôle le jeune croissant de Lune

La fenêtre de Baade, curiosité du ciel d’été

Pauvre en poussières interstellaires, la fenêtre de Baade nous offre l’opportunité d’observer le centre de notre Galaxie dans le Sagittaire. 

Poussières interstellaires :

Par une belle soirée d’été sans Lune, la Voie lactée fend le ciel du Nord au Sud de sa douce clarté. Cette bande laiteuse correspond à notre Galaxie vue par la tranche, notre Système solaire étant situé en périphérie.

L’artiste flamand Pierre Paul Rubens nous a laissé une représentation de la Voie lactée qui s’inspire de la mythologie gréco-romaine. La Voie lactée représente le lait qui s’échappe du sein de la déesse Héra lorsque cette dernière repousse Hercule sous le regard de Zeus.

En pointant sa modeste lunette en direction de la Voie lactée, Galilée fut le premier à constater qu’elle était composée d’une multitude d’étoiles. Ce qu’il n’imaginait pas, c’est la quantité de poussières interstellaires présentes au milieu des astres. Les astronomes ont calculé qu’en enlevant cette poussière, la Voie lactée serait assez lumineuse pour projeter des ombres !

La poussière interstellaire atténue l’éclat de la Voie lactée. © Jean-Baptiste Feldmann

Toute cette poussière nous empêche d’observer en lumière visible le bulbe central de notre Voie lactée, situé dans la direction du Sagittaire. À moins de pointer une petite zone surnommée la fenêtre de Baade… Continuer la lecture de La fenêtre de Baade, curiosité du ciel d’été

Comment réussir vos photographies planétaires

Vous avez envie de réaliser de belles images planétaires ? Nous avons demandé à Jean-Paul Oger de nous donner quelques conseils.

Semestre planétaire :

Cela ne vous a sans doute pas échappé, mais nous sommes entrés dans une période faste pour les amoureux des planètes. Les oppositions vont se succéder : Saturne le 8 septembre, Jupiter le 7 décembre et Mars le 16 janvier 2025. Une suite de rapprochements très favorables qui pourraient vous donner envie d’immortaliser ces astres. Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les conseils de l’astrophotographe Jean-Paul Oger (à suivre sur Instagram), dont les superbes images illustrent cet article :

Bien choisir son matériel :
  • L’instrument : privilégiez les télescopes plutôt que les lunettes. Un modèle du type Cassegrain ou Dall-Kirkham est parfait, mais on peut opter pour un Newton de gros diamètre ou un Schmidt-Cassegrain. Bien que de qualité, le Maksutov est limité en diamètre. Quant au Ritchey-Chrétien, il a une obstruction centrale trop importante  à l’origine d’une perte de contraste.
  • La caméra : les capteurs couleurs permettent aujourd’hui de réaliser de très bonnes images. Mais si le seeing est excellent, une caméra N et B avec des filtres sera encore plus performante.
Séance d’astrophoto au T400 mm. © Jean-Paul Oger
  • L’indispensable ADC : apparu depuis quelques années, le correcteur de dispersion atmosphérique ou ADC est un petit accessoire indispensable sous nos latitudes. Plus les planètes sont basses et plus l’atmosphère agit comme un prisme en créant des liserés colorés sur le bord des astres. L’ADC permet d’éliminer la plus grande partie de ces défauts qui affectent la résolution finale des images.

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Tête binoculaire, l’accessoire indispensable

Ayant découvert le plaisir d’observer avec une tête binoculaire, j’en suis venu à ne plus m’en passer. Focus sur cet accessoire.

Découverte fortuite :

Une tête binoculaire, pourquoi faire ? Cela fait plusieurs années que j’entends parler de cet accessoire. J’y voyais surtout des inconvénients : perte de luminosité (le faisceau lumineux est divisé en deux), poids important et investissement conséquent (il faut acheter la tête bien sûr, mais également un second jeu d’oculaires). Comme toujours, c’est en essayant qu’on peut vraiment se rendre compte. Cet été, j’ai pu tester l’accessoire en me rendant chez Serge Deconihout :

Serge Deconihout en train d’observer le Soleil. Son grand réfracteur et sa lunette solaire sont tous deux équipés d’une tête binoculaire. © Jean-Baptiste Feldmann

Bien sûr, le réfracteur de Serge est un instrument particulier. Mais quand même, je me suis rendu compte qu’observer avec les deux yeux était un plaisir auquel j’allais avoir envie de goûter plus souvent. Continuer la lecture de Tête binoculaire, l’accessoire indispensable

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh