Actuellement postées au zénith en début de nuit, les fausses jumelles Castor et Pollux sont deux brillantes étoiles à découvrir.
Dans le prolongement d’Orion :
Pour localiser les étoiles Castor et Pollux (fils jumeaux de Zeus et de Léda dans la mythologie grecque), vous devez déjà repérer Orion. La plus belle constellation hivernale est visible plein Sud en début de nuit. Cherchez-la à mi-chemin entre l’horizon et le zénith. Bételgeuse symbolise l’épaule droite du chasseur, Rigel son pied gauche. En prolongeant deux fois une ligne imaginaire qui passe par ces astres, vous arrivez à Castor et Pollux.
En prolongeant deux fois une ligne passant par Rigel et Bételgeuse, vous tomberez sur les étoiles Castor et Pollux.
Cette fin de lunaison m’a donné l’occasion de photographier à l’aube le croissant de Lune au-dessus du château de Beauregard dans l’Ain.
Un château qui domine la Saône :
L’origine du château de Beauregard remonte au XIIIe siècle. C’est Gui de Chabeu, seigneur de Saint Trivier, qui décide sa construction vers 1260. L’édifice est édifié sur une colline au pied de laquelle coule la Saône. Le château doit protéger Villefranche qui se situe sur la rive opposée du fleuve. Victime de plusieurs saccages, l’ouvrage est rénové au XVe siècle par Pierre de Bourbon et Anne de Beaujeu. Après être passé entre les mains de plusieurs propriétaires, il tombe peu à peu en ruines.
Le château est racheté en 1860 par Henri Bouchet. Avec l’architecte Charles Martin, ils incluent les vestiges du château-fort datant du XVe siècle (notamment une tour crénelée) à un nouveau corps de bâtiment. La famille Bouchet est toujours propriétaire de ce château qui ne se visite pas. Continuer la lecture de Le château de Beauregard sous un croissant de Lune→
Les satellites artificiels sont de plus en plus nombreux. Une pollution du ciel nocturne qui vient s’ajouter aux multiples éclairages.
Rayures lumineuses :
Cinq minutes. C’est le temps nécessaire à l’astrophotographe russe Yulia Zhulikova pour révéler l’ampleur du désastre. Une multitude de traits lumineux zèbrent son cliché du ciel nocturne, cliché réalisé en juillet 2021. Des satellites artificiels passent dans tous les sens, une pollution grandissante qui inquiète de plus en plus les astronomes. Yulia Zhulikova avait pourtant choisi de fuir les lumières parasites en s’installant sur les bords du lac de Toktogoul dans le Kirghizistan. Mais même loin des villes, force est de constater que le ciel nocturne perd peu à peu de sa noirceur.
Depuis plus de 25 ans, Yannick Le Garrec invite tous les publics à découvrir les beautés du ciel nocturne à travers ses télescopes.
Naissance d’une passion :
Il suffit parfois d’un livre pour faire basculer le destin d’un jeune garçon. En 1977, Yannick Le Garrec, jeune collégien de 11 ans, met la main sur un ouvrage de Philippe de La Cotardière, écrivain et journaliste scientifique. Après cette lecture, Yannick se lance dans l’observation du ciel avec une paire de jumelles, tout en écoutant les émissions radiophoniques de Pierre Kohler. À cette époque, il découvre également la photographie argentique. Peu après, il s’inscrit au club d’astronomie de son lycée, où il participe à la taille d’un miroir de télescope.
Dans les montagnes de Slovénie, la nuit offre une vision apaisante. Pourtant, l’église du Saint-Esprit commémore de terribles combats.
Sanglantes batailles :
Nous sommes sur la colline de Javorca, en Slovénie. Ici se dresse une petite église depuis 1916. Sur ses murs et son plafond, les noms des 2.800 soldats tombés au cours d’une douzaine de combats. C’était pendant la Première Guerre mondiale, quand l’Autriche-Hongrie se battait contre l’Italie. Cette église en bois a été imaginée par un lieutenant autrichien, Remigius Geyling, ami du peintre Gustav Klimt. Loin derrière se détache le Triglav, plus haut sommet de Slovénie (2.864 mètres).
L’astrophotographe Matej Mlakar s’y est rendu pour immortaliser la Voie lactée hivernale. Son image est une composition réalisée à partir de quinze clichés pour le paysage et quarante-sept pour le ciel. Devant la quiétude des lieux, on a du mal à imaginer ce qui s’est déroulé dans ces montagnes il y a un peu plus d’un siècle. Continuer la lecture de En Slovénie, la Voie lactée enjambe une église du Souvenir→
C’est un phénomène très rare : on observe actuellement trois supernovae dans NGC 5605, une lointaine galaxie spirale.
Explosions cataclysmiques :
Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernovae. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :
En 2022, nous suivrons le retour de Mars, au plus près le 8 décembre. La Planète rouge est actuellement observable du côté de Vénus.
Une planète intrigante :
Mars est sans conteste la planète qui nous fascine le plus. Sa couleur ocre (en raison de la présence d’oxyde de fer à sa surface) et ses variations de luminosité (sa distance peut varier de 50 à 400 millions de kilomètres) avaient été remarquées depuis l’Antiquité. Les premières observations télescopiques débutèrent avec Galilée. L’amélioration des instruments apporta de nouveaux indices troublants. La Planète rouge tournait sur elle-même à la même vitesse que la Terre, et on y observait des calottes polaires dont l’aspect change au fil des saisons.
La chute d’une comète pourrait expliquer le surprenant déclin des groupes d’Amérindiens de la culture Hopewell il y a 1.500 ans.
Hopewell, sept siècles de culture :
Les Amérindiens de l’Est de l’Amérique du Nord ont connu une intense période d’échanges culturels et commerciaux à partir du IIe siècle av. J.-C. Installés le long des cours d’eau, ils vivaient principalement de l’agriculture (tournesol, citrouille, orge, maïs…). Les sites qu’ils ont occupés se caractérisent par la présence de grands tumulus funéraires. Le premier d’entre eux fut étudié dans les années 1890 sur un terrain appartenant à M. C. Hopewell, lequel a donné son nom à cette culture. On a retrouvé sur ces sites une grande variété d’objets (bijoux et ustensiles) en os, en bois, et même en métal. Ces peuples Amérindiens avaient également développé un vaste réseau de voies commerciales reliant le Golfe du Mexique à l’actuel Canada.
Malgré son aspect obscur, la nébuleuse de l’Hippocampe, un nuage moléculaire interstellaire, cache plusieurs pouponnières d’étoiles.
Dans les bras de Céphée :
La constellation de Céphée (le roi des Éthiopiens dans la mythologie grecque), recèle quelques beautés célestes. La nébuleuse de l’Hippocampe (Barnard 150) en fait partie, tout comme plusieurs amas d’étoiles. Parmi eux, Palomar 1, première découverte réalisée en 1954 par le télescope américain de 5 mètres de diamètre, est le plus célèbre. Mais revenons à Barnard 150, l’un des 182 objets du catalogue de l’astronome Edward E. Barnard.
L’Hexagone d’hiver en soirée et trois planètes de retour dans le ciel du matin sont au menu des éphémérides de ce mois de février 2022.
Ciel d’hiver :
Pour ce mois de février, je vous propose de découvrir l’Hexagone d’hiver en début de nuit. Nul besoin d’instrument, vos deux yeux suffisent pour ce voyage cosmique, si possible sans trop de pollution lumineuse. Vous avez plusieurs soirées pour en profiter avant que la Lune ne devienne gênante. Observez-le avant le 8 février, date du Premier Quartier, puis après la Pleine Lune du 16.
Cet astérisme se compose de sept étoiles en commençant par Capella et en tournant dans le sens horaire :
Capella : la plus brillante étoile de la constellation du Cocher (magnitude 0,7) est distante de 42 années-lumière.
Aldébaran : située à 66 années-lumière, la plus brillante étoile de la constellation du Taureau a une magnitude de 0,9.
Rigel : c’est l’astre le plus brillant de la superbe constellation d’Orion. La nébuleuse Messier 42 se trouve à sa gauche.
Sirius : principale étoile de la constellation du Grand Chien, la plus brillante du ciel (magnitude -1,5).
Procyon : la plus brillante étoile de la constellation du Petit Chien (magnitude 0,4) est située à 11,4 années-lumière.
Castor et Pollux : ces deux étoiles ont donné leur nom à la constellation des Gémeaux mais ce sont de fausses jumelles. Castor est distante de 50 années-lumière (magnitude 1,3) et Pollux de 38 années-lumière (magnitude 1,1).
Le 16 à l’aube, Vénus, Mars et Mercure sont proches en direction de l’horizon Sud Est. Si la première est très brillante, les deux autres planètes sont un peu plus délicates à distinguer dans le jour naissant. C’est la Pleine Lune.
Le 23, c’est le Dernier Quartier.
Le 27 et 28 à l’aube, le fin croissant de vieille Lune rend visite au trio planétaire évoqué le 16. Saturne s’invite en-dessous de Mercure pour l’occasion. Un horizon Est-Sud Est parfaitement dégagé est indispensable.
À chacun de ses survols rapprochés de Jupiter, la sonde américaine Juno nous offre de saisissants clichés de la planète gazeuse géante.
Survols au plus près :
En attendant l’arrivée en 2031 de la sonde européenne Juice dans la banlieue de Jupiter, c’est Juno qui étudie la planète géante gazeuse depuis 2016. Chaque survol rapproché lui permet de photographier le sommet de la couche nuageuse avec un luxe de détails. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le passage de Galileo il y a vingt ans. Les images récoltées à chaque perijove (survol rapproché de Jupiter) de la sonde Juno nous laissent sans voix :
Dans la constellation de la Dorade, les étoiles naissantes illuminent de couleurs chatoyantes les bras de la galaxie spirale barrée NGC 1672.
Merveille dans la Dorade :
La constellation de la Dorade est très discrète. Aucune étoile de cet astérisme ne dépasse la magnitude 4. Cela ne l’empêche pas d’héberger quelques merveilles célestes. On y trouve le Grand Nuage de Magellan ainsi qu’une somptueuse galaxie, NGC 1672. Rappelons que le sigle NGC fait référence à l’imposant New General Catalogue of Nebulae and Clusters of Stars qui regroupe près de 8.000 objets du ciel profond. Initié par l’astronome irlando-danois John Dreyer, ce catalogue fit l’objet d’une première édition en 1888.
Le photographe Jean-François Gely a merveilleusement immortalisé la première Pleine Lune de l’année dans le massif du Queyras.
Le massif du Queyras est à cheval sur le département français des Hautes-Alpes et sur la région italienne du Piémont. Il culmine à 3.320 mètres avec le pic de Rochebrune. Dans le massif, la pollution lumineuse est encore limitée et les astronomes ont la possibilité de s’en rendre compte à l’Observatoire de Saint-Véran. La préservation du ciel nocturne est d’ailleurs l’une des priorités du Parc naturel régional du Queyras créé en 1977 :
La NASA vient de classer 2022 AE1 en tête des astéroïdes potentiellement dangereux. Faut-il vraiment s’en inquiéter ?
Un nouvel Apollon :
L’astéroïde 2022 AE1 a été repéré pour la première fois le 6 janvier 2022 à 1,3 million de kilomètres de la Terre. La découverte a été réalisée dans le cadre du Catalina Sky Survey, un programme de recherche d’objets géocroiseurs. Rapidement, la NASA a inscrit cet astéroïde de 70 mètres en tête de la liste des corps susceptibles de rencontrer la Terre :
La Ceinture d’Orion est un alignement de trois étoiles au sein de la plus belle des constellations. Explorons cette région aux jumelles.
Un vaniteux chasseur :
Dans la mythologie grecque, Orion était un chasseur qui passait son temps à se vanter de ses prouesses. La Ceinture d’Orion est composée de trois astres alignés. Il s’agit des brillantes étoiles Alnitak, Alnilam et Mintaka. Elles sont situées respectivement à environ 800, 1.340 et 915 années-lumière de la Terre. De cette ceinture, le baudrier du chasseur, pend une épée. C’est elle qui intéresse beaucoup les astronomes, car elle contient la fameuse nébuleuse Messier 42.
Les prévisionnistes n’avaient pas prévu la tempête géomagnétique qui a eu lieu ce 14 janvier, pour le plus grand bonheur des observateurs.
Surveillance solaire :
Les astronomes savent que la formation d’un trou coronal sur le Soleil s’accompagne de violentes bouffées de vent solaire. Si elles frappent la Terre, ces particules énergétiques peuvent provoquer des dysfonctionnements dans les réseaux électriques. C’est pour anticiper ces inconvénients que la surveillance de l’activité solaire existe depuis quelques décennies. Une charge qui incombe à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), qui lance alors un avis de tempête géomagnétique. Leur niveau varie de G1 (phénomène mineur) à G5 (tempête extrême).
Surprenant les prévisionnistes, une brèche s’est ouverte dans le champ magnétique de notre planète le 14 janvier 2022. Le bouclier qui protège la Terre n’étant plus aussi efficace, le vent solaire a pu s’engouffrer dans l’atmosphère et y provoquer des aurores.
Spectacle sous la Lune :
Vendredi dernier, trois jours avant la Pleine Lune, le ciel nocturne était baigné par la lumière de notre satellite naturel. Les astronomes n’avaient alors plus grand chose à observer. Mais le niveau G2 de cette tempête géomagnétique a été suffisant pour que les aurores boréales fassent une apparition remarquée. Encore fallait-il que des photographes mettent le nez dehors alors qu’aucune alerte n’avait été lancée. En Finlande, Jari Ylioja a eu la bonne idée de sortir et de braver le froid pour immortaliser le spectacle :
Le ciel s’est paré de magnifiques couleurs vertes et rouges un peu partout en Europe du Nord et jusqu’en Allemagne, où Laura Kranich en a également profité. Bien que le maximum de l’activité solaire ne soit pas attendu avant 2025, il semble que le réveil de notre étoile ne fasse plus aucun doute !
Dans la constellation du Lion, le groupe compact Hickson 44 rassemble quatre belles galaxies en interaction gravitationnelle.
Les galaxies ont l’instinct grégaire :
Paul Hickson est un professeur de physique et d’astronomie de l’Université de Colombie-Britannique, à Vancouver au Canada. Il y a une quarantaine d’années, il a créé un catalogue astronomique. Le catalogue HCG (Hickson Compact Group) rassemble une centaine de groupes compacts dans lesquels les galaxies sont assez proches pour interagir entre elles. Les forces gravitationnelles les unissent, mais cette union a un prix. Chacune est tiraillée par ses voisines et certaines finissent par fusionner.
Des piliers lumineux produits par des cristaux de glace ont illuminé le ciel nocturne d’Anchorage, la plus grande ville d’Alaska.
Un phénomène récent :
Des phénomènes lumineux atmosphériques viennent parfois illuminer la nuit, tout comme le font les aurores polaires. À Anchorage, l’astrophotographe Todd Salat (Aurora Hunter) a photographié des piliers lumineux, light pillars en anglais. Il s’agit d’un photométéore (du grec phôtόs « lumière » et meteôros « dans les airs »). Mais à la différence des aurores boréales qui naissent de l’interaction entre le vent solaire et la haute atmosphère, c’est la pollution lumineuse qui est à l’origine des piliers lumineux. C’est pour cette raison qu’on observe ce phénomène seulement depuis quelques décennies.
Lorsque ces piliers sont apparus, Todd Salat se rendait au restaurant et n’avait pas ses boîtiers photographiques avec lui. Il a utilisé son smartphone pour immortaliser ce spectacle.
Savez-vous qu’il existe une tête de dauphin dans la constellation du Grand Chien ? Partons à la découverte de la nébuleuse Sh2-308.
Bestiaire céleste :
De curieux animaux peuplent le ciel nocturne. Sh2-308, la nébuleuse de la tête du Dauphin, vient compléter un bestiaire déjà riche. Au hasard de nos déambulations cosmiques, nous pouvons croiser un Hibou, une tête de Cheval, un Calamar ou encore une Méduse. Sh est le diminutif du catalogue créé par Stewart Sharpless. Cet astronome américain (1926-2013) consacra la plus grande partie de sa carrière à répertorier les vastes régions d’hydrogène ionisé (H II) qui parsèment la Voie lactée.
On pense souvent que la Lune est une cible trop lumineuse pour le télescope spatial Hubble. Ce n’est pas tout à fait exact, en voici la preuve.
Un télescope à tout faire :
Le télescope spatial Hubble (HST) a d’abord été conçu pour observer les astres lointains. Il est à l’origine de quelques-unes des images les plus étonnantes de champs ultra-profonds. Des clichés où les galaxies se comptent par milliers sur une profondeur de plusieurs milliards d’années lumière. Mais cet instrument emblématique, qui a repris du service en juillet 2021 après une panne informatique, vise parfois des cibles plus proches. Il affiche à son tableau de chasse de nombreuses nébuleuses dans la Voie lactée, comme la nébuleuse du Collier :
Il lui est même arrivé de photographier des astres dans le Système solaire : planètes, astéroïdes ou comètes. Mais a-t-il déjà pointé la Lune, notre voisine située à seulement 400.000 kilomètres ? Et ses capteurs pourraient-ils résister à une telle luminosité ? La réponse est oui. Continuer la lecture de Insolite : le télescope spatial Hubble photographie la Lune→
"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh