Archives pour la catégorie Ciel étoilé

Découvrez LDN 43, la chauve-souris cosmique

Parmi les nébuleuses obscures, certaines ont des formes très évocatrices, comme LDN 43, la nébuleuse de la Chauve-souris. 

Nébuleuses obscures :

Si vous admirez la Voie lactée une nuit d’été, elle vous fera penser à une bande laiteuse, à l’origine de son nom. Armé d’une paire de jumelles, vous découvrirez que sa lumière est produite par une infinité d’étoiles. Pourtant, au milieu de cette rivière de lumière, on trouve de nombreuses nébuleuses obscures. Au début des années 1960, l’astronome Beverly Turner Lynds décida de les recenser. Près de 1.800 nébuleuses obscures sont ainsi répertoriées dans le LDN (Lynds Catalog of Dark Nebulae) :

LDN 673, une des nombreuses nébuleuses obscures dans la Voie lactée. © J-B Auroux

Ces vastes nuages moléculaires (on y trouve de l’hydrogène moléculaire, appelé aussi dihydrogène) produisent un effet saisissant. Très riches en poussières, ils occultent la lumière de presque toutes les étoiles qui brillent derrière.

Chauve-souris cosmique :

LDN 43 est l’un de ces nuages moléculaires. Il est situé dans la constellation d’Ophiuchus à environ 1.400 années-lumière. Cette curieuse nébuleuse en forme de chauve-souris masque les étoiles, mais également une partie de la nébuleuse LBN 7 (dont on voit quelques filaments lumineux au centre). L’image ci-dessous est l’œuvre des astrophotographes Mark Hanson et Mike Selby :

Cette sinistre écharpe noire s’étire sur 12 années-lumière. Bien qu’à première vue elle ne semble pas très accueillante, c’est une pouponnière stellaire. D’ailleurs, si vous l’observez attentivement, vous constaterez que sa noirceur est très relative. Elle brille d’un étrange éclat, produit par les jeunes astres qui l’illuminent de l’intérieur.

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La nébuleuse planétaire Abell 31 s’estompe lentement

Le gaz de Abell 31 se dilue dans l’espace depuis très longtemps. Portrait d’une grande nébuleuse planétaire très discrète.

Nébuleuse ténue :

Ne cherchez pas à la voir dans un petit télescope. Abell 31 ne se dévoile que dans les instruments de grand diamètre (voir le dessin de Bertrand Laville). Quant aux astrophotographes, il leur faut accumuler de multiples poses pour restituer l’aspect de cette discrète nébuleuse planétaire. En théorie, c’est l’une des plus grosses nébuleuses planétaires (NP) observables. En pratique, sa magnitude de 12 la réserve aux observateurs les mieux équipés. Pour l’immortaliser, Peter Goodhew n’a pas hésité à poser plus de 43 heures avec une lunette de 152 millimètres de diamètre :

Située à environ 2.000 années-lumière (AL), Abell 31 est localisée dans la constellation du Cancer. C’est la 31eme NP du catalogue publié en 1958 par l’astronome américain George Ogden Abell. Continuer la lecture

Une supernova découverte dans la galaxie Messier 101

Messier 101, la galaxie du Moulinet, compte une nouvelle supernova. C’est la plus proche explosion stellaire depuis une décennie. 

L’une des plus belles spirales :

La galaxie Messier 101 a été découverte par l’astronome français Pierre Méchain en 1781. Considérée comme l’une des plus belles galaxies spirales vues de face, elle se trouve dans la Grande Ourse. Elle forme un triangle équilatéral avec les étoiles Alkaid et Alcor qui symbolisent le manche de la célèbre casserole céleste :

Avec une magnitude de 8 et un diamètre comparable à celui de la Pleine Lune, elle est régulièrement observée et imagée par les astronomes. Située à 22 millions d’années-lumière (AL), M101 est deux fois plus grande et dix fois plus massive que notre Voie lactée ! Continuer la lecture

Zoom sur la galaxie du Moulinet, Messier 101

Partons à la découverte de Messier 101, la majestueuse galaxie spirale du Moulinet située dans la célèbre Grande Ourse !

Nébuleuse spirale :

Avec une magnitude de 8 et un diamètre comparable à celui de la Pleine Lune, la galaxie du Moulinet ne manque pas d’atouts. Elle fut découverte par l’astronome français Pierre Méchain en 1781. Un siècle plus tard, Lord Ross l’étudia avec son immense Léviathan et la classa comme nébuleuse spirale. À cette époque, on ne connaissait pas encore les galaxies et les astronomes rangeaient toutes les taches floues qu’ils observaient dans la catégorie des nébuleuses. Nous en savons beaucoup plus aujourd’hui sur Messier 101, mais commençons par situer cet objet céleste :

Cette belle galaxie spirale vue de face se trouve dans la Grande Ourse. Elle forme un triangle équilatéral avec les étoiles Alkaid et Alcor qui symbolisent le manche de la célèbre casserole céleste.  Continuer la lecture

L’amas Melotte 15 fait briller la nébuleuse du Cœur

Dans la constellation de Cassiopée, le souffle des jeunes étoiles de l’amas Melotte 15 sculpte les contours de la nébuleuse du Cœur.

Jeunes étoiles en famille :

À côté du W caractéristique de la constellation de Cassiopée, se niche un jeune amas d’étoiles, Melotte 15. Avec sa magnitude de 7, il est à la portée d’un petit télescope. Il doit son nom à l’astronome britannique Philibert Jacques Melotte qui publia en 1915 un catalogue rassemblant 245 amas d’étoiles. Les amas d’étoiles ouverts (à ne pas confondre avec les amas globulaires) regroupent quelques centaines à quelques milliers d’étoiles nées ensemble et liées temporairement entre elles par la gravitation. Le plus célèbre de ces amas est celui des Pléiades (M 45), âgé de 100 millions d’années et situé dans le Taureau, à un peu plus de 440 années-lumière :

La planète Vénus brillait sous les Pléiades au printemps 2015. © Jean-Baptiste Feldmann

Melotte 15 est environ vingt fois plus éloigné que Messier 45. En outre, il s’est formé à une époque beaucoup plus récente, il y a seulement 1,5 million d’années. Continuer la lecture

En Bolivie, les étoiles scintillent sur le désert de sel

La Bolivie possède un immense désert de sel. Un endroit fascinant où le ciel étoilé brille aussi sous les pieds des photographes.

Miroir de sel :

En Bolivie, à 3.600 mètres d’altitude, se déploie le plus vaste désert de sel au monde, le salar d’Uyuni (présentation par le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff). Cette zone s’étire sur plus de 150 kilomètres de long, pour une superficie  totale de 10.582 km². Elle s’est formée il y a 14.000 ans suite à la lente disparition d’un lac préhistorique. Il a progressivement laissé la place à la plus grande croûte de sel sur Terre dont l’épaisseur varie de 2 à 120 mètres selon les endroits. On imagine sans peine la beauté du ciel nocturne depuis le salar d’Uyuni, loin de toute pollution lumineuse :

C’est le spectacle qu’a immortalisé Stefan Liebermann (voir son compte Instagram) en se mettant lui-même en scène. Sur cette étonnante image, la Voie lactée et les Nuages de Magellan se reflètent sous les pieds du photographe. Continuer la lecture

Mésange céleste au milieu d’une nébuleuse

En photographiant Westerhout 5, une nébuleuse dans Cassiopée, le télescope Hubble a révélé la présence d’un curieux globule sombre.

Constellation célèbre :

Cassiopée est l’une des constellations circumpolaires qui ne passent jamais sous l’horizon. Proche de l’étoile Polaire, elle est visible toutes les nuits. Traversée par la Voie lactée, la constellation est riche en étoiles. Elle est surtout connue pour avoir hébergé SN 1572, la célèbre nova de Tycho Brahe. Pour les astronomes amateurs, sa forme caractéristique en “W” permet de localiser le radiant d’où jaillissent les célèbres Perséides. Le télescope spatial Hubble a été dirigé vers Cassiopée pour immortaliser une discrète nébuleuse :

Westerhout 5, une nébuleuse située à 7.000 années-lumière dans Cassiopée. © NASA/ESA

Surnommée Westerhout 5, cette nébuleuse (située à environ 7.000 AL), est le cinquième objet du catalogue de Gart Westerhout (1927-2012). Cet astronome néerlandais y a recensé 81 sources célestes ayant la particularité d’émettre un rayonnement radio. Continuer la lecture

Zoom sur la légendaire nébuleuse du Crabe

Premier objet du célèbre catalogue Messier, la nébuleuse du Crabe révèle sa splendeur sur cette image réalisée par le télescope Mayall. 

La spectaculaire mort d’une étoile :

En l’an 1054, une étoile nouvelle s’invita dans la constellation du Taureau (connue pour abriter le célèbre amas d’étoiles des Pléiades). Visible pendant des mois sans instrument, son apparition fut mentionnée par des observateurs chinois et arabes. Il s’agissait de l’explosion d’une étoile agonisante, une supernova qui entra dans l’histoire sous l’appellation SN 1054. Cette supernova laissa place ensuite à un pulsar (découvert en 1968) et surtout à une nébuleuse en perpétuelle expansion, la nébuleuse du Crabe :

Le télescope Mayall a immortalisé la nébuleuse du Crabe. © KPNO/NOIRLab/NSF/AURA

En 1758, l’astronome français Charles Messier découvrit la nébuleuse par hasard, alors qu’il était à la recherche de la comète de Halley. Pour éviter de confondre les objets nébuleux avec la comète, Messier décida de faire la liste de ces objets. Ainsi naquit le célèbre catalogue Messier dont le premier objet est la nébuleuse du Crabe (M 1). Continuer la lecture

L’amas d’étoiles des Pléiades dans la poussière

L’astrophotographe Jeffrey Horne revisite un célèbre objet céleste, nous offrant une stupéfiante vision de Messier 45 dans la poussière.

Le ciel nocturne en (très) longue pose :

D’après les astrophysiciens, la poussière ne représente guère plus de 1% de la masse du milieu interstellaire. L’hydrogène (75%) et l’hélium (23%) se taillent la part du lion. Cette poussière (de petites particules solides dont la taille est inférieure au micron) est caractéristique des nébuleuses par réflexion, comme IC 2631. En dehors de ces nébuleuses, elle ne peut être mise en évidence qu’avec de très longues poses photographiques. C’est le choix que font désormais certains astrophotographes amateurs. L’évolution des équipements astronomiques leur permet d’accumuler des poses sur plusieurs nuits, comme pour cette vision inédite de l’étoile polaire :

Draperies de gaz et de poussière devant la célèbre étoile Polaire. © Jeff Hall

Ainsi, de grands classiques du ciel nocturne sont régulièrement revisités, nous révélant un cosmos inattendu. C’est le cas aujourd’hui pour le célèbre amas des Pléiades. Continuer la lecture

Une galaxie spirale dans le sillage de la comète ZTF

En s’éloignant de la Terre, la comète C/2022 E3 (ZTF) vient de croiser la jolie galaxie spirale NGC 1637 dans la constellation de l’Éridan.

Discrète galaxie :

À quelques encablures du pied d’Orion, NGC 1637 est une galaxie spirale de magnitude 11. Repérée en 1786, elle est l’une des nombreuses découvertes de l’astronome William Herschel. Elle se situe dans la constellation de l’Éridan à une trentaine de millions d’années-lumière. Immortalisée par le Très Grand Télescope de l’ESO, cette faible galaxie spirale est assez délicate à observer. On peut en voir un dessin sur le blog de Laurent Ferrero “Splendeurs du Ciel profond” réalisé avec un télescope de 508 millimètres :

Cette région céleste n’a donc rien de spectaculaire, mais le passage de la comète C/2022 E3 ZTF l’a rendue attractive le temps d’une nuit. Continuer la lecture

Une étoile triple illumine le cœur de cette nébuleuse

Le télescope Mayall nous offre une vue exceptionnelle sur le système stellaire triple logé dans une nébuleuse du Taureau.

Les étoiles n’aiment pas la solitude :

Tout comme HP Tau, une étoile triple dans le Taureau, de nombreux soleils ont un ou plusieurs compagnons. La gravitation les lie pour l’éternité. Un système triple très connu pour sa proximité est Apha Centauri. Il existe également des étoiles quadruples, quintuples et même sextuples. Le plus célèbre exemple est le système Alcor et Mizar. Aujourd’hui, intéressons-nous à HP Tau, un système stellaire situé à plus de 550 années-lumière :

Cette image a été réalisée à l’aide du télescope Nicholas U. Mayall. Avec ses quatre mètres de diamètre, il est le fleuron du Kitt Peak National Observatory. Grâce à cet instrument, nous  découvrons HP Tau et ses environs avec un luxe de détails. Nous remarquons que le trio d’étoiles brillantes est blotti au sein d’une nébuleuse en émission. Comme une déchirure lumineuse dans la toile sombre du ciel nocturne, cette nébuleuse fait penser à une caverne cosmique.

À savoir :

Le télescope de quatre mètres du KPNO a été nommé en hommage à Nicholas Ulrich Mayall. Cet astronome américain (1906–1993), grand spécialiste des galaxies, a travaillé avec Milton Humason et Allan Sandage.  On lui doit la découverte de cinq amas globulaires liés à la galaxie d’Andromède (Mayall II, Mayall III, Mayall IV, Mayall V et Mayall VI).

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Toile d’araignée cosmique pour une supernova

Le télescope Hubble a immortalisé les filaments de LMC N49, le vestige de supernova le plus brillant du Grand Nuage de Magellan.

Explosions cataclysmiques :

Par une nuit sans Lune, loin de toute pollution lumineuse, nous pouvons admirer l’apaisante beauté d’un ciel étoilé. Pourtant, cette apparente immuabilité est parfois troublée par une explosion stellaire. Les astronomes parlent alors de supernova. Un nom emprunté au latin nova qui signifie nouvelle étoile, en raison de l’incroyable augmentation de luminosité. Écoutons l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson nous expliquer ce phénomène :

Aucune supernova n’a été observée dans la Voie lactée depuis l’invention de la lunette astronomique par Galilée. Mais une explosion stellaire laisse des traces sur lesquelles on peut se pencher. Continuer la lecture

Nuit hivernale sous les antennes du Pic de Bure

Le photographe Jean-François Gely a passé une nuit au pied des antennes du radiotélescope du Pic de Bure dans le massif du Dévoluy.

Des radiotélescopes en montagne :

Les amateurs de randonnées dans les Hautes-Alpes connaissent bien le Pic de Bure. Avec 2.709 mètres d’altitude, il est le troisième sommet du massif du Dévoluy. En période estivale, il est relativement aisé de s’y rendre. On y aperçoit d’étranges antennes paraboliques appartenant à l’IRAM, l’Institut de Radio Astronomie Millimétrique :

Quelques-unes des antennes de l’Observatoire du Pic de Bure. © Jean-François Gely

C’est sur le plateau de Bure qu’est développé le projet NOEMA, un réseau de 12 antennes de 15 mètres de diamètre. Chacune est équipée d’un système de réception particulièrement performant. La synthèse par interférométrie des informations reçues par ces antennes est destinée à étudier les régions les plus reculées de l’Univers. Continuer la lecture

Quelle est donc cette spirale au cœur de NGC 1300 ?

Regardez bien le centre de la très belle galaxie NGC 1300 : on y voit une spirale de gaz et d’étoiles d’environ 3.000 années-lumière.

Une superbe galaxie spirale barrée :

L’astronome britannique John Herschel a découvert NGC 1300 au début du XIXe siècle. Il était alors loin de se douter qu’il venait de dénicher la plus belle galaxie spirale barrée. Contrairement aux spirales normales, les spirales barrées ont des bras qui ne sont pas reliés au centre, mais à une barre d’étoiles. Le noyau de la galaxie se trouve au milieu de cette barre. Cette description saute aux yeux sur cette superbe image de NGC 1300 obtenue à l’aide du télescope Hubble :

Située dans la constellation de l’Éridan (au Sud d’Orion), NGC 1300 est à environ 70 millions d’années-lumière de nous. Elle a une magnitude de 10 et il faut un grand télescope pour admirer sa structure (voir par exemple le dessin de Bertrand Laville). Continuer la lecture

NGC 7497, une galaxie dans la poussière

La galaxie spirale NGC 7497 semble prisonnière d’un grand nuage de poussière, mais ce dernier est en réalité beaucoup plus proche.

Du côté de Pégase :

NGC 7497 se trouve à plus de 60 millions d’années-lumière dans la constellation de Pégase, le cheval ailé de la mythologie grecque. La galaxie spirale est située dans le coin inférieur droit du célèbre Carré. C’est une région céleste que les amateurs qui arpentent régulièrement le ciel nocturne connaissent bien. Elle permet en effet de retrouver facilement la position de la grande galaxie d’Andromède toute proche (à l’Est du Carré) :

NGC 7497 a une magnitude de 12, ce qui la réserve aux possesseurs de grands instruments. C’est d’ailleurs avec un télescope de 48 centimètres de diamètre qu’elle a été découverte le 15 octobre 1784 par l’astronome William Herschel. Continuer la lecture

Les Hyades, un amas d’étoiles géant dans le ciel d’hiver

Le plus grand amas d’étoiles, celui des Hyades, occupe une place de choix dans le ciel d’hiver, non loin des célèbres Pléiades.

Localisation :

Si les Pléiades voisines ne lui volaient pas la vedette, l’amas ouvert des Hyades (Melotte 25) serait le plus célèbre objet du ciel d’hiver. Avec ses cinq degrés de champ apparent (dix fois la Pleine Lune), Melotte 25 en impose. Seule une paire de jumelles permet d’en embrasser la totalité. Une longue-vue ou un petit télescope permettront ensuite de scruter certaines zones de l’amas. Pour repérer les Hyades, il suffit de trouver Aldébaran. Cette géante orangée est la plus brillante étoile de la constellation du Taureau. En ce début d’année 2023, la planète Mars est également présente  :

Une fois la nuit tombée, partez à la recherche de Melotte 25 avec la planète Mars et la brillante étoile Aldébaran pour vous guider. © Stelvision

Bien qu’elle symbolise le point de départ pour tout explorateur des Hyades, Aldébaran n’en fait pas partie. Cette étoile se situe à 65 années-lumière, environ deux fois plus près de nous que le reste de l’amas. Continuer la lecture

Majestueux quatuor de galaxies dans le ciel austral

Le télescope austral Gemini a immortalisé NGC 6845, un majestueux quatuor de galaxies situé à 270 millions d’années-lumière de la Terre.

Deux télescopes géants :

Le télescope Gemini austral est un instrument installé au sommet du Cerro Pachón, dans les Andes chiliennes. Son équivalent boréal est implanté à Hawaii. À eux deux, ces télescopes jumeaux peuvent scruter la totalité du ciel étoilé. Avec leur miroir principal de 8,1 mètres de diamètre, ils font partie des plus grands instruments actuellement en service. C’est avec le Gemini austral qu’a été réalisé ce magnifique portrait de NGC 6845 :

NGC 6845 dans la constellation du Télescope. © Gemini Obs/NOIRLab/NSF/AURA

NGC 6845 est distant de 270 millions d’années-lumière. Il regroupe en réalité quatre galaxies là où leur découvreur, John Herschel, n’en voyait qu’une. C’est depuis l’Observatoire du Cap de bonne Espérance que le fils de William Herschel dénicha cet objet céleste le 7 juillet 1834. Continuer la lecture

Du côté d’Orion : découvrez l’amas ouvert NGC 2169

Si la constellation d’Orion est célèbre pour sa nébuleuse, elle recèle d’autres trésors à découvrir, comme par exemple l’amas ouvert NGC 2169.

Dans l’ombre d’une nébuleuse :

Comme d’autres objets célestes présents dans la constellation d’Orion, l’amas ouvert NGC 2169 vit dans l’ombre de Messier 42. Cette célébrissime nébuleuse a tendance à nous faire oublier qu’elle n’est pas le seul charme de cette belle constellation hivernale. Il est temps de pointer votre télescope vers d’autres cibles ! Direction au Nord-Est de Bételgeuse, l’étoile orangée qui symbolise l’épaule gauche du chasseur Orion. L’amas ouvert que nous allons découvrir aujourd’hui forme un petit triangle avec deux étoiles faiblement visibles à l’œil nu, xi (ξ Orionis) et nu (v Orionis) :

Dans une longue-vue, NGC 2169 révèle tout de suite sa forme atypique. Il est en effet constitué de deux ensembles distincts de cinq ou six étoiles. Un plus gros télescope dévoile quelques astres plus faibles. Continuer la lecture

Spectacle céleste : l’amas d’étoiles des Pléiades

C’est le moment de partir à la découverte du splendide amas d’étoiles des Pléiades, de retour dans le ciel en début de nuit.

Messier 45, un amas fascinant :

En 1771, l’astronome français Charles Messier enregistre l’amas des Pléiades à la quarante-cinquième position de son célèbre catalogue. Il s’inscrit dans une longue liste d’observateurs qui, depuis l’Antiquité, admirent ce petit groupe d’étoiles. Vers 850 avant J.-C., le poète grec Homère y faisait déjà référence dans l’Iliade et l’Odyssée. On en retrouve la trace dans les cultures du monde entier. Que ce soit chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Perses, les Indiens, les Chinois, les Japonais ou encore les Mayas et les Aztèques. Mais de quoi parlons-nous exactement ?

Messier 45 au-dessus d’une mer de nuages. © Jean-Baptiste Feldmann

À l’œil nu, l’amas des Pléiades (Messier 45) ressemble à un petit nuage constitué de sept étoiles relativement brillantes. Ces astres sont Alcyone, Atlas, Mérope, Électre, Maïa, Taygète et Pléioné. Leurs magnitudes varient entre 3 et 5. Les observateurs ayant une vue perçante parviennent à dénombrer jusqu’à douze étoiles quand ils l’observent sous un excellent ciel sans aucune pollution lumineuse.

La Station spatiale internationale (petit trait), la brillante planète Vénus et l’amas des Pléiades dans la soirée du 2 avril 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

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Prodigieux excès de vitesse pour la nébuleuse planétaire IC 5148

Dans la constellation australe de la Grue, la petite nébuleuse planétaire IC 5148 continue de se dilater à une vitesse phénoménale.

Discrète NP :

IC 5148 (IC pour Index Catalogue) est une petite nébuleuse planétaire (NP) découverte en 1894 par Walter Frederick Gale. Ce banquier australien vouait une passion à l’observation du ciel. Tout comme Percival Lowell, il fut un ardent défenseur des canaux martiens. La nébuleuse, qu’on surnomme également la Roue de secours, se trouve dans la constellation de la Grue, juste à côté d’un autre oiseau céleste, le Toucan :

L’expansion de la nébuleuse planétaire IC 5148 est très rapide. © Wolfgang Promper

Située à 3.000 années-lumière, la nébuleuse est peu lumineuse (magnitude de 13). Néanmoins, l’astronome amateur Bertrand Laville est parvenu à la détecter avec une lunette de seulement huit centimètres de diamètre. Continuer la lecture